Finances Publiques Flashcards

1
Q
  1. Comment définir les finances publiques ?
A

Les finances publiques sont une discipline du droit public qui étudie les règles et opérations relatives aux deniers publics. Elles englobent trois branches principales : le droit fiscal qui traite des ressources publiques et notamment des impôts, le droit de la comptabilité publique qui concerne les règles de gestion de l’argent public, et le droit budgétaire qui encadre l’adoption et la mise en œuvre du budget. Cette discipline s’étend aujourd’hui au-delà des finances de l’État et des collectivités territoriales pour inclure également les finances sociales et européennes.

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2
Q
  1. Pourquoi qualifie-t-on les finances publiques de “discipline-carrefour” ?
A

Les finances publiques sont considérées comme une discipline-carrefour car elles se situent à l’intersection de plusieurs domaines. Elles touchent à la fois au droit, à l’économie, à la science politique et à la philosophie. Cette discipline intègre les questions théoriques sur l’impôt et les principes comptables, tout en s’ouvrant vers des thématiques modernes comme l’évaluation des politiques publiques et la réforme de l’État. Les techniques de gestion et le management y prennent une place croissante, sans effacer l’importance de ses aspects juridiques.

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3
Q
  1. Peut-il y avoir un État sans finances ?
A

Cette question, posée par le professeur Paul Amselek, permet de comprendre que si théoriquement un État pourrait exister sans moyens financiers en se contentant d’un rôle d’autorité et de direction du secteur privé, dans la pratique les finances sont indispensables au fonctionnement étatique. Les finances publiques permettent à l’État d’assumer directement certaines fonctions sans avoir à solliciter systématiquement le secteur privé par voie de réquisition. Elles sont donc un instrument du libéralisme et de l’État de droit, facilitant l’exercice des missions publiques.

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4
Q
  1. Quels sont les principaux textes qui régissent les finances publiques sous la Ve République ?
A

Le cadre juridique des finances publiques repose principalement sur trois textes majeurs. Le décret-loi organique de 1956 qui a simplifié la mise en œuvre des principes budgétaires classiques. L’ordonnance du 2 janvier 1959 qui a renforcé les pouvoirs de l’exécutif. Et surtout la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) de 2001 qui a modernisé la gestion publique en introduisant une logique de performance et en renforçant les pouvoirs de contrôle du Parlement. Cette dernière a été complétée par la loi organique du 28 décembre 2021 qui vise à moderniser davantage la gestion des finances publiques.

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5
Q
  1. Quelles sont les principales innovations introduites par la LOLF ?
A

La LOLF a apporté deux innovations majeures. Sur le plan gestionnaire, elle a introduit une logique de performance avec une budgétisation par programmes et objectifs. Sur le plan politique, elle a revalorisé le rôle du Parlement en renforçant ses pouvoirs de contrôle et d’information. Elle a également modifié la présentation du budget en missions et programmes, introduit la fongibilité asymétrique des crédits et imposé une démarche de performance avec des objectifs et indicateurs précis.

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6
Q
  1. Comment le rôle du Parlement est-il revalorisé par la LOLF ?
A

La LOLF a significativement renforcé le pouvoir du Parlement en matière de finances publiques. Elle a institutionnalisé le débat d’orientation budgétaire, devenu débat d’orientation des finances publiques. Le Parlement dispose désormais d’un pouvoir d’amendement plus important grâce à la globalisation des crédits au niveau de la mission. La loi de règlement a également été revalorisée par le mécanisme du chaînage vertueux, qui impose un calendrier précis pour son examen et son vote.

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7
Q
  1. Quels sont les principaux axes de réforme de la loi organique du 28 décembre 2021 ?
A

La loi organique de 2021 s’articule autour de trois axes principaux. Elle améliore la programmation pluriannuelle en définissant des objectifs d’évolution de la dépense publique. Elle renforce la transparence des finances publiques notamment à travers un rapport sur les finances locales. Enfin, elle rationalise le travail du Parlement en avançant les dates de dépôt des documents budgétaires et en créant une nouvelle catégorie de loi de finances rectificative dite de fin de gestion.

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8
Q
  1. Les finances publiques ont-elles un impact environnemental ?
A

Les finances publiques ont un impact environnemental significatif car elles sont le vecteur de mise en œuvre des politiques publiques. Au-delà du simple “verdissement” de la fiscalité, on assiste au développement d’une “budgétisation verte” qui évalue l’impact environnemental des mesures financières. Depuis 2020, le Gouvernement doit remettre au Parlement un rapport sur l’impact environnemental du budget, même si celui-ci ne couvre encore qu’une part limitée des dépenses publiques totales.

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9
Q
  1. Qu’est-ce qu’un budget ?
A

Un budget est un acte juridique de prévision et d’autorisation financières. Pour l’État, il se concrétise dans les lois de finances votées par le Parlement. Pour les collectivités territoriales, il prend la forme de budgets primitifs et supplémentaires votés par les assemblées délibérantes. Il autorise la collecte des impôts et définit les limites des dépenses publiques autorisées. Le budget n’est pas un document comptable mais un acte juridique d’autorisation et de prévision.

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10
Q
  1. Quelle est la fonction politique et économique d’un budget ?
A

Le budget remplit une double fonction. Politiquement, il permet à l’État ou aux collectivités de traduire leurs priorités en moyens d’action concrets. Comme le disait Gaston Jèze, “le budget est essentiellement un acte politique”. Économiquement, il détermine le solde prévisionnel de l’exercice et constitue donc un instrument de pilotage des finances publiques. C’est à travers le budget que s’organise juridiquement la possibilité pour l’État et les collectivités de s’endetter.

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11
Q
  1. Y a-t-il toujours eu un document budgétaire ?
A

Le mot “budget” n’est apparu en France qu’au début du XIXe siècle, bien que des documents d’anticipation financière existaient auparavant. Durant l’Antiquité, il existait un système fiscal unifié qui s’est progressivement reconstitué à partir du XIIIe siècle. Sous l’Ancien Régime, le surintendant des finances proposait un “état par estimation” et présentait un “état au vrai”. Le budget moderne, avec ses caractéristiques actuelles, s’est structuré à partir de la Restauration.

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12
Q
  1. Pourquoi le rôle du Parlement est-il essentiel en finances publiques ?
A

Le rôle du Parlement est fondamental car il est historiquement lié au consentement à l’impôt, principe établi dès le XIIIe siècle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 consacre le droit de la Nation à consentir l’impôt et à en suivre l’emploi. Même si la Ve République a réduit l’influence du Parlement au profit de l’exécutif, il reste central dans l’autorisation et le contrôle des finances publiques.

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13
Q
  1. Que sont les quatre temps alternés ?
A

Les quatre temps alternés organisent l’intervention de l’exécutif et du Parlement dans le processus budgétaire. L’exécutif prépare d’abord le projet de budget, qui est ensuite débattu et adopté par le Parlement. Le budget est ensuite mis en œuvre par l’exécutif sous le contrôle a posteriori du Parlement. Ce mécanisme, mis en place sous la Restauration par le Baron Louis, structure encore aujourd’hui la vie budgétaire, même si la pratique moderne tend vers un processus plus intégré.

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14
Q
  1. Quels sont les grands principes budgétaires ?
A

Les grands principes budgétaires classiques sont au nombre de quatre. L’annualité impose que l’autorisation budgétaire ne vaut que pour un an. La spécialité exige que les crédits soient spécialisés selon une nomenclature précise. L’unité requiert que le budget figure dans un document unique. L’universalité impose que toutes les recettes et dépenses soient décrites dans leur intégralité. À ces principes classiques s’est ajouté plus récemment le principe de sincérité budgétaire.

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15
Q
  1. Qu’est-ce que le principe de sincérité du budget ?
A

Le principe de sincérité budgétaire implique l’exhaustivité, la cohérence et l’exactitude des informations financières fournies par l’État. Il est consacré par l’article 32 de la LOLF pour l’État et par l’article 47-2 de la Constitution pour l’ensemble des administrations publiques. La sincérité s’apprécie différemment en matière budgétaire, où elle signifie l’absence d’intention de fausser les grandes lignes de l’équilibre, et en matière comptable, où elle impose l’exactitude des comptes.

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16
Q
  1. Pourquoi l’équilibre n’est-il pas un principe budgétaire ?
A

Bien que l’équilibre soit mentionné à l’article 34 de la Constitution depuis 2008, il n’est pas considéré comme un principe budgétaire car il relève davantage d’un objectif économique que d’une règle juridique. La Constitution parle d’un simple objectif d’équilibre des comptes et non des budgets. De plus, contrairement aux autres principes budgétaires qui dépendent uniquement de la volonté du législateur, la réalisation de l’équilibre dépend de facteurs économiques externes qui ne sont pas entièrement sous le contrôle des pouvoirs publics.

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17
Q
  1. Qu’est-ce qu’une loi de finances ?
A

Une loi de finances détermine pour un exercice la nature, le montant et l’affectation des ressources et charges de l’État, ainsi que l’équilibre budgétaire qui en résulte. Il existe plusieurs types : la loi de finances initiale (LFI) qui autorise la perception des ressources et les dépenses, les lois de finances rectificatives qui modifient la LFI en cours d’année, et la loi de règlement qui arrête les comptes de l’exercice. Les lois de finances répondent à des règles de vote et de présentation très strictes découlant de la LOLF.

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18
Q
  1. Qu’est-ce qu’une loi de programmation des finances publiques ?
A

Les lois de programmation des finances publiques (LPFP) ont été introduites dans la Constitution en 2008. Elles définissent les orientations pluriannuelles des finances publiques sur au moins trois ans, avec pour objectif l’équilibre budgétaire. Cette programmation ne remet pas en cause le principe de l’annualité budgétaire car il s’agit d’une loi ordinaire sans portée budgétaire directe. Son importance s’est accrue avec la ratification du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance en 2012.

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19
Q
  1. Qu’est-ce que la programmation budgétaire ?
A

La programmation budgétaire est un exercice de prévision des dépenses sur trois ans qui s’effectue depuis 2009. Elle fixe des plafonds de dépenses sur une base triennale semi-glissante, ce qui signifie que les plafonds sont fermes mais modulables selon différents niveaux. Le budget reste annuel car seule la loi de finances annuelle a une valeur contraignante. Cette programmation figure désormais dans les lois de programmation des finances publiques, bien qu’elle ne concerne que le périmètre étatique.

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20
Q
  1. Quelles sont les étapes d’élaboration d’une loi de finances ?
A

L’élaboration d’une loi de finances commence dès janvier de l’année N-1 avec des échanges entre la direction du Budget et les ministères. De février à mai se tiennent des conférences de performance et budgétaires. Les arbitrages politiques ont lieu de mai à juin, suivis de la finalisation du projet pendant l’été. Le projet est adopté en Conseil des ministres en septembre et doit être déposé à l’Assemblée nationale au plus tard le premier mardi d’octobre. Le Parlement est associé à travers le débat d’orientation des finances publiques et peut adresser des questionnaires budgétaires au Gouvernement.

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21
Q
  1. Quelles sont les étapes d’adoption d’une loi de finances ?
A

L’adoption d’une loi de finances suit un calendrier strict. L’Assemblée nationale dispose de 40 jours après le dépôt du projet pour l’adopter en première lecture. Le Sénat a ensuite 20 jours pour l’examiner. Pour les lois de finances, il n’y a pas de deuxième lecture et l’urgence est de droit. En cas de désaccord, une commission mixte paritaire est convoquée. Le Parlement doit adopter un texte dans les 70 jours suivant le dépôt du projet, sinon le Gouvernement peut le mettre en œuvre par ordonnance.

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22
Q
  1. Comment un projet de loi de finances se présente-t-il ?
A

Un projet de loi de finances comprend plusieurs parties. Il commence par un exposé des motifs présentant les orientations générales et un article liminaire sur les prévisions macroéconomiques. La première partie concerne les conditions générales de l’équilibre financier, notamment les recettes et mesures fiscales. La seconde partie porte sur les moyens des politiques publiques et les dispositions spéciales. Le projet est accompagné d’états législatifs annexés qui développent certains articles.

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23
Q
  1. Quels sont les différents types d’annexes budgétaires ?
A

Les annexes budgétaires se divisent en trois catégories. Les annexes explicatives “bleues” sont obligatoires et détaillent les crédits par mission. Les annexes générales “jaunes” résultent des demandes du Parlement et concernent des domaines variés. Les documents de politique transversale “oranges” retracent les crédits de politiques publiques transversales. Ces documents enrichissent l’information budgétaire et permettent un meilleur contrôle parlementaire.

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24
Q
  1. Comment les dépenses sont-elles présentées ?
A

Les dépenses du budget général sont présentées par missions, programmes et actions selon la LOLF. La mission regroupe des programmes concourant à une politique publique et constitue l’unité de vote. Le programme est l’unité de spécialité des crédits et dépend d’un seul ministère. Des objectifs et indicateurs permettent de mesurer la performance des programmes. Cette présentation doit respecter le principe de sincérité introduit par la LOLF.

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25
Q
  1. Qu’est-ce qu’un collectif budgétaire ?
A

Le collectif budgétaire, ou loi de finances rectificative, permet de modifier en cours d’année les dispositions de la loi de finances initiale. Il permet d’ajuster les prévisions aux réalités de l’exécution budgétaire et de traduire de nouvelles orientations politiques. Traditionnellement, un collectif budgétaire est déposé en novembre et voté avant Noël pour régulariser les montants des crédits et procéder aux ajustements nécessaires.

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26
Q
  1. Qu’est-ce qu’une loi de règlement ?
A

La loi de règlement, renommée “loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année”, arrête le montant définitif des dépenses et recettes de l’État au terme de l’exercice. Elle comprend un tableau de financement, un compte de résultat et le bilan de l’État. Elle s’accompagne des rapports annuels de performance qui précisent les résultats atteints par rapport aux objectifs fixés initialement.

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27
Q
  1. Comment les lois de finances sont-elles appliquées ?
A

L’application des lois de finances débute par un décret de répartition des crédits par le Gouvernement. La mise en œuvre suit ensuite le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables. Les ordonnateurs, principalement les ministres au niveau de l’État, prescrivent l’exécution des recettes et dépenses. Les comptables publics, qui dépendent du ministère des Finances, effectuent les paiements après vérification de leur régularité.

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28
Q
  1. Qu’est-ce que la régulation budgétaire ?
A

La régulation budgétaire permet à l’exécutif de modifier en cours d’exercice les prévisions budgétaires. Elle utilise plusieurs instruments comme les virements de crédits entre programmes d’un même ministère, les transferts entre ministères, les décrets d’avance pour les dépenses urgentes, et les annulations ou reports de crédits. Ces modifications sont encadrées par des limites précises et doivent respecter l’autorisation parlementaire initiale.

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29
Q
  1. Quelles sont les prérogatives des gestionnaires dans l’exécution des crédits ?
A

Les gestionnaires disposent depuis la LOLF de deux mécanismes principaux : la fongibilité asymétrique des crédits et le dialogue de gestion. La fongibilité asymétrique permet au responsable de programme d’affecter librement les crédits entre actions et titres, sauf pour les dépenses de personnel qui ne peuvent qu’être réduites. Le dialogue de gestion permet de décliner les objectifs du programme en budgets opérationnels de programme puis en unités opérationnelles.

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30
Q
  1. Quel est l’impact de la LOLF sur la comptabilité de l’État ?
A

La LOLF a profondément modifié la comptabilité de l’État en instituant une triple comptabilité : budgétaire de caisse pour suivre l’exécution du budget, générale en droits constatés pour une vision patrimoniale, et analytique pour évaluer les coûts des actions. Elle a également introduit des principes de régularité, sincérité et image fidèle des comptes. Cette réforme s’est accompagnée d’une modernisation des systèmes d’information, notamment avec la mise en place du logiciel Chorus.

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31
Q
  1. Qu’est-ce que le déficit budgétaire ?
A

Le déficit budgétaire correspond à la situation où les recettes de l’État sont inférieures à ses dépenses sur une année. Il se distingue du déficit public qui inclut également le solde des autres administrations publiques. Le déficit budgétaire nécessite des emprunts nouveaux pour être financé. Dans le cadre européen, le déficit public est soumis à une limite de 3% du PIB, bien que celle-ci puisse être dépassée dans certaines circonstances, notamment lors de la crise sanitaire depuis 2020.

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32
Q
  1. Quelles sont les différences entre le déficit budgétaire et la dette de l’État ?
A

Le déficit budgétaire est un flux annuel représentant l’écart négatif entre recettes et dépenses, tandis que la dette est un stock qui résulte de l’accumulation des déficits. Ces deux notions sont liées car le déficit alimente la dette, qui à son tour génère des intérêts qui constituent une charge budgétaire. La dette de l’État ne doit pas être confondue avec la dette extérieure qui concerne tous les agents économiques, ni avec la dette publique qui inclut celle des collectivités territoriales et de la sécurité sociale.

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33
Q
  1. Qu’est-ce que le Trésor public ?
A

Le Trésor public désigne les services de l’État chargés de gérer les finances publiques. Il remplit trois fonctions principales : caissier en gérant le compte de l’État à la Banque de France, comptable en établissant la comptabilité des personnes publiques, et financier en émettant des emprunts. L’Agence France Trésor, service à compétence nationale, est chargée de la gestion de la dette et de la trésorerie de l’État.

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34
Q
  1. Comment les budgets des pouvoirs publics fonctionnent-ils ?
A

Les pouvoirs publics (présidence de la République, assemblées parlementaires, Conseil constitutionnel) bénéficient d’un traitement budgétaire particulier justifié par leur autonomie. Leurs crédits sont regroupés dans une mission “Pouvoirs publics” composée de dotations spécifiques. Ces dotations sont votées comme les autres crédits mais ne sont pas soumises aux exigences de performance et leur utilisation fait l’objet d’un compte rendu annuel.

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35
Q
  1. Quels sont les différents impôts perçus par l’État ?
A

Les recettes fiscales de l’État sont principalement constituées de la TVA (environ 40% des recettes fiscales brutes), de l’impôt sur le revenu (environ 25%), de l’impôt sur les sociétés (environ 17,5%) et de la TICPE (environ 4,2%). S’y ajoutent d’autres impôts comme l’impôt sur la fortune immobilière, les droits de succession et diverses taxes. Ces recettes représentent plus de 90% des recettes nettes de l’État.

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36
Q
  1. Qu’est-ce que la TVA ?
A

La TVA est un impôt indirect proportionnel créé en 1954, s’appliquant au prix de vente de tous les biens et services. C’est un impôt particulièrement efficace car il est neutre économiquement et permet un encaissement progressif pour le Trésor public. Son taux normal est de 20% en métropole, avec des taux réduits à 10%, 5,5% et 2,1% pour certains produits. Elle représente la première recette fiscale de l’État avec environ 94,7 milliards d’euros de produit net en 2023.

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37
Q
  1. Qu’est-ce que l’impôt sur le revenu ?
A

L’impôt sur le revenu, créé en 1914-1917, est un impôt direct calculé au niveau du foyer fiscal. Il est progressif avec des taux allant de 0% à 45% selon les tranches de revenus. Il ne concerne qu’une minorité de contribuables (environ 43,9%) mais représente une part importante des recettes fiscales de l’État. Depuis 2019, il est prélevé à la source, ce qui permet de réduire le délai entre la perception des revenus et le paiement de l’impôt.

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38
Q
  1. Qu’est-ce que l’impôt sur les sociétés ?
A

L’impôt sur les sociétés est un impôt direct proportionnel sur les bénéfices des entreprises. Son taux normal a été progressivement réduit pour atteindre 25% en 2022. Il s’applique aux bénéfices réalisés en France, indépendamment de la nationalité de l’entreprise. Son rendement fluctue avec la conjoncture économique et peut être affecté par les stratégies d’optimisation fiscale des entreprises internationales.

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39
Q
  1. Qu’est-ce que la TICPE ?
A

La Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques est un impôt indirect sur les produits pétroliers. Elle représente environ deux tiers du coût du carburant à la pompe. Une partie de son produit est transférée aux régions et départements pour compenser les transferts de compétences. Son assiette tend à diminuer avec la baisse de consommation des produits pétroliers.

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40
Q
  1. Quelles sont les ressources non fiscales de l’État ?
A

Les ressources non fiscales de l’État comprennent principalement les dividendes des entreprises publiques, les produits du domaine de l’État, les ventes de biens et services, les remboursements de prêts, et les produits des amendes. Elles représentent environ 9% des recettes brutes de l’État. Bien qu’elles puissent fluctuer significativement, ces ressources connaissent une évolution relativement stable sur les dernières années.

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41
Q
  1. Quelles sont les dépenses de l’État ?
A

Les dépenses de l’État sont présentées par missions, qui correspondent aux grandes politiques publiques. En dehors des missions “Remboursements et dégrèvements” et “Engagements financiers”, la mission “Enseignement scolaire” est la plus importante avec environ 14% des autorisations d’engagement. Viennent ensuite la “Défense” (10,8%), “l’Écologie” (6,8%) et la “Recherche et enseignement supérieur” (5,4%). Cette répartition reflète les priorités politiques de l’État.

42
Q
  1. L’État est-il un employeur important ?
A

L’État est un employeur majeur avec environ 2,5 millions d’agents dans la fonction publique d’État, soit 44,4% de l’emploi public total. Le plafond des autorisations d’emplois pour 2023 s’élève à 1,95 million d’équivalents temps plein travaillé. Quatre secteurs ministériels représentent près de 90% des emplois : l’éducation nationale, l’intérieur, les armées et l’économie-finances.

43
Q
  1. Qu’est-ce que la charge de la dette ?
A

La charge de la dette correspond aux intérêts que l’État doit payer sur sa dette. Elle représente environ 50,8 milliards d’euros en 2023, soit 8,8% des crédits de paiement du budget général. Son montant dépend du stock de dette et des taux d’intérêt. La gestion de la dette est confiée à l’Agence France Trésor qui cherche à en minimiser le coût par diverses opérations financières.

44
Q
  1. Comment les dépenses des collectivités territoriales sont-elles réparties ?
A

Les dépenses des collectivités territoriales se divisent en dépenses de fonctionnement et d’investissement. Les dépenses de fonctionnement, qui représentent environ 71% du total, concernent principalement les frais de personnel, les intérêts de la dette et les dépenses courantes. Les dépenses d’investissement incluent le remboursement des emprunts et les travaux d’équipement, faisant des collectivités le premier investisseur public.

45
Q
  1. Quel est le poids de chaque collectivité dans les dépenses ?
A

Le bloc communal (communes et leurs groupements) représente plus de la moitié des dépenses locales, suivi par les départements puis les régions. Cette répartition s’explique notamment par l’importance des frais de personnel au niveau communal. Les dépenses de fonctionnement représentent une part variable selon le type de collectivité : environ 70% pour le secteur communal, 80% pour les départements et 60% pour les régions.

46
Q
  1. Quel est le rôle des collectivités territoriales dans l’investissement public ?
A

Les collectivités territoriales sont le premier investisseur public, avec une formation brute de capital fixe représentant plus de 50% de celle des administrations publiques. Le bloc communal réalise la plus grande part de ces investissements, suivi des départements et des régions. Ces investissements répondent à des besoins structurels importants, notamment dans les domaines des transports publics urbains et du développement des nouvelles technologies.

47
Q
  1. Les collectivités sont-elles endettées ?
A

L’endettement des collectivités territoriales est maîtrisé, avec une dette d’environ 157,7 milliards d’euros fin 2021. Le taux d’endettement varie selon le type de collectivité : environ 77% des recettes de fonctionnement pour les communes, 46% pour les départements et 116% pour les régions. Les collectivités ne peuvent emprunter que pour financer leurs investissements, et non leurs dépenses de fonctionnement.

48
Q
  1. Les collectivités territoriales ont-elles accès aux marchés financiers ?
A

Depuis la loi de décentralisation de 1982, les collectivités peuvent emprunter librement auprès des établissements financiers. L’emprunt obligataire, bien que marginal, se développe notamment grâce à l’Agence France Locale. Les collectivités ont accès à divers produits financiers, mais leur utilisation est encadrée par la loi pour limiter les risques, particulièrement depuis la crise des emprunts toxiques.

49
Q
  1. Les collectivités territoriales font-elles certifier leurs comptes ?
A

Contrairement à l’État, les collectivités territoriales ne sont pas soumises à une obligation de certification de leurs comptes. Une expérimentation a été lancée en 2015 avec 25 collectivités volontaires. Les premiers résultats ont montré des difficultés importantes, avec une seule certification avec réserves sur l’exercice 2020. La Cour des comptes recommande de limiter la certification aux plus grandes collectivités.

50
Q
  1. Quels sont les risques du financement des collectivités territoriales par le secteur bancaire privé ?
A

Les produits structurés proposés aux collectivités peuvent présenter des risques importants, notamment lorsque les taux sont indexés sur des indicateurs complexes. Pour limiter ces risques, la loi de 2013 a encadré les caractéristiques des produits auxquels les collectivités peuvent souscrire. Le contexte actuel de remontée des taux d’intérêt pourrait conduire à un retour des produits structurés, nécessitant une vigilance accrue.

51
Q
  1. Quel est l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19 sur les finances locales ?
A

La crise sanitaire a eu des impacts différenciés selon les niveaux de collectivités. Le bloc communal s’est montré relativement résilient grâce à des recettes fiscales stables. Les régions ont bénéficié de la substitution de la CVAE par une fraction de TVA. Les départements ont été les plus touchés en raison de l’augmentation des dépenses sociales et de la baisse des droits de mutation. Globalement, les finances locales ont montré une bonne capacité d’absorption du choc grâce aux mesures de soutien de l’État.

52
Q
  1. Les citoyens et les élus peuvent-ils contrôler les finances locales ?
A

Le contrôle des finances locales est ouvert aux citoyens et aux élus. Les citoyens disposent d’un droit à l’information et peuvent saisir le juge administratif en cas de non-respect des règles budgétaires. Les élus exercent leur contrôle lors du débat d’orientation budgétaire, du vote du budget et du compte administratif, ainsi que par des questions à l’exécutif local. La transparence financière a été renforcée par la loi NOTRe de 2015.

53
Q
  1. Quels sont les contrôles exercés par les services de l’État ?
A

Les finances locales font l’objet d’un double contrôle des services de l’État. Le préfet exerce un contrôle de légalité et un contrôle budgétaire, en liaison avec la chambre régionale des comptes. Le comptable public vérifie la régularité des opérations financières, sans pouvoir juger de leur opportunité. Jusqu’en 2022, les comptables engageaient leur responsabilité personnelle et pécuniaire sur les paiements effectués.

54
Q
  1. Quel est le rôle du juge administratif ?
A

Le juge administratif intervient dans le contrôle des finances locales principalement par deux voies. Le déféré préfectoral permet au préfet de contester la légalité des actes budgétaires devant le tribunal administratif. Le recours pour excès de pouvoir permet à tout administré ayant un intérêt à agir de contester une décision financière d’une collectivité. Ces recours participent au contrôle de la légalité des actes financiers locaux.

55
Q
  1. Que sont les chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC) ?
A

Les CRTC sont des juridictions créées en 1982 pour contrôler les finances locales. Il existe 13 chambres régionales des comptes en métropole et 5 en outre-mer, plus 5 chambres territoriales des comptes. Depuis 2023, elles n’exercent plus de fonction juridictionnelle sur les comptes des comptables locaux mais conservent leurs missions de contrôle budgétaire et de contrôle de gestion. Elles sont indépendantes mais entretiennent des liens avec la Cour des comptes.

56
Q
  1. Quels sont les contrôles effectués par les chambres régionales et territoriales des comptes (CRTC) ?
A

Les CRTC exercent deux types de contrôles principaux. Le contrôle budgétaire vise à garantir le respect des contraintes pesant sur les budgets locaux, intervenant dans quatre cas : adoption tardive du budget, absence d’équilibre réel, défaut d’inscription d’une dépense obligatoire, et déficit excessif. Le contrôle de gestion examine la régularité et la qualité de la gestion des collectivités, sans porter sur l’opportunité des choix de gestion.

57
Q
  1. Quelles sont les différentes ressources de la protection sociale ?
A

Les ressources de la protection sociale s’élèvent à environ 864 milliards d’euros en 2021, provenant de trois sources principales. Les cotisations sociales représentent 54% des ressources. Les impôts et taxes affectés, dont la CSG est le principal, constituent 30,4% des ressources. Les contributions publiques de l’État et des collectivités territoriales représentent 14% des ressources. Cette répartition a évolué avec une diminution progressive de la part des cotisations au profit des ressources fiscales.

58
Q
  1. Quelle est l’évolution de la part des différentes ressources de la protection sociale ?
A

On observe depuis une trentaine d’années une diminution de la part des cotisations sociales au profit des ressources fiscales, notamment avec la montée en puissance de la CSG. Cette évolution répond à la volonté de ne pas faire reposer le financement uniquement sur les revenus d’activité et de distinguer le financement des prestations relevant de la solidarité nationale de celles relevant de l’assurance.

59
Q
  1. Qu’est-ce que la CSG ?
A

La Contribution Sociale Généralisée est un impôt créé en 1990 pour diversifier le financement de la protection sociale. Elle est prélevée sur la plupart des revenus avec des taux variables selon leur nature (9,2% pour les revenus d’activité, 8,3% pour les pensions de retraite). Son rendement est important (129,4 milliards d’euros en 2021) et elle finance l’assurance maladie, les prestations familiales, les retraites et la perte d’autonomie.

60
Q
  1. Qu’est-ce que la CRDS ?
A

La Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale est un impôt créé en 1996 pour financer la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale). Son taux unique de 0,5% s’applique sur une assiette similaire à celle de la CSG. Initialement temporaire, elle est maintenue jusqu’à l’apurement complet de la dette sociale. Contrairement à la CSG, la CRDS n’est pas déductible de l’impôt sur le revenu.

61
Q
  1. Qu’est-ce qu’une loi de financement de la sécurité sociale ?
A

La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS), créée en 1996, vise à maîtriser les dépenses sociales et de santé. Elle détermine les conditions d’équilibre financier de la Sécurité sociale et fixe des objectifs de dépenses, notamment l’ONDAM (Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie). Réformée en 2022, elle inclut désormais une nouvelle catégorie : la loi d’approbation des comptes de la sécurité sociale (LACSS).

62
Q
  1. Quelles sont les différentes prestations sociales ?
A

Les prestations sociales, qui représentent 33% du PIB en 2021, se répartissent en six catégories de risques. Le risque vieillesse-survie est le plus important (43,2% des prestations), suivi du risque santé (36,8%). Viennent ensuite les risques emploi (7,3%), famille (6,7%), pauvreté-exclusion sociale (4,2%) et logement (1,9%). Ces prestations constituent une forme majeure de redistribution des revenus.

63
Q
  1. Quelle est la part de la protection sociale dans les dépenses publiques ?
A

La protection sociale représente le premier poste de dépenses publiques en France avec 33% du PIB en 2021. La France se situe au premier rang européen pour la part de richesse nationale consacrée à la protection sociale, devant l’Autriche et l’Italie. Cependant, en parité de pouvoir d’achat, la France se classe huitième dans l’Union européenne, ce qui relativise l’importance apparente de cet effort financier.

64
Q
  1. Comment définir les finances locales ?
A

Les finances locales englobent l’ensemble des ressources et des dépenses des collectivités territoriales. Elles sont régies par des principes spécifiques comme l’autonomie financière et l’équilibre réel du budget. L’article 72-2 de la Constitution garantit que les collectivités bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement, incluant des ressources fiscales et des transferts de l’État.

65
Q
  1. Quelles sont les ressources des collectivités territoriales ?
A

Les collectivités territoriales disposent de deux types de ressources : définitives et temporaires. Les ressources définitives comprennent les recettes fiscales (impôts directs et indirects), les concours de l’État et les produits des services. Les ressources temporaires concernent principalement l’emprunt, qui ne peut financer que l’investissement. En 2021, l’ensemble des recettes des collectivités territoriales s’élevait à environ 256 milliards d’euros.

66
Q
  1. Comment les ressources locales ont-elles évolué sur le long terme ?
A

Les ressources locales ont plus que doublé depuis le début des années 1990. Cette évolution s’explique par l’extension des compétences des collectivités et la diversification de leurs sources de financement. On observe notamment une transformation progressive des impôts locaux en dotations compensatrices, même si cette tendance s’est ralentie depuis la constitutionnalisation de l’autonomie financière en 2003.

67
Q
  1. Comment le pouvoir financier des collectivités territoriales s’exerce-t-il ?
A

Le pouvoir financier local s’exerce principalement à travers le vote et l’exécution du budget. Chaque collectivité prépare et vote un budget primitif, éventuellement modifié par des budgets supplémentaires. Ce pouvoir est essentiellement un pouvoir de gestion, permettant de choisir la meilleure façon de servir l’intérêt local dans le respect des compétences transférées par l’État.

68
Q
  1. Quels principes régissent la fiscalité locale ?
A

La fiscalité locale est régie par plusieurs principes fondamentaux. Les collectivités ne peuvent pas créer d’impôts nouveaux, cette compétence relevant exclusivement du Parlement. Elles disposent en revanche d’un pouvoir de taux sur certains impôts directs, mais ce pouvoir est encadré par la loi pour éviter les inégalités de traitement entre contribuables et une trop forte pression fiscale.

69
Q
  1. Quelles sont les ressources fiscales des collectivités ?
A

Les ressources fiscales des collectivités se composent d’impôts directs et indirects. La fiscalité directe comprend notamment les taxes foncières et la contribution économique territoriale. La fiscalité indirecte inclut les droits de mutation à titre onéreux et diverses taxes spécifiques. Les réformes récentes, comme la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales, ont profondément modifié la structure de ces ressources.

70
Q
  1. Quelles sont les dotations de l’État aux collectivités ?
A

Les dotations de l’État aux collectivités poursuivent plusieurs objectifs. La dotation globale de fonctionnement (DGF) est la plus importante, représentant environ 26,8 milliards d’euros en 2022. D’autres dotations visent à financer l’investissement (comme la DETR), à compenser les transferts de compétences (DGD) ou les exonérations fiscales décidées par l’État. Ces dotations ont connu une baisse significative entre 2014 et 2017 dans le cadre de la participation des collectivités à l’effort de redressement des comptes publics.

71
Q
  1. Qu’est-ce que la péréquation ?
A

La péréquation est un mécanisme de redistribution visant à réduire les inégalités entre collectivités territoriales. Elle existe sous deux formes : la péréquation verticale opérée via les dotations de l’État, et la péréquation horizontale qui redistribue les ressources entre collectivités. Le Fonds national de péréquation des ressources intercommunales et communales (FPIC) est un exemple important de péréquation horizontale, représentant environ 1 milliard d’euros depuis 2016.

72
Q
  1. Qu’est-ce que la contractualisation financière ?
A

La contractualisation financière, initiée par les “contrats de Cahors” en 2018, est un dispositif visant à encadrer l’évolution des dépenses de fonctionnement des plus grandes collectivités. Ces contrats fixent des objectifs d’évolution des dépenses et du besoin de financement, avec des mécanismes de bonus-malus. Le dispositif a été suspendu pendant la crise sanitaire et pourrait être remplacé par un nouveau type de contractualisation.

73
Q
  1. Comment un budget local se présente-t-il ?
A

Un budget local se divise en deux sections : fonctionnement et investissement. Chaque section comporte des dépenses et des recettes, organisées en chapitres et articles. La section de fonctionnement regroupe les opérations courantes (personnel, charges générales, etc.) tandis que la section d’investissement concerne les opérations modifiant le patrimoine de la collectivité. Cette présentation répond à des règles strictes définies par les instructions comptables.

74
Q
  1. Comment un budget local est-il préparé ?
A

La préparation du budget local relève de l’exécutif (maire, président du conseil départemental ou régional) et des services financiers. Elle nécessite l’évaluation des recettes attendues, notamment les dotations de l’État et les bases fiscales, ainsi que des dépenses obligatoires. Cette préparation s’effectue selon un calendrier précis, permettant l’adoption du budget avant le 15 avril de l’exercice concerné.

75
Q
  1. Comment un budget local est-il voté ?
A

Le vote du budget local suit plusieurs étapes. Dans les collectivités de plus de 3500 habitants, un débat d’orientation budgétaire doit se tenir dans les deux mois précédant le vote. Le budget doit être voté en équilibre réel et sincère avant le 15 avril (ou le 30 avril l’année de renouvellement de l’assemblée). La section de fonctionnement est votée avant la section d’investissement, et le vote peut se faire par chapitre ou par article.

76
Q
  1. Un budget peut-il être modifié après son vote ou pendant son exécution ?
A

Le budget local peut être modifié de plusieurs façons après son vote. Le budget supplémentaire permet d’ajuster les prévisions et d’intégrer les résultats de l’année précédente. Les décisions modificatives permettent des ajustements ponctuels en cours d’année. Le préfet peut également intervenir en cas de non-respect des règles budgétaires, notamment après saisine de la chambre régionale des comptes.

77
Q
  1. Comment le budget local est-il appliqué ?
A

L’application du budget local suit le principe de séparation des ordonnateurs et des comptables. L’ordonnateur (l’exécutif local) prescrit l’exécution des dépenses et des recettes, tandis que le comptable public effectue les encaissements et les paiements après vérification de leur régularité. Cette séparation permet un contrôle mutuel des opérations financières.

78
Q
  1. Quelle est l’évolution de la protection sociale ?
A

La protection sociale a connu une évolution marquée par une diminution de la part des cotisations sociales au profit des ressources fiscales, notamment la CSG. Cette évolution répond à la volonté de ne pas faire peser le financement uniquement sur les revenus d’activité. La crise sanitaire a accéléré ces transformations, avec une contraction temporaire des cotisations en 2020 suivie d’une reprise en 2021.

79
Q
  1. Quelles sont les prestations de la protection sociale ?
A

Les prestations de la protection sociale couvrent six risques principaux. Le risque vieillesse-survie représente la part la plus importante, suivi du risque santé. Les risques emploi, famille, pauvreté-exclusion sociale et logement complètent le dispositif. L’ensemble de ces prestations représente environ un tiers du PIB, plaçant la France parmi les pays européens les plus généreux en la matière.

80
Q
  1. Comment fonctionne le financement de la sécurité sociale ?
A

Le financement de la sécurité sociale repose sur trois piliers : les cotisations sociales, les impôts et taxes affectés (dont la CSG), et les contributions publiques. La loi de financement de la sécurité sociale détermine chaque année les conditions de l’équilibre financier du système. L’ONDAM fixe un objectif de dépenses pour l’assurance maladie, bien qu’il ne s’agisse que d’une norme indicative.

81
Q
  1. Comment fonctionne le contrôle des comptes sociaux ?
A

Le contrôle des comptes sociaux s’effectue à plusieurs niveaux. Le Parlement exerce un contrôle politique à travers le vote des lois de financement de la sécurité sociale. La Cour des comptes certifie les comptes du régime général et produit des rapports sur l’application des lois de financement. Les organismes de sécurité sociale sont également soumis à un contrôle interne et à la tutelle des ministères concernés.

82
Q
  1. Qu’est-ce que la dette sociale ?
A

La dette sociale correspond aux déficits accumulés par la sécurité sociale. Pour la gérer, une structure dédiée a été créée : la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale). Elle est financée principalement par la CRDS et une partie de la CSG. Initialement prévue pour une durée limitée, la CADES est maintenue jusqu’à l’apurement complet de la dette sociale, dont l’horizon a été repoussé plusieurs fois.

83
Q
  1. Comment s’organisent les relations financières entre l’État et la sécurité sociale ?
A

Les relations financières entre l’État et la sécurité sociale sont complexes. L’État compense les exonérations de charges sociales qu’il décide, affecte des recettes fiscales aux organismes sociaux et peut leur verser des subventions d’équilibre. Un document budgétaire spécifique, le “jaune budgétaire”, retrace l’ensemble de ces relations financières.

84
Q
  1. Quels sont les enjeux du financement de la protection sociale ?
A

Les enjeux du financement de la protection sociale sont multiples. Il s’agit d’assurer la soutenabilité financière du système face au vieillissement de la population et à l’augmentation des dépenses de santé, tout en préservant un haut niveau de protection sociale. La diversification des sources de financement et la maîtrise des dépenses sont au cœur des réformes successives.

85
Q
  1. Comment s’articulent finances publiques et finances sociales ?
A

Les finances publiques et sociales sont étroitement liées. Les comptes sociaux font partie des administrations publiques et sont intégrés dans les calculs des déficits et de la dette publique au sens de Maastricht. Les lois de programmation des finances publiques fixent des objectifs pour l’ensemble des administrations publiques, y compris la sécurité sociale. La coordination entre finances publiques et sociales s’est renforcée avec les nouvelles règles européennes.

86
Q
  1. Quel est le rôle de l’Europe dans les finances publiques ?
A

L’Europe joue un rôle majeur dans l’encadrement des finances publiques nationales. Le Pacte de stabilité et de croissance fixe des règles sur les déficits et la dette publique. Le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance renforce ces contraintes avec l’objectif d’équilibre structurel des comptes publics. Les États membres doivent présenter des programmes de stabilité définissant leur trajectoire financière pluriannuelle.

87
Q
  1. Comment s’organise la coordination des finances publiques en Europe ?
A

La coordination des finances publiques européennes s’organise autour du semestre européen. Ce cycle annuel permet d’examiner les politiques budgétaires nationales et d’émettre des recommandations aux États membres. Les programmes de stabilité sont examinés par la Commission et le Conseil, qui peuvent déclencher une procédure pour déficit excessif en cas de non-respect des critères.

88
Q
  1. Quel est l’impact des règles européennes sur les finances publiques nationales ?
A

Les règles européennes ont profondément modifié la gouvernance des finances publiques nationales. Elles ont conduit à l’adoption de nouvelles normes comme les lois de programmation des finances publiques et le Haut Conseil des finances publiques. Elles imposent une vision consolidée des finances publiques incluant l’État, les collectivités territoriales et la sécurité sociale, ainsi qu’une programmation pluriannuelle.

89
Q
  1. Comment s’organise le contrôle européen des finances publiques ?
A

Le contrôle européen des finances publiques s’exerce à plusieurs niveaux. La Commission européenne surveille le respect des critères de convergence et peut proposer des sanctions. La Cour des comptes européenne contrôle l’utilisation des fonds européens. Les États membres doivent transmettre régulièrement des informations statistiques sur leurs finances publiques selon des normes harmonisées.

90
Q
  1. Quelles sont les perspectives d’évolution des finances publiques ?
A

Les finances publiques font face à plusieurs défis majeurs : la maîtrise des déficits et de la dette publique, l’adaptation au vieillissement démographique, la transition écologique et numérique. La crise sanitaire a montré la nécessité d’une plus grande flexibilité dans l’application des règles budgétaires tout en maintenant l’objectif de soutenabilité à long terme des finances publiques.

91
Q
  1. Comment fonctionne la fiscalité européenne ?
A

La fiscalité européenne reste principalement une compétence nationale, soumise à la règle de l’unanimité. L’Union européenne perçoit cependant des ressources propres comme les droits de douane, une part de la TVA des États membres et une contribution basée sur le revenu national brut. La coordination fiscale européenne vise principalement à éviter la concurrence fiscale dommageable et à lutter contre la fraude fiscale.

92
Q
  1. Quel est l’impact des politiques sectorielles européennes sur les finances publiques ?
A

Les politiques sectorielles européennes influencent significativement les finances publiques nationales. La Politique Agricole Commune et les fonds structurels représentent des transferts financiers importants. Les normes européennes dans différents domaines (environnement, transport, énergie) peuvent également générer des dépenses publiques significatives pour les États membres.

93
Q
  1. Comment s’articulent finances publiques nationales et budget européen ?
A

Le budget européen et les finances publiques nationales sont étroitement liés. Les États membres contribuent au budget de l’UE tout en bénéficiant des politiques européennes. Le cadre financier pluriannuel de l’UE détermine les grandes orientations budgétaires sur sept ans. La mise en place du plan de relance européen en 2020 a renforcé cette articulation avec l’émission d’une dette commune.

94
Q
  1. Quelles sont les spécificités des finances sociales européennes ?
A

Les systèmes de protection sociale restent une compétence nationale, mais l’UE encourage leur coordination. Le règlement sur la coordination des systèmes de sécurité sociale organise la protection des travailleurs mobiles. La méthode ouverte de coordination permet d’échanger les bonnes pratiques en matière sociale. L’Europe sociale s’est renforcée avec le socle européen des droits sociaux.

95
Q
  1. Comment évolue la gouvernance financière européenne ?
A

La gouvernance financière européenne évolue vers plus d’intégration. La crise de 2008 a conduit à renforcer la surveillance budgétaire et macroéconomique. La crise sanitaire a montré la nécessité d’une plus grande solidarité financière entre États membres. La réforme du Pacte de stabilité et de croissance est en discussion pour l’adapter aux nouveaux défis économiques.

96
Q
  1. Quel est le rôle de la Banque centrale européenne dans les finances publiques ?
A

La BCE influence indirectement les finances publiques à travers sa politique monétaire. Bien qu’elle ne puisse pas financer directement les États, ses achats de titres sur le marché secondaire et sa politique de taux affectent les conditions de financement des États. La crise sanitaire a montré l’importance de son rôle dans la stabilité financière de la zone euro.

97
Q
  1. Comment s’organise la lutte contre la fraude aux finances publiques ?
A

La lutte contre la fraude aux finances publiques s’organise à plusieurs niveaux. Au niveau national, elle mobilise les services fiscaux, les organismes sociaux et la justice. Au niveau européen, l’Office de lutte antifraude (OLAF) et le Parquet européen coordonnent les actions contre la fraude aux intérêts financiers de l’UE. La coopération internationale s’est renforcée dans la lutte contre l’évasion fiscale.

98
Q
  1. Quels sont les enjeux de la transition écologique pour les finances publiques ?
A

La transition écologique impose une transformation profonde des finances publiques. Elle nécessite des investissements importants dans la rénovation énergétique, les transports propres et les énergies renouvelables. La “budgétisation verte” vise à évaluer l’impact environnemental des dépenses publiques. La fiscalité environnementale doit être repensée pour orienter les comportements.

99
Q
  1. Comment évolue la gestion de la dette publique ?
A

La gestion de la dette publique s’est professionnalisée avec la création d’agences spécialisées comme l’Agence France Trésor. Les stratégies d’émission se sont diversifiées (durée, instruments) pour répondre aux besoins des investisseurs. Les taux bas des dernières années ont permis de réduire le coût de la dette, mais la remontée des taux pose de nouveaux défis.

100
Q
  1. Quels sont les enjeux de la transformation numérique des finances publiques ?
A

La transformation numérique des finances publiques concerne tous les aspects de la gestion financière publique. La dématérialisation des procédures, le développement des services en ligne, l’exploitation des données massives transforment les relations avec les usagers et les modes de contrôle. Cette modernisation doit s’accompagner d’une réflexion sur la cybersécurité et la protection des données.