Histoire de la médecine Flashcards
Les sociétés se sont-elles interrogées sur l’infirmité au cours des époques ? De quelle manière ?
• La difformité des corps et de l’esprit a toujours inquiété et interrogé les sociétés humaines
• Dans des contextes historiques différents, le rapport des sociétés aux corps infirmes ne s’est pas vécu de la même manière
• Il n’existe pas de culture qui n’ait élaboré une explication, une vision, bref une certaine
« anthropologie de l’infirmité »
• Le regard médical porté sur l’infirmité, tout comme la notion même de « handicap » , sont nés à des époques différentes de l’histoire, dans certaines conditions sociales, culturelles et symboliques
• En dépit des différences irréductibles d’époques, de cultures, il existe une problématique commune qui interroge, à son niveau, la pratique médicale
Comment les hommes perçoivent-ils le rapport à l’infimité au moment préhistorique? Cela a-t-il évolué?
ou : Comment l’infirmité est-elle perçue durant le moment préhistorique (200 000 - 3 000 avant JC) ?
- L’infirmité préservée
- Les représentations traditionnelles : violence et abandon des êtres infirmes, diminués ou malades aux temps préhistoriques
- L’absence de traces empiriques contradictoires
- Xavier le Pichon et Yves Coppens : de récentes découvertes paléopathologiques, preuve tangible de l’émergence d’attitudes de respect envers les plus fragiles
Comment l’infirmité est-elle perçue de l’Antiquité au Moyen-Âge (3 000 avant JC - 15ème siècle) ?
• L’infirmité sacrée
• L’infirmité comme message : mystérieux, souvent signe de vindicte
• L’infirme entre ici-bas et au-delà
• Les cas d’exposition à l’époque antique : quel
sens ?
• La figure du bouffon au Moyen-Âge
• Une lecture essentiellement religieuse de l’infirmité
• Le cas de la surévaluation mystique : l’infirme comme icône de la transcendance
• La création des premiers hôpitaux
Comment l’infirmité est-elle perçue durant le moment classique (15ème siècle - 19 ème siècle) ?
- Entrée dans l’ère des sociétés autonomes (par distinction des sociétés hétéronomes de l’Antiquité et du Moyen-Âge)
- L’émergence des sciences modernes et du regard médical porté sur l’infirmité
- La passion naissante pour les classifications : la classification d’Esquirol (18ème)
- De la transcendance à l’immanence, du divin à l’animal humain
- L’infirmité comme trace de l’animal ou de l’infra-humain
- La remise en question de la dignité des personnes infirmes (remarque: une polémique persitante, encore aujourd’hui en bioéthique)
Comment l’infirmité est-elle perçue durant le moment “darwinien” (19ème siècle - 20 ème siècle) ?
• Dégénérescence de l’espèce
• La notion de dégénérescence (Bénédict-Augustin Morel) comme catégorie psychiatrique englobante au 19ème
• L’infirmité comme danger, menace pour l’espèce
• La traduction française de L’Origine des espèces par
Clémence Royer : manifeste eugéniste
• En 1946 :
- Fin d’une période obscure de l’histoire : dénonciation de l’idéologie scientiste (les lois de la transmission génétique n’opèrent pas comme le prétendaient les défenseurs de l’eugénisme) et sursaut de la conscience éthique de l’humanité
- La Déclaration universelle des droits de l’homme
Quels sont les différents avis sur le question : Darwin est-il eugéniste ?
Des lectures divergeantes:
• Selon André Pichot historien de la biologie, Darwin était lui-même eugéniste
• Selon Daniel Dennet et Eric Charmetant, philosophes de la biologie, Darwin n’était pas favorable à l’eugénisme
• Selon Diane B. Paul, biographe et spécialiste de l’œuvre darwinienne, Darwin s’est montré ambivalent et imprécis sur le sujet.
• Selon Patrick Tort, philosophe et spécialiste de l’œuvre de Charles Darwin (Darwin n’est pas celui qu’on croit, Paris, Le Cavalier Bleu, 2010), Darwin craignait les conséquences du dysgénisme (notamment le risque d’une dégénérescence – concept considéré comme scientifiquement fondé au XIXème sièce – des nations civilisées par la propagation des caractères délétères de certains individus), mais il s’opposa malgré tout à l’eugénisme au profit de la protection des plus faibles.
Darwin est-il eugéniste (conclusion) ?
Les débats dans la littérature restent vivant concernant les positions de Charles Darwin au sujet de l’eugénisme. Car les écrits de Darwin sont indéniablement ambivalents, en partie en raison des nombreuses citations et théories scientifiques notamment eugénistes que Darwin empruntait à ses pairs, sans toutefois toujours y adhérer personnellement. En conséquence, il n’est pas toujours aisé de distinguer dans les écrits de Darwin entre ses propres positions et celles de ses contemporains dont il avait le souci d’honorer les travaux dans ses ouvrages. Mais si le fondateur de la théorie de la sélection naturelle ne contestait pas les bases de l’eugénisme et de la théorie de la dégénérescence, considérés à son époque comme scientifiques, un nombre d’arguments croissants plaident aujourd’hui en faveur de la thèse selon laquelle Charles Darwin privilégiait la nécessité d’une protection des plus faibles « envers et contre tout », et ce malgré ses craintes réelles quant au conséquences négatives (peur de la dégénérescence) qu’un tel dygénisme pouvait imposer aux nations civilisées.
Comment est décrit l’infirme suite à la prise de conscience de l’après-guerre(1945-1960) ?
- De la figue de l’inadapté au handicap
- L’inadapté : une conception psychiatrique et naturaliste des infirmités, déficiences, folies, etc
- Le choc des deux guerres et de l’industrialisation du travail : prise de conscience d’une responsabilité civile par rapport aux déficits occasionnés
- Extension aux infirmes de naissance d’un droit à la compensation, mais aussi devoir de rééducation et de réadaptation
- L’infirmité comme inadaptation réadaptable
- Baby boom, reconstruction européenne et croissance économique
Quels sont les grands changements durant les trente glorieuses(1960 - 2000) ?
- Le handicap est un régime de performance
- Naissance de l’antipsychiatrie et mouvement de désinstitutionnalisation : fin des grandes politiques asilaires, multiplication des centres de réadaptation
- Emergence d’un nouveau concept recherché dans le champ sémantique des pratiques sportives : le handicap
- Migration aisée d’un concept du champ sportif au champ sociétal et médico-social, car parfaitement adapté au cadre d’une société elle-même compétitive, centrée sur la performance et le spectacle
- Développement des premiers modèles internationaux du handicap insistant sur les facteurs à la fois individuels et contextuels qui contribuent au processus du production du handicap : la CIH et la CIF
- Emergence de divers modèles et définitions du handicap
Quel est le modèle du handicap de la CIH (1980) ?
Cf. cours schéma
Quel est le modèle du handicap de l’OMS (CIF, 2001) ?
Cf. cours schéma
Quel est le modèle de l’assistance ?
Problème = individu handicapé
- Sujet de pitié
- A besoin que l’on s’en occupe
- A besoin de l’aide, de charité, de sympathie, de services spéciaux, d’écoles spéciales, assistance etc.
- Ne peut pas marcher, parler, voir
- Amer, tordu, agressif
- Malheureux, tragique, passif
- Brave, courageux
Quel est le modèle médical du handicap ?
Problème = individu handicapé
- Institutions spéciales
- Assistance, services sociaux
- Ne peut pas marcher, parler, voir, décider
- Patient
- Remèdes
- Soins
- Professionnels en médecine
- Thérapeutes et spécialistes
- Travailleurs sociaux
- Hôpitaux
- Transports spéciaux
- Ecoles spéciales
- Emploi protégé
Quel est le modèle social du handicap ?
Problème = société handicapante
- Pauvreté et dépendance économique
- Passivité dépendance
- Préjudice discrimination
- Isolation ségrégation
- Aucun droit
- Transports inaccessibles
- Bâtiments inaccessibles (écoles, bureaux, hôpitaux)
- Services inadéquats (médical, social, etc.)
- Education inadéquate
- Pas de travail
Quel est le modèle du handicap fondé sur les droits ?
Problème = une société handicapante
- Lois discriminantes
- Négation des droits fondamentaux de l’Homme
- Accès limité à des services sanitaires adéquats
- Accès limité à l’éducation
- Accès limité aux opportunités d’emploi
- Aucune opportunité d’autodétermination
- Participation limitée aux prises de décision
- Exclusion des activités sociales