Johanne Arbour Flashcards
2e partie du cours
Objectif de la formation en langage clair et simple (Fernbach)
reconnaître les efforts de simplification dans le texte source et d’appliquer des principes de rédaction équivalents dans le texte cible.
Dans la situation la plus courante, le traducteur se voit confier un texte, mais il ne lui est pas possible d’entrer en communication avec le rédacteur initial. Quel problème une telle situation comporte-t-elle?
Le traducteur produit sa traduction sans pouvoir intervenir au niveau rédactionnel (clarté, style, syntaxe, structure) ou discuter de solutions pour améliorer la lecture ou la compréhension. Les deux acteurs travaillant en vase clos, le traducteur doit chercher à produire une traduction claire et simple sans trop dévier des choix faits dans le texte source (pour éviter de « faire le droit »).
Qu’est-ce que le mouvement plain language (Fernbach)
Le langage clair est un langage facile à comprendre. On le désigne souvent aussi comme étant clair et simple, ce qui correspond à la notion anglaise de plain. Il faut du temps et des efforts pour communiquer simplement.
Lisibilité juridique : Énumérez des normes communes universelles pour une rédaction juridique de qualité
Certains principes de rédaction comme la simplicité, la concision, la hiérarchie logique, la convivialité (c’est-à-dire la communication ouverte, tournée vers le lecteur), l’uniformité et la cohérence
Le bilinguisme ou le multilinguisme institutionnalisés donnent lieu à des échanges enrichissants pour la rédaction, pourquoi
Ils permettent de critiquer et d’améliorer les versions des textes.
Vrai ou faux, au Canada Le traducteur juridique est en contact avec le rédacteur
Faux. La plupart du temps au Canada, pour les lois de textes administratifs, textes judiciaires ou contrats et actes, les textes bilingues, le textes sont produits sans que le traducteur juridique n’ait de contact avec le rédacteur.
Que faut-il faire pour que les principes de la rédaction claire et simple soient appliqués
Il faut former les traducteurs en conséquence afin de donner aux traductions une valeur équivalente tant sur le plan juridique que rédactionnel en anglais et en français sans tenir compte des circonstances de leur élaboration.
Que se passe-t-il dans la situation ou le rédacteur juridique est bilingue, formé à la fois en Common Law et en droit civil, pratique la rédaction claire et simple
le rédacteur juridique produit alors lui-même un document «lisible», et ce, dans les deux langues officielles. Dans ces conditions idéales de compétence, les textes produits sont aussi lisibles l’un que l’autre, et ce, dans les deux versions. Pour des raisons d’efficacité, cette situation se produit rarement car le rédacteur préfère déléguer à un traducteur juridique le soin de produire la deuxième version du texte. Il est capable de faire les deux versions seul.
2e situation de la production de texte où le traducteur juridique travaille en étroite collaboration avec l’auteur du texte original, le rédacteur
Un partage des tâches. Le rédacteur écrit son texte source, en anglais ou en français, applique les principes de la rédaction claire et simple, et le traducteur s’efforce d’en faire autant dans le texte cible qu’il produit. Ensemble, ils définissent les exigences rédactionnelles concernant, notamment, le plan, la longueur des phrases et des paragraphes, la chasse au jargon, le degré de technicité requis, la graphie et les contraintes à respecter (attentes des lecteurs dans les deux langues et dans les deux cultures juridiques et génie de la langue). On assiste donc à une forme de corédaction qui permet d’avoir deux versions d’un même texte aussi lisibles l’une que l’autre.
Pour certains jurilinguistes, quelle est la méthode idéale de la traduction
L’équivalence fonctionnelle : L’emploi d’un terme connu du lecteur qui permet une compréhension minimale ou en tout cas, l’illusion de la compréhension.
En revanche, elle peut donner lieu à des anomalies, elle est parfois source d’ambiguités, il existe des différences entre certains référents qui rendent l’équivalence inopérante pour le spécialiste, elle s’adresse à un public restreint.
Quels risques comporte la technique de l’emploi du terme connu ou équivalence fonctionnelle
- Elle peut donner lieu à des anomalies
- Elle est parfois source d’ambiguïtés
- Il existe des différences entre certains référents qui rendent l’équivalence inopérante pour le spécialiste.
cette technique consiste à traduire une spécificité culturelle par une autre spécificité culturelle, double prisme qui, au lieu d’éclaircir le terme, peut rendre son sens plus obscur. - Du point de vue idéologique, cette technique peut être taxée d’ethnocentrisme.
- si l’on traduit vers la langue d’une communauté linguistique minoritaire, cette technique devient une manière d’affirmer son identité culturelle.
Qu’est-ce l’équivalence formelle
L’équivalence linguistique consiste à traduire de manière aussi littérale que possible. Les hasards de la langue ou de l’histoire font que l’équivalence formelle constitue parfois aussi une équivalence fonctionnelle, avec un éventuel anachronisme
Quelles sont les caractéristiques ou les avantages de l’équivalence formelle
- Elle est transparente et sans ambiguïté, permettant de retrouver sans difficulté le terme d’origine
- Elle implique un plus grand respect de la culture de la langue de départ, se situant ainsi aux antipodes de l’impérialisme culturel évoqué à propos de l’équivalence fonctionnelle.
- Des calques tels que preventive detention, Correctional Court, contraventions ou delicts peuvent projeter une image négative du traducteur, qui semble trop «coller» au texte original.
- De tels équivalents créent un sentiment d’étrangeté, voire des difficultés de lecture.
- Une traduction littérale fait courir le risque d’utiliser un faux ami,d’autant que les faux amis (partiels ou complets) sont légion en traduction juridique
- – En privilégiant la lettre par rapport à l’esprit, cette technique fait ressurgir le spectre de la traduction littérale, qui a longtemps exercé une véritable tyrannie sur les traducteurs juridiques
En quoi consiste la rétrotraduction (équivalence fonctionnelle)
- La rétrotraduction, ou traduction inversée, (backtranslation) désigne le processus de traduction d’un document source dans une langue cible, puis la traduction de cette traduction, dans le sens inverse, vers la langue d’origine. On obtient alors une rétroversion du document source.
- Dans la plupart des cas, cette opération est réalisée afin de vérifier la cohérence et le niveau de correspondance de la traduction avec l’original. C’est une pratique efficace pour détecter les erreurs de sens et les omissions.
Permet de vérifier la correspondance entre le terme original et son équivalent.
En quoi consiste la technique de la transcription
Cette technique consiste à reproduire le terme d’origine, en ajoutant éventuellement une glose lors de la première occurrence
Du point de vue référentiel, cette technique ne crée aucun risque d’ambiguïté dans la mesure où le terme n’est pas traduit. Ainsi, elle est utile dans un document adressé au spécialiste, pour qui la précision et la transparence priment sur l’élégance et la concision.. Ainsi, la trilogie contraventions, délits, crimes est rendue par minor offences, major offences and serious crimes ou par minor infringements, intermediate offences and serious crimes. Il s’agit en fait d’une glose suffisamment concise pour fonctionner en autonomie.
Le principal inconvénient de ce procédé est qu’il est souvent difficile de trouver une formulation succincte et sans ambiguïté
En quoi consiste la traduction descriptive
Cette technique consiste à expliquer les spécificités culturelles en utilisant des termes génériques.
Quel est le principal inconvénient du procédé de traduction descriptive
Le principal inconvénient est qu’il est souvent difficile de trouver une formulation succincte et sans ambiguïté. Lorsqu’on parvient à trouver une traduction concise et claire, cette technique permet d’allier la précision à la facilité de lecture. Elle peut ainsi convenir aussi bien au néophyte qu’au spécialiste. Du point de vue idéologique, elle constitue un compromis entre la traduction «sourcière», qui privilégie la culture de la langue de départ, et l’équivalence fonctionnelle, qui met l’accent sur la culture de la langue d’arrivée.
Quand la loi de la présomption d’innocence a-t-elle été modifiée
15 juin 2000.
Où le droit français et le droit anglais prennent-ils leur source
la principale source du droit français est la loi écrite, tandis que le droit anglais est d’origine jurisprudentielle.
Quelle est la différence fondamentale de la démarche entre le droit français et le droit anglais
- Le législateur français procède de manière déductive, en élaborant une règle générale que le tribunal applique au litige en question.
- Le juge anglais procède par induction ou par analogie, en rapprochant le cas d’espèce d’autres affaires similaires afin de dégager un principe général.
Les tribunaux canadiens ont tendance à se référer au droit privé provincial pour interpréter la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR) dans trois cas. Quels sont-ils?
lorsque :
1) la LIR a recours à une notion dont le sens est établi en droit privé, mais qui n’est pas expressément définie aux fins de la LIR, les tribunaux se sont généralement tournés vers le droit privé provincial pour en tirer le sens;
2) l’application d’une disposition particulière dépend de droits et d’obligations qui ne sont pas définis dans la législation fédérale, les tribunaux se sont fondés sur les règles et les principes de droit privé à partir desquels ces droits et obligations sont établis afin d’appliquer la disposition;
3) la LIR reste silencieuse sur une question qui est régie par une règle provinciale précise faisant partie du domaine de la propriété et des droits civils, les tribunaux ont généralement appliqué la règle provinciale pour interpréter la LIR.
Expliquez pourquoi « don » devrait être remplacé par « contribution admissible » dans la Loi de l’impôt sur le revenu.
Le don est invalide en common law en présence d’une contrepartie, mais valide en droit civil dans un même cas puisque le CcQ autorise une contrepartie de valeur inférieure. Ainsi, les contribuables du Québec peuvent obtenir une déduction ou un crédit pour des contributions faites à des organismes de bienfaisance pour lesquelles ils ont reçu une contrepartie d’une valeur inférieure, tandis que les contribuables du reste du pays n’y ont pas droit. Voilà pourquoi il serait souhaitable de définir le terme « don » aux fins de ces dispositions, ou de le remplacer par un terme distinct qui n’est ni relié au droit civil ni à la common law. Ainsi, la définition législative de la notion tiendrait compte de la substance économique de la contribution plutôt que l’aspect juridique du don.
En matière de terminologie juridique, qu’entend-t-on par l’aspect bilingue et l’aspect bi-juridique
La terminologie juridique découpe la réalité en tenant compte à la fois de l’aspect linguistique et de l’aspect juridique d’un terme ou d’un concept donné. Ainsi, il faut s’assurer non seulement de la correspondance des deux langues (bilinguisme), mais aussi de la correspondance des deux systèmes juridiques auxquels les termes étudiés appartiennent respectivement (bijuridisme).
Quels sont les quatre buts de la politique adoptée par le ministère fédéral de la Justice en juin 1995 sur le bijuridisme législatif
Cette politique vise à :
a) promouvoir un accès égal à la justice aux
différentes collectivités juridiques et linguistiques du Canada;
b) promouvoir une reconnaissance égale des traditions de droit civil et de common law dans la législation fédérale;
c) promouvoir une relation harmonieuse entre les objectifs législatifs fédéraux et ces traditions juridiques.
d) vu la dominance historique des notions et des principes de common law dans les lois fédérales, l’un des principaux objectifs de la politique est également d’assurer que la législation fédérale ne « [traduction] traite le droit civil du Québec à titre d’élément inférieur ou secondaire de la tradition juridique du Canada.
De façon générale, cette politique vise à promouvoir un accès égal à la justice aux différentes collectivités juridiques et linguistiques du Canada, une reconnaissance égale des traditions de droit civil et de common law dans la législation fédérale, et une relation harmonieuse entre les objectifs législatifs fédéraux et ces traditions juridiques280. Et, vu la dominance historique des notions et des principes de common law dans les lois fédérales, l’un des principaux objectifs de la politique est également d’assurer que la législation fédérale ne « [traduction] traite le droit civil du Québec à titre d’élément inférieur ou secondaire de la tradition juridique du Canada ».