Examen de mi-session Flashcards
De la cruauté à la clémence, et s’il vaut mieux être aimé que craint.
Machiavel
Un prince ne doit point s’effrayer de ce reproche, quand il s’agit de contenir ses sujets dans l’union et la fidélité.
Machiavel
En faisant un petit nombre d’exemples de rigueur, vous serez plus clément que ceux qui, par trop de pitié, laissent des désordres d’où s’ensuivent les meurtres et les rapines […]
Machiavel
[…] car ces désordres blessent la société tout entière, au lieu que les rigueurs ordonnées par le prince ne tombent que sur des particuliers.
Machiavel
Mais, comme il est très difficile que les deux choses existent ensemble, je dis que, si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé.
Machiavel
On peut, en effet, dire généralement des hommes qu’ils sont ingrats, inconstants, dissimulés, tremblants devant les dangers et avides de gain […]
Machiavel
[…] car l’amour tient par un lien de reconnaissance bien faible pour la perversité humaine, et qui cède au moindre motif d’intérêt personnel […]
Machiavel
[…] le prince qui veut se faire craindre doit s’y prendre de telle manière que, s’il n gagne point l’affection, il ne s’attire pas non plus la haine […]
Machiavel
[…] car on peut fort bien tout à la fois être craint et n’être pas haï; et c’est à quoi aussi il parviendra sûrement, en s’abstenant d’attenter, soit aux biens de ses sujets, soit à l’honneur de leurs femmes.
Machiavel
C’est lorsqu’il est à la tête de ses troupes, et qu’il commande à une multitude de soldats, qu’il doit moins que jamais appréhender d”être réputé cruel; car, sans ce renom, on ne tient point une armée dans l’ordre et disposée à toute entreprise.
Machiavel
Les troupes qu’il commandait en Espagne se soulevèrent contre lui, et cette révolte ne put être attribuée qu’à sa clémence excessive, qui avait laissé prendre aux soldats beaucoup plus de licence que n’en comportait la discipline militaire.
Machiavel
[…] je conclus que les hommes, aimant à leur gré, et craignant au gré du prince, celui-ci doit plutôt compter sur ce qui dépend de lui, que sur ce qui dépend des autres […]
Machiavel
[…] nous avons vu de grandes choses exécutées par des princes qui faisaient peu de cas de cette fidélité et qui savaient en imposer aux hommes par la ruse.
Machiavel
On peut combattre de deux manières: ou avec les lois, ou avec la force.
Machiavel
[…] il faut donc qu’il sache agir à propos, et en bête et en homme.
Machiavel
[…] ils ont voulu signifier qu’un prince doit avoir en quelque sorte ces deux natures, et que l’une a besoin d’être soutenue par l’autre.
Machiavel
Le prince devant donc agir en bête, tâchera d’être tout à la fois renard et lion […]
Machiavel
[…] ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible […]
Machiavel
Il ne serait pas bon sans doute, si les hommes étaient tous gens de bien; mais comme ils sont méchants, et qu’assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoi devriez-vous leur tenir la vôtre?
Machiavel
On peut faire voir que ceux qui ont su le mieux agir en renard sont ceux qui ont le plus prospéré.
Machiavel
Les hommes sont si aveugles, si entraînés par le besoin du moment, qu’un trompeur trouve toujours quelqu’un qui se laisse tromper.
Machiavel
[…] ses tromperies cependant lui réussirent toujours, parce qu’il en connaissait parfaitement l’art.
Machiavel
[…] pour en revenir aux bonnes qualités énoncées ci-dessus, il n’est pas bien nécessaire qu’un prince les possède toutes; mais il l’est qu’il paraisse les avoir.
Machiavel
Il est toujours bon, par exemple, de paraître clément, fidèle, humain, religieux, sincère: il l’est même d’être tout cela en réalité: mais il faut en même temps qu’il soit assez maître de lui pour pouvoir et savoir au besoin montrer les qualités opposées.
Machiavel
[…] il est souvent obligé, pour maintenir l’État, d’agir contre l’humanité, contre la charité, contre la religion même.
Machiavel
[…] car les hommes, en général, jugent plus par leurs yeux que par leurs mains, touts étant à portée de voir, et peu de toucher.
Machiavel
[…] peu connaissent à fond ce que vous êtes, et ce petit nombre n’osera point s’élever contre l’opinion de la majorité, soutenue encore par la majesté du pouvoir souverain.
Machiavel
Que le prince songe donc uniquement à conserver sa vie et son État: s’il y réussit, tous les moyens qu’il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde.
Machiavel
Le petit nombre n’est écouté que lorsque le plus grand ne sait quel parti prendre ni sur quoi asseoir son jugement.
Machiavel
Mais au lieu d’en déduire que la domination de plusieurs ne peut être bonne, puisque la puissance d’un seul, dès qu’il prend ce titre de maître, est dure et déraisonnable, il ajoute au contraireL « N’ayons qu’un seul maître…»
Étienne de la Boétie
Mais à la réflexion, c’est un malheur extrême que d’être assujetti à un maître dont on ne peut jamais être assuré de la bonté, et qui a toujours le pouvoir d’être méchant quand il le voudra.
Étienne de la Boétie
Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes […] supportent un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.
Étienne de la Boétie
Chose vraiment étonnante […] de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par un force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter […]
Étienne de la Boétie
Telle est pourtant la faiblesse des hommes: contraints à l’obéissance, obligés de temporiser, il ne peuvent pas être toujours les plus forts.
Étienne de la Boétie
Nous sommes ainsi fait que les devoirs communs de l’amitié absorbent une bonne part de notre vie.
Étienne de la Boétie
Il est raisonnable d’aimer la vert, d’estimer les belles actions, d’être reconnaissants pour les bienfaits reçus, et de réduire souvent notre propre bien-être pour accroître l’honneur et l’avantage de ceux que nous aimons […]
Étienne de la Boétie
Si donc les habitants d’un pays trouvent parmi eux un de ces gommes rares qui leur ait donné des preuves d’une grande prévoyance pour les sauvegarder, d’une grande hardiesse pour les défendre […] s’ils s’habituent à la longue à lui obéir et à se fier à lui […] je ne sais s’il serait sage de L’enlever de là […]
Étienne de la Boétie
De les voir souffrir […] les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare, […] mais d’un seul.
Étienne de la Boétie
Dans ces journées glorieuses, c’était moins la bataille des Grecs contre les Perses que la victoire de la liberté sur la domination, de l’affranchissement sur la convoitise.
Étienne de la Boétie
Mais ce qui arrive, partout et tous les jours: qu’un homme seul en opprime cent mille et les prive de leur liberté, qui pourrait le croire, s’il ne faisait que l’entendre et non le voir ?
Étienne de la Boétie
Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude.
Étienne de la Boétie
Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi.
Étienne de la Boétie
C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorgeL qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug: qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche.
Étienne de la Boétie
[…] plus les tyrans pillent, plus ils exigent; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert.
Étienne de la Boétie
Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien […]
Étienne de la Boétie
Seuls les lâches et les engourdis ne savent ni endurer le mal, ni recouvrer le bien qu’ils se bornent à convoiter.
Étienne de la Boétie
Dès qu’elle [la liberté] est perdue, tous les maux s’ensuivent, et sans elle tous les autres viens, corrompus par la servitude, perdent entièrement leur goût et leur saveur.
Étienne de la Boétie
Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien!
Étienne de la Boétie
Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort.
Étienne de la Boétie
Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.
Étienne de la Boétie
Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes?
Étienne de la Boétie
Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte.
Étienne de la Boétie
Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse sont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.
Étienne de la Boétie
Cherchons donc à comprendre, si c’est possible, comment cette opiniâtre volonté de servir s’est enracinée si profond qu’on croirait que l’amour même de la liberté n’est pas si naturel.
Étienne de la Boétie
Il est hors de doute, je crois, que si nous vivions avec les droits que nous tenons de la nature et d’après les préceptes qu’elle nous enseigne, nous serions naturellement soumis à nos parents, sujets de la raison, sans être esclaves de personne.
Étienne de la Boétie
[…] la nature, ministre de Dieu, gouvernante des hommes, nous a tous créés et coulés en quelque sorte dans le même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères.
Étienne de la Boétie
[…] et n’a pas envoyé ici bas les plus forts ou les plus adroits comme des brigands armés dans une forêt pour y malmener les plus faibles.
Étienne de la Boétie
[…] elle a voulu faire naître en eux l’affection fraternelle et les mettre à même de la pratiquer […]
Étienne de la Boétie
[…] puisqu’elle a montré en toutes choses qu’elle ne nous voulait pas seulement unis, mais tel un seul être, comment douter alors que nous ne soyons tous naturellement libres, puisque nous sommes tous égaux?
Étienne de la Boétie
[…] aux petites passions des hommes de nos jours, à la mollesse de leurs moeurs, à l’étendue de leurs lumières, à la pureté de leur religion, à la douceur de leur morale […]
Alexis de Tocqueville
[…] je ne crains qu’ils rencontrent dans leurs chefs des tyrans, mais plutôt des tuteurs.
Alexis de Tocqueville
[…] les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point.
Alexis de Tocqueville
Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs […]
Alexis de Tocqueville
[…] ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas […]
Alexis de Tocqueville
[…] on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.
Alexis de Tocqueville
Au-dessus de ceux-la s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort.
Alexis de Tocqueville
[…] mais il [le pouvoir] ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir.
Alexis de Tocqueville
Il travaille volontiers à leur bonheur, mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre […] conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?
Alexis de Tocqueville
C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre […]
Alexis de Tocqueville
L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
Alexis de Tocqueville
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées […]
Alexis de Tocqueville
[…] il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime […]
Alexis de Tocqueville
[…] il réduit enfin chaque nation a n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.
Alexis de Tocqueville
Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies: ils sentent le besoin d’être conduits et l’envie de rester libres.
Alexis de Tocqueville