Examen 2 Flashcards
Définir les concepts de néoplasie et de néoplasme et décrire les principales notions d’épidémiologie relatives au cancer
Néoplasie : processus de croissance tissulaire anormale, désordonnée et autonome (hyperplasie = dépend d’un stimulus) –> mène à la formation d’un néoplasme
Néoplasme = tumeur, peut être bénin ou malin (cancer)
Cancer = 1er cause de mortalité au Canada
Incidence : nombre de nouveaux cas de cancer sur une période de 1 an (varie selon géographie, race, âge et hérédité)
La majorité des cancers sont sporadiques (mutations génétiques des cellules somatiques résultant de facteurs environnementaux), mais certains sont familiaux (syndrome néoplasique héréditaire = autosomal dominant, cancers familiaux de mode de transmission inconnu = sein, ovaires, pancréas, syndromes des mécanismes de réparation de l’ADN défectueux = autosomal récessif)
Mortalité : nombre de décès par cancer sur une période de 1 an
Taux de survie : proportion des malades atteints de cancer qui seront toujours en vie au bout d’une période donnée après le diagnostic (taux de survie à 5 ans)
Femmes (incidence) : cancer du sein –> poumons –> colon
Femmes (mortalité) : cancer du poumon –> sein –> colon
Hommes (incidence) : cancer de la prostate –> poumon –> colon
Hommes (mortalité) : cancer du poumon –> prostate –> colon
Taux de survie cancer du poumon : 17%
du colon : 64%
du sein : 87%
de la prostate : 95%
Décrire les conditions inflammatoires acquises associées à certains cancers
- Fibres d’amiante -> Amiantose -> mésothélium, cancer du poumon
- Colite ulcéreuse, Crohn -> cancer colorectal
- Lichen ulcéreux -> carcinome épidermoïde vulvaire
- Alcool -> pancréatite chronique -> cancer du pancréas
- Acide gastrique -> RGO, Oesophage de Barrett -> cancer de l’oesophage
- H.pylori -> gastrite chronique -> cancer gastrique, lymphome MALT
- Virus hépatite B et C -> hépatite chronique -> carcinome hépatocellulaire
- VPH -> cervicite chronique -> cancer du col utérin
- Schistosomes -> cystite chronique -> cancer de la vessie
- Bactéries -> Ostéomyélite ->carcinome épidermoïde de fistule
Expliquer les caractéristiques permettant de distinguer un néoplasme bénin d’un néoplasme malin
Parenchyme : ensemble des cellules lésionnelles qui prolifèrent
Stroma : tissu conjonctif (collagène coloré en bleu par trichrome de Masson), vasculaire et inflammatoire réactionnel qui supporte et nourrit le parenchyme tumoral et y réagit
On distingue les bénins et malins sur la base de leur aspect et de leur comportement :
Bénins : aspect macroscopique et microscopique peu menaçant, demeurent localisés, sont résécables et n’entrainent pas la mort, mais peuvent avoir des conséquences graves en vertu de sa localisation
Malins : aspect macroscopique et microscopique menaçant, peuvent envahir les tissus adjacents et se propager à distance et ne plus être résécables, peuvent causer la mort
4 différences fondamentales :
1. Différenciation et anaplasie : différenciation = degré de ressemblance morphologique et fonctionnelle des cellules tumorales p/r aux cellules cellules normales de leur organe d’origine
Bénin : cellules tumorales ressemblent aux cellules d’origine et sont bien différenciées
Malin : le spectre de ressemblance des cellules tumorales à leurs cellules d’origine est vaste et définit le grade histologique (grade 1 à 4 = bien différencié à anaplasique/ indifférencié)
2. Taux de croissance : excès de cellules produites p/r aux cellules perdues par nécrose ou apoptose
Bénin : croissent moins rapidement
Malin : croissance rapide, suit la différenciation
3. Invasion locale :
Bénin : contour régulier, bien délimité, croissance expansive, pseudocapsule fibreuse, respect des structures adjacentes (ex. fibroadénome du sein)
Malin : contour irrégulier, mal délimité, croissance infiltrative, envahissement des structures adjacentes (ex. carcinome infiltrant du sein)
4. Métastases : développement d’un implant tumoral secondaire discontinu de la tumeur primaire
Propres aux néoplasmes malins!
Sur quels critères est basé le grade histologique?
- Variation de la forme, la taille et la chromasie nucléaire
- Présence de nucléoles, de forme et taille variables
- Augmentation du rapport nucléo-cytoplasmique
- Mitoses
- Désorganisation architecturale
Quelle est la séquence de transformation maligne des épithéliums métaplasiques soumis à des agressions chroniques?
Normal <-> métaplasie (remplacement d’un type de cellule par un autre mieux adapté à une agression) <-> dysplasie (étape pré-cancéreuse correspondant à une prolifération cellulaire désordonnée et atypique, n’évoluant pas nécessairement vers un cancer) -> carcinome in situ -> carcinome infiltrant
Quels sont les facteurs influençant le taux de croissance?
Stimulation hormonale
Apport sanguin
Contraintes locales, telles un espace restreint
Combien faut-il de divisions cellulaires pour qu’une cellule néoplasique engendre une masse détectable cliniquement?
30
Au moment que la masse devient détectable, une dizaine de divisions supplémentaires sont nécessaires pour atteindre une taille incompatible avec la survie (risque de métastases augmentent)
Expliquer les principales voies d’essaimage des néoplasmes malins
- Essaimage à une cavité corporelle
- Lymphatique : essaimage via les vaisseaux lymphatiques aux ganglions lymphatiques (ganglion lymphatique sentinelle = premier ganglion qui reçoit la lymphe d’un tissu et ses métastases, permet de savoir si on réséque les autres ganglions régionaux si le sentinelle est métastatique)
- Hématogène : veines > artères -> organes richement vascularisés (foie, poumon, os, cerveau) (mécanisme exclusif des sarcomes)
Employer les principes de nomenclature des néoplasmes
- Tumeurs épithéliales bénignes = 1 type cellulaire, selon type d’épithélium –> épidermoïde ou urothélial : papillome vs glandulaire –> adénome (si adénome forme kystes = cystadénome)
- Tumeurs épithéliales malignes = 1 type cellulaire, selon la formation de glandes –> glandes : adénocarcinomes, sinon, carcinome suivi du type d’épithélium
- Tumeurs mésenchymateuses = 1 type cellulaire, selon tissu d’origine –> bénin : -ome VS malin : -sarcome
- Tumeurs à plusieurs types cellulaires d’un feuillet embryonnaire –> bénin : adénome pléomorphe/tumeur mixte VS malin : tumeur mixte maligne, tumeur de Wilms
- Tumeurs à plusieurs types cellulaires de plus d’un feuillet embryonnaire –> bénin : tératome mature (kyste dermoïde) VS malin : tératome immature (tératocarcinome)
Quelles sont les exceptions de la nomenclature des néoplasmes?
- Carcinome basocellulaire : tumeur maligne des cellules basales de la peau
- Mésothéliome malin : tumeur maligne des cellules mésothéliales
- Naevus mélanocytaire : tumeur bénigne des mélanocytes
- Mélanome : tumeur maligne des mélanocytes
- Lymphome : tumeur maligne des cellules lymphoïdes
- Leucémie : tumeur maligne des cellules hématopoïétiques, retrouvées dans la circulation sanguine
- Hamartome : nodule bénin de cellules normalement sises dans le tissu
- Choristome : nodule bénin de cellules normalement sises dans un autre tissu
- Méningiome : tumeur bénigne des méninges
- Méningiome invasif : tumeur maligne des méninges
- Môle hydatiforme : tumeur bénigne des cellules placentaires
- Choriocarcinome : tumeur maligne des cellules placentaires
- Séminome/carcinome embryonnaire : tumeur maligne des cellules germinales
Nommer les tumeurs mésenchymateuses à un seul type cellulaire parenchymateux suivants :
a. fibreux
b. adipeux
c. cartilagineux
d. osseux
e. vaisseaux sanguins
f. vaisseaux lymphatiques
g. muscle lisse
h. muscle strié
a. bénin : fibrome / malin : fibrosarcome
b. bénin : lipome / malin : liposarcome
c. bénin : chondrome / malin : chondrosarcome
d. bénin : ostéome / malin : ostéosarcome
e. bénin : hémangiome / malin : angiosarcome
f. bénin : lymphangiome / malin : lymphagiosarcome
g. bénin : léiomyome / malin : léiomyosarcome
h. bénin : rhabdomyome / malin : rhabdomyosarcome
Nommer les tumeurs épithéliales à un seul type cellulaire parenchymateux suivants :
a. épidermoïde
b. glandes et canaux
c. voies respiratoires
d. rénal
e. hépatocytes
f. voies biliaires
g. urothélial/transitionnel
a. bénin : papillome épidermoïdes / malin : carcinome épidermoïde
b. bénin : adénome, cystadénome, papillome / malin : adénocarcinome, carcinome papillaire, cystadénocarcinome
c. bénin : adénome bronchique / malin : carcinome bronchogénique
d. bénin : adénome tubulaire rénal / malin : carcinome rénal
e. bénin : adénome hépatique / malin : carcinome hépatocellulaire
f. malin : cholangiocarcinome
g. bénin : papillome urothélial / malin : carcinome urothélial
Expliquer les bases moléculaires du cancer
Carcinogenèse : accumulation de mutations non létales
4 classes de gènes sont les principales cibles de ces mutations : proto-oncogènes, anti-oncogènes, apoptose, réparation de l’ADN
Tumeur : clone issu d’une cellule mutée initialement qui en se divisant et en accumulant successivement des mutations additionnelles passera par des étapes d’acquisition d’instabilité génomique, puis des caractéristiques du cancer et donnera des sous-clones plus forts
Caractéristiques du cancer : évasion immunitaire, évasion des suppresseurs de croissance (anti-oncogènes ne fonctionnent plus), immortalité réplicative (réactivation de la télomérase regénère les télomères dans leurs cellules tumorales), inflammation promotrice de tumeur, invasion et métastase, instabilité génomique (accumulation rapide de mutations), angiogenèse (balance entre des facteurs promoteurs et inhibiteurs, initiation par l’hypoxie, implication HIF1a et VEGF, bourgeonnement des vaisseaux existants), résistance à la mort cellulaire (pas d’apoptose), dérèglement du métabolisme énergétique cellulaire, maintien des signaux de prolifération
Décrire les oncogènes
Gènes impliqués dans la carcinogenèse, codant pour des oncoprotéines (autosuffisants en signaux de croissance)
4 principales classes :
a. Proto-oncogènes : promoteurs de la tumeur, par gain de fonction et agissent de façon dominante
b. Anti-oncogènes : gènes suppresseurs de tumeur, par perte de fonction et agissent de façon récessive sauf exception
c. Gènes impliqués dans la régulation de l’apoptose, par perte de fonction pour les gènes promoteurs de l’apoptose et par gain de fonction pour les gènes inhibiteurs de l’apoptose
d. Gènes impliqués dans la réparation de l’ADN, par perte de fonction en rendant les cellules incapables de réparer leur ADN endommagé et accélèrent l’acquisition de nouvelles mutations
Des mécanismes épigénétiques sont aussi impliqués : méthylation de l’ADN (empêchent l’expression d’un gène) et modification des histones (perte d’accès à certaines régions = pas de réplication de ces régions)
Décrire comment une mutation de p53 cause une évasion des suppresseurs de croissance
p53 : arrête le cycle cellulaire, le temps de réparer l’ADN avant la division cellulaire ou fait entrer la cellule en apoptose si l’ADN est trop endommagé
Mutation : les cellules mutantes ne marquent pas cet arrêt et accumulent des mutations
70% des tumeurs sont porteuses de mutations p53