Examen de mi-session Flashcards

1
Q

De la cruauté à la clémence, et s’il vaut mieux être aimé que craint.

A

Machiavel

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2
Q

Un prince ne doit point s’effrayer de ce reproche, quand il s’agit de contenir ses sujets dans l’union et la fidélité.

A

Machiavel

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3
Q

En faisant un petit nombre d’exemples de rigueur, vous serez plus clément que ceux qui, par trop de pitié, laissent des désordres d’où s’ensuivent les meurtres et les rapines […]

A

Machiavel

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4
Q

[…] car ces désordres blessent la société tout entière, au lieu que les rigueurs ordonnées par le prince ne tombent que sur des particuliers.

A

Machiavel

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5
Q

Mais, comme il est très difficile que les deux choses existent ensemble, je dis que, si l’une doit manquer, il est plus sûr d’être craint que d’être aimé.

A

Machiavel

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6
Q

On peut, en effet, dire généralement des hommes qu’ils sont ingrats, inconstants, dissimulés, tremblants devant les dangers et avides de gain […]

A

Machiavel

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7
Q

[…] car l’amour tient par un lien de reconnaissance bien faible pour la perversité humaine, et qui cède au moindre motif d’intérêt personnel […]

A

Machiavel

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8
Q

[…] le prince qui veut se faire craindre doit s’y prendre de telle manière que, s’il n gagne point l’affection, il ne s’attire pas non plus la haine […]

A

Machiavel

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9
Q

[…] car on peut fort bien tout à la fois être craint et n’être pas haï; et c’est à quoi aussi il parviendra sûrement, en s’abstenant d’attenter, soit aux biens de ses sujets, soit à l’honneur de leurs femmes.

A

Machiavel

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10
Q

C’est lorsqu’il est à la tête de ses troupes, et qu’il commande à une multitude de soldats, qu’il doit moins que jamais appréhender d”être réputé cruel; car, sans ce renom, on ne tient point une armée dans l’ordre et disposée à toute entreprise.

A

Machiavel

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11
Q

Les troupes qu’il commandait en Espagne se soulevèrent contre lui, et cette révolte ne put être attribuée qu’à sa clémence excessive, qui avait laissé prendre aux soldats beaucoup plus de licence que n’en comportait la discipline militaire.

A

Machiavel

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12
Q

[…] je conclus que les hommes, aimant à leur gré, et craignant au gré du prince, celui-ci doit plutôt compter sur ce qui dépend de lui, que sur ce qui dépend des autres […]

A

Machiavel

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13
Q

[…] nous avons vu de grandes choses exécutées par des princes qui faisaient peu de cas de cette fidélité et qui savaient en imposer aux hommes par la ruse.

A

Machiavel

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14
Q

On peut combattre de deux manières: ou avec les lois, ou avec la force.

A

Machiavel

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15
Q

[…] il faut donc qu’il sache agir à propos, et en bête et en homme.

A

Machiavel

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16
Q

[…] ils ont voulu signifier qu’un prince doit avoir en quelque sorte ces deux natures, et que l’une a besoin d’être soutenue par l’autre.

A

Machiavel

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17
Q

Le prince devant donc agir en bête, tâchera d’être tout à la fois renard et lion […]

A

Machiavel

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18
Q

[…] ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible […]

A

Machiavel

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19
Q

Il ne serait pas bon sans doute, si les hommes étaient tous gens de bien; mais comme ils sont méchants, et qu’assurément ils ne vous tiendraient point leur parole, pourquoi devriez-vous leur tenir la vôtre?

A

Machiavel

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20
Q

On peut faire voir que ceux qui ont su le mieux agir en renard sont ceux qui ont le plus prospéré.

A

Machiavel

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21
Q

Les hommes sont si aveugles, si entraînés par le besoin du moment, qu’un trompeur trouve toujours quelqu’un qui se laisse tromper.

A

Machiavel

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22
Q

[…] ses tromperies cependant lui réussirent toujours, parce qu’il en connaissait parfaitement l’art.

A

Machiavel

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23
Q

[…] pour en revenir aux bonnes qualités énoncées ci-dessus, il n’est pas bien nécessaire qu’un prince les possède toutes; mais il l’est qu’il paraisse les avoir.

A

Machiavel

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24
Q

Il est toujours bon, par exemple, de paraître clément, fidèle, humain, religieux, sincère: il l’est même d’être tout cela en réalité: mais il faut en même temps qu’il soit assez maître de lui pour pouvoir et savoir au besoin montrer les qualités opposées.

A

Machiavel

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25
Q

[…] il est souvent obligé, pour maintenir l’État, d’agir contre l’humanité, contre la charité, contre la religion même.

A

Machiavel

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26
Q

[…] car les hommes, en général, jugent plus par leurs yeux que par leurs mains, touts étant à portée de voir, et peu de toucher.

A

Machiavel

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27
Q

[…] peu connaissent à fond ce que vous êtes, et ce petit nombre n’osera point s’élever contre l’opinion de la majorité, soutenue encore par la majesté du pouvoir souverain.

A

Machiavel

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28
Q

Que le prince songe donc uniquement à conserver sa vie et son État: s’il y réussit, tous les moyens qu’il aura pris seront jugés honorables et loués par tout le monde.

A

Machiavel

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29
Q

Le petit nombre n’est écouté que lorsque le plus grand ne sait quel parti prendre ni sur quoi asseoir son jugement.

A

Machiavel

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30
Q

Mais au lieu d’en déduire que la domination de plusieurs ne peut être bonne, puisque la puissance d’un seul, dès qu’il prend ce titre de maître, est dure et déraisonnable, il ajoute au contraireL « N’ayons qu’un seul maître…»

A

Étienne de la Boétie

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31
Q

Mais à la réflexion, c’est un malheur extrême que d’être assujetti à un maître dont on ne peut jamais être assuré de la bonté, et qui a toujours le pouvoir d’être méchant quand il le voudra.

A

Étienne de la Boétie

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32
Q

Pour le moment, je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes […] supportent un tyran seul qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a pouvoir de leur nuire qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et qui ne pourrait leur faire aucun mal s’ils n’aimaient mieux tout souffrir de lui que de le contredire.

A

Étienne de la Boétie

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33
Q

Chose vraiment étonnante […] de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par un force majeure, mais parce qu’ils sont fascinés et pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom d’un, qu’ils ne devraient pas redouter […]

A

Étienne de la Boétie

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34
Q

Telle est pourtant la faiblesse des hommes: contraints à l’obéissance, obligés de temporiser, il ne peuvent pas être toujours les plus forts.

A

Étienne de la Boétie

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35
Q

Nous sommes ainsi fait que les devoirs communs de l’amitié absorbent une bonne part de notre vie.

A

Étienne de la Boétie

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36
Q

Il est raisonnable d’aimer la vert, d’estimer les belles actions, d’être reconnaissants pour les bienfaits reçus, et de réduire souvent notre propre bien-être pour accroître l’honneur et l’avantage de ceux que nous aimons […]

A

Étienne de la Boétie

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37
Q

Si donc les habitants d’un pays trouvent parmi eux un de ces gommes rares qui leur ait donné des preuves d’une grande prévoyance pour les sauvegarder, d’une grande hardiesse pour les défendre […] s’ils s’habituent à la longue à lui obéir et à se fier à lui […] je ne sais s’il serait sage de L’enlever de là […]

A

Étienne de la Boétie

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38
Q

De les voir souffrir […] les cruautés, non d’une armée, non d’un camp barbare, […] mais d’un seul.

A

Étienne de la Boétie

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39
Q

Dans ces journées glorieuses, c’était moins la bataille des Grecs contre les Perses que la victoire de la liberté sur la domination, de l’affranchissement sur la convoitise.

A

Étienne de la Boétie

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40
Q

Mais ce qui arrive, partout et tous les jours: qu’un homme seul en opprime cent mille et les prive de leur liberté, qui pourrait le croire, s’il ne faisait que l’entendre et non le voir ?

A

Étienne de la Boétie

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41
Q

Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude.

A

Étienne de la Boétie

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42
Q

Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu’il ne fasse rien contre soi.

A

Étienne de la Boétie

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43
Q

C’est le peuple qui s’asservit et qui se coupe la gorgeL qui, pouvant choisir d’être soumis ou d’être libre, repousse la liberté et prend le joug: qui consent à son mal, ou plutôt qui le recherche.

A

Étienne de la Boétie

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44
Q

[…] plus les tyrans pillent, plus ils exigent; plus ils ruinent et détruisent, plus on leur fournit, plus on les sert.

A

Étienne de la Boétie

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45
Q

Mais si on ne leur fournit rien, si on ne leur obéit pas, sans les combattre, sans les frapper, ils restent nus et défaits et ne sont plus rien […]

A

Étienne de la Boétie

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46
Q

Seuls les lâches et les engourdis ne savent ni endurer le mal, ni recouvrer le bien qu’ils se bornent à convoiter.

A

Étienne de la Boétie

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47
Q

Dès qu’elle [la liberté] est perdue, tous les maux s’ensuivent, et sans elle tous les autres viens, corrompus par la servitude, perdent entièrement leur goût et leur saveur.

A

Étienne de la Boétie

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48
Q

Pauvres gens misérables, peuples insensés, nations opiniâtres à votre mal et aveugles à votre bien!

A

Étienne de la Boétie

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49
Q

Et tous ces dégâts, ces malheurs, cette ruine, ne vous viennent pas des ennemis, mais certes bien de l’ennemi de celui-là même que vous avez fait ce qu’il est, de celui pour qui vous allez si courageusement à la guerre, et pour la grandeur duquel vous ne refusez pas de vous offrir vous-mêmes à la mort.

A

Étienne de la Boétie

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50
Q

Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire.

A

Étienne de la Boétie

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51
Q

Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes?

A

Étienne de la Boétie

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52
Q

Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte.

A

Étienne de la Boétie

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53
Q

Je ne vous demande pas de le pousser, de l’ébranler, mais seulement de ne plus le soutenir, et vous le verrez, tel un grand colosse sont on a brisé la base, fondre sous son poids et se rompre.

A

Étienne de la Boétie

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54
Q

Cherchons donc à comprendre, si c’est possible, comment cette opiniâtre volonté de servir s’est enracinée si profond qu’on croirait que l’amour même de la liberté n’est pas si naturel.

A

Étienne de la Boétie

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55
Q

Il est hors de doute, je crois, que si nous vivions avec les droits que nous tenons de la nature et d’après les préceptes qu’elle nous enseigne, nous serions naturellement soumis à nos parents, sujets de la raison, sans être esclaves de personne.

A

Étienne de la Boétie

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56
Q

[…] la nature, ministre de Dieu, gouvernante des hommes, nous a tous créés et coulés en quelque sorte dans le même moule, pour nous montrer que nous sommes tous égaux, ou plutôt frères.

A

Étienne de la Boétie

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57
Q

[…] et n’a pas envoyé ici bas les plus forts ou les plus adroits comme des brigands armés dans une forêt pour y malmener les plus faibles.

A

Étienne de la Boétie

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58
Q

[…] elle a voulu faire naître en eux l’affection fraternelle et les mettre à même de la pratiquer […]

A

Étienne de la Boétie

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59
Q

[…] puisqu’elle a montré en toutes choses qu’elle ne nous voulait pas seulement unis, mais tel un seul être, comment douter alors que nous ne soyons tous naturellement libres, puisque nous sommes tous égaux?

A

Étienne de la Boétie

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60
Q

[…] aux petites passions des hommes de nos jours, à la mollesse de leurs moeurs, à l’étendue de leurs lumières, à la pureté de leur religion, à la douceur de leur morale […]

A

Alexis de Tocqueville

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61
Q

[…] je ne crains qu’ils rencontrent dans leurs chefs des tyrans, mais plutôt des tuteurs.

A

Alexis de Tocqueville

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62
Q

[…] les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point.

A

Alexis de Tocqueville

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63
Q

Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs […]

A

Alexis de Tocqueville

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64
Q

[…] ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas […]

A

Alexis de Tocqueville

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65
Q

[…] on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.

A

Alexis de Tocqueville

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66
Q

Au-dessus de ceux-la s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort.

A

Alexis de Tocqueville

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67
Q

[…] mais il [le pouvoir] ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir.

A

Alexis de Tocqueville

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68
Q

Il travaille volontiers à leur bonheur, mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre […] conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

A

Alexis de Tocqueville

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69
Q

C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre […]

A

Alexis de Tocqueville

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70
Q

L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

A

Alexis de Tocqueville

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71
Q

Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées […]

A

Alexis de Tocqueville

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72
Q

[…] il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime […]

A

Alexis de Tocqueville

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73
Q

[…] il réduit enfin chaque nation a n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

A

Alexis de Tocqueville

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74
Q

Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies: ils sentent le besoin d’être conduits et l’envie de rester libres.

A

Alexis de Tocqueville

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75
Q

Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple.

A

Alexis de Tocqueville

76
Q

Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leurs tuteurs.

A

Alexis de Tocqueville

77
Q

Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.

A

Alexis de Tocqueville

78
Q

Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent.

A

Alexis de Tocqueville

79
Q

[…] beaucoup de gens s’accommodent très aisément de cette espèce de compromis entre le despotisme administratif et la souveraineté du peuple […]

A

Alexis de Tocqueville

80
Q

Lorsque le souverain est électif ou surveillé de près par une législature réellement élective et indépendante, l’oppression qu’il fait subir aux individus est quelquefois plus grande; mais elle est toujours moins dégradante parce que chaque citoyen […] peut encore se figurer qu’en obéissant il ne se soumet qu’à lui même […]

A

Alexis de Tocqueville

81
Q

[…] quand le souverain représente la nation et dépend d’elle, les forces et les droits qu’on enlève à chaque citoyen ne servent pas seulement au chef d’État, mais profitent à l’État lui-même […]

A

Alexis de Tocqueville

82
Q

Créer une représentation nationale dans un pays très centralisé, c’est donc diminuer le mal que l’extrême centralisation peut produire, mais ce n’est pas le détruire.

A

Alexis de Tocqueville

83
Q

L’on oublie que c’est surtout dans le détail qu’il est dangereux d’asservir les hommes.

A

Alexis de Tocqueville

84
Q

Je serais, pour ma part, porté à croire la liberté moins nécessaire dans les grandes choses que dans les moindres […]

A

Alexis de Tocqueville

85
Q

La sujétion dans les petites affaires se manifeste tous les jours et se fait sentir […] elle les contrarie sans cesse et les porte à renoncer à l’usage de leur volonté.

A

Alexis de Tocqueville

86
Q

En vain chargerez-vous ces mêmes citoyens, que vous avez rendus si dépendants du pouvoir central, de choisir de temps à autre les représentants de ce pouvoir […]

A

Alexis de Tocqueville

87
Q

[…] cet usage si important, mais si court et si rare, de leur libre arbitre, n’empêchera pas qu’ils perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et d’agir par eux-mêmes, et qu’ils ne tombent ainsi graduellement au-dessous du niveau de l’humanité.

A

Alexis de Tocqueville

88
Q

Les peuples démocratiques qui ont introduit la liberté dans la sphère politique, en même temps qu’ils accroissaient le despotisme dans la sphère administrative, ont été conduits à des singularités bien étranges.

A

Alexis de Tocqueville

89
Q

Il est, en effet, difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à l’habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent le conduire […]

A

Alexis de Tocqueville

90
Q

Une constitution qui serait républicaine par la tête, et ultra-monarchique dans toutes les autres parties, m’a toujours semblé un monstre éphémère.

A

Alexis de Tocqueville

91
Q

Les vices des gouvernants et l’imbécilité des gouvernés ne tarderaient pas à en amener la ruine; et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait des institutions plus libres, ou retournerait bientôt s’étendre aux pieds d’un seul maître.

A

Alexis de Tocqueville

92
Q

Il suffit alors de placer un surveillant dans la tour centrale, et dans chaque cellule d’enfermer un fou, un malade, un condamné, un ouvrier ou un écolier.

A

Michel Foucault

93
Q

Autant de cages, autant de petits théâtres où chaque acteur est seul, parfaitement individualisé et constamment visible.

A

Michel Foucault

94
Q

La pleine lumière et le regard d’un surveillant captent mieux que l’ombre, qui finalement protégeait. La visibilité est un piège.

A

Michel Foucault

95
Q

Il est vu, mais il ne voit pas ; objet d’une information, jamais sujet dans une communication.

A

Michel Foucault

96
Q

Si les détenus sont des condamnés, par de danger qu’il y ait complot, tentative d’évasion collective […]

A

Michel Foucault

97
Q

Si ce cont des ouvriers, pas de rixes, pas de vols, pas de coalitions, pas de ces situations qui retardent le travail […]

A

Michel Foucault

98
Q

La foule, masse compacte, lieu d’échanges multiples, individualités qui se fondent, effet collectif, est abolie au profit d’une collection d’individualités séparées.

A

Michel Foucault

99
Q

[…] induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir.

A

Michel Foucault

100
Q

Faire que la surveillance soit permanente dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action […]

A

Michel Foucault

101
Q

[…] que la perfection du pouvoir tende à rendre inutile l’actualité de son exercice; que cet appareil architectural soit une machine à créer et è soutenir un rapport de pouvoir indépendant de celui qui l’exerce […]

A

Michel Foucault

102
Q

[…] le pouvoir devrait être visible et invérifiable.

A

Michel Foucault

103
Q

[…] une machine à dissocier le couple voir-être vu […]

A

Michel Foucault

104
Q

Dispositif important, car il automatise et désindividualise le pouvoir.

A

Michel Foucault

105
Q

Celui-ci a son principe moins dans une personne que dans une certaine distribution concertée des corps, des surfaces, des lumières […]

A

Michel Foucault

106
Q

Plus nombreux sont ces observateurs anonymes et passagers, plus augmentent pour le détenu le risque d’être surpris et la conscience inquiète d’être observé.

A

Michel Foucault

107
Q

Un assujettissement réel naît mécaniquement d’une relation fictive.

A

Michel Foucault

108
Q

[…] il n’est pas nécessaire d’avoir recours à des moyens de force pour contraindre le condamné à la bonne conduite […]

A

Michel Foucault

109
Q

Celui qui est soumis à un champ de visibilité, et qui le sait, reprend à son compte les contraintes du pouvoir; il les fait jouer spontanément sur lui-même […]

A

Michel Foucault

110
Q

[…] il inscrit en soi le rapport de pouvoir dans lequel il joue simultanément les deux rôles ; il devient le principe de son propre assujettissement.

A

Michel Foucault

111
Q

“Mon destin, dit le maître du Panoptique, est lié au leur (à celui des détenus), par tous les liens que j’ai pu inventer .”

A

Michel Foucault

112
Q

[…] il gagne ne efficacité et en capacité de pénétration dans le comportement des hommes […]

A

Michel Foucault

113
Q

[…] un accroissement de savoir vient s’établir sur toutes les avancées du pouvoir, et découvre des objets à connaître sur toutes les surfaces où celui-ci vient s’exercer.

A

Michel Foucault

114
Q

Le pouvoir est un rapport de forces complexes

A

Michel Foucault

115
Q

Par pouvoir, je ne veux pas dire « le Pouvoir », comme ensemble d’institutions et d’appareils qui garantissent la sujétion des citoyens dans un État donné.

A

Michel Foucault

116
Q

Enfin, je n’entends pas un système général de domination exercée par un élément ou un groupe sur un autre, et dont les effets, par dérivations successives, traverseraient le corps social tout entier.

A

Michel Foucault

117
Q

Par pouvoir, il me semble qu’il faut comprendre d’abord la multiplicité des rapports de force qui sont immanents au domaine où ils s’exercent, et son constitutifs de leur organisation […]

A

Michel Foucault

118
Q

[…] les appuis que ces rapports de force trouvent les uns dans les autres, de manière è former chaîne ou système, ou, au contraire, les décalages, les contradictions qui les isolent les uns des autres […]

A

Michel Foucault

119
Q

La condition de possibilité du pouvoir […] il ne faut pas la chercher dans l’existence première d’un point central […] c’est le socle mouvant des rapports de force qui induisent sans cesse, par leur inégalité, des états de pouvoir, mais toujours locaux et instables.

A

Michel Foucault

120
Q

Omniprésence du pouvoir […] parce qu’il se produit à chaque instant, en tout point, ou plutôt dans toute relation d’un point à un autre.

A

Michel Foucault

121
Q

Le pouvoir est partout; ce n’est pas qu’il englobe tout, c’est qu’il vient de partout.

A

Michel Foucault

122
Q

Le pouvoir […] c’est le nom qu’on prête à une situation stratégique complexe dans une société donnée.

A

Michel Foucault

123
Q

[…] le pouvoir n’est pas quelque chose qui s’acquiert, s’arrache ou se partage […]

A

Michel Foucault

124
Q

[…] les relations de pouvoir ne sont pas en positions de superstructure, avec un simple rôle de prohibition ou de reconduction […]

A

Michel Foucault

125
Q

[…] le pouvoir vient d’en bas […]

A

Michel Foucault

126
Q

[…] les relations de pouvoir sont à la fois intentionnelles et non subjectives.

A

Michel Foucault

127
Q

[…] là où il y a pouvoir, il y a résistance et que pourtant, ou plutôt par là même, celle-ci n’est jamais en position d’extériorité par rapport au pouvoir […]

A

Michel Foucault

128
Q

Il n’y a donc pas par rapport au pouvoir un lieu du grand Refus - âme de la révolte, foyer de toutes les rébellions, loi pure du révolutionnaire. Mais des résistances qui sont des cas d’espèces […]

A

Michel Foucault

129
Q

[…] elles (les résistances) ne peuvent exister que dans le champ stratégique des relations de pouvoir […]

A

Michel Foucault

130
Q

Celui qui vit vraiment ne peut qu’être citoyen, et prendre parti.

A

Antonio Gramsci

131
Q

L’indifférence c’est l’aboulie, le parasitisme, la lâcheté, ce n’est pas la vie.

A

Antonio Gramsci

132
Q

L’indifférence est le poids mort de l’histoire. C’est le boulet de plomb pour le novateur, […]

A

Antonio Gramsci

133
Q

Elle est la fatalité; elle est ce sur quoi on ne peut pas compter; elle est ce qui bouleverse les programmes, ce qui renverse les plans les mieux établis; elle est la matière brute, rebelle à l’intelligence qu’elle étouffe.

A

Antonio Gramsci

134
Q

Ce qui se produit, ne se produit pas tant parce que quelques uns veulent que cela se produisent, amis parce que la masse des gommes abdique devant sa volonté, laisse faire […]

A

Antonio Gramsci

135
Q

[…] quelques mains, qu’aucun contrôle ne surveille, tissent la toile de la vie collective, et la masse ignore parce qu’elle ne se soucie pas.

A

Antonio Gramsci

136
Q

[…] mais la toile tissée dans l’ombre arrive à son accomplissement: et alors il semble que ce soit la fatalité qui emporte tous et tout sur son passage […]

A

Antonio Gramsci

137
Q

[…] mais personne ou presque ne se demande: et si j’avais fait moi aussi mon devoir, si j’avais essayé de faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il arrivé ce qui est arrivé?

A

Antonio Gramsci

138
Q

Mais personne ou presque ne se sent coupable de son indifférence, de son scepticisme, de ne pas avoir donné ses bras et son activité à ces groupes de citoyens qui, précisément pour éviter un tel mal, combattaient, et se proposaient de procurer un tel bien.

A

Antonio Gramsci

139
Q

La plupart d’entre eux, au contraire, devant les faits accomplis, préfèrent parler d’idéaux qui s’effondrent, de programmes qui s’écroulent […]

A

Antonio Gramsci

140
Q

Je demande à chacun d’eux de rendre compte de la façon dont il a rempli le devoir que la vie lui a donné et li donne chaque jour, de ce qu’il a fait et spécialement de ce qu’il n’a pas fait.

A

Antonio Gramsci

141
Q

[…] celui qui reste à la fenêtre, à guetter, veut profiter du peu de bien que procure l’activité de peu de gens et passe se déception en s’en prenant è celui qui s’est sacrifié […]

A

Antonio Gramsci

142
Q

Je vis, je suis partisans. C’est pourquoi je hais qui ne prend pas parti.

A

Antonio Gramsci

143
Q

[…] puisqu’elle a montré en toutes choses quelle ne nous voulait pas seulement unis, mais tel un seul être, comment douter alors que nous ne soyons tous naturellement libres, puisque nous comme tous égaux ?

A

Étienne de la Boétie

144
Q

La liberté est donc naturelle: c’est pourquoi, à mon avis, nous ne sommes pas seulement nés avec elle, mais aussi avec la passion de la défendre.

A

Étienne de la Boétie

145
Q

Si les animaux avaient entre eux des prééminences, ils feraient de cette liberté leur noblesse.

A

Étienne de la Boétie

146
Q

Une fois prises, elles nous donnent tant de signes flagrants de la connaissance de leur malheur qu’il est beau de les voir alors languir plutôt que vivre, et gémir sur leur bonheur perdu plutôt que de se plaire en servitude.

A

Étienne de la Boétie

147
Q

[…] quelle malchance a pu dénaturer l’homme - seul vraiment né pour vivre libre - au point de lui faire perdre la souvenance de son premier état et le désir de la reprendre ?

A

Étienne de la Boétie

148
Q

Les uns règnent par l’élection du peuple, les autres par la force des armes, les derniers par succession de race.

A

Étienne de la Boétie

149
Q

Or dès que ceux-ci ont adapté cette opinion, il est étrange de voir combien ils surpassent en toutes sortes de vices, et même en cruautés, tous les autres tyrans.

A

Étienne de la Boétie

150
Q

Ceux qui sont élus par le peuple le traitent comme taureau à dompter, les conquérants comme leur proie, les successeurs comme un troupeau d’esclaves qui leur appartient par nature.

A

Étienne de la Boétie

151
Q

Car pour que les hommes, tant qu’ils sont des gommes, se laissent assujettir, il faut de deux choses l’une : ou qu’ils y soient contraints, ou qu’ils soient trompés.

A

Étienne de la Boétie

152
Q

Ils perdent souvent leur liberté en étant trompés, mais sont moins souvent séduits par autrui qu’ils ne se trompent eux-mêmes.

A

Étienne de la Boétie

153
Q

Il ne prit garde qu’il l’avait fait aussi puissant que lorsque ce malin, rentrant victorieux comme s’il eut vaincu ses concitoyens plutôt que ses ennemis, se fit d’abord capitaine, puis roi, et de roi tyran.

A

Étienne de la Boétie

154
Q

Il est incroyable de voir comme le peuple, dès qu’il est assujetti, tombe soudain dans un si profond oubli de sa liberté q’il lui est impossible de se réveiller pour la reconquérir: il sert si bien, et si volontiers, qu’on dirait à le voir qu’il n’a pas seulement perdu sa liberté mais bien gagné sa servitude.

A

Étienne de la Boétie

155
Q

Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance.

A

Étienne de la Boétie

156
Q

Nul doute que la nature nous dirige là où elle veut, bien ou mal lotis, mais il faut avouer qu’elle a moins de pouvoir sur nous que l’habitude.

A

Étienne de la Boétie

157
Q

Les semences de bien que la nature met en nous sont si menues, si frêles, qu’elles ne peuvent résister au moindre choc d’une habitude contraire.

A

Étienne de la Boétie

158
Q

[…] les homme sont tels que la culture les as faits […]

A

Étienne de la Boétie

159
Q

car il était aussi impossible au Persans de regretter la liberté dont il n’avait jamais joui qu’aux Lacédémoniens, qui l’avaient savourée, d’endurer l’esclavage.

A

Étienne de la Boétie

160
Q

Mais il me semble qu’on doit avoir pitié de ceux qui, en naissant, se trouvent déjà sous le joug, qu’on doit les excuser ou leur pardonner si n’ayant pas même vu l’ombre de la liberté, et n’en ayant pas entendu parler, ils ne ressentent pas le malheur d’être esclaves.

A

Étienne de la Boétie

161
Q

La nature ed l’homme est d’être libre et de vouloir l’être, mai sil prend facilement un autre pli lorsque l’éducation le lui donne.

A

Étienne de la Boétie

162
Q

Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude.

A

Étienne de la Boétie

163
Q

Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se content pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir.

A

Étienne de la Boétie

164
Q

Les tyrans leur enlèvent toute liberté de faire, de parler et presque de penser, et ils demeurent isolés dans leurs rêves.

A

Étienne de la Boétie

165
Q

Les autres tentatives essayées depuis contre les empereurs romains ne furent que les conjurations de quelques ambitieux dont l’irréussite et la mauvaise fin ne sont pas à regretter, vu qu’ils ne désiraient pas renverser le trône, mais seulement ébranler la couronne, cherchant à chasser le tyran pour mieux garder la tyrannie.

A

Étienne de la Boétie

166
Q

De cette première raison découle cette autre: que, sous les tyrans, les gens deviennent aisément lâches et efféminés.

A

Étienne de la Boétie

167
Q

Mai les gens soumis, dépourvus de courage et de vivacité, ont le coeur bas et mou et sont incapables de toute grande action. Les tyrans le savent bien.

A

Étienne de la Boétie

168
Q

Ce traité parle de la peine qu’éprouvent les tyrans qui, faisaient du mal à tous sont obligés de craindre tout le monde. Il dit, entre autres choses, que les mauvais rois prennent à leur service des étrangers mercenaires parce qu’ils n’osent plus donner les armes à leurs sujets, qu’ils ont maltraités.

A

Étienne de la Boétie

169
Q

Il les eut bientôt réduits à l’obéissance. […] Il y établit des bordels, des tavernes et des jeux publics, et publia une ordonnance qui obligeait les citoyens à s’y rendre.

A

Étienne de la Boétie

170
Q

Tel est le penchant naturel du peuple ignorant qui, d’ordinaire, est plus nombreux dans les villes : il est soupçonneux envers celui qui l’aime et confiant envers celui qui le trompe.

A

Étienne de la Boétie

171
Q

Le théâtre, les jeux, les farces, les spectacles, […] étaient pour les peuples anciens les appâts de la servitude, le prix de leur liberté ravie, les outils de la tyrannie.

A

Étienne de la Boétie

172
Q

Ces lourdeaux ne s’avisaient pas qu’ils ne faisaient que recouvrer une part de leur bien, et que cette part même qu’ils en recouvraient, le tyran n’aurait pu la leur donner si, auparavant, il ne la leur avait enlevée.

A

Étienne de la Boétie

173
Q

Ainsi tant de nations qui furent longtemps sous l’empire de ces rois mystérieux s’habituèrent à les servir, et les servirent d’autant plus volontiers qu’ils ignoraient qui était leur maître, ou même s’ils en avaient un ; de telle sorte qu’ils vivaient dans la crainte d’un être que personne n’avait jamais vu.

A

Étienne de la Boétie

174
Q

Les tyrans eux-mêmes trouvaient étrange que les hommes souffrissent qu’un autre les maltraitât, c’est pourquoi ils se couvraient volontiers du manteau de la religion et s’affublaient autant que faire se peut des oripeaux de la divinité pour cautionner leur méchante vie.

A

Étienne de la Boétie

175
Q

[…] ce ne sont pas les armes qui défendent un tyran, mais toujours quatre ou cinq hommes qui le soutiennent et qui lui soumettent tout le pays.

A

Étienne de la Boétie

176
Q

De là venait l’accroissement du pouvoir du Sénat sous Jules César, l’établissement de nouvelles fonctions, l’institution de nouveaux offices, non certes pour réorganiser la justice, mais pour donner de nouveaux soutiens à la tyrannie.

A

Étienne de la Boétie

177
Q

En somme, par les gains et les faveurs qu’on reçoit des tyrans, on en arrive à ce point qu’ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels la tyrannie profite, que ceux auxquels la liberté plairait.

A

Étienne de la Boétie

178
Q

De m^me, dès qu’un roi s’est déclaré tyran, tout le mauvais […] ceux qui sont possédés d’une e ambition ardente et d’une avidité notable se groupent autour de lui et le soutiennent pour avoir part au butin et pour être, sous le grand tyran, autant de petits tyranneaux.

A

Étienne de la Boétie

179
Q

[…] ces misérables abandonnés de Dieu et des hommes se contentent d’endurer le mal et d’en faire, non à celui qui leur en fait, mais bien à ceux qui, comme eux, l’endurent et n’y peuvent mais.

A

Étienne de la Boétie

180
Q

Car à vrai dire, s’approcher du tyran, et-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude ?

A

Étienne de la Boétie

181
Q

[…] ils verront clairement que ces villageois, ces paysans qu’ils foulent aux pieds et qu’ils traitent en comme des forcats ou des esclaves, ils verront, dis-je, que ceux-là, si malmenés, sont plus heureux qu’eux et en quelque sorte plus libres.

A

Étienne de la Boétie

182
Q

Il faut qu’ils soient attentifs à ses paroles, à sa voix, à ses regards, à ses gestes: que leurs yeux, leurs pieds, leurs mains soient continuellement occupés à épier ses volontés et à deviner ses pensées.

A

Étienne de la Boétie

183
Q

Voilà pourquoi la plupart des anciens tyrans ont presque tous été tués par leurs favoris: connaissant la nature de la tyrannie, ceux-ci n’étaient guère rassurés sur la volonté du tyran et se défiaient de sa puissance.

A

Étienne de la Boétie

184
Q

Il ne peut y avoir d’amitié là où se trouvent la cruauté, la déloyauté, l’injustice.

A

Étienne de la Boétie

185
Q

mais les favoris d’un tyran ne peuvent jamais compter sur lui parce qu’ils lui ont eux-mêmes appris qu’il peut tout, qu’aucun droit ni devoir ne l’oblige, qu’il est habitué à n’avoir pour raison que sa volonté, qu’il n’a pas d’égal et qu’il est le maître de tous.

A

Étienne de la Boétie

186
Q

[…] ce n’est pas le tyran que le peuple accuse du mal qu’il souffre, amis bien ceux qui le gouvernent.

A

Étienne de la Boétie

187
Q

Pour moi, je pense - et ne crois pas me tromper - , puisque rien n’est plus contraire à un Dieu bon et libéral que la tyrannie, qu’il réserve là-bas tout exprès, pour les tyrans et leurs complices, quelque peine particulière.

A

Étienne de la Boétie