Johanne Arbour Flashcards
2e partie du cours
Objectif de la formation en langage clair et simple (Fernbach)
reconnaître les efforts de simplification dans le texte source et d’appliquer des principes de rédaction équivalents dans le texte cible.
Dans la situation la plus courante, le traducteur se voit confier un texte, mais il ne lui est pas possible d’entrer en communication avec le rédacteur initial. Quel problème une telle situation comporte-t-elle?
Le traducteur produit sa traduction sans pouvoir intervenir au niveau rédactionnel (clarté, style, syntaxe, structure) ou discuter de solutions pour améliorer la lecture ou la compréhension. Les deux acteurs travaillant en vase clos, le traducteur doit chercher à produire une traduction claire et simple sans trop dévier des choix faits dans le texte source (pour éviter de « faire le droit »).
Qu’est-ce que le mouvement plain language (Fernbach)
Le langage clair est un langage facile à comprendre. On le désigne souvent aussi comme étant clair et simple, ce qui correspond à la notion anglaise de plain. Il faut du temps et des efforts pour communiquer simplement.
Lisibilité juridique : Énumérez des normes communes universelles pour une rédaction juridique de qualité
Certains principes de rédaction comme la simplicité, la concision, la hiérarchie logique, la convivialité (c’est-à-dire la communication ouverte, tournée vers le lecteur), l’uniformité et la cohérence
Le bilinguisme ou le multilinguisme institutionnalisés donnent lieu à des échanges enrichissants pour la rédaction, pourquoi
Ils permettent de critiquer et d’améliorer les versions des textes.
Vrai ou faux, au Canada Le traducteur juridique est en contact avec le rédacteur
Faux. La plupart du temps au Canada, pour les lois de textes administratifs, textes judiciaires ou contrats et actes, les textes bilingues, le textes sont produits sans que le traducteur juridique n’ait de contact avec le rédacteur.
Que faut-il faire pour que les principes de la rédaction claire et simple soient appliqués
Il faut former les traducteurs en conséquence afin de donner aux traductions une valeur équivalente tant sur le plan juridique que rédactionnel en anglais et en français sans tenir compte des circonstances de leur élaboration.
Que se passe-t-il dans la situation ou le rédacteur juridique est bilingue, formé à la fois en Common Law et en droit civil, pratique la rédaction claire et simple
le rédacteur juridique produit alors lui-même un document «lisible», et ce, dans les deux langues officielles. Dans ces conditions idéales de compétence, les textes produits sont aussi lisibles l’un que l’autre, et ce, dans les deux versions. Pour des raisons d’efficacité, cette situation se produit rarement car le rédacteur préfère déléguer à un traducteur juridique le soin de produire la deuxième version du texte. Il est capable de faire les deux versions seul.
2e situation de la production de texte où le traducteur juridique travaille en étroite collaboration avec l’auteur du texte original, le rédacteur
Un partage des tâches. Le rédacteur écrit son texte source, en anglais ou en français, applique les principes de la rédaction claire et simple, et le traducteur s’efforce d’en faire autant dans le texte cible qu’il produit. Ensemble, ils définissent les exigences rédactionnelles concernant, notamment, le plan, la longueur des phrases et des paragraphes, la chasse au jargon, le degré de technicité requis, la graphie et les contraintes à respecter (attentes des lecteurs dans les deux langues et dans les deux cultures juridiques et génie de la langue). On assiste donc à une forme de corédaction qui permet d’avoir deux versions d’un même texte aussi lisibles l’une que l’autre.
Pour certains jurilinguistes, quelle est la méthode idéale de la traduction
L’équivalence fonctionnelle : L’emploi d’un terme connu du lecteur qui permet une compréhension minimale ou en tout cas, l’illusion de la compréhension.
En revanche, elle peut donner lieu à des anomalies, elle est parfois source d’ambiguités, il existe des différences entre certains référents qui rendent l’équivalence inopérante pour le spécialiste, elle s’adresse à un public restreint.
Quels risques comporte la technique de l’emploi du terme connu ou équivalence fonctionnelle
- Elle peut donner lieu à des anomalies
- Elle est parfois source d’ambiguïtés
- Il existe des différences entre certains référents qui rendent l’équivalence inopérante pour le spécialiste.
cette technique consiste à traduire une spécificité culturelle par une autre spécificité culturelle, double prisme qui, au lieu d’éclaircir le terme, peut rendre son sens plus obscur. - Du point de vue idéologique, cette technique peut être taxée d’ethnocentrisme.
- si l’on traduit vers la langue d’une communauté linguistique minoritaire, cette technique devient une manière d’affirmer son identité culturelle.
Qu’est-ce l’équivalence formelle
L’équivalence linguistique consiste à traduire de manière aussi littérale que possible. Les hasards de la langue ou de l’histoire font que l’équivalence formelle constitue parfois aussi une équivalence fonctionnelle, avec un éventuel anachronisme
Quelles sont les caractéristiques ou les avantages de l’équivalence formelle
- Elle est transparente et sans ambiguïté, permettant de retrouver sans difficulté le terme d’origine
- Elle implique un plus grand respect de la culture de la langue de départ, se situant ainsi aux antipodes de l’impérialisme culturel évoqué à propos de l’équivalence fonctionnelle.
- Des calques tels que preventive detention, Correctional Court, contraventions ou delicts peuvent projeter une image négative du traducteur, qui semble trop «coller» au texte original.
- De tels équivalents créent un sentiment d’étrangeté, voire des difficultés de lecture.
- Une traduction littérale fait courir le risque d’utiliser un faux ami,d’autant que les faux amis (partiels ou complets) sont légion en traduction juridique
- – En privilégiant la lettre par rapport à l’esprit, cette technique fait ressurgir le spectre de la traduction littérale, qui a longtemps exercé une véritable tyrannie sur les traducteurs juridiques
En quoi consiste la rétrotraduction (équivalence fonctionnelle)
- La rétrotraduction, ou traduction inversée, (backtranslation) désigne le processus de traduction d’un document source dans une langue cible, puis la traduction de cette traduction, dans le sens inverse, vers la langue d’origine. On obtient alors une rétroversion du document source.
- Dans la plupart des cas, cette opération est réalisée afin de vérifier la cohérence et le niveau de correspondance de la traduction avec l’original. C’est une pratique efficace pour détecter les erreurs de sens et les omissions.
Permet de vérifier la correspondance entre le terme original et son équivalent.
En quoi consiste la technique de la transcription
Cette technique consiste à reproduire le terme d’origine, en ajoutant éventuellement une glose lors de la première occurrence
Du point de vue référentiel, cette technique ne crée aucun risque d’ambiguïté dans la mesure où le terme n’est pas traduit. Ainsi, elle est utile dans un document adressé au spécialiste, pour qui la précision et la transparence priment sur l’élégance et la concision.. Ainsi, la trilogie contraventions, délits, crimes est rendue par minor offences, major offences and serious crimes ou par minor infringements, intermediate offences and serious crimes. Il s’agit en fait d’une glose suffisamment concise pour fonctionner en autonomie.
Le principal inconvénient de ce procédé est qu’il est souvent difficile de trouver une formulation succincte et sans ambiguïté
En quoi consiste la traduction descriptive
Cette technique consiste à expliquer les spécificités culturelles en utilisant des termes génériques.
Quel est le principal inconvénient du procédé de traduction descriptive
Le principal inconvénient est qu’il est souvent difficile de trouver une formulation succincte et sans ambiguïté. Lorsqu’on parvient à trouver une traduction concise et claire, cette technique permet d’allier la précision à la facilité de lecture. Elle peut ainsi convenir aussi bien au néophyte qu’au spécialiste. Du point de vue idéologique, elle constitue un compromis entre la traduction «sourcière», qui privilégie la culture de la langue de départ, et l’équivalence fonctionnelle, qui met l’accent sur la culture de la langue d’arrivée.
Quand la loi de la présomption d’innocence a-t-elle été modifiée
15 juin 2000.
Où le droit français et le droit anglais prennent-ils leur source
la principale source du droit français est la loi écrite, tandis que le droit anglais est d’origine jurisprudentielle.
Quelle est la différence fondamentale de la démarche entre le droit français et le droit anglais
- Le législateur français procède de manière déductive, en élaborant une règle générale que le tribunal applique au litige en question.
- Le juge anglais procède par induction ou par analogie, en rapprochant le cas d’espèce d’autres affaires similaires afin de dégager un principe général.
Les tribunaux canadiens ont tendance à se référer au droit privé provincial pour interpréter la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR) dans trois cas. Quels sont-ils?
lorsque :
1) la LIR a recours à une notion dont le sens est établi en droit privé, mais qui n’est pas expressément définie aux fins de la LIR, les tribunaux se sont généralement tournés vers le droit privé provincial pour en tirer le sens;
2) l’application d’une disposition particulière dépend de droits et d’obligations qui ne sont pas définis dans la législation fédérale, les tribunaux se sont fondés sur les règles et les principes de droit privé à partir desquels ces droits et obligations sont établis afin d’appliquer la disposition;
3) la LIR reste silencieuse sur une question qui est régie par une règle provinciale précise faisant partie du domaine de la propriété et des droits civils, les tribunaux ont généralement appliqué la règle provinciale pour interpréter la LIR.
Expliquez pourquoi « don » devrait être remplacé par « contribution admissible » dans la Loi de l’impôt sur le revenu.
Le don est invalide en common law en présence d’une contrepartie, mais valide en droit civil dans un même cas puisque le CcQ autorise une contrepartie de valeur inférieure. Ainsi, les contribuables du Québec peuvent obtenir une déduction ou un crédit pour des contributions faites à des organismes de bienfaisance pour lesquelles ils ont reçu une contrepartie d’une valeur inférieure, tandis que les contribuables du reste du pays n’y ont pas droit. Voilà pourquoi il serait souhaitable de définir le terme « don » aux fins de ces dispositions, ou de le remplacer par un terme distinct qui n’est ni relié au droit civil ni à la common law. Ainsi, la définition législative de la notion tiendrait compte de la substance économique de la contribution plutôt que l’aspect juridique du don.
En matière de terminologie juridique, qu’entend-t-on par l’aspect bilingue et l’aspect bi-juridique
La terminologie juridique découpe la réalité en tenant compte à la fois de l’aspect linguistique et de l’aspect juridique d’un terme ou d’un concept donné. Ainsi, il faut s’assurer non seulement de la correspondance des deux langues (bilinguisme), mais aussi de la correspondance des deux systèmes juridiques auxquels les termes étudiés appartiennent respectivement (bijuridisme).
Quels sont les quatre buts de la politique adoptée par le ministère fédéral de la Justice en juin 1995 sur le bijuridisme législatif
Cette politique vise à :
a) promouvoir un accès égal à la justice aux
différentes collectivités juridiques et linguistiques du Canada;
b) promouvoir une reconnaissance égale des traditions de droit civil et de common law dans la législation fédérale;
c) promouvoir une relation harmonieuse entre les objectifs législatifs fédéraux et ces traditions juridiques.
d) vu la dominance historique des notions et des principes de common law dans les lois fédérales, l’un des principaux objectifs de la politique est également d’assurer que la législation fédérale ne « [traduction] traite le droit civil du Québec à titre d’élément inférieur ou secondaire de la tradition juridique du Canada.
De façon générale, cette politique vise à promouvoir un accès égal à la justice aux différentes collectivités juridiques et linguistiques du Canada, une reconnaissance égale des traditions de droit civil et de common law dans la législation fédérale, et une relation harmonieuse entre les objectifs législatifs fédéraux et ces traditions juridiques280. Et, vu la dominance historique des notions et des principes de common law dans les lois fédérales, l’un des principaux objectifs de la politique est également d’assurer que la législation fédérale ne « [traduction] traite le droit civil du Québec à titre d’élément inférieur ou secondaire de la tradition juridique du Canada ».
Expliquez la différence fondamentale entre une hypothèque en droit civil et son équivalent (mortgage) en common law?
En droit civil, l’hypothèque est un droit réel sur un bien immeuble garantissant le paiement d’une dette; elle n’opère pas un transfert de propriété mais permet à celui qui la détient de faire vendre l’immeuble en justice et d’être colloqué par la suite sur le prix de vente. Au Québec, seuls les immeubles peuvent être hypothéqués.
Dans la Common law, le “mortgage” est défini comme [traduction] : mise en gage ou nantissement d’un bien à un créancier pour garantir le paiement d’une dette et s’applique tant aux biens meubles qu’aux biens immeubles.
L’approche complémentaire de l’interprétation enchâssée dans la Loi d’interprétation fédérale vise à reconnaître le statut égal de la common law et du droit civil au Canada. Cependant, quand faudrait-il déroger de cette approche et quelle approche serait alors souhaitable, lorsqu’il est question de la Loi de l’impôt
sur le revenu
Lorsque l’approche complémentaire de l’interprétation de la LIR entraîne des différences inacceptables sur le plan des conséquences fiscales accordées dans les différentes provinces, l’uniformité devrait être rétablie par des modifications législatives visant à dissocier explicitement la LIR du droit privé provincial, tout en respectant le statut égal du droit civil et de la common law dans la législation fédérale.Les dispositions de la loi fédérale devraient être alors remaniées de manière à ne pas privilégier une tradition juridique aux dépens de l’autre.
Pourquoi serait-il préférable de remplacer « organisme de bienfaisance » par « organisme d’utilité publique » dans le libellé de la Loi de l’impôt sur le revenu
Ce concept n’est pas reconnu dans le Code civil du Québec, mais fait l’objet de différentes définitions dans un certain nombre de lois dans les provinces de common law. Par conséquent, les types d’organismes admissibles à des avantages fiscaux conférés par ce statut pourraient différer d’une province à l’autre. La codification de la définition juridique d’organisme de bienfaisance assurera ainsi une application uniforme de la définition dans l’ensemble du Canada. L’utilisation d’organisme d’utilité publique aurait pour avantage de reconnaître ou de transcender les deux traditions juridiques.
Résumez la problématique que soulève l’interprétation des termes « emploi » et « entreprise » utilisés dans la Loi de l’impôt sur le revenu.
La LIR définit les termes « emploi » et « entreprise », mais le fait dans des termes tellement généraux que les tribunaux canadiens se sont tournés vers les principes de droit privé pour établir une distinction entre un employé et un entrepreneur indépendant. Or la distinction entre un employé et un entrepreneur indépendant est définie différemment dans le Code civil du Québec et en common law. Le premier fait du contrôle ou de la subordination son critère principal, tandis que la dernière insiste sur l’ensemble des relations entre les parties, y compris le contrôle, la propriété d’outils, les chances de bénéfices, les risques de perte, etc. En matière d’impôt sur le revenu, les principaux effets de la distinction entre un employé et un entrepreneur indépendant sont l’admissibilité de déductions et le prélèvement d’impôt à la source par l’employeur. La loi fédérale devrait donc créer des effets équivalents dans l’ensemble des provinces.
Appartient-il aux légistes ou plutôt aux traducteurs-juristes de décider de l’utilisation du vocabulaire juridique? Expliquez votre réponse.
Il n’appartient pas aux légistes ni aux traducteurs-juristes de décider de l’utilisation du vocabulaire juridique. Dans notre système, c’est le législateur et dans une certaine mesure, les tribunaux qui décident du sens à donner aux mots des textes de loi.
La rédaction juridique en langue anglaise se modernise, quel volet supplémentaire doit ajouter un traducteur juridique à sa formation
Non seulement il doit apprendre les deux langues officielles, l’anglais et le francais, les deux systèmes de droit : Common Law et droit civil mais il doit aussi apprendre la simplification des textes.
Il existe des normes communes et universelles pour une rédaction juridique de qualité. Quelles sont-elles
Les rédacteurs et juristes anglais et français s’entendent sur certains principes de rédaction comme: la simplicité, la concision, la hiérarchie logique, la convivialité (communication ouverte tournée vers le lecteur), l’uniformité et la cohérence.
Il existe des règles conflictuelles d’ordre stylistique et se rattachent au génie de la langue :
L’anglais est pratique et concret par opposition au français plus abstrait. D’autres sont le fruit d’une certaine attitude philosophique qui conduit à privilégier le raisonnement inductif ou déductif. Le rôle des énumérations et leur utilité, le risque de voir interpréter des formules figées qui ont fait leurs preuves même si elles ne sont pas claires ou encore le style discursif et ses limites.
le bilinguisme ou le multilinguisme institutionnalisés donnent lieu à des échanges enrichissants pour la rédaction, pourquoi?
donnent lieu à des échanges enrichissants pour la rédaction car ils permettent de critiquer et d’améliorer les versions des textes.
Comment le processus d’osmose entre le rédacteur et le traducteur peut-il bénéficier au rédacteur
Bien que le rédacteur initial ne puisse souvent voir le travail du traducteur qu’a posteriori, il imitera éventuellement les solutions de la langue cible dans ses textes ultérieurs.
Quels sont les trois types de termes présentant des différences interculturelles qui peuvent poser problème au traducteur juridique
Les concepts, (par exemple, non-assistance à personne en danger, constitution de partie civile; equity, habeas corpus); les institutions (tribunal de grande instance; County Court);
et les acteurs juridiques. (notaire, juge d’instruction ; solicitor, magistrate…).
Quelles sont les principales subdivisions du droit français et du droit anglais
Droit français = la principale subdivision du droit français oppose le droit public au droit privé; Droit anglais = la principale distinction s’opère entre et le droit civil et droit pénal.
Quelle est la différence entre l’équivalence fonctionnelle et l’équivalence formelle lorsqu’on traduit des textes juridiques
L’équivalence fonctionnelle consiste à trouver dans la langue d’arrivée un référent qui remplit une fonction similaire (ex. : intime conviction = being satisfied beyond reasonable doubt, hypothèque = mortgage). Quant à l’équivalence formelle, il s’agit de trouver une équivalence linguistique ou de traduire de manière aussi littérale que possible (ex. : Conseil constitutionnel = Constitutional Council, cour d’appel = court of appeal).
Vrai ou faux : Si un texte juridique crée des effets juridiques, il est recommandé d’utiliser une stratégie orientée sur la langue cible. Expliquez votre réponse.
Vrai. Dans le cas d’un tel texte, par exemple un contrat international, les effets juridiques doivent être adaptés au régime juridique en place sur le territoire du destinataire. On optera donc pour une stratégie comme la traduction descriptive ou l’équivalence fonctionnelle. Au contraire, si le texte est traduit pour répondre à un simple besoin d’information, on préconisera une stratégie axée sur la langue source, comme la transcription ou l’équivalence formelle.
Quatre stratégies pour exprimer dans une autre langue des notions propres à une culture juridique :
1) L’équivalence fonctionnelle
2) L’équivalence formelle
3) La transcription
4) La traduction explicative
Différences entre les deux systèmes de Loi
Loi écrite -vs- la jurisprudence qui donne comme effet des termes tels que loi écrite, règle de droit ou jurisprudence n’ont pas la même connotation que des termes apparentés en anglais (statute law, legal rule, case law).
Quelle est la principale source du droit français
la loi écrite. Le législateur français procède de manière déductive en élaborant une règle générale que le tribunal applique au litige en question
Quelle est la principale source du droit anglais
la jurispridence. Le juge anglais procède par induction ou par analogie, en rapprochant le cas d’espèce d’autres affaires similaires afin de dégager un principe général.
Quelle différence y a-t-il en procédure pénale entre la France et l’Angleterre
La procédure pénale est inquisitoire en France et accusatoire en Angleterre.
Les tribunaux canadiens ont tendance à se référer au droit privé provincial pour interpréter la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR) dans trois cas. Quels sont-ils
1) la LIR a recours à une notion dont le sens est établi en droit privé, mais qui n’est pas expressément définie aux fins de la LIR, les tribunaux se sont généralement tournés vers le droit privé provincial pour en tirer le sens;
2) l’application d’une disposition particulière dépend de droits et d’obligations qui ne sont pas définis dans la législation fédérale, les tribunaux se sont fondés sur les règles et les principes de droit privé à partir desquels ces droits et obligations sont établis afin d’appliquer la disposition;
3) la LIR reste silencieuse sur une question qui est régie par une règle provinciale précise faisant partie du domaine de la propriété et des droits civils, les tribunaux ont généralement appliqué la règle provinciale pour interpréter la LIR.
Expliquez pourquoi « don » devrait être remplacé par « contribution admissible » dans la Loi de l’impôt sur le revenu.
Le don est invalide en common law en présence d’une contrepartie, mais valide en droit civil en un même cas puisque le Code civil du Québec autorise une contrepartie de valeur inférieure. Ainsi, les contribuables du Québec peuvent obtenir une déduction ou un crédit pour des contributions faites à des organismes de bienfaisance pour lesquelles ils ont reçu une contrepartie inférieure (par exemple, l’achat d’un billet de concert au prix de 175 $ dont la contrepartie [le coût du billet par personne] est évaluée à 100 $ donnera droit à l’acheteur à un « reçu d’impôt » de 75 $), tandis que les contribuables du reste du pays n’y ont pas droit. En optant pour « contribution admissible », la définition législative de la notion tiendrait compte de la substance économique de la contribution plutôt que l’aspect juridique du don.
- En matière de terminologie juridique, qu’entend-t-on par l’aspect bilingue et l’aspect bijuridique
La terminologie juridique découpe la réalité en tenant compte à la fois de l’aspect linguistique et de l’aspect juridique d’un terme ou d’un concept donné. Il faut donc s’assurer non seulement de la correspondance des deux langues (aspect bilingue), mais aussi de la correspondance des deux systèmes juridiques auxquels les termes étudiés appartiennent respectivement (aspect bijuridique)
Quels sont les quatre buts de la politique adoptée par le ministère fédéral de la Justice en juin 1995 sur le bijuridisme législatif?
Promouvoir un accès égal à la justice aux différentes collectivités juridiques et linguistiques du Canada. 2. Promouvoir une reconnaissance égale des traditions de droit civil et de common law dans la législation fédérale. 3. Promouvoir une relation harmonieuse entre les objectifs législatifs fédéraux et ces traditions juridiques. 4. Éviter que la législation fédérale ne traite le droit civil du Québec à titre d’élément inférieur ou secondaire de la tradition juridique au Canada.
Qu’est ce que le bijuridisme
C’est la coexistence au sein d’un même État, de deux régimes juridiques et de manière plsu large comme le “partage de valeurs et de traditions” tirées de chacun des deux régimes juridiques. le bijuridisme de la première catégorie énonçait que le droit français devait s’appliquer en matière de propriété et de droits civils dans la province de Québec. Le bijuridisme de la deuxième catégorie mais il est exprimé à la fois dans les politiques et les lois fédérales et dans la jurisprudence en constante évolution des tribunaux canadiens
En 1978, le ministère de la Justice a instauré une nouvelle méthode de rédaction des lois fédérales, Comment l’appelle-t-on ?
La corédaction. Tous les projets de loi confiés à la Direction des services législatifs doivent être rédigés par deux rédacteurs. Un francophone normalement formé en droit civil et un anglophone normalement formé en common law.
Qu’est-ce que le projet S-4? Quel était son objectif?
C’est le projet qui a été sanctionné sous le titre de Loi d’harmonisation no1 du droit fédéral avec le droit civil et est entré en vigueur le 1er juin 2001.
En plus de réitérer les objectifs fondamentaux qui sous-tendent la Politique sur le bijuridisme législatif du ministère de la Justice, le préambule confirme le principe de complémentarité entre les lois fédérales et le droit privé provincial.
Que dit le nouvel article 8.1 qui modifie la loi d’interprétation fédérale?
Le droit civil et la common law font pareillement autorité et sont tous deux sources de droit en matière de propriété et de droits civils au Canada et, s’il est nécessaire de recourir à des règles, principes ou notions appartenant au domaine de la propriété et des droits civils en vue d’assurer l’application d’un texte dans une province, il faut, sauf règle de droit s’y opposant, avoir recours aux règles, principes et notions en vigueur dans cette province au moment de l’application du texte.
Que dit le nouvel article 8.2
Sauf règle de droit s’y opposant, est entendu dans un sens compatible avec le système juridique de la province d’application le texte qui emploie à la fois des termes propres au droit civil de la province de Québec et des termes propres à la common law des autres provinces, ou qui emploie des termes qui ont un sens différent dans l’un et l’autre de ces systèmes.
L’article 8.2 est relativement clair; il prévoit que la législation fédérale, qui a recours à des termes de droit civil et de common law, « doit s’entendre dans un sens compatible avec le système juridique de la province d’application ». Comme guide d’interprétation d’une législation bijuridique, cette disposition vise à empêcher l’application de notions de common law au Québec et de notions de droit civil dans les provinces de common law.
Le principe de complémentarité ne s’applique que dans certains cas, lequel
le principe de complémentarité s’applique seulement « s’il est nécessaire de recourir à des règles, principes ou notions appartenant au domaine de la propriété et des droits civils en vue d’assurer l’application d’un texte dans une province » ], et ne s’applique pas en cas de « règle de droit s’y opposant ».
Première condition : pour satisfaite la nécessité de recourir à des règles, des principes ou des concepts appartenant au domaine de la propriété et des droits civils en vue d’assurer l’application d’un texte dans une province
quand le texte est fondé sur une notion de signification établie en droit privé mais non définie dans la législation fédérale, s’appuie sur des règles ou des principes de droit privé pour définir les rapports juridiques auxquels elle s’applique, ou reste silencieuse sur une question qui est régie par une règle provinciale précise faisant partie du domaine de la propriété et des droits civils.
Deuxième condition :
elle exclut ce qui serait autrement un recours nécessaire au droit privé provincial pour interpréter un texte fédéral lorsqu’il existe une « règle de droit s’y opposant ». Cette exclusion est clairement respectée lorsque le texte fédéral dissocie expressément l’interprétation d’une notion ou d’une disposition du droit privé provincial.
Sur quoi le bijuridisme canadien a t-il d’importantes répercussions
sur l’interprétation et la modifiation de la Loi d’interprétation