Examen Final Flashcards
Qu’est-ce que la gauche et la droite?
La définition de ce que signifie être de gauche ou de droite est sujet à débat, mais le clivage entre ces deux touches pratiquement tous les enjeux sociaux, économiques et politiques. Ainsi, en fonction de votre position sur différents sujets, il est généralement possible de déterminer si vous vous situez plutôt à gauche ou à droite.
De manière générale, la gauche accorde plus d’importance à l’égalité. Cela ne signifie pas que la droite est contre l’égalité, mais simplement qu’elle ne lui accorde pas la même priorité. À droite, notamment chez les conservateurs, on considère que l’égalité des chances suffit à assurer le bien-être collectif. La gauche, pour sa part, estime que cette égalité des chances doit être accompagnée d’une certaine égalité des résultats afin de corriger les déséquilibres sociaux.
Par exemple, la droite pense que l’intégration des marchés et l’expansion des échanges constituent les moyens les plus efficaces pour accélérer le développement et améliorer le sort des populations les plus démunies. La gauche, elle, reconnaît que la mondialisation a enrichi certaines sociétés, mais souligne que les bénéfices de ce processus sont très inégalement répartis.
Donc une manière de détecter un parti de gauche est l’expansion de programme sociaux et la confiance envers le marché est une manière de détecter un parti de droite.
Pourquoi certains pays sont-ils riches, d’autres pauvres?
Les pays les plus prospères ont en commun d’avoir des institutions démocratiques stables et une économie de marché ouverte. Un exemple frappant est celui des deux Corées : la Corée du Sud, démocratique et capitaliste, est aujourd’hui un pays développé, tandis que la Corée du Nord, autoritaire et fermée, reste extrêmement pauvre. Le PIB par capita est l’un des indicateurs les plus utilisés pour mesurer la richesse d’un pays, donc on pourrait croire qu’il a une corrélation entre la population et la richesse. Mais en réalité, les pays riches tendent à avoir des démocraties fonctionnelles, le respect des droits humains, une justice indépendante et une faible corruption. À l’inverse, les pays pauvres ont souvent des régimes autoritaires, un haut niveau de corruption et une faible transparence dans la gestion publique. Les deux Allemagne pendant la guerre froide et l’ Haïti et la République dominicaine sont des exemples de expériences naturelles, car c’est pays ont connu des trajectoires économiques très différentes à cause de leurs systèmes politiques ou économiques (inclusives ou extractive). La chine est un cas particulier, car il s’est ouvert au marché mondial à la fin des années 1970 et a connu une croissance économique spectaculaire malgré une absence de démocratie.
Pourquoi certains pays sont-ils égalitaires, d’autres inégalitaires?
Les inégalités entre les pays ne concernent pas seulement la richesse globale, mais surtout la manière dont cette richesse est répartie. Certains pays parviennent à offrir une distribution plus équitable des ressources, tandis que d’autres présentent des écarts très marqués entre riches et pauvres. Comment mesurer l’inégalité ? L’outil le plus utilisé est le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de revenus ou de richesse. Un coefficient de 0 signifie une parfaite égalité (tout le monde a la même chose). Un coefficient de 1 signifie une inégalité totale (une seule personne détient tout). Les pays égalitaires ont souvent des programmes sociaux universels, c’est-à-dire destinés à tous. L’adage dit : « Un programme pour les pauvres devient un pauvre programme ». Cela veut dire que quand un service est réservé uniquement aux plus défavorisés, il est souvent mal financé ou de mauvaise qualité. C’est pourquoi les programmes universels sont souvent plus efficaces que les programmes ciblés. Dans les pays plus égalitaires, la fiscalité est plus progressive, donc les riches sont davantage taxés et les revenus sont redistribués vers l’ensemble de la population. Par exemple, les pays scandinaves ont une fiscalité élevée et des programmes sociaux universels et ils sont très égalitaires. À l’inverse, les États-Unis, avec une fiscalité moins progressive et des aides sociales plus ciblées, connaissent des inégalités importantes.
Pourquoi certains pays sont-ils démocratiques, d’autres autoritaires?
Un régime est qualifié de démocratique si ces trois conditions sont réunies :
(i) l’exécutif est élu ;
(ii) le législatif est élu dans le cadre d’élections libres et non corrompues ;
(iii) le suffrage masculin est majoritaire.
Si au moins une de ces conditions est manquante, le régime est considéré comme non démocratique, donc autoritaire.
Mais attention : tous les régimes autoritaires ne se ressemblent pas. Il existe, par exemple, des régimes autoritaires compétitifs, comme la Russie, où des élections existent mais sont fortement biaisées. Il y a aussi des juntes militaires, où le pouvoir est détenu par l’armée.
La théorie veut que les riches doivent consentir à la démocratie – soit par calcul stratégique, soit par peur d’un soulèvement populaire.
Sans ce consentement, la transition vers la démocratie est souvent bloquée ou réprimée.
Il faut donc un mouvement populaire fort pour que les élites acceptent de partager le pouvoir, que ce soit par les élections, les lois ou d’autres réformes institutionnelles.
Pourquoi certains pays sont-ils en guerre, d’autres en paix?
La guerre est définie comme un conflit interétatique militarisé avec 1 000 victimes ou plus, mais cette définition est quelque peu contestée, car elle ne se réfère pas toujours au temps ou au nombre de morts. Cependant, la paix reste toujours définie comme l’absence de guerre.
La théorie démocratique de la paix stipule que les états démocratiques ne se font pas la guerre entre eux, et ce pour plusieurs raisons :
Les guerres sont typiquement impopulaires en démocratie, car la population a un pouvoir de décision important dans ces régimes.
Le respect des droits humains : la guerre est peu compatible avec les principes des droits humains que les démocraties défendent généralement.
L’interdépendance transnationale : l’interdépendance entre deux États démocratiques augmente les coûts d’une guerre entre eux, rendant ainsi la guerre moins attrayante.
L’impérialisme démocratique : les démocraties tendent à considérer les régimes non démocratiques comme illégitimes et peuvent essayer de les changer, mais par des moyens non violents plutôt que par la guerre.
Une preuve actuelle de cette théorie peut être observée dans l’attitude des États-Unis. Bien que les États-Unis aient souvent envahi des États autoritaires dans le passé, lorsque Trump a proposé de faire du Canada le 51e État, il a privilégié l’utilisation de la force économique plutôt que la guerre. Cela illustre que même dans des situations de désaccord, les démocraties préfèrent des méthodes pacifiques ou économiques pour résoudre leurs conflits.
Quand les mouvements sociaux fonctionnent-ils?
Un mouvement social peut être defini par trois caractéristique;
- Nombre élevé de personnes mobilisées
- Un certain niveau d’organisation/concertation
- But social commun
- Nature conflictuelle
La théorie de Chenoweth stipule que parmi tous les mouvements pacifiques de masse tentant de renverser leur propre gouvernement, aucun n’a échoué dès lors qu’il avait mobilisé 3,5% de la population dans des manifestations de masse. Elle souligne que les mouvements non violents ont beaucoup plus de chances de réussir que les mouvements violents, car un mouvement non violent est politiquement difficile à vilainiser.
Un exemple frappant est celui de Pékin, où un homme se tenait devant une ligne de tanks. Bien que le gouvernement ait réprimé violemment les manifestations précédentes, attaquer un homme désarmé avec des tanks aurait été trop difficile à justifier sur le plan international. En outre, les mouvements non violents peuvent attirer un plus grand nombre de participants, car il est beaucoup moins risqué et plus moralement acceptable de rejoindre une manifestation pacifique que de participer à des actions violentes.
Nos États devraient-ils être plus démocratiques?
D’un côté, on peut soutenir une position critiquant l’expansion de la démocratie. Parce que bien voter signifie voter de façon rationnelle, informée et dans l’intérêt du bien commun. Or, dans la réalité, beaucoup de citoyens votent de manière ignorante ou égoïste, ce qui entraîne ce qu’il appelle une “pollution des urnes”. La solution serait de s’éloigner d’une démocratie égalitaire. On propose :
un changement culturel, où les citoyens peu informés s’abstiendraient volontairement de voter,
la mise en place d’un système plus épistocratique, dans lequel les plus compétents politiquement auraient davantage de pouvoir,
ou encore un système de vote pondéré, où certaines professions ou individus mieux informés auraient un vote qui compte plus.
D’un autre côté, un argument en faveur d’une démocratie plus participative suggère qu’au lieu de s’appuyer uniquement sur des politiciens professionnels ou des électeurs moyens, on pourrait intégrer des jurys citoyens tirés au sort. Ces jurys apporteraient une diversité d’expériences et de points de vue, permettant une meilleure représentation de la société. Toutefois, il faudrait garantir que ces jurys soient protégés contre l’intimidation ou la manipulation.
Qu’est-ce qu’un État unitaire? Fédéral?
La différence entre un État unitaire et un État fédéral repose sur la manière dont est organisée la souveraineté. Dans un État unitaire, la souveraineté est concentrée au sein d’un État, comme en France, où le gouvernement central prend la majorité des décisions importantes. À l’inverse, dans un État fédéral, la souveraineté est divisée entre au moins deux États. Par exemple, au Canada, la souveraineté est divisée entre l’État canadien et les dix provinces.
Cependant, cette distinction n’est pas absolue : il s’agit plutôt d’un continuum. Certains pays présentent des caractéristiques à la fois unitaires et fédérales — on parle alors de quasi-fédérations. Par exemple, le Royaume-Uni, officiellement un État unitaire, accorde pourtant une grande autonomie à l’Écosse, au Pays de Galles et à l’Irlande du Nord, ce qui en fait un État quasi-fédéral
Qu’est-ce qu’un régime parlementaire?
Un régime parlementaire est un régime de collaboration des pouvoirs entre le corps législatif (le Parlement) et le corps exécutif (le gouvernement). Dans ce type de régime, le premier ministre n’est pas élu directement par la population. Il obtient son pouvoir grâce au soutien des députés élus du Parlement. Une caractéristique essentielle du régime parlementaire est la convention sur la confiance : au Canada, cela signifie que le premier ministre et son Cabinet doivent rendre compte de leurs actions devant la Chambre des communes et conserver la confiance de la majorité des députés pour rester au pouvoir. Ce modèle vient historiquement du Royaume-Uni, où il s’est progressivement développé, et il a influencé de nombreux pays comme le Canada, l’Inde, ou encore l’Australie. Il est aussi important de faire la différence entre « chambre » et « parlement », car ces termes ne sont pas toujours synonymes. Par exemple, au Nouveau-Brunswick, le Parlement est monocaméral, donc les deux mots peuvent être utilisés de façon interchangeable. Mais a Ottawa, le Parlement comprend deux chambres : la Chambre des communes et le Sénat.
Enfin, selon la composition de la chambre élue, on parle de :
Gouvernement majoritaire : quand le parti au pouvoir détient plus de 50 % des sièges, ce qui lui permet de gouverner de manière plus stable.
Gouvernement minoritaire : quand il doit s’allier ou négocier avec d’autres partis pour adopter ses lois, car il ne détient pas la majorité des sièges.
Qu’est-ce qu’un régime présidentiel? Semi-présidentiel?
En régime présidentiel, le pouvoir est organisé selon le principe de la séparation des trois branches : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Le président, chef de l’État, dirige l’exécutif et détient des pouvoirs importants et effectifs. Il n’est pas responsable devant le pouvoir législatif et n’y siège pas non plus. En cas de faute grave comme de la corruption, une trahison ou un autre délit majeur, une procédure de destitution peut être enclenchée par le pouvoir législatif pour le démettre de ses fonctions.
Un exemple typique de régime présidentiel est celui des États-Unis.
En régime semi-présidentiel, on a un régime hybride qui combine des éléments du régime parlementaire et du régime présidentiel. Le pouvoir exécutif est donc partagé entre un président et un premier ministre.
Le président, élu par le peuple, détient des pouvoirs effectifs, tandis que le premier ministre doit avoir la confiance du Parlement pour rester en poste. Ce type de régime permet une certaine flexibilité, mais peut aussi créer des tensions, notamment en cas de cohabitation.
Un exemple bien connu est la France, instaurée par Charles de Gaulle.
Quels sont les principaux modes de scrutin? Quels sont leurs avantages et inconvénients?
Scrutin majoritaire
Dans ce système, un seul élu est choisi par circonscription. Le candidat qui obtient le plus de voix remporte le siège, même s’il n’a pas la majorité absolue.
Avantages :
Il favorise la formation de gouvernements majoritaires, ce qui rend ces derniers souvent plus stables.
Il est généralement plus simple à comprendre pour les électeurs.
Inconvénients :
Il peut y avoir une forte distorsion électorale, c’est-à-dire que le nombre de sièges remportés par un parti ne reflète pas nécessairement le pourcentage de votes reçus.
Scrutin proportionnel
Ce mode de scrutin cherche à établir une correspondance entre le pourcentage de votes reçus par un parti et le nombre de sièges qu’il obtient.
Avantages :
Il y a moins de distorsion électorale, donc une représentation plus fidèle de l’électorat.
Inconvénients :
Il est difficile d’obtenir une proportionnalité parfaite, car cela nécessiterait un nombre infini de sièges.
Il peut mener à des gouvernements minoritaires ou de coalition, parfois moins stables.
Régimes mixtes
Certains pays, comme l’Allemagne, utilisent un système mixte combinant des éléments des deux modes. Cela permet d’équilibrer représentativité et stabilité gouvernementale.
Pourquoi avons-nous des partis politiques?
Les partis politiques jouent un rôle essentiel dans la démocratie. Leur mission principale est de faire élire leurs candidats et de prendre le pouvoir pour mettre en œuvre leurs idées. En réalité, il est très difficile de se faire élire sans l’appui d’un parti, car ils fournissent les ressources, la visibilité et l’organisation nécessaires à une campagne.
Trois caractéristiques des partis politiques:
- Une organisation locale et bien structurée ayant des rapports variés et constants avec l’échelon national (ou provincial ou municipale).
- La volonté des dirigeants de prendre le pouvoir (par ex. de se faire élire)
- La recherche du soutien de la population (par ex. en campagne électorale
Voter ou ne pas voter? Pour qui voter?
D’un point de vue de choix rationnel, certains pensent qu’il ne vaut pas la peine de voter. En effet, les coûts liés au vote (comme le temps, l’effort) dépassent les chances que votre vote soit réellement décisif. Autrement dit, si on pense uniquement de manière égoïste, on ne voterait pas.
Cependant, en pratique, environ 66 % des gens votent. Plusieurs facteurs expliquent cette participation :
Le sentiment que voter est un devoir citoyen.
Le fait d’aimer un candidat ou de vouloir empêcher un autre d’être élu.
L’âge : les personnes âgées votent plus que les jeunes.
Pour qui vote-t-on ?
Le vote est influencé par plusieurs éléments :
Le vote partisan : on vote pour le même parti que ses parents ou par habitude.
Le vote identitaire : il peut y avoir une corrélation avec la race, l’origine ethnique, la religion, etc.
Le vote économique : on choisit le candidat ou le parti qui correspond le mieux à nos intérêts économiques.
Le vote idéologique : basé sur nos valeurs et convictions politiques.
Donc, même si le vote semble « irrationnel » au sens strict, il reste un geste important et significatif, influencé par l’identité, les émotions, les valeurs et le contexte social.
Les femmes sont-elles sous-représentées en politique?
Même si la situation s’améliore peu à peu, les femmes restent moins nombreuses que les hommes dans les postes électifs et les fonctions de pouvoir. La preuve dans plusieurs parlements, les femmes occupent souvent moins de 30 % des sièges.
Le travail domestique
Les femmes prennent encore en charge une grande partie des responsabilités familiales (enfants, maison), ce qui limite leur disponibilité pour s’engager en politique.
L’économie publique
Les femmes réussissent souvent mieux dans des milieux où les compétences sont générales et transférables, mais la politique demande souvent des réseaux spécifiques, difficiles à intégrer pour celles qui n’en font pas déjà partie.
Les institutions politiques
Les structures politiques sont souvent pensées par et pour les hommes, ce qui crée des barrières invisibles à la participation des femmes (horaires, fonctionnement, culture interne).
La culture sexiste et les attentes sociales
Les femmes sont jugées différemment que les hommes. Par exemple, avoir une famille est souvent vu positivement pour un homme, mais comme un handicap pour une femme en politique.
Qu’est-ce qu’un État?
Il n’existe pas une seule définition de l’État, mais on sait qu’il est composé de plusieurs éléments essentiels :
Une population permanente
Un territoire clairement défini
Un appareil d’État (gouvernement, institutions)
Une souveraineté, c’est-à-dire le pouvoir de décision suprême à l’intérieur de ses frontières
Et surtout, une reconnaissance internationale, notamment par l’ONU et ses membres influents, ce qui lui permet d’exister pleinement sur la scène mondiale.
Par exemple, pour qu’un État soit reconnu, il doit généralement obtenir l’appui d’au moins deux tiers des membres de l’ONU, ainsi que celui de quatre des dix membres non permanents du Conseil de sécurité.
Selon Max Weber, l’État est l’institution politique qui possède le monopole de la violence physique légitime. Autrement dit, seul l’État est autorisé à utiliser la force de manière considérée comme légitime (par la police, l’armée, etc.).
Mais des penseurs comme David Graeber et David Wengrow remettent en question cette vision. Ils déconstruisent l’idée que l’État se limite à la violence physique et montrent qu’il exerce aussi un pouvoir plus large à travers trois formes de domination sociale :
Le contrôle de la violence : par l’armée, la police, la justice.
Le contrôle de l’information : à travers les médias, l’éducation et l’administration, l’État influence ce que les gens savent, pensent et perçoivent.
Le contrôle par le charisme : certaines figures politiques s’imposent par leur personnalité ou leur prestige (comme un chef charismatique ou un leader populaire).
Pourquoi avons-nous un État?
L’État existe avant tout pour assurer notre sécurité. Sans lui, comme dans le film La Purge, où il n’y a ni police ni armée pendant 24 heures, c’est la loi du plus fort : on est à la merci des criminels. L’État, c’est ce qui empêche le chaos. Selon Thomas Hobbes, les êtres humains, livrés à eux-mêmes, vivent dans un état de guerre permanent — “la guerre de tous contre tous”.
Pour éviter cette situation, les individus acceptent de céder une partie de leur souveraineté à une autorité supérieure. En échange, l’État garantit la paix, la sécurité et l’ordre. Ce contrat permet aussi de fournir des biens publics. l’État est aussi un moteur très efficace de croissance économique. On peut expliquer ca avec la théorie du bandit fixe. Avant l’État, les cultivateurs se faisaient piller par des bandits itinérants, ce qui les démotivait à produire. Avec un “bandit fixe” (qui devient une autorité locale), les vols deviennent prévisibles (sous forme d’impôt), et ce “bandit” protège ses “sujets” contre les autres pillards pour maximiser sa richesse à long terme.
Résultat : tout le monde y gagne, et ce système évolue peu à peu vers un véritable État.
Parfois même, ce pouvoir peut devenir démocratique si ce “bandit fixe” finit par être élu plutôt que de transmettre le pouvoir de manière héréditaire. Aujourd’hui, les états sont partout, car les sociétés sans état se font conquérir par les états ou deviennent des états pour pouvoir compétitionner
Peut-on résister à l’État?
Oui, on peut résister à l’État, car un contrat n’est légitime que si on a la liberté de dire “non”.
Donc, pour que l’État soit véritablement légitime, il faut qu’on ait théoriquement la possibilité de s’en retirer — de refuser d’y participer, ou de vivre en dehors de son autorité.
Autrement dit, si on n’a pas le choix, alors ce n’est plus un contrat — c’est une contrainte.
Si quelqu’un refuse l’État, il peut retourner dans l’état de nature, même si c’est difficile.
Un bon exemple est Zomia, une immense région montagneuse en Asie du Sud-Est, où des dizaines de millions de personnes se sont réfugiées au fil des siècles pour échapper à l’autorité des États.
Donc oui, c’est théoriquement possible, mais il faut être prêt à faire des sacrifices importants pour vivre dans des environnements extrêmes, loin du confort et des services que l’État fournit.
Qu’est-ce que la politique?
Il n’existe pas une seule définition de la politique. Cela dépend de la perspective adoptée. Voici les principales conceptions : Pour Weber,
« La politique est l’ensemble des efforts que l’on fait en vue de participer au pouvoir ou d’influencer la répartition du pouvoir, soit entre les États, soit entre les divers groupes à l’intérieur d’un même État. »
Cette définition associe étroitement la politique à l’État moderne.
Elle implique que la politique est récente, et donc pas fondamentalement humaine, car elle n’existe que là où il y a un État.
Mais cette vision est limitée, car on sait que des sociétés comme celles des peuples autochtones d’Amérique du Nord pratiquaient des formes politiques bien avant l’arrivée des États modernes.
Pour Schmitt, la politique est fondamentale car elle repose sur une logique universelle :
la distinction ami / ennemi.
La politique émerge dès qu’un groupe est prêt à se battre, voire à mourir pour ses amis et à tuer pour se défendre de ses ennemis.
Selon lui, on essaie aujourd’hui de dissoudre cette réalité dans des discours moraux, économiques ou juridiques pour éviter la violence ouverte, mais la politique reste fondamentalement conflictuelle.
Badiou critique Weber pour avoir réduit la politique à l’État et au capitalisme, et Schmitt pour avoir naturalisé la guerre et la domination.
Pour lui, la politique est :
C’est une activité fondamentalement humaine qui vise le bien commun, en s’opposant à la domination.
Il rapproche la politique de la justice, de l’égalité, voire d’un idéal communiste.
Aristote considère que :
« L’être humain est un animal politique. »
Pour lui, la politique est la discipline la plus fondamentale, car c’est elle qui décide de tout le reste :
des lois, des recherches scientifiques qu’on finance, de ce qu’on enseigne aux jeunes, etc.
Elle englobe donc l’économie, le droit, la science, l’éducation, etc.