hand Flashcards
(48 cards)
règle
Au Championnat du monde comme dans un match amateur, le
handball s’inscrit dans le même espace de jeu : un terrain de 40
mètres de long sur 20 de large, séparé en deux moitiés, avec à chaque
extrémité un but large de 3 mètres, autour duquel s’étend, dans un
rayon de 6 mètres, la surface de but (aussi appelée zone). Dans cet
espace, s’affrontent deux équipes de sept joueurs, placées chacune
d’un côté du terrain, avec l’objectif de marquer dans le but adverse.
Les remplacements de joueurs sont autorisés et illimités. A partir de
ces éléments de base, plusieurs lois vont régenter le déroulement d’un
match de handbal
Marcher et reprise de dribble
L’avancée du ballon sur le terrain doit ainsi respecter certaines règles.
“Un joueur n’a pas le droit de faire plus de trois pas avec le ballon en
main, et lorsqu’il est immobile, il n’a pas le droit de garder le ballon
plus de trois secondes, éclaire Edouard Mikolajczyk, référent des
règles du jeu à la Commission Centrale d’Arbitrage de la FFHandball.
Pour progresser avec le ballon sur le terrain, le joueur peut dribbler,
c’est-à-dire le faire rebondir au sol.” Si le joueur s’arrête de dribbler,
puis reprend son dribble, il est sanctionné d’une reprise de dribble et
le ballon est rendu à l’adversaire.
Jeu passif
L’objectif du handball est de marquer des buts, et l’équipe en
possession du ballon doit donner des gages de volonté offensive, sans
quoi le ballon est rendu à l’adversaire. “Le joueur en possession de la
balle doit montrer qu’il attaque l’adversaire, c’est-à-dire qu’il essaye
de le déborder, de le passer, précise Edouard Mikolajczyk. S’il ne fait
rien de tout cela, il entre en jeu passif. L’arbitre va alors lever le bras,
en signe préalable d’avertissement, et à partir de ce moment, l’équipe
qui attaque n’a droit qu’à six passes maximum. Cette dernière règle
a été instaurée en 2016 par l’IHF. Auparavant, c’était à l’appréciation
de l’arbitre.“
L’échelle des sanctions
L’affrontement entre l’attaque et la défense fait naître d’inévitables
contacts. “L’attaquant entre en contact pour essayer de déborder ou
de tirer, le défenseur va essayer de ne pas se laisser déborder,
synthétise Edouard Mikolajczyk. Pour cela, il y a des choses qui sont
permises et d’autres qui ne le sont pas. Un défenseur a le droit
d’arracher ou de frapper le ballon que l’adversaire tient dans ses
mains, il a le droit de lui barrer le chemin avec les mains, les bras et
les jambes, mais uniquement de face. Il peut aller au devant de
l’adversaire et le retenir par le corps sans être dangereux.” Si le
défenseur respecte ces règles, mais met trop d’intensité, une faute
est sifflée pour l’équipe adverse, qui garde la possession du ballon.
De la même manière, un passage en force peut être sifflé contre
l’attaquant s’il percute la défense violemment.
Avertissement
En principe, ces fautes sont uniquement sanctionnées d’un jet franc,
mais l’arbitre peut également adresser un avertissement, sous la
forme d’un carton jaune “si le défenseur n’est pas exactement face à
l’attaquant et qu’il le retient d’une main, s’il le retient par le maillot,
ou s’il se jette sur le corps de l’adversaire en le poussant“. Un
avertissement peut également être adressé pour une succession de
petites fautes, ou pour un comportement antisportif sur ou en dehors
du terrain (manifestations intempestives, insultes, gestes
dangereux).
Exclusion temporaire
A partir du deuxième carton jaune, l’arbitre peut sanctionner le joueur
incriminé d’une exclusion temporaire de deux minutes. “En théorie,
l’échelle des sanctions est progressive, chaque joueur a droit à trois
avertissements, mais en pratique, l’arbitre peut passer directement à
une sanction de deux minutes s’il juge que la faute le mérite”,
complète Edouard Mikolajczyk.
“Parmi les fautes passibles d’une exclusion temporaire, il y a les
irrégularités commises avec une forte intensité ou lors d’un
déplacement rapide, mais aussi le fait de maintenir fortement
l’adversaire sur un laps de temps assez long et le projeter au sol,
c’est une situation que l’on retrouve assez souvent.” Si un joueur
reçoit trois exclusions temporaires dans un même match, il reçoit un
carton rouge et est disqualifié.
Disqualification
Un carton rouge peut aussi être sorti directement dans certains cas,
pour les actions qui touchent la tête, le cou, la nuque ou le bras tireur
de l’adversaire, lorsque celui-ci est en suspension. “Lorsque l’action
est particulièrement brutale, dangereuse, intentionnelle ou perfide,
l’arbitre peut aller encore plus loin en sortant le carton bleu, qui
signifie la disqualification et l’ouverture d’une procédure disciplinaire
après le match“, ajoute Edouard Mikolajczyk.
Il faut cependant garder en tête que cette échelle théorique des
sanctions doit en permanence être adaptée par les arbitres à la réalité
du match. “L’arbitre doit ajuster sa lecture du jeu et ses sanctions en
fonction du rapport de forces, qui ne sera pas le même pour une finale
de Championnat du monde et pour un match de troisième division,
souligne Edouard Mikolajczyk. La faute n’est pas forcément différente,
mais la manière de la faire, si. Parmi les critères de décision, il y a
notamment la position du joueur qui commet la faute, par rapport à
son adversaire. Etait-il de face, de côté, ou est-il arrivé par derrière ?
Le joueur victime de la faute était-il en appui ou en suspension ?
Quelle partie du corps a été touchée ? Les arbitres doivent juger de
tout cela, mais aussi de l’intensité de la faute, et de sa répercussion
sur la continuité du jeu.“
Jet de sept mètres
Dans certaines situations de jeu, un penalty peut être sifflé pour
l’équipe attaquante. “Un jet de sept mètres est sifflé lorsqu’une faute
est commise sur un joueur en situation manifeste de but, pose
Edouard Mikolajczyk. Typiquement, lorsqu’un attaquant se dirige vers
le but en devançant un défenseur, et que ce dernier l’accroche, il y a
penalty. Par ailleurs, il est interdit de poser le pied dans la surface de
but. Pour un défenseur, cela peut être sanctionné d’un jet de sept
mètres. Lorsqu’un attaquant empiète sur la zone, une faute est sifflée
contre lui et le ballon est rendu à l’équipe adverse.“
Les nouvelles règles
En plus du jeu passif et du carton bleu, évoqués plus haut, trois autres
nouvelles règles ont été instaurées en 2016 par l’IHF.
L’une d’elles concerne seulement les 30 dernières secondes du match.
Lorsque la balle n’est pas en jeu, les gestes d’antijeu (pousser la balle
hors du terrain ou ceinturer un adversaire pour retarder
l’engagement…) sont sanctionnés d’un jet de sept mètres et d’un
carton rouge. Lorsque la balle est en jeu, si une faute passible d’un
carton rouge est commise, elle est en plus sanctionnée d’un jet de
sept mètres automatique, quel que soit l’endroit du terrain où elle a
été commise.
Une autre nouvelle règle cible les blessures plus ou moins simulées.
A partir du moment où l’arbitre donne l’autorisation aux soigneurs
d’entrer sur le terrain, le joueur est désormais obligé de sortir et ne
pourra rentrer en jeu qu’après trois attaques de son équipe. “Dans la
pratique, les arbitres invitent d’abord le joueur au sol à se relever, ce
qu’il fait le plus souvent, précise Edouard Mikolasczyk. Depuis
l’apparition de cette nouvelle règle, les joueurs traînent beaucoup
moins au sol après un contact.“
Enfin, la dernière règle est une extension de celle qui s’appliquait
seulement en période d’infériorité numérique et qui permet de
remplacer le gardien par un joueur de champ en attaque. Il est
désormais possible de le faire à tout moment, selon deux
possibilités : avec chasuble, le joueur portant une chasuble pourra
jouer le rôle du gardien en cas de contre-attaque ; et sans chasuble,
aucun joueur de champ n’a alors le droit de pénétrer dans la surface
de but, et il faut absolument procéder à un changement pour
permettre au gardien de revenir en jeu.
Kempa, le pionnier
Chronologiquement, la première star du handball fut sans aucun
doute l’Allemand Bernhard Kempa, à une époque où le handball en
salle était encore concurrencé par le handball en extérieur, juste
après la Deuxième Guerre mondiale. Kempa, lui, pratique le jeu à
onze aussi bien qu’à sept, et va faire beaucoup pour la popularité
des deux disciplines. Meilleur joueur du deuxième Championnat du
monde à sept, en 1954, l’Allemand était un attaquant redoutable et
extrêmement spectaculaire. Il a ainsi donné son nom, dans son pays
natal, au geste technique appelé “kung fu” en France (c’est-à-dire
un tir en suspension, après avoir reçu une passe d’un coéquipier
dans les airs).
Chronologiquement, la première star du handball fut sans aucun
doute l’Allemand Bernhard Kempa, à une époque où le handball en
salle était encore concurrencé par le handball en extérieur, juste
après la Deuxième Guerre mondiale. Kempa, lui, pratique le jeu à
onze aussi bien qu’à sept, et va faire beaucoup pour la popularité
des deux disciplines. Meilleur joueur du deuxième Championnat du
monde à sept, en 1954, l’Allemand était un attaquant redoutable et
extrêmement spectaculaire. Il a ainsi donné son nom, dans son pays
natal, au geste technique appelé “kung fu” en France (c’est-à-dire
un tir en suspension, après avoir reçu une passe d’un coéquipier
dans les airs).
Le cas de Bernhard Kempa fait cependant figure d’exception dans le
handball encore en construction de l’après-Deuxième Guerre
mondiale. A cette époque, le handball se développe surtout en
Europe de l’Est, où l’idéologie favorise davantage le collectif qu’un
individu en particulier au sein d’une équipe. Certains joueurs vont
cependant entrer au panthéon des handballeurs dans les années
1960 et 1970. Cette période correspond à l’âge d’or de la Roumanie,
qui remporte quatre fois le Championnat du monde en cinq éditions,
entre 1961 et 1974. L’insaisissable ailier Cornel Otelea en profite
pour devenir le premier joueur de l’histoire à compter trois titres de
champion du monde (1961, 1964 et 1970). L’autre star roumaine de
cette époque est l’imposant arrière Stefan Birtalan, meilleur buteur
de l’édition 1974 et considéré à l’époque comme le meilleur joueur
du monde.
Années 1980, l’avènement des superstars
Alors que le handball se professionnalise définitivement, les années
1980 marquent la montée en puissance de joueurs vedettes au sein
des nations dominantes, qui ne sont plus les mêmes que
précédemment. Ainsi, la Yougoslavie, championne olympique en
1984 et championne du monde en 1986, s’est fait une place de
choix dans le sillage de sa superstar Veselin Vujovic. En 1988, le
brillant arrière gauche monténégrin fait entrer le handball dans une
nouvelle ère, en faisant l’objet d’un transfert pharaonique (pour
l’époque) à Barcelone, puis en devenant le premier joueur à
remporter le titre de Meilleur Handballeur Mondial de l’année. Mais
cette année-là, c’est l’URSS qui remporte les Jeux Olympiques, là
encore grâce à l’apport décisif d’une superstar : le gardien Andreï
Lavrov. Extrêmement talentueux, énorme dans les moments
importants, couvert de titres en sélection nationale, Lavrov restera
aussi dans l’histoire du handball pour sa longévité exceptionnelle. Au
cours de sa carrière longue de plus de 25 ans, le gardien aura ainsi
participé à cinq éditions des Jeux Olympiques, un record absolu en
handball masculin.
Années 1990, le handball s’internationalise
Dans les années 1990, les frontières traditionnelles du handball vont
voler en éclat, sous le double effet de la fin du bloc soviétique et
d’une internationalisation de plus en plus marquée. Les stars de la
décennie illustrent parfaitement cette tendance. Le Sud-Coréen
Yoon Kyung-Shin termine ainsi trois fois meilleur buteur du
Championnat du monde (1993, 1995 et 1997), tandis que le génial
Talant Dujshebaev, né au Kirghizistan, fait les beaux jours de la
Russie puis de l’Espagne et devient le premier joueur à gagner deux
titres de Meilleur Handballeur Mondial de l’année (1994 et 1996). Le
leader de l’équipe de France, force montante des années 1990, le
charismatique Jackson Richardson, est quant à lui né sur l’île de la
Réunion, dans l’Océan Indien. La nation majeure de l’époque est
cependant la Suède, qui remporte notamment les Championnats du
monde 1990 et 1999. Emmenée par son duo d’arrières stars,
Magnus Wislander et Stefan Lovgren, la sélection suédoise
impulse le style du handball moderne, résolument athlétique.
Années 2000 et 2010, le règne des Experts
Champion du monde 2003 et champion olympique 2004 avec la
Croatie, élu Meilleur Handballeur Mondial de l’Année à deux reprises
(2003 et 2006) et même meilleur joueur de tous les temps par les
internautes à l’issue d’une consultation sur le site de l’IHF en 2010,
l’imprévisible meneur de jeu Ivano Balic est sans conteste la star
du début du XXIe siècle. Mais la fin de sa carrière est marquée par
plusieurs défaites cuisantes face aux invincibles Experts de l’équipe
de France. Depuis 2006, cette génération exceptionnelle n’a laissé
que des miettes aux autres nations, remportant huit trophées en dix
ans. Les stars sont évidemment nombreuses chez les Experts, mais
les plus brillantes sont certainement Thierry Omeyer, élu meilleur
gardien de tous les temps lors de la consultation sur le site de l’IHF
en 2010, et Nikola Karabatic, Meilleur Handballeur Mondial de
l’année en 2007 et 2014. Toujours en activité, ces deux joueurs
viseront un nouveau trophée au Championnat du monde 2017 en
France, tout comme le Danois Mikkel Hansen, meilleur joueur du
début des années 2010 et récent champion olympique à Rio avec le
Danemark.
Le tir
C’est la base du duel avec le gardien, qui fait la force du handball par
rapport au basket ou au volley. Il existe le tir en appui, désaxé, en
suspension, à la hanche, en plongée, à longue portée. Chez les Bleus,
Luc Abalo, grâce à sa suspension interminable, joue littéralement avec
le gardien grâce à sa spéciale, le tir retardé, tandis que Nikola
Karabatic est d’abord un tireur de combat. Mais le plus impressionnant
reste le Danois Mikkel Hansen, qui tire très fort, jusqu’à 120 km/h, en
totale décontraction.”
La roucoulette
“Grâce à un mouvement du poignet, le ballon part vers l’extérieur du
gardien puis revient à l’intérieur de la cage après avoir rebondi. C’est
un peu magique, comme au tennis de table ! Ce geste est assez
efficace parce qu’il déroute les gardiens qui s’attendent en général à
des tirs tendus et forts. L’ailier allemand Uwe Gensheimer le maîtrise
à la perfection.”
Démonstration en vidéo avec Nedim Remili et Mikkel Hanse
Le kung fu
“Le passeur jette la balle en l’air, en général au-dessus de la zone,
l’attaquant la réceptionne et tire avant de retomber. Cet exploit
acrobatique popularisé par les Asiatiques dans les années 1980, d’où
son nom exotique, nécessite un timing parfait. Les Français Michaël
Guigou et Luc Abalo s’y amusent souvent, comme deux funambules
L’arrêt du gardien
“Sur les parades de près, le gardien de but monte vers l’attaquant
pour réduire son angle de tir et envahir son champ visuel. Sur les tirs
de l’aile, le gardien essaie d’amener l’adversaire où il le souhaite,
premier ou second poteau. En général, il tient ses bras en l’air, mains
au niveau du visage, ce qui permet des parades hautes ou basses. Le
gardien de but du Qatar Danijel Saric excelle dans toutes ces parades.
Pour l’anecdote, on parle de “pastis” quand le gardien parvient à
arrêter la balle à deux mains.
Les tactiques de défense
“On s’éloigne ici des simples gestes du handball, mais l’organisation
défensive est un élément crucial, dont le jargon est parfois
méconnu. La tactique défensive la plus utilisée aujourd’hui est la 6-0
ou 0-6 : les six joueurs de champ se placent le long de la ligne de
zone. Parmi les variantes, la 5-1 ou la 4-2, avec un ou deux joueurs
qui sortent de l’alignement pour aller “chasser” les attaquants
adverses et tenter notamment d’intercepter le ballon.
edf
A l’origine considéré comme une nation mineure du handball
masculin, la France est devenue la référence absolue avec l’incroyable
série de succès des Experts. Une transformation qui s’est produite en
très peu de temps, au tournant du XXIe siècle.
Avant les années 1980, aucun titre mais beaucoup de
pratiquants
Si la France participe au deuxième Championnat du monde à sept en
1954, elle termine la compétition à la dernière place. Un résultat qui
illustre le statut qui va accompagner les Bleus pendant plus de
trente ans. La France est-elle alors une petite nation du handball ?
Daniel Costantini, sélectionneur de l’équipe de France entre 1985 et
2001, apporte une réponse nuancée : « Depuis le milieu des années
1950, il n’y avait jamais eu de véritable résultat probant en équipe
nationale, mais nous étions tout de même un pays qui s’était
beaucoup engagé dans la pratique de ce sport, notamment en termes
de nombre de pratiquants. Nous étions considérés comme une nation
respectable, plus pour la qualité de nos dirigeants et de nos
entraîneurs, de véritables penseurs du handball, que pour les
résultats de l’équipe de France, qui n’étaient pas bon. »
« Il y avait une raison simple à ce manque de résultats : les
handballeurs français ne s’entraînaient pas assez, poursuit Daniel
Costantini. Dans les années 1970, les joueurs de l’équipe de France
pratiquaient en tout et pout tout 250 à 300 heures de handball par
an, alors que les meilleurs adversaires avaient dépassé la barre des
1000 heures d’entraînement. Le paradoxe, c’est qu’à toutes les
époques, nous avons eu des joueurs de niveau mondial, par exemple
Maurice Chastanier (53 sélections entre 1952 et 1964, ndlr) ou le
gardien de but Jean Férignac (101 sélections entre 1957 et 1970,
ndlr), mais comme ils ne s’entraînaient pas assez, rien n’était
possible… »
Années 1980, les Bleus (re)touchent le fond
Lorsque Daniel Costantini est nommé sélectionneur de l’équipe de
France, en 1985, la situation est même devenue critique. « C’était un
moment difficile, confirme l’intéressé puisque la France venait de
descendre dans le groupe C, et ce n’était pas la première fois. A
l’époque, il y avait un Championnat du monde “A” pour les très bons,
un “B” pour les moyens et un “C” pour les “cancres”. Lorsque je suis
arrivé, on venait de redescendre dans cette catégorie peu enviable.
On jouait contre la Turquie, le Luxembourg, la Grande-Bretagne…
Nous disputons ce Mondial C en février 1986 au Portugal, et
réussissons à le gagner aux forceps, en battant les Pays-Bas en finale.
Nous remontons dans le groupe B, déjà plus relevé, et nous finissons
8e du Mondial B en 1987 en Italie. »
« Nous n’accédons donc pas au “vrai” Championnat du monde, mais
il y a eu un déclic au niveau des dirigeants à ce moment-là. Le
Président Jean-Pierre Lacoux, un ancien joueur et technicien, m’a
chargé d’établir un plan de développement de l’équipe nationale, avec
l’idée de passer de 300 heures d’entraînement à 600, puis à 900
heures. L’objectif, c’était de se qualifier soit pour les Jeux Olympiques
de 1992 à Barcelone, soit pour ceux de 1996 à Atlanta. Et ce plan
consistait à professionnaliser une vingtaine de joueurs de l’équipe de
France, pour parvenir, petit à petit, à les faire s’entraîner deux fois
par jour. »
Années 1990, les “Barjots” prennent le pouvoir
Lorsqu’on a présenté ce plan aux joueurs de l’équipe de France, les
anciens n’ont pas suivi, poursuit Daniel Costantini. Nous sommes donc
partis avec les jeunes, des joueurs qui venaient de passer la vingtaine.
Plus tard, on les a appelés les “Barjots”, mais c’était déjà justifié à
l’époque, parce qu’il fallait être un peu fou pour accepter un tel
challenge. Ils avaient cette folie en eux, et cette volonté de
développer leurs capacités, sans être sûr de rien au départ. Mais cela
a payé assez vite. En 1989, le Mondial B est organisé en France, et
nous en profitons pour nous qualifier pour le Championnat du monde
1990, où nous nous qualifions pour les Jeux de Barcelone. C’est le
début de notre histoire… Au départ, l’objectif c’était de participer
régulièrement aux J.O., mais le fait d’aller chercher une médaille de
bronze à Barcelone, dans un tournoi si sélectif, a changé les
perspectives, même au niveau des clubs, qui ont commencé à se
professionnaliser, à offrir des contrats aux meilleurs joueurs
français. »
La France s’installe alors dans le cercle des meilleures nations, et
décroche un premier trophée en remportant le Championnat du
monde 1995 en Islande. « Après le titre de 1995, certains des
meilleurs joueurs français sont aussi allés jouer en Allemagne, dans
le meilleur championnat, et ont donc encore progressé. Tout cela a
validé notre stratégie, et à partir de là, nous sommes restés
relativement constants au très haut niveau, même s’il y a eu des
hauts et des bas. C’était très bien en 1995, moins bien en 1996 (7e à
l’Euro et 4e aux Jeux Olympiques), c’est redevenu bien en 1997 (3e
au Championnat du monde), avant de redescendre en 1998 (7e à
l’Euro), et de finalement atteindre le sommet en 2001. C’était la
caractéristique de l’équipe de France de l’époque, contrairement à
celle d’aujourd’hui… »
Années 2000, les Experts repoussent les limites
En 2001, l’équipe de France remporte donc, à domicile, son 2e titre
de championne du monde. S’il annonce la fin d’un cycle (avec
notamment le départ de Daniel Costantini après le tournoi, remplacé
par Claude Onesta), ce sacre amorce aussi une nouvelle période dorée
pour les Bleus. « C’était une équipe mixte avec beaucoup de grands
anciens et quelques jeunes ultra-talentueux, Jérôme Fernandez,
Daniel Narcisse, Thierry Omeyer, les frères Gille, énumère Daniel
Costantini. Donc a priori, l’avenir immédiat de l’équipe de France était
assuré, mais il a fallu un moment pour que Claude Onesta arrive
vraiment à mettre en application sa méthode, qui est différente de la
mienne. J’étais un coach plutôt directif, lui plutôt collaboratif. Comme
moi, il a appris le métier pendant les premières années, puis a
commencé à gagner en 2006, avec l’arrivée d’une nouvelle génération
exceptionnelle, les Nikola Karabatic, Luc Abalo, Michaël Guigou. Et
depuis, c’est extraordinaire. »
Les chiffres sont en effet faramineux. Depuis 2006, la France a
remporté huit titres sur quatorze possibles : trois Championnats du
monde (2009, 2011 et 2015), trois Championnats d’Europe (2006,
2010, 2014) et deux médailles d’or olympiques (2008 et 2012). Et à
en croire Daniel Costantini, cela pourrait bien continuer.
« Aujourd’hui, en 2017, on a encore deux joueurs qui étaient là en
2001 (Omeyer et Narcisse), et qui sont toujours importants, note
l’ancien sélectionneur, mais l’essentiel est de bien entamer cette
nouvelle aventure qui débute, avec un nouveau duo de
sélectionneurs, Didier Dinart et Guillaume Gille. Quand on voit le
niveau des jeunes joueurs de l’équipe de France et leur potentiel, on
se dit qu’ils ont tout pour prendre les rênes de l’équipe. Et avec
Nikola Karabatic, la France a le joueur idéal pour transmettre ce
glorieux passé des Bleus, et assurer la pérennité de cette tradition.
Pour le moment, il est tout simplement indispensable à l’équipe de
France. »
hand a 4
Le Hand à 4 est une forme de pratique issue de l’activité sociale de
référence qu’est le Handball à 7. Nous y retrouverons l’ensemble
des bases fondamentales permettant de faire vivre “une tranche de vie
de handballeur*”.
Le pratiquant y retrouvera :
* Une cible à attaquer et à défendre.
* Des cibles protégées par des gardiens de but et un espace
qui leur est dédié (la zone).
* Un jeu à la main avec ballon de taille adaptée.
* La présence d’adversaires.
* La présence de partenaires.
* Différents rôles à jouer.