Examen 1 Flashcards
Définition d’un syndicat
Association plus au moins stables à leurs débuts, ayant pour objectif la défense des intérêts professionnels de leur adhérents. Un syndicat peut se définir comme un groupement professionnel ayant pour objectif la défense d’un « métier » et des intérêts professionnels communs de ses adhérents.
Définition du syndicalisme
Le syndicalisme est tout à la fois l’ensemble des syndicats de telle ou telle catégorie professionnelle et l’ensemble des actions menées par ces mêmes syndicats de travailleurs salariés.
Définition du mouvement ouvrier
On peut définir le mouvement ouvrier comme l’ensemble des organisations ouvrières permanentes ou temporaires (syndicats, mais aussi mutuelles, coopératives, conseils ou coordinations, partis…) ainsi que comme l’ensemble des actions ouvrières (grève, mais aussi négociations, rassemblements, pétitions, boycottage, sabotage, révoltes…).
Émergence des syndicats anglais
les syndicats anglais émergent en réaction à la « séparation entre travailleurs et propriété des moyens de production », laquelle est spécifiquement apparue avec la naissance de ce que l’on appelle le capitalisme
Définir ce qu’est le « système du salariat », qui constituait « la caractéristique fondamentale du capitalisme » anglais plusieurs siècles avant révolution industrielle classique, qui débute dans les années 1780.
La caractéristique fondamentale du capitalisme est le système du salariat, dans lequel le travailleur n’a aucun droit de propriété sur les biens qu’il fabrique : il vend non les fruits de son travail, mais son travail lui-même — distinction d’une signification économique vitale »
Retracer les origines du syndicalisme « de métier » et en énumérer les traits connus.
On peut retracer les origines du syndicalisme « de métier » jusqu’au développement des « sociétés artisanale » locales qui apparaissent dans certaines régions de l’Angleterre à partir du tout début du 18e siècle. L’historien anglais Edward Palmer Thompson fait ainsi « remonter l’apparition du syndicalisme à 1700 au moins ; tous les traits connus de la société artisanale y sont déjà présents — la tentative pour rendre obligatoire l’affiliation à l’association, le contrôle de l’apprentissage, l’aide aux grévistes, l’assistance mutuelle ».
En quoi le travail, dans une société industrielle, est « très différent de ce qu’il est dans un monde préindustriel »
Premièrement, le travail, sous le capitalisme industriel, « c’est surtout le problème des prolétaires qui n’ont d’autre ressource que la rémunération qu’ils reçoivent en échange de leur labeur ». Deuxièmement, le travail industriel impose une régularité, une routine et une monotonie tout à fait inconnues du monde préindustriel ». Troisièmement, l’aggravation de la situation matérielle des populations ouvrière rassemblées et reclassées dans les grandes villes par l’industrialisation capitaliste. Quatrièmement, comment, dans l’expérience des travailleurs de l’époque du capitalisme industriel naissant, « l’expérience préindustrielle, la tradition, la sagesse et la moralité ne donnaient aucune indication satisfaisante sur le comportement qu’exigeait la société capitaliste ».
Trois catégories d’associations (unions, associations) de salariés qui se développent tout au long du 18e siècle et au début du 19e
Les associations d’artisans compagnons; Les syndicats de métier; Les associations amicales et autres associations mutuelles.
les traits des syndicats de métiers (craft unions) qui existent après leur légalisation en 1824
Beaucoup de ces associations sont des petits groupes de 10 à 20 personnes, définies par un métier commun. Les contacts entre associations étaient assurés par les artisans ambulants lors des grèves. Ces associations développent une fonction mutualiste, ou assurancielle avec la prise en charge des frais de maladie, d’accident et d’enterrement, et un côté social avec la possibilité de revendications salariales —les deux dimensions n’étant pas étanches l’une à l’autre.
Les barrières avec les non-membres sont fortes, notamment avec les ouvriers sans qualification formelle, incarnée par l’apprentissage. D’une part, la cotisation est élevée, d’autre part l’entrée dans l’association suppose d’avoir achevé son apprentissage. Des sanctions sont prévues pour mauvaise tenue, ivresse ou blasphème. La structure imposée par la loi est celle de toute association moderne (statut en train de naître d’ailleurs) : un président, un secrétaire, un comité et un trésorier.
la principale limitation des syndicats de métier locaux;
La principale limitation de ces syndicats de métier locaux est toujours identique : ils ne rassemblent que des salariés qualifiés, donc issus des « métiers » et aucun ouvrier spécialisé de l’industrie n’y est présent.
les principales caractéristiques de l’« ancien » syndicalisme de métier, tel qu’il se développe dans les années 1825-1880
Il se caractérise par l’assouplissement des conditions d’adhésion, qui permet la coexistence de différents métiers au sein du même syndicat, la constitution d’une administration centralisée, et le primat accordé à la défense des intérêts de leur plus grande « clientèle » — à savoir les ouvriers qualifiés de ces métiers. D’une part, les syndicats se chargent notamment de défendre leurs compétences professionnelles (acquises par apprentissage) et de limiter l’entrée des ouvriers non qualifiés dans ces métiers par une réglementation stricte de l’apprentissage, afin de maintenir élevé le niveau des salaires des ouvriers qualifiés.
les principaux buts et modes d’action des « anciens » syndicats « de métier » anglais;
1) « Contrôle » ouvrier sur l’embauche et le procès de travail : permet de maintenir les salaires élevés. Closed shop : l’atelier est fermé à ceux qui ne sont pas membre du syndicat. On exclut du travail ceux qui ne font pas partis du syndicat. Pour être membre du syndicat il faut les qualifications nécessaires. On crée une rareté de main-d’œuvre, ce qui permet le maintien des salaires. Le syndicat local fonctionne comme un bureau de placement de la main-d’œuvre. Il faut aussi minimiser l’implantation de nouvelles technologies dans les industries qui pourraient déqualifier les employés. Il y a donc une résistance à la mécanisation du travail, à la division des tâches.
2) Le règlement des conflits industriels par des négociations collectives : ils fournissent une protection à leurs employés.
3) L’assurance contre les risques industriels
4) L’amélioration des conditions de travail par la voie législative
Comprendre en termes généraux ce qu’indiquent les sources quant à la relation entre, d’une part, les vagues de grève (1889-1892 et de 1910-1913), d’autre part, la croissance de la syndicalisation de l’époque en Grande-Bretagne ;
Il est largement admis par les spécialistes des relations du travail de divers pays capitalistes avancés s’est fait sous la forme de grands « bonds », ou explosions récurrentes de grèves de masse qui ont coïncidé avec des vagues de syndicalisation. L’historien des relations industrielles britanniques James R. Cronin, par exemple, a identifié trois grands « bonds », ou des explosions mouvementées récurrentes de grèves de masse au Royaume-Uni entre 1889-1891, 1910-1913 et 1919-1920, qui ont coïncidé avec des vagues de syndicalisation. Ainsi, l’activité de grève des travailleurs britanniques connaît, dans la dernière décennie du 19e siècle et au début du 20e, une brutale croissance, que les courbes de la fréquence inscrivent fort bien.
trois voies distinctes, mais liées, de prolétarisation et de formation d’une classe ouvrière aux États-Unis ;
La première voie de formation d’une classe ouvrière procède de la crise du monde des artisans dans le contexte des bouleversements économiques, sociaux et politiques associés à l’émergence du capitalisme manufacturier dans les colonies/États du Nord-Est. Une deuxième voie de formation d’une classe ouvrière aux États-Unis au cours du premier 19e siècle est liée à l’apparition de nouveaux secteurs de production caractérisés par la montée du système de la fabrique, à l’époque de la « révolution industrielle ». Enfin, une troisième voie a abouti la formation d’une classe ouvrière à la suite de l’évolution rapide d’activités anciennes, comme celles de manœuvres, d’employés domestiques ou de journaliers agricoles.
Savoir que la séparation des classes, inhérente au processus de formation d’un capitalisme aux États-Unis, fut marquée par des conflits de travail de plus en plus fréquents;
Il y avait là très peu de « négociations », mais plutôt imposition unilatérale soit de contrats de travail individuels par les employeurs, soit de règles de travail par les syndicats de métier ou les organisations qui les ont précédés.
C’est de cette manière que les ouvriers professionnels américains résistaient aux effets délétères du capitalisme sur leur condition matérielle et leur « statut ».