HPE Flashcards

1
Q

Modèle Romer

A

Le modèle de ROMER (1986) s’appuie sur 2 hypothèses.

1° Une firme qui augmente son capital physique apprend en même temps à produire de façon + efficace. Cet effet positif de l’expérience sur la productivité est qualifié d’apprentissage par l’investissement

2° Les connaissances de chaque firme constituent un bien public auquel n’importe quelle autre firme peut avoir accès à un coût nul. Donc les connaissances nouvelles se diffusent instantanément dans l’économie. Il est plus rentable d’imiter gratuitement que d’innover & de prendre un risque de l’investissement en R&D…

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2
Q

Modèle Barro

A

Le modèle de BARRO (1990) :

les activités gouvernementales sont également une source de croissance endogène.

BARRO suppose que le gvt achète une partie de la production privée et utilise ces achats pour offrir des services publics aux producteurs privés.

Dans son modèle, BARRO suppose que ces biens sont non rivaux et non exclusifs :
en utilisant ces biens, une firme ne diminue pas la quantité disponible pour les autres ; de +, chaque firme utilise l’ensemble de ces biens.

Il souligne cpt que les activités qui correspondent à ce type d’hypothèses sont très limitées…

Le m de BARRO prédit des économies d’échelle : les services du gvt sont supposés être des biens publics, qui peuvent bénéficier sans coût à des utilisateurs supplémentaires.

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3
Q

Croissance endogène

A

Renouvellement de la théorie éco néoclassique depuis avec ROMER (l986) et LUCAS (1988).

Idée = se débarrasser du carcan de l’approche exogène du progrès technique & objectif d’arriver à un modèle de croissance à long terme, d’où nom de modèle de croissance endogène

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4
Q

Capital humain et capital physique

A

Il y a distinction entre capital physique et capital humain.

La production de capital humain apparaît _ comme le progrès technique _ comme un mécanisme capable d’engendrer de la croissance de long terme.

L’accumulation de capital humain diffère cpt de la création de connaissance que l’on retrouve dans le capital technique.

Si on définit le capital humain comme l’ensemble des compétences d’un travailleur, l’utilisation de ces compétences dans une activité exclut leur utilisation dans une autre : le capital humain est donc un bien rival. Comme les individus disposent d’un droit sur leurs propres compétences, le capital humain est également un bien exclusif.

A l’inverse, les connaissances peuvent être non rivales, en ce sens qu’elles peuvent être disséminées gratuitement ; elles peuvent être également non exclusives.

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5
Q

Progrès technique

A

Le progrès technique (amélioration constantes des méthodes de prod° & des augmentations du nombre & de la qualité des produits) permettrait d’éviter la décroissance des rendements dans le long terme: or ces auteurs ont cherché à «endogénéiser» le PT (à l’inverse de SCHUMPETER pour qui le PT est exogène : il s’incarne dans l’entrepreneur-innovateur qui, « à contre-courant », « brise la routine » & telle une comète déclenche un « big bang »..)

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6
Q

Aghion

A

L’amélioration de la qualité des produits : le modèle de Philippe AGHION & HOWITT (1992)

NB Philippe AGHION, un des économistes théoricien de la croissance endogène, est considéré comme un « keynésien de l’offre » (avec Elie COHEN, Gilbert CETTE). Ils ont soutenu Hollande puis cherché à infléchir sa politique : cf Philippe AGHION & Alexandra ROULET, Repenser l’Etat. Pour une social-démocratie de l’innovation, 2011. Cf Philippe AGHION, Elie COHEN, Gilbert CETTE, Changer de modèle, 2014. Philippe AGHION, Prof à Harvard, a été élu au Collège de France en 2014.

Elle implique une série d’améliorations des techniques & des biens existants. Imiter serait « rationnellement » plus rentable qu’innover, d’autant que les produits sont accessibles en termes de prix (on peut les démonter et les comparer) et que le capital humain net des populations des pays développés décuple la possibilité de voir émerger des « innovateurs » (type Mickaël Dell).

La découverte d’un bien de qualité supérieure exclut les biens de qualité inférieure. Le bon (meilleur) produit chasserait le mauvais (moins bon) produit. D’où élimination de la rente de monopole des anciens innovateurs // « destruction créatrice » de SCHUMPETER.

Pb : R & D aléatoire, son amortissement aussi (puisque menace d’exclusion par d’autres innovateurs). Il y a donc une nature temporaire de la position de monopole _ et de la rente associée….comme l’avait énoncé SCHUMPETER.

BARRO et SALA-I-MARTIN creusent le comportement envers la R & D des firmes en place & des outsiders. Les firmes en place ont un coût d’amélioration de qualité du produit < firmes outsiders : elles font l’essentiel de la R & D pour l’amélioration des produits.

A l’inverse, il est peu probable que les firmes en place aient un avantage de coût dans une recherche débouchant sur une découverte fondamentale, parce qu’il n’existe pas de firme analogue pour une telle activité.

Il est donc peu probable que des innovations conséquentes proviennent des leaders du marché : le « renouveau » de l’innovation a plus de chances de venir des outsiders.

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7
Q

Critique croissance endogène

A

Croissance endogène : c’est le comportement des agents qui va déterminer le taux de croissance.

La source fondamentale de la croissance soutenue du revenu par tête, c’est l’accumulation de connaissances : stock de plus en plus important et des individus de mieux en en mieux formés, dotés d’un capital net supérieur à celui des générations
passées.

D’où les vecteurs de la croissance = enseignement, R & D fondamentale, innovations de procédés & de produits, amélioration de qualité.

Pb de l’intervention publique paradoxale, notamment en R & D.

BARRO (1974) avait dit qu’une hausse des déficits publics engendrerait une hausse équivalente de l’épargne (agents anticipent les hausses d’impôts: théorème de RICARDO BARRO dit théorème d’ « équivalence ricardienne »), d’où inefficacité sur demande globale…

Mais BARRO (1990) pose aussi l’idée que les dépenses publiques d’infrastructure ont un impact positif sur la croissance éco…

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8
Q

Pensée économique en France : 17/18e : introduction

A

La pensée économique et le capitalisme français sont souvent associés à Colbert, à l’Etat : il y aurait une « exception anti-capitaliste française » rappellent Augustin Landier et David Thesmar (Le grand méchant marché. Décryptage d’un fantasme français, Flammarion, Champs, 2007, p. 10)…qui ajoutent aussitôt que « s’il y a un atavisme français, celui-ci est plus anti-étatique qu’anti-capitaliste… » (idem, p. 11).

Pour comprendre cette méfiance de prime abord surprenante envers l’Etat, il faut sans doute exhumer la pensée économique française de Louis XIV à la Révolution française dont les auteurs ont favorisé la maturation révolutionnaire au plan politique (1789) et économique (la Révolution industrielle).

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9
Q

Repères historiques

A

Repères :

Louis XIV (1661-1715) ;

Régence (Duc d’Orléans) 1715-1723 ;

Louis XV 1723- 1774 ;

Louis XVI 1774-1793 (Monarchie parlementaire 1789-1792, renversé le 10 08 1792, guillotiné le 21 01 1793)

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10
Q

Mercantilisme : naissance de l’éco politique

A

A. Le mercantilisme : la puissance du Roi Louis XIV (1661-1715) et de la nation France

Louis XIV ne considère pas l’économie comme essentielle ni surtout comme autonome du politique. L’important est la France en tant que puissance. Il révoque et fait emprisonner Fouquet son Surintendant des Finances qui lui fit de l’ombrage en construisant son château de Vaux-le-Vicomte. La charge de Surintendant est supprimée, même si le Roi continue jusqu’à la Révolution d’ « affermer » l’impôt, c’est-à-dire de le concéder à des personnes privées qui achetaient la « ferme » au Roi : ils avançaient le montant de l’impôt au Roi et se remboursaient, avec intérêt, sur la masse fiscale qu’ils levaient eux-mêmes au nom de l’Etat. Colbert (1619-1683) n’est qu’Intendant puis Contrôleur Général aux Finances (Ministre de l’Economie et des Finances). Si Louis XIV écoute Colbert, c’est pour conforter la puissance de la France. Doter la France d’une puissante flotte de guerre contre la mainmise maritime militaire anglaise et d’une nombreuse flotte civile pour ne plus dépendre des navires hollandais. C’est pour cela que Colbert fit planter la forêt de Tronçais (Allier) en 1670 dont les chênes «devaient fournir la flotte française en mâts de qualité, à partir du XIX°siècle. Colbert avait tout prévu, sauf la navigation à vapeur » (F Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XV°-XVIII°siècles, Tome 2, Les jeux de l’échange, A Colin, 1979, p208.) De même la création de la Manufacture royale des Gobelins (1664), des glaces de St Gobain (1665) visent à s’affranchir des producteurs hollandais de tapisseries ou italiens (Venise) de glaces.

B. Le mercantilisme : la richesse des nations au service de la puissance des Etats

Il s’agit pour l’Etat mercantiliste de dégager un excédent commercial source de rentrées de métaux précieux. Le contre exemple du déclin espagnol est présent dans l’esprit des penseurs et des gouvernants. Le XVI°siècle a été celui du « Siècle d’Or » espagnol car les Espagnols vivaient de la rente aurifère et argentifère coloniale…évanouie en dépenses somptuaires (palais privés, églises, tableaux de commande…). L’or et l’argent n’ont fait que transiter en Espagne pour être encaissé par des marchands ou des banquiers étrangers…Ce vaste afflux de métaux précieux permet la fabrication de monnaie et stimule ce que les Historiens nomment la « révolution des prix » analysée par le Français Jean Bodin dans sa Réponse aux Paradoxes de M de Malestroit touchant le fait des monnaies et l’enrichissement de toutes choses (1568). Pire : cela a durablement détourné les élites espagnoles du travail. De même, l’Etat espagnol a cru s’en sortir en n’honorant pas sa signature auprès des emprunteurs (banqueroutes à répétition 1557-1647). Douglass North (Nobel Eco 1993) y voit un exemple de mauvais « sentier de développement » (l’origine du retard pour ne pas dire du « sous développement » espagnol) à l’inverse de l’Angleterre qui en situation comparable crée la Bank of England en 1693 pour honorer sa dette.

C. Le mercantilisme : Colbert & l’Etat ou Vauban et le marché

Il y a deux façons d’envisager le mercantilisme. Mercantilisme industriel (Colbert) et
population nombreuse (« Il n’est de richesse ni de force que d’hommes » dit Jean Bodin) pour
lever des impôts et des troupes. La France peut ainsi s’affirmer comme la première puissance
continentale d’Europe car elle a la population la plus nombreuse (22 Millions d’habitants sus
Louis XIV) et Louis XIV léguer un hexagone bien tenu par les forteresses de Vauban (« Ville
défendue par Vauban, ville imprenable ; ville assiégée par Vauban, ville prise »). Le même
Vauban écrit pourtant en 1707 un Projet pour une dîme royale dont Schumpeter (ancien
Ministre des Finances de l’Autriche dépecée et battue de 1919) dit dans son Histoire de
l’analyse économique (1954) qu’il est « un des travaux les plus remarquables dans le
domaine des finances publiques ». La « dîme », 10% environ des récoltes pour l’Eglise,
n’était qu’un des impôts dont devait s’acquitter le Tiers Etat qui travaille, quand les deux
Ordres privilégiés sont exemptés d’impôts et en perçoivent ! Vauban propose une réforme
radicale : « La capitation* doit être imposée sur toutes les natures de biens qui peuvent
produire du revenu, et non sur les différents étages des qualités, ni sur le nombre de
personnes, parce que la qualité n’est pas ce qui fait l’abondance, non plus que l’égalité des richesses, et que le menue peuple est accablé de tailles, de gabelles, d’aides et de mille autres impôts… » Vauban propose ni plus ni moins la suppression des privilèges fiscaux au profit d’une dîme royale portant sur tous les revenus : une « dîme des fruits de la terre » en nature ; une dîme sur le revenu des bénéfices & capitaux ; une taxe sur les produits des douanes et de la consommation de luxe (tabac, thé, café). Bref : soulager la pression fiscale stimule le travail et encourage la richesse des nations. Si Louis XIV condamne et fait détruire
l’ouvrage en 1707, il confie au Dauphin sur son lit de mort en 1715 : « Mignon, vous allez être un grand roi, mais tout votre bonheur dépendra d’être soumis à Dieu et du soin que vous aurez de soulager vos peuples. Il faut pour cela que vous évitiez autant que vous le pourrez de faire la guerre : c’est la ruine des peuples […] J’ai trop aimé la guerre et les bâtiments […] Je m’en vais, mais l’Etat demeurera après moi»

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11
Q

Physiocratie : La terre et les origines du libéralisme

A

A. Pierre le Pesant de Boisguilbert (Boisguillebert) 1646-1714 & Richard Cantillon (1680-1734) un Irlandais francophile

Pierre le Pesant de Boisguilbert (Boisguillebert) (1646-1714) publie la même année que Vauban De la nature des richesses, de l’argent et des tributs (1707). Les mercantilistes ont selon lui tort de croire que la richesse vient de l’accumulation des métaux précieux. Ce qui est important est la production de biens. De même, l’Etat n’est pas source de solution aux problèmes éco mais d’étouffement de l’activité économique par la multiplicité des impôts et règlements. Il pense comme Vauban qu’il faut créer un impôt sur le revenu payé par tous. Il bâtit la sociologie suivante : les producteurs, utiles (paysans) & inutiles (comédiens) ; les parasites (courtisans, hauts fonctionnaires…). Il faut faire des seconds des contribuables pour alléger le sort des premiers. « Le fondement et la cause de toutes les richesse de l’Europe sont le blé, le vin, le sel et la toile, qui abondent dans toute al France et on ne se procure les autres choses qu’à proportion que l’on a plus qu’il ne faut de ceux-ci […] En sorte que l’excroissance des fruits de la terre fait travailler les avocats, les spectacles et les moindres artisans de quelque art ou métier qu’ils puissent être. » Il préconise également la concurrence. Si l’homme est en situation de monopole, rien ne l’arrête : producteur, il exigera des prix exorbitants, consommateur il exigera la gratuité. La concurrence rend de tels comportements égoïstes impossibles, permet ce que les économistes appellent l’atomicité du marché, la stabilité des prix, la stimulation de l’offre.
Richard Cantillon (1680-1734) un Irlandais francophile. Né en 1680, il fuit en France l’anticatholicisme (« papiste ») anglais en 1708. Il y fait fortune en spéculant sur le système de Law (1717-1720 = banquier écossais qui essaie d’introduire le papier monnaie sous la Régence). Pourchassé à partir de 1726 pour malversation, il revient errer à Londres où son cuisinier renvoyé le tue en 1734. On lui attribue l’Essai sur la nature du commerce en général (cf résumé par J M Daniel). Trois parties 1. La production 2. La monnaie 3. Le commerce extérieur. Il a une vision novatrice de l’ « entrepreneur », reprise par J B Say. Il mesure les prix par rapport à leur « valeur intrinsèque » qui est « à proportion de la terre et du travail qui entrent dans leur production ». La terre détermine les prix : c’est la « valeur terre ». Mais une augmentation de la monnaie fait varier les prix, les prix de Paris s’élèvent quad ceux des campagnes ne bougent pas : c’est l’ »effet Cantillon ». Il envisage aussi une « banque générale », ancêtre des banques centrales, pour réguler la création monétaire.
3

B. Vincent de Gournay (né à St Malo en 1712, mort en 1759) et François Quesnay (1694- 1774) ou les premières lumières de l’économie politique

Négociant habitué à côtoyer les commerçants étrangers, Vincent de Gournay succombe cependant à la tentation française d’acheter une charge d’Intendant du commerce. Il parcourt le Royaume, parfois avec Turgot, qu’il influence et qui écrivit son éloge funèbre. « Le rôle des manufactures, dans les vues de l’État, est de produire, moins pour enrichir tel ou tel fabricant, que de donner de l’emploi au plus grand nombre de pauvres et de gens oisifs qu’il est possible, parce que l’État certainement s’enrichit quand tout le monde y est occupé… » affirme-t-il en 1754. Dès 1752, il demande par écrit à Trudaine (fondateur des Ponts et chaussées) de libérer le commerce du blé. Il est partisan de la liberté commerciale, sans pour autant négliger l’émulation, l’encouragement et la protection. Il invente la maxime « laisser- faire et laisser passer », pour conclure en Septembre 1753, ses réflexions sur la contrebande dans les termes suivants : « Ces deux mots, laisser faire et laisser passer, étant deux sources continuelles d’actions, seraient donc pour nous deux sources continuelles de richesses ». Gournay rejette le système mercantiliste. Il lègue son attachement à la protection des personnes conjointement aux libertés économiques. Partisan de la liberté de commercer, de produire, de travailler, il dénonce la bureaucratie (le mot date de 1759) tatillonne, l’intervention directe de l’État dans l’économie par des aides permanentes (l’État doit rester principalement cantonné à des fonctions d’ordre public), mais aussi les corporations, les privilèges exclusifs, comme celui de la Compagnie des Indes et de certains ports. François Quesnay (1694-1774) Quesnay passe pour le fondateur de la physiocratie (du grec phusis « nature » et cratos « pouvoir », 1758 : Doctrine économique du XVIII°siècle fondée sur la connaissance et le respect des « lois naturelles » et donnant la prépondérance à l’agriculture (opposé à mercantilisme) _ Le Petit Robert). Médecin du Roi Louis XV (1710-1723-1774) conquis tardivement à l’économie (vers 1754), il aurait répondu à la question du Dauphin « Que feriez-vos si vous étiez roi ? » : « Je ne ferai rien ». Partisan d’un Etat modeste en plein absolutisme royal, de la liberté du commerce des céréales, « L’idée d’un système de marché autorégulateur ne lui est jamais venue à l’esprit » (Karl Polanyi, La Grande Transformation, 1° Ed 1944, rééd Gallimard, pp.184-5). Sa grande œuvre est le tableau économique ( 1758 et 1766). Il y présente l’activité économique de façon révolutionnaire, sous forme de flux, préfigurant le circuit keynésien. Tois classes sont en présence : la classe productive (agriculteurs _ la terre est seule source de richesse) ; la classe stérile (artisans, industriels et commerçants) ; la classe des propriétaires fonciers (souverains, possesseurs de la terre et décimateurs _ représentants du clergé chargés de lever la dîme). Modernité mais archaïsme encore : le « ziczac »de Quesnay propose une vision figée de l’économie excluent toute idée de croissance.

C. Pierre Dupont de Nemours (1739-1817) le diplomate huguenot et Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781) : l’Adam Smith (1723-1790) français ?

Fils d’un horloger de Paris, Pierre Du Pont de Nemours s’attacha à François Quesnay, puis à Turgot, qui l’appela près de lui en 1774 pendant qu’il était Contrôleur général des finances, Calonne le fit entrer au Conseil d’État et le nomma commissaire général du Commerce. Il fut l’un des rédacteurs du Traité de Versailles de 1783, qui mit fin à la guerre d’indépendance des
États-Unis d’Amérique. C’est à cette occasion qu’il fit la connaissance de Thomas Jefferson. Le roi Louis XVI lui accorda une patente de noblesse, exceptionnelle puisqu’il était protestant, et l’autorisa à accoler de Nemours à son nom d’origine du Pont. Député en 1789 aux États généraux pour le bailliage de Nemours, il fut d’abord partisan de la Révolution française mais combattit la création des assignats et resta fidèle à Louis XVI. Lui et sa famille émigrèrent aux États-Unis en 1800. En 1802, il s’engagea dans la diplomatie entre la France et les États-Unis sous Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul : il fut à l’origine de l’achat de la Louisiane par les États-Unis en 1803, négociant pour les États-Unis un compromis destiné à redonner à Napoléon les moyens de reconstruire une flotte et de contrer l’Angleterre en Europe. En 1814, il fut nommé secrétaire du gouvernement provisoire. Ayant été favorable au bannissement de Napoléon à l’île d’Elbe en 1814, il repartit à nouveau aux États-Unis pendant les Cent-Jours, lors du rétablissement de Napoléon. Il n’est pas étonnant qu’il fasse de la liberté la pierre angulaire de sa pensée : liberté de commerce, de culture, de l’industrie, « liberté du travail inséparable de la propriété personnelle, dont elle forme une partie constitutive ». Son fils, Éleuthère Irénée, fonda une fabrique de poudre qui allait devenir l’une des plus grandes entreprises au monde, la E. I. du Pont de Nemours and Company. Anne Robert Jacques Turgot (1723-1781) peut sans doute être considéré comme l’Adam Smith français. Il dit à son Roi Louis XVI en 1774 « Il faut, Sire, vois armer, contre votre bonté même, considérer d’où vous vient cet argent que vous pouvez distribuer à vos courtisans. » Partisan d’une dépense publique efficace, il préconise des réformes énergiques pour briser les carcans désuets de l’Ancien Régime finissant, abolissant un temps les corporations et favorables à la liberté du commerce comme de pensée. Il sait que la survie du régime et la paix civile sont à ce prix. Il illustre trop bien le mot tardif de de Gaulle (1890-1970) : « En France, n ne fait pas de réformes : on fait des Révolutions ». Révoqué l’année de la parution de la Richesse des Nations (1776) il l’a pressentie mais ne la vit pas : il meurt en 1781.

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12
Q

Hayek 1899-1992

A

cf HAYEK Scientisme & sciences sociales : essai sur le mauvais usage de la raison, 1953.

  • Rejet du holisme & de la macroéconomie.

Les phénomènes globaux sont le résultat de l’action des individus. La seule méthode valable en sc sociales est l’individualisme : Hayek refuse la représentation de structures sociales comme des êtres autonomes, l’économiste ne peut raisonner en termes macro. En déduire qqch supposerait que le comportement des individus est invariant…rejet du raisonnement keynésien

  • Le comportement des individus.

Dans Prix et productions (1931), HAYEK considère l’individu comme un homo economicus, « Modèle abstrait de l’homme construit par la théorie classique à partir d’éléments rationnels et pris comme unité élémentaire de décision éco » (Bernard & Colli). Puis HAYEK évolue : dès 1933-37, HAYEK pense que les individus agissent en fonction de qu’ils savent mais aussi en fonction de ce qu’ils croient et désirent. Les comportements humains st donc imprévisibles, la connaissance éco est dc limitée…

  • L’ordre spontané

2 système sociaux : ordre spontané (kosmos) & volontairement construit par les individus (taxis). La seule forme sociale durable et susceptible de conduire au bien-être est la sté capitaliste car elle est un ordre spontané. L’économie est dc un ordre spontané…HAYEK explique que les règles ont sans doute été découvertes au hasard et se st imposées à l’usage (+/- // DARWIN )

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13
Q

Sur Hayek

A
  • Les limites de l’analyse néoclassique du marché :

Néoclassiques : chaque agent éco agit pour maximiser sa satisfaction. # HAYEK car critères de satisfaction pas objectifs (effet de mode, imitation…provoquent des besoins). Le marché est un lieu où circulent des informations & pas seulement des biens et services.

  • L’efficience du marché

Les prix ont un rôle d’ajustement des décisions des agents et donc les modifications des prix permettent la régulation des déséquilibres. Une hausse des prix est le signal que l’offre est insuffisante, une baisse des prix que l’offre est excédentaire…La libre variation des prix permet donc une allocation optimale des facteurs de prod°, le marché contribue au bien-être de tous (//SMITH), stimule l’innovation via la concurrence. L’intervention de l’Etat est donc néfaste car ses réglementations brouillent les informations et partant le comportement de agents, d’où un cercle vicieux (+ intervention Etat dc + de dysfonctionnement du marché)… #STIGLITZ !!

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14
Q

Hayek

A

La théorie des crises [Prix et productions (1931)]

  • Les concepts de HAYEK
    La production : « toutes les opérations nécessaires pour amener les biens entre les mains du consommateur ». Il distingue les moyens originels de prod° (terre, travail), les facteurs de production (terre, travail, capital), les biens de prod [« tous les biens (…) qui sont directement ou indirectement utilisés dans la production des biens de consommation »] classés dans une « structure de prod° ».
  • La formation des structures de production
    H reprend le thème de l’école de Vienne ie l’allongement du processus de prod°dans une éco capitaliste. « A tout moment, la part des moyens originels de production disponible employée pour obtenir des biens de consommation dans un futur plus ou moins lointain est bcp plus importante que celle utilisée pour satisfaire des besoins immédiats. Ce mode d’organisation permet, en allongeant le processus de production, d’obtenir une plus grande quantité de biens de consommation à partir d’un montant doné de moyens originels de production ».
    Si les techniques de prod° les + capitalistiques st les + efficaces ds la mesure où elles permettent d’obtenir une prod° supérieure, elles st aussi les + longues ds la mesure où la prod° de biens de conso est retardée.
    Donc
    1. baisse temporaire de la prod°des biens de conso
    2. hausse de la prod° qd le processus devient + efficace. Donc un entrepreneur choisit sa structure productive en fonction de sa rentabilité, définie par la comparaison des prix de l’ensemble des biens.
  • Les conditions d’équilibre de l’éco & et de la régulation des crises
    Pour éviter la crise, il faut que se maintienne une cohérence entre l’évolution de la demande de biens de production et l’évolution de la demande de biens de conso. (si demande de biens intermédiaires augmente, demande de biens de conso doit baisser). La crise ne résulte pas d’une conso insuffisante [KEYNES] mais d’une épargne insuffisante. Le maintien de l’équilibre de l’éco exige que la substitution de la prod° de biens de prod° à la prod° de biens de conso résulte d’une épargne volontaire des agents qui restreignent leurs consos. Et si les déséquilibres surviennent, seule la crise arrivée à terme permet le réajustement de l’éco, l’Etat s’il intervenait contrarierait l’autorégulation de l’économie.
  • Alors que KEYNES définit le chômage comme une fonction de la demande globale anticipée des biens de consommation, HAYEK la décrit l’apparition du chômage comme la résultante d’une déviation du système des prix par rapport aux prix et aux salaires d’équilibre qui s’établissent d’eux-mêmes dans les conditions d’un marché libre et d’une monnaie stable. A l’inverse de KEYNES, HAYEK défend l’idée d’une intervention étatique minimale parce que fondamentalement nocive à l’égard du processus naturel de marché.
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15
Q

Bilan Hayek

A

le libéralisme de HAYEK

  • Refus d’un salaire mini (La Constitution de la liberté, 1960)
    salaire mini = moyen d’exclure ceux qui seraient embauchés à un salaire + bas. Le combat syndical vise la hausse du salaire pour ceux déjà employés mais empêche la baisse du chômage en bloquant flexibilité et autorégulation du marché du travail
  • Les effets de la fiscalité
    + le revenu est élevé, + la taux d’imposition es télevé. Pervers = décourage le travail supplémentaire. Il faut un taux unique & donc un système neutre
  • Les effets de la politique sociale : La Route de la servitude (1944)
    Etat ne peut organiser activité éco aussi bien que le marché. La redistribution de revenus n’entraîne pas de justice sociale. « L’Etat devrait se limiter à établir des règles adaptées aux conditions générales »
  • Bilan testament : la présomption fatale : les erreurs du socialisme, 1988.
    Farouche attaque de l’idée socialiste, plaidoyer pour l’ordre social libre& spontané. L’ordre de marche repose sur la conviction que la raison humaine est naturellement limitée. Or la pensée socialiste a trop confiance dans la connaissance humaine et juge mal des résultats du marché. La planification ne peut en aucun cas produire autant de richesses que « l’ordre de marche concurrentiel ».
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16
Q

Face aux connaissances dispersées, le système des prix du marché permet lui de faire circuler les informations et de faire ainsi émerger un « ordre spontané » plus efficace que n’importe quelle intervention centralisée. Hayek développera ainsi une critique très poussée de l’interventionnisme qu’il accusera de violer la liberté individuelle et de pousser à la servitude des peuples (La route de la servitude, 1944).

A

l’Etat doit assurer la mise en place et le fonctionnement des institutions qui permettent l’émergence de l’ordre spontané du marché (par exemple des droits de propriété, un droit commercial, une justice, etc.) Ce que Von Mises reprochera d’ailleurs à Hayek, lui se montrant beaucoup plus radical sur cette question.

17
Q

Source : Jean-Baptiste Say, Traité d’économie politique, 1803 (il rejette la «valeur travail»)

A

La valeur que les hommes attachent aux choses, a son premier fondement dans l’usage qu’ils peuvent en faire. […] Si les hommes attachent de la valeur à une chose, c’est en raison de ses usages : ce qui n’est bon à rien, ils n’y mettent aucun prix. Cette faculté qu’ont certaines choses de pouvoir satisfaire aux besoins des hommes qu’on me permette de la nommer utilité. Créer des objets qui ont une utilité quelconque, c’est créer des richesses, puisque l’utilité de ces choses est le premier fondement de leur valeur et que leur valeur est de la richesse. […] La production n’est point une production de matière, mais une création d’utilité. Elle ne se mesure point suivant la longueur, le volume ou le poids du produit, mais suivant l’utilité qu’on lui a donnée. […] Ce ne sont pas les frais que l’on fait pour le produire qui déterminent le prix que le consommateur consent à y mettre : c’est uniquement son utilité. […] C’est la même fausse conception de l’origine des valeurs qui sert de doctrine à David Ricardo sur le revenu des terres (the rend of land). Il prétend que ce sont les frais qu’on est obligé de faire pour cultiver les plus mauvaises terres, qui font qu’on paie un fermage pour les meilleures alors que ce sont les besoins de la société qui font naître la demande des produits agricoles et en élèvent le prix assez haut pour que les fermiers trouvent du profit à payer au propriétaire le droit de cultiver sa terre.

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Source : Frédéric Bastiat, Sophismes économiques, 1845

A

« Messieurs, vous vous préoccupez surtout du sort du producteur. Vous le voulez affranchir de la concurrence extérieure […] Nous venons vous offrir une admirable occasion d’appliquer votre théorie. Nous subissons l’intolérable concurrence d’un rival étranger placé dans des conditions si supérieures aux nôtres pour la production de la lumière qu’il en inonde notre marché national à un prix fabuleusement réduit. Car aussitôt qu’il se montre, notre vente cesse, tous les consommateurs s’adressent à lui […] ce rival qui n’est autre que le soleil, nous fait une guerre acharnée […] nous demandons de faire une loi qui ordonne la fermeture de toute fenêtre, lucarne […] en un mot, de toute ouverture, trou, fente et fissure par lesquels la lumière du soleil a coutume de pénétrer dans les maisons au préjudice des belles industries dont nous nous flattons d’avoir doté le pays ».

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Introduction cours pm

A

« Nombre des maux économiques les plus considérables de notre époque sont les fruits du risque, de l’incertitude et de l’ignorance. C’est parce que certains individus, favorisés par leur situation ou par leurs capacités, peuvent tirer parti de l’incertitude ou de l’ignorance, et aussi parce que, pour cette même raison, les grandes affaires sont souvent une loterie, que se créent de grandes inégalités de richesse ; ces même facteurs sont aussi cause de chômage, ils expliquent que des prévisions raisonnables sur l’évolution des affaires soient détrompées, que le rendement et la production diminuent » JM KEYNES, « The End of laissez-faire », conférence de 1924, publiée en 1931 dans Essays in Persuasion, reprint in La pauvreté dans l’abondance, 2001. Keynes revient sur les fondements de la théorie économique qu’il ne cesse de questionner pour répondre, théoriquement et pratiquement, à la plus grande crise de croissance et de théorie économique mondiale des années 1930. L’économiste qui a pu reconnaître que parfois « Tout simplement on ne sait pas » a durablement renouvelé la théorie économique.