Examen 1 Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la francophonie?

A
  • Un mot (francophonie/Francophonie)
  • Une institution
    * linguistique et politique
    * internationale (l’OIF)
    * littéraire (menant aux études littéraires,
    aux littératures francophones, au marché
    du livre francophone, etc. )
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2
Q

Quels pays font parti de la littérature francophone ?

A

France, Suisse romande, Canada, Belgique, Haïti, etc.

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3
Q

Quelles sont les sources du mot “francophonie” ?

A

En 1880 : Onésime Reclus (1837-1916) utilisele mot dans France, Algérie et colonies

En 1884 : Dans le traité de Berlin en 1885 signé à laConférence de Berlin

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4
Q

Qu’est-ce que le traité de Berlin ?

A

Participants: Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Empire Ottoman, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suède, Norvège, États-Unis.

Signataires du traité: France, Royaume-Uni, États-Unis, Italie, Belgique, Pays-Bas, Suède, Allemagne

But du traité: édicter les règles officielles de la colonisation

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5
Q

Quel est le contexte d’émergence du mot

A
  • Au 19e, on classait les populations du monde en fonction de la race
  • Onésime le premier, voudrait les classer en fonction de la langue!
  • Le mot francophonie désigna communément à l’époque le «regroupement sur une base linguistique, en tenant compte des relations géographiques»
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6
Q

Observations sur la citation de Reclus ?

A
  • «francophone» et «francophonie» entre guillemets.
  • inclusion-exclusion de certains pays.
  • Modalisateurs.
  • Contexte colonial
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7
Q

Que peut-on penser de la citation de Reclus ?

A

L’implicite du discours de Reclus :

  • Différence entre nations, peuples et cultures!
    hiérarchie (coloniale) entre les nations (parlant des «Arabes et Berbères du Tell «dont nous sommes déjà les maîtres»)
  • Ses jugements et approximations dépendent encore de la race et du territoire, non de la langue.
  • Les nations, peuples, cultures éloignés du Centre (à ses yeux, la France) sont dits «douteux.»
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8
Q

Quelle est l’idéologie véhiculée par la citation de rRclus ?

A
  • 19ème siècle
  • colonialisme (cf. Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955)
  • langue française: un idéal (héritage de la Révolution française de 1789)
  • Idées promues de liberté et de fraternité qu’elle se devait de répandre sur le continent africain et ailleurs
  • En répandant son œuvre de civilisation
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9
Q

Quel est le 1er bilan de l’origine de la francophonie ?

A
  • s’intéresse à l’histoire du regroupement des peuples
  • à des fins politiques!
  • Francophonie: concept d’origine linguistique puis politique
  • Pensée d’abord en termes de coopération, de dialogue Nord-Sud et d’aide au développement.
  • idée que ces pays francophones doivent se regrouper pour développer des échanges!
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10
Q

Ce qu’on sait de l’espace francophone ?

A
  • Représente un quart du monde.
  • pluralité; diversité (voir Tétu et Bisanswa, Francophonies au pluriel)
  • Étendue de la langue française dans le monde
  • La langue française n’est pas un centre, elle occupe des centres, tous porteurs de la francophonie (cf. représentation schématique de la francophonie)
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11
Q

Quels sont les deux types de représentations de la francophonie ?

A
  • Traditionnelle : La France est au centre et les autres endroits après (comme une cible)
  • Polycentrée/moderne : la francophonie est au centre de tout et les endroits sont de parts égales.
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12
Q

Quel est le statut de la francophonie au 20e siècle ?

A
  • Après 1880: le mot disparait près d’un siècle
  • Réapparaît en 1962 dans la Revue Esprit. Selon L. S. Senghor(1906-2001), «la francophonie c’est, par-delà la langue, la civilisation française: plus précisément l’esprit de la culture française que j’appellerai francité». (Xavier Deniau, La francophonie, Paris, PUF, 1983, p. 13).
  • En 1966: Senghor
  • Le terme s’étend aux populations des anciennes colonies françaises venant d’être libérées de la colonie en Afrique, au Maghreb, en Indochine.
  • 20ème siècle: fin des empires coloniaux (Antilles 1946; Inde 1947; Afrique subsaharienne 1960): «Littérature post-coloniales»
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13
Q

Quel est le devenir du mot francophone ?

A
  • On contourne le mot francophone/francophonie dans les sigles! Il gêne les politiciens français.
  • AUPELF (Association des universités partiellement ou entièrement de la langue française)
  • AIPLF (Assemblée internationale des parlementaires de langue française )
  • Pourquoi?
    • associé à l’impérialisme français et au néo-
      colonialisme
  • Le mot réapparaît seulement dans les années 1980 avec François Mitterrand, ancien président de la République française lors du 1er Sommet de la francophonie
  • Il faut attendre les années 1990 pour que l’on concède à l’unanimité que la France fasse partie de la francophonie.
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14
Q

Quel est le 2e bilan de l’origine de la francophonie ?

A
  • La francophonie : pas neutre
  • espace culturel et économique délimité par la langue française
  • L’adjectif «francophone», 1960 -90: flou, ambigu
  • Plus de 50 nations ont le français en partage
  • Le français : langue officielle de toutes les prestigieuses OI (ONU, UE, UNESCO, BIT, FIFA…)
  • Les sommets de l’OIF ont lieu tous les 2 ans depuis 1986
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15
Q

Qu’est-ce que la francophonie littéraire au 20e siècle ?

A

À quand remontent les littératures francophones? (Afrique, Antilles, Maghreb)

1921: René Maran publie Batouala: véritable roman nègre, Paris, Albin Michel, 1921, écrivain d’origine guyanaise.

1928: Jean Price-Mars publie Ainsi parla l’Oncle.

1939: Aimé Césaire publie Cahier d’un retour au pays natal, Paris, Présence Africaine. Œuvre poétique et politique.

1944: Jacques Roumain publie Gouverneurs de la rosée, considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature haïtienne.

1954 : Driss Chraïbi, Le passé simple, Paris, Denoël, 1954. Œuvre engagée contre l’autoritarisme du père, de la religion coranique, des mœurs conservatrices.

1958: Édouard Glissant, La Lézarde, Paris, Seuil, 1958. Prix Renaudot. Roman politique et très poétique.

1961: Cheikh Hamidou Kane notamment qui publie le roman L’aventure ambiguë, Paris, Julliard, 1961. Relate l’expérience d’un individu, brillant à l’école, Samba Diallo, qui vit le changement de culture dans son pays, le Sénégal, en raison de la colonisation française.

1968: Ahmadou Kourouma, Les soleils des indépendances, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1968 (Seuil 1970).

Dès 1980: essor et rayonnement d’une vague de romanciers et de romancières dans tous les espaces de la francophonie

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16
Q

Comment la francophonie est vu par les institutions littéraires ?

A
  • Une institution littéraire naît (Voir Jacques Dubois, Pierre Bourdieu, Paul Aron)
  • France et francophonie: problématiques, enjeux?
  • Observation: les littératures francophones ont été, lors de leur émergence, méprisées dans plusieurs institutions ; longtemps vues comme un à-côté de la littérature française
  • Idée sous jacente: comment des écrivains africains, antillais ou arabes pourraient-ils rivaliser avec les grands auteurs de Centre, d’hier et d’aujourd’hui?
    • Balzac, Zola, Vian, Duras, Sarraute, Claude
      Simon, Yves Bonnefoy, Julien Gracq etc …
      Exemple:
      «Je ne sais quel diapason intérieur me rendait d’autant plus désaccordée et barbare cette linguistique parodique, digne des Caraïbes et des Papous.» (Camille Lemmonier, Une vie d’écrivain. Mes souvenirs, Bruxelles, Labor, 1945 cité par Paul ARON p. 230.)
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17
Q

Comment y-a-t-il de la condescendance vis-à-vis de cette littérature au moment de son émergence ?

A
  • Paternalisme à l’égard du ressortissant francophone et de sa discipline!
  • Préfaces: cooptation, ou infantilisation?
    • de Sartre au livre de L. S. Senghor
      (Anthologie de poésie nègre et malgache),
      «Orphée noir».
    • De Breton au poème d’Aimé Césaire
      (Cahier au retour d’un pays natal en 1939).
  • On critique le provincialisme des régions éloignées du Centre
    • Ces peuples loin du centre font l’objet de
      stéréotypes ethno-linguistiques (Reclus)
  • Négligence des écrivains francophones dans la distribution de prix littéraires
    • Prix Nobel décerné à 2 francophones:
      Maeterlinck (Belgique) et Beckett (Irlande)
    • Césaire et Senghor étaient nommés mais
      n’ont jamais obtenu de Nobel
    • Prix anglophones décernés : N. Gordimer,
      Tagore, Soyinka, Walcott, Coetzee.
    • Création à l’Académie française du grand
      prix de la Francophonie. Mais peu d’intérêt
      des media!
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18
Q

Quels sont les prix pour les écrivains francophones ?

A

Prix Goncourt René Maran l’obtient en 1921 pour son roman Batouala. La préface fait la critique du colonialisme. Le roman reconduit les stéréotype sur le colonisé. Livre aussitôt censuré.

Grand prix de la francophonie (Académie française)

Henri Lopes en 1993; Mohammed Dib en 1994 ; Salah Stétié en 1995 ; Jean Starobinski en 1998 ; Albert Memmi en 2003; Abdellatif Laäbi en 2011, (marocain); Boualem Sansal en 2012, Aminata Sow Fall en 2015.

Prix des 5 continents de la Francophonie (OIF)

Alain Mabanckou pour Verre cassé (Seuil) en 2005

Ananda Devi pour Eve de ses décombres (Gallimard) en 2006

Kossi Efoui pour Solo d’un revenant (Seuil) en 2009

Autres prix en francophonie: Médicis, Renaudot, Fémina

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19
Q

Quelle est la logique institutionnelle (pour reconnaissance auteur franco) ?

A
  • Comment se faire publier? obtenir un prix littéraire? Être lu par une large audience?
  • Il existe plusieurs attitudes pour se faire reconnaître dans l’institution:
  1. suivre les modes du centre. En privilégiant des thématiques à la mode; privilégier des effets linguistiques, assumer sa différence régionale (M. Tremblay, P. Chamoiseau) le suivisme (gommage des différences avec le Centre) :
    Ex: la littérature doudouiste aux Antilles = «littérature de la décalcomanie» (Damas).
  2. la reconversion»: « transformer les différences potentiellement dévalorisantes en valeurs»Ex: la «négritude»
    Qui vise à ériger sa marginalité en avantage (Aron, p. 54) La rendre originale et attrayante. Avec le risque que cela comporte (ghettoisation, exotisme, folklore, stéréotype).
    Ex: Devenir le plus grand écrivain local aux yeux du centre. Risque: ne pas accéder aux valeurs universelles. Ex: Ramuz, Derborence.
  3. faire appel à des éditions locales pour se faire publier Ex: Raphaël Confiant (Martinique). Risque: ne pas accéder à un lectorat élargi mais très restreint
  4. privilégier des thématiques, des effets de différenciation
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20
Q

Que font les francophones dans leurs oeuvres?

A

Leur approche :

l’identité: Ils explorent massivement le thème de l’identité (de l’écrivain) (Henri Lopes, Alain Mabanckou, Patrick Chamoiseau, Dany Laferrière, etc.)

l’engagement : ils dénoncent ou affirment l’esprit de conquête et les stéréotypes ethno-culturels (Assiniwi), le problème de l’altérité (Condé); l’histoire de l’esclavage et de l’oppression (Césaire); la nécessité d’être soi (Césaire); la colonisation et l’aliénation culturelle et technique (Kane) avec un souci aigu de la langue et de l’expression d’une individualité.

Ces complexes d’infériorité sont dénoncés pour être transcendés. Mais parfois, les stéréotypes sont tout simplement reconduits.

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21
Q

Que dit la critique littéraire sur les littératures francophones?

A

La critique française, belge, québécoise:

  • D’après Paul ARON, p. 48, dans «Le fait littéraire francophone», Le critique belge parle d’ «effets d’infériorisation … avoués ou compensés»
  • soumission ou insoumission par rapport aux normes du centre (cf. Jean-Marie Klinkenberg)

Exemple: les écrivains francophones réagissent en faisant trop attention à leur langue («hypercorrection») linguistique et stylistique ; ex. Cioran, Syllogisme de l’amertume.

  • Ou inventent une manière de parler propre à eux ( le «baroquisme») ex: Michel Tremblay, Patrick Chamoiseau)
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22
Q

Que disent les écrivains par rapport à leur identité ?

A

La question de l’identité de l’écrivain francophone est complexe.

  • Elle ne coïncide pas toujours avec l’origine géographique.

= Jean Jacques Rousseau: un suisse de Genève
= Samuel Beckett: d’origine irlandaise
= Eugene Ionesco et Émile Cioran: d’origine roumaine;
= Adamov: d’origine russe et arménienne
= Henri Michauxet M. Yourcenar: d’origine belge
= Le Clézio: français et mauricien

  • tous ont une double origine mais leur appartenance institutionnelle est française plus que francophone.
  • Idem pour nos auteurs du corpus: Césaire, Condé, Kane, Assiniwi
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23
Q

Que peut-on conclure sur les écrivains francophones ?

A

les écrivains francophones aujourd’hui :

  • Longtemps enfermés dans le ghetto des littératures marginales
  • L’ attitude de périphérisation : risque d’auto-périphérisation ; d’intériorisation de sa «marginalité»
  • De moins en moins objet de condescendance.
  • Respectés!
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24
Q

Qu’est-ce que la Conquête du nouveau monde ?

A

Nouveau monde : lié à 2 phénomènes historiques

  1. Découverte de l’Amérique : Christophe Colomb (1450-1506)
  2. Conquête et colonisation des terres découvertes
    • Soumission et extermination des peuples
      conquis
    • Traite, esclavage des Noirs
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25
Q

Quelle est la définition de l’esclavage ?

A

«L’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux» (Convention internationale de 1926)

«Personne qui, travaillant pour une autre, n’est pas libre de refuser son travail, et personne qui est propriété d’autrui et n’a donc ni liberté ni droits.» (Voir Christiane Taubira, L’esclavage raconté à ma fille, Paris, 2002, p. 13)

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26
Q

Quelles étaient les motivations des conquêtes ?

A
  • découverte
  • richesses
  • évangélisation

Afrique: terra incognita
- cf. Solin, géographe et historien latin (IIIe
siècle), Polyhistor
- cf. Jean Léon l’Africain (1496?-1548),
Description historiale de l’Afrique tierce
partie du monde)
- Discours subjectif sur l’Autre, sur les
continents autres qu’Européens (cf. Hegel)

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27
Q

Qu’est-ce que l’esprit de la conquête ?

A
  • La civilisation européenne : perçue comme supérieure aux autres
  • Nier et déshumaniser l’ autre
  • source de l’esclavage et de la colonisation!
  • monde pyramidal
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28
Q

quelle est la conception de la diversité du monde durant la conquête (16-18e)

A
  • Théorie des climats(Buffon) : que la couleur de peau va avec les températures des pays.
  • Théorie du corps (Hérodote, Aristote) : la semence, le sang et qqch d’autres seraient différents. Ils croyaient que les noirs avaient une couleur de sang différente, ce qui les rendait inférieur.
  • Théologie: histoire biblique de la malédiction de Cham : histoire biblique de la malédiction de Cham = la bible est le fondement de la littérature. La malédiction de Cham raconte l’histoire du fils de Noé qui a été maudit. Noé aurait condamné toute la race de Cham à l’esclavage, pour lui avoir théoriquement manqué de respect. Il aurait agit sous l’ordre de Dieu. Institution de l’église va reprendre cette histoire pour essayer de légitimer le fait de faire de certaines personnes des esclaves
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29
Q

Qu’en dit la Génèse ?

A

Le récit biblique de la malédiction suit l’épisode du déluge

Sur l’ordre de Dieu, Noé sort de l’arche avec ses trois fils (Sem, Cham et Japhet). Après quoi,

= La malédiction de Cham : «Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne. Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. (ou selon d’autres versions: il apprit ce que lui avait fait son plus jeune fils). Et il dit: Maudit soit Canaan! qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères! Il dit encore: Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave! Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave!» (source: la Bible, Ancien testament)

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30
Q

Qu’est-ce que l’institutionnalisation de l’esclavage ?

A
  • Le code noir: ordonnance royale de mars 1685 touchant la police des îles de l’Amérique française. Texte de loi préparé par Colbert, ministre des finances du roi Louis XIV
  • L’esclave est «bien meuble (article 44), une bête de somme;
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31
Q

Nommez quelques articles du code noir

A

Article 33: L’esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse, ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort.

Article 38: L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule; s’il récidive un autre mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule; et, la troisième fois, il sera puni de mort.

Article 44: Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n’avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers, sans préciput et droit d’aînesse, n’être sujets au douaire coutumier, au retrait féodal et lignager, aux droits féodaux et seigneuriaux, aux formalités des décrets, ni au retranchement des quatre quints, en cas de disposition à cause de mort et testamentaire.

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32
Q

Qui étaient les «engagés » ?

A
  • «les colonies européennes d’Amérique ont vu passer, à côté des esclaves noirs, des « engagés blancs » ou « trente-six mois » , espèces d’hommes qui se vendaient en Europe comme esclaves pendant trois ans dans les colonies » (Définition de l’Abbé Guillaume-Thomas François Raynal, (1713-1796), cité par Mme Liliane Chauleau, Directrice Honoraire des Archives départementales de la Martinique).
  • des Français qui émigrent aux colonies pour une durée de 3 ans
  • « Il y a eu, autrefois, des maîtres si cruels qu’on a été obligé de leur interdire d’en acheter jamais ; et j’en ai connu un, à la Guadeloupe qui en a enterré plus de cinquante sur la place, qu’il avait fait mourir à force de travailler… car, bien que ces pauvres engagés fussent extraordinairement affaiblis par la misère et la faim, on les traitait plus mal que des esclaves et l’on ne les poussait au travail qu’à coups de bâton et de hallebardes » . (Le Père Du Tertre, Histoire Générale des Antilles)
  • « la manière de traiter les engagés est à faire trembler, il faut le voir pour le croire, de six cents, il ne s’en sauvera pas cinquante… (…) » (le lieutenant général Blénac, lettre du 19 novembre 1680)
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33
Q

Décrivez brièvement la traite des noirs

A

Région “exportatrice” = Afrique occidentale, Afrique centrale, Afrique centre-orientale, Afrique orientale

Région “importatrice” = États-Unis, Caraïbes, Amériques espagnole continentale, Brésil, Afrique du Nord, Moyen-Orient, Îles de l’océan indien, etc

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34
Q

Décrivez la chronologie de l’esclavage

A

1492 : Christophe Colomb atteint les Caraïbes

1510 : Début de la traite espagnole dans l’Île d’Hispaniola (actuelle Haïti)

1534 : Jacques Cartier prend possession du Canada

1539 : Villers-Cotterêts institutionnalise le français comme langue du royaume de France alors qu’on parlait différents dialectes en France.

1604 : Début de la traite française

1608 : Champlain fonde Québec. Le Canada devient la Nouvelle-France

1635 : Les Français (déjà implantés à Porto-Rico) occupent la Martinique et la Guadeloupe pour y développer une économie sucrière

1642 : Louis XIII autorise la traite des noirs (le commerce d’esclaves, le commerce triangulaire)

1672 : Louis XIV crée la Compagnie du Sénégal qui conduit les Africains aux Antilles et à la Guyane (traversée en bateau négrier)

1678 : 27 000 esclaves(cela deviendra 400 millions) mais 1/10 mort dans la traversée :durée de vie = 7 ans

1685 : Louis XIV signe le code noir, préparé par Colbert, son ministre des finances

1716 : Permission royale aux ports de Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes pour faire “librement le commerce de l’esclavage”.

1716 : Montesquieu (1689 - 1755) publie De l’esprit des lois (1748) : le philosophe “des lumières” nie l’humanité des noirs

1749 : 44 expéditions quittent Nantes pour chercher des esclaves en Afrique

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35
Q

qu’est-ce qu’exprime Césaire dans son oeuvre ?

A
  • Aimé Césaire nous parle de la Géographie des îleset de sa Martinique natale dans Cahier d’un retour au pays natal
  • Il exprime un désir : ne pas la couper du reste du monde, malgré son exiguïté (comparée à une calebasse)
  • Économiedes iles: rentable pour le colon, le tabac : pour l’Europe, la «liqueur» (le rhum)
  • Histoire: Servitude et blessure des ilesliées à l’esclavage : «millions de mortiférésqui tournent en rond dans la calebasse d’une île»
  • les Antilles sont un archipel: l’archipel est arqué (personnification) «comme le désir inquiet de se nier» ; allusion à la soumission, à la négation de soi du sujet opprimé.
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36
Q

Quelles sont les implications du code noir, de la traite, de l’esclavage?

A
  • Un discours d’inégalité s’enracine entre les races, entre les hommes (Hegel)
  • Établissement d’une échelle des civilisations dans les colonies (Hegel)
  • 3 mots d’ordre : christianisation, civilisation, colonisation
  • Enjeu: une main d’œuvre gratuite.
  • Exploiter les richesses dans le monde
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37
Q

Quelles ont été les révoltes contre le sort des noirs ?

A

Elles commencent dès la fin du 17e siècle

1688 : les quakers en Pennsylvanie (mouvement religieux fondé en Angleterre au 17e siècle par des dissidents de l’église anglicane) publient une protestation (de Germantown) qui s’oppose fermement à l’esclavage

177- : l’abbé Raynal (1713 - 1796) réclame l’abolition de l’esclavage

1784 : Jacques Necker, ministre des finances genevois (1732 - 1804) déplore l’existence de la traite et de l’esclavage. (Mari de Germaine de Staël)

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38
Q

Quels ont été les mouvements abolitionnistes ?

A

1791: Insurrection des esclaves de Saint-Domingue (futur Haïti): Saint Domingue est à l’époque la colonie la plus prospère de l’Amérique. Des esclaves armés mettent le feu aux plantations de sucres, de café, époque du marronnage.

1793: abolition de l’esclavage en Haïti (le 24 juin)

1794: abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. «La Convention déclare l’esclavage des nègres aboli dans toutes les colonies; en conséquence, elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution.»

1802: Napoléon rétablit par décret l’esclavage. Afin de relancer l’économie des plantations. (impact dans les romans de Chamoiseau. Voir effroi des personnages! Dans Texaco)

1804: Haïti déclare son indépendance, après la défaite des troupes françaises face à Jean-Jacques Dessalines, successeur de Toussaint Louverture. («Haïti qui se mit pour la première fois debout». Aimé Césaire, Cahier..)

1848: Victor Shoelcher député, initie et rédige le Décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, signé le 27 avril par Alphonse de Lamartine (1790-1869)

1884: à l’initiative de Bismarck, la conférence de Berlin réunit toutes les puissances européennes pour le partage de l’Afrique.

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39
Q

Que sont les relations de voyage ?

A
  • Dans leurs écrits, les conquérants se montrent partisans de la conquête, de l’assimilation et de l’évangélisation des peuples autochtones
  • première tendance: dresser un portrait négatif de l’autre
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40
Q

Comment est représenté l’autre dans les relations de voyage? (Vision des conquérants sur les raisons de la colonisation)

A
  • grande voix de l’humanisme espagnol du 16e siècle (1486- 1546)
  • utilise la Bible et la raison (les philosophes) pour conquérir et découvrir les «Indes»
  • il justifie le droit de soumission des Indiens aux espagnols par leur supposée «folie», sauvagerie, bestialité, et autres représentationsdégradantes (infantilisme, incapacité d’autodétermination de ces «barbares», etc.)
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41
Q

Comment Tomas Ortiz dépeint l’autre ?

A
  • Prétend à une race remplie de vices et de bestialités
  • énumère les barbaries des indigènes
  • Les voit comme des objets
  • Milite pour la défense de l’inégalité des races

TRAITS: cannibalisme, sodomie, nudité, absence de justice, de vérité, de respect pour l’amour, absence de hiérarchie et d’obéissance des vieux …

Étourderie, inconstance, imprévoyance, brutalité, habitudes alimentaires sauvages, absence d’art et d’industrie, absence de barbe (!)

42
Q

Comment Jacques Cartier dépeint l’autre?

A

TRAITS: Anthropophagie, méchanceté, esprit de vengeance et de mensonge, absence de lois et de religion, nudité sociale et culturelle

  • découvrir un passage vers la Chine commerce des fourrures;
  • Champlain estime toutefois que le monde amérindien n’est pas indifférencié, et très structuré en réseaux d’échanges et de rivalités.
  • Il se fait accepter des Montagnais, des Algonquins et des Etchemins, en guerre contre les Iroquois. Il les défend contre leurs ennemis.
43
Q

Nommez quelques autres navigateurs, explorateurs, conquérants et leur vision de l’autre

A

Hernán Cortés : navigateur, explorateur et conquérant espagnol (du 15e /16e siècle) ; proclame la supériorité des Aztèques sur les Espagnols; ébloui par les productions aztèques et le raffinement des mœurs des dirigeants indiens. Primitivisme.

Bartolomé de las Casas : prêtre dominicain, missionnaire et historien espagnol apporte un peu d’humanisme. Il aime la douceur, la décence, la vertu chrétienne, l’obéissance, le pacifisme, l’humilité, leur indifférence à la richesse. Mais «Las casas aime les Indiens… sans les connaître». (Todorov, La conquête de l’Amérique). Avantage: Las Casas relativise la notion de barbare. «L’Indien est barbare en tant que nous ne le comprenons pas.» Primitivisme.

En littérature française, ceux qui tiendront pareil discours philanthropique sur dès le 16ème siècle sont des écrivains et écrivains-voyageurs: Montaigne, Montesquieu, Diderot, Rousseau, Gide, Artaud…

44
Q

Comment Montaigne dépeint l’autre?

A
  • Dans son essai «des cannibales», fait l’éloge de l’état de nature.
  • développe le fameux mythe du bon sauvage. éloge des cannibales ; blâme de la société française.
  • Sur quoi repose la grandeur des Indiens cannibales et des peuples du Nouveau monde?
  • Dans son chapitre «des cannibales», Montaigne fait l’éloge de l’état de nature
  • il développe le fameux mythe du bon sauvage.
  • éloge des cannibales
  • blâme de la société française
  • Inverse la dichotomie barbare –civilisé;
  • comme Las Casas et Lahontan, il relativise la prétendue sauvagerie des indiens: “Chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage.” (Essai ’Des cannibales’). Le relativisme.
45
Q

Quelles sont les tendances des écrits du 16e ?

A
  • Le primitivisme: caractère, état des sociétés primitives (Robert).

«Le problème du primitivisme d’une société est généralement posé par le contraste qu’elle offre avec ses voisins». Claude Lévi-Strauss:

  • L’universalisme : 1. doctrine religieuse croyant au salut des hommes; 2. doctrine qui considère la réalité comme un tout unique dont dépendent les individus; 3. universaliser, c’est vouloir rendre quelque chose de commun à tous les hommes, à toute la terre.
    * L’universalisme conscient (christianiser,
    évangéliser).
    * L’universalisme inconscient (défend des
    principes relativistes): Montaigne, Las
    Casas
    * Sens positif de l’universalisme: Les droits
    de l’homme. Littérature universelle.
  • critique du primitivisme: dire que l’autre n’a pas à être meilleur ou pire, mais égal.

Exemple de primitivisme de Montaigne: «car il me semble que ce que nous voyons par expérience en ces nations là, surpassent non seulement toutes les peintures de quoi la poésie a embelli l’âge doré, et toutes ses inventions à feindre une heureuse condition d’homme»

46
Q

Qui était le baron de Lahotan (1666-1716)

A

Lahontan. Louis-Armand de Lom d’Arce, se fit appeler baron de Lahontan en référence à une terre achetée par son père dans le Béarn.

Né en 1666. Esprit libre, souvent en butte contre sa hiérarchie, noue des contacts avec ces “sauvages” dont il est censé mater les velléités frondeuses. Apprend à parler le huron et l’algonquin, conviction que la colonisation fait décidément bien des dégâts.

En 1702-1703, espion en Espagne pour le compte de la France, publie des textes relatifs à son séjour en Amérique, dont lesDialogues. joute philosophique avec les réflexions critiques que développeront, quelques décennies plus tard, Voltaire, Diderot, Rousseau ou Montesquieu. Michelet : pour lui, ce”livre hardi et brillant» était”le vif coup d’archet qui, vingt ans avant LesLettres persanes, avait ouvert le XVIIIe siècle”.

47
Q

Comment Diderot dépeint l’autre dans son Supplément au voyage de Bougainville (1772)?

A
  • présente le «sauvage» tahitien comme «innocent et doux, heureux, généreux» «sains et robustes»
  • mythe du bon sauvage ( «les civilisés d’Europe sont «vils», «corrompus», «malheureux»)
  • primitivisme
48
Q

Comment Rousseau dépeint l’autre dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755)?

A
  • attribue au Sauvage des caractéristiques que le naturaliste Buffon attribuait aux animaux (ex: le don des pistes, comme les chiens de chasse).
  • exprime sa préférence, pour un juste milieu entre l’homme de la nature et l’homme civil.
49
Q

Quelles sont les réactions des écrivains francophones par rapport à cette vision de l’autre ?

A
  • Refuser son statut idéologique et historique
  • être oppressé, fascinant, ou objet de mépris
  • contre-discours : être lucide sur sa propre condition
  • Débat de ces questions dans les œuvres littéraires
50
Q

Comment s’est produit l’Émergence puis rayonnement de la pensée française dans le monde (15e-18e) ?

A
  • La langue française dans le monde est née dans un contexte de violence
  • Expansion et extension du françaispar la conquête
  • 1635 La France (sous Colbert) occupe les îles de la Martinique (Césaire, Chamoiseau) et de la Guadeloupe ; les Français prennent l’Ile Maurice en 1638 ; Madagascar devient une colonie française en 1643, La Guyane devient une colonie en 1677, puis Haïti en 1697 (traité de Ryswick). La Réunion devient une colonie française en 1793
  • La notion d’altérité: engendre le couple dichotomique eux vs nous.
  • Durant cette même conquête: on assiste au RAYONNEMENT DE LA LANGUE: Le français, langue de «distinction» et de «culture».
  • Le rayonnement de la culture française, au siècle des lumières: apport des philosophes, des salons littéraires.
  • langue de la diplomatie, de la conversation, de la philosophie et des Lettres. 18e, d’une suprématie de la langue française.
  • du 18e au 20e, le français est la référence obligée de l’honnête homme (le bonus vir). La langue de Lafontaine et de Boileau ; de Voltaire et de Racine. Associée à l’esprit des belles lettres, au raffinement, au goût, à la virtuosité des salons littéraires… Ces discours donnent lieu à toute sorte de stéréotypes ethno-linguistiques!
  • apport des philosophes, des salons littéraires.
  • langue française: de la diplomatie, de la conversation, de la philosophie et des Lettres.
  • 18e: suprématie de la langue française.
  • 18e - 20e, le français : la référence obligée de l’honnête homme (le bonus vir). langue de Lafontaine et de Boileau ; langue de Voltaire et de Molière, Racine. Associée à l’esprit des belles lettres, au raffinement, au goût, aux mœurs, à la virtuosité des salons littéraires… Ces discours donnent lieu à toute sorte de stéréotypes ethno-linguistiques et culturels!
51
Q

Expliquez l’histoire de la langue française

A

des dictionnaires, des édits:

1539: François 1er lutte contre les «patois» dans l’édit de Villers-Cotterêts

1549: Défense et illustration de la langue française

1579: Henri Estienne publie la Précellence du langage français

Depuis les grammairiens de Port-Royal et la tradition cartésienne, s’est développé le thème de la rationalité de la langue. Exemple: l’ordre des mots (S-V-C, thème-prédicat) supposé naturel, et conforme à l’ordre de la raison.

L’argument principal du colonisateur, depuis 1830 pour justifier la contrainte linguistique (du français) dans les écoles et dans l’administration est le thème de la rationalité et de l’universalité de la l. f. (l’école aux Caraïbes)

52
Q

Expliquez la consécration de la langue française

A
  • Ce qui corrobore ce postulat de l’universalité : la prééminence économique, démographique, politique et culturelle, depuis le règne de Louis 14, et l’expansionnisme révolutionnaire.
  • 1714, avec le traité de Rastatt entre Louis 14 et Charles VI : le français devient une langue diplomatique.
  • 1783, Rivarol, fils d’immigré italiens, remporte le concours de l’Académie de Berlin avec son Discours sur l’universalité de la langue française. discours qui vise à assimiler un certain classicisme français au génie d’une langue. Il ne fait, en fait, que rassembler des thèmes bien connus, devenus des clichés: langue de la raison, langue de clarté, langue universelle. Cette idéologie de la langue française rationnelle et universelle alimente les conceptions contemporaines de la langue.
  • 1789 Le français est la langue de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen
  • L’allocution de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Un exemple de mythes et de stéréotypes ethno-linguistiques.
53
Q

Quels sont les enjeux des littératures francophones ?

A
  • restituer l’humanité perdue de l’autre (dans le réel ou le référent littéraire)
  • parler de l’Histoire, reconstruire la mémoire
  • ériger un nouveau discours où l’autre devient sujet
  • se sentir citoyen du monde
  • Jouer avec la langue : hypercorrection, baroquisme, degré zéro
54
Q

Pourquoi y-a-til un manque de production littéraire autochtone?

A
  • Raisons? socio-économiques
  • Structures institutionnelles
  • Héritage de la théorisation française en littérature
  • Littérature assez récente (environ 50 ans)
  • Ouvrages critiques peu nombreux, souvent contestés
  • Mais effervescence et «résurgence» de cette littérature
55
Q

Qui sont les pionniers de la littérature autochtone?

A
  • An Antane Kapesh: Eukuan nin matchi-manitu innushkueu / Je suis une maudite Sauvagesse, 1976; Qu’as-tu fait de mon pays?, 1979)
  • Janet Armstrong, Slash, 1985.
  • Bernard Assiniwi, Anish-Nah-Bé: contes adultes du pays algonquin(Leméac, 1971). Le Bras coupé, 1976. La Saga des Béothuks, Actes Sud/ Leméac, 1996. : Grand Prix littéraire France-Québec Jean-Hamelin, en 1997. Nommé la même année pour les prix littéraires du Gouverneur Général (catégorie romans/nouvelles).
    • Sur La Saga des Béothuks: Hélène Destrempes, «Soi-même comme un autre: Histoire et fiction dans l’œuvre de Bernard Assiniwi», p. 195-216. Maurizio Gatti, «La saga de Bernard Assiniwi, ou comment faire revivre les Béothuks». Disponibles en ligne.
    • «La problématique identitaire dans la littérature autochtone, discours minoritaire et méconnu s’il en est, correspond justement à un pressant désir de changer de direction et d’inverser, sinon d’équilibrer la relation avec les sociétés non autochtones.» (p. 196)
56
Q

quelles sont les problématiques et les enjeux de la littérature autochtone?

A
  • La langue : oeuvres produites au Québec: utilisent les langues autochtones et le français (Waban-aki, Huron-Wendat, Innu, Malécite, Attikamekw); les peuples algonquin, inuit, cri, micmac et mohawk ont généralement adopté l’anglais comme deuxième langue, et, selon les proximités géographiques, utilisent aussi le français. (des Métis utilisant la langue française).
  • Triple marginalisation des artistes autochtones s’exprimant en français: «1. Ils ne sont généralement pas inclus dans la scène artistique conventionnelle canadienne, pas plus par le passé que de nos jours. Cette situation évolue lentement; 2. Ils sont plus ou moins invisibles dans les discussions sur les enjeux culturels québécois ou sur les enjeux qui concernent les francophones à lʼextérieur du Québec; 3. Ils sont sous-représentés au sein de la communauté artistique autochtone au Canada, dont les membres parlent en grande majorité anglais et non français.» Voir la documentation du Conseil des arts du Canada, Comprendre les arts autochtones au Canada aujourd’hui (F. Trépanier et C. Creighton-Kelly, 2011, p.10-11).
  • Rapports entre la langue d’origine et la langue coloniale, entre l’oralité et l’écriture. Voir M.-È. Bradette dans «Langue française ou langue autochtone? Écriture et identité culturelle dans les littératures des Premières Nations», Captures 3, 1 (2018),
57
Q

Qui est Bernard Assiwini (1935 - 2000) ?

A
  • D’origine crie
  • né à Montréal en 1935. D’une mère canadienne-française d’origine algonquine et d’un père algonquin et cri originaire du Lac Tapini (Les Laurentides, Qc)
  • diplômé en génétique animale de l’Université de Guelph en 1957
  • carrière productive et variée: historien, comédien, conseiller en communication, animateur et réalisateur d’émissions et de documentaires, directeur de théâtre et conservateur au Musée canadien des civilisations.
  • Adulte, prend conscience de l’importance des contes et légendes autochtones ; → sa première publication littéraire:Anish-Nah-Bé: contes adultes du pays algonquin(Leméac, 1971).
58
Q

Quelles sont les prises de position d’Assiwini ?

A
  • contre le discours colonialiste
  • réécrit, par le roman, l’histoire officielle
  • propose une représentation positive des Amérindiens
59
Q

Quelle est la teneur des oeuvres d’Assiwini ?

A
  • décrire un mode de vie traditionnel
  • Énoncer le mode de vie et les qualités des Amérindiens
  • dénoncer les vices des deux communautés (amérindienne, européenne)
  • Désir de prôner le métissage culturel
60
Q

Pourquoi lire La saga des Béothuks?

A
  • saga: récit historique ou mythologique de la littérature médiévale scandinave. Les sagas islandaises.
  • Visée: lier histoire, mythe et fiction
  • Histoire d’une famille ou d’une nation sur plusieurs générations en y présentant un aspect légendaire.
61
Q

Quelle est l’intrigue de La saga des Béothuks?

A

Anin, 1er ancêtre, deviendra le père de la nation Béothuk.

Il explore le monde durant deux ans; découvre son esprit protecteur ; rencontre Woasut, la dernière femme Béothuk qu’il sauve d’une mort certaine : son village est décimé par les Ashwans (ou Inuits).

Ils refondent une nation (les Béothuks).

Anin vient d’une nation voisine, c’est un Addaboutik («nous sommes rouges») ; il devient le Père de la nation, et le symbole d’une renaissance interculturelle.

Le roman célèbre le mélange de sang et de nations autochtones et étrangères (celtes et scandinaves). De passage à Terre-Neuve, Anin et Woasut adoptent d’anciens «esclaves», vikings et écossais. Le métissage est le principe fondamental de leur nation.

Structure chronologique : de la filiation à la mort ; allures d’un roman initiatique naïf, proche de l’écriture (enfantine) d’un conte (ex: p. 12: Anin «(Il) n’avait peur de rien ni de personne»). (cf. Vladimir Propp, Morphologie du conte)

2ème partie: le lecteur quitte la narration omnisciente et les temps immémoriaux pour retrouver les Béothuks au XVIe siècle. Plusieurs narrateurs homodiégétiques raconte la suite de la saga. Ils incarnent la mémoire.

Arrivée des explorateurs, premiers rapts, agressions contre les Béothuks. On assiste peu à peu à l’anéantissement de la Nation.

Dernière partie: le génocide. Accélération du rythme du récit. Misère et désolation ; impression de tristesse et d’impuissance. Difficulté de maintenir la culture et le mode de vie traditionnel.

Symptôme de l’assimilation ? perte de la langue maternelle.

destruction d’une nation fondée dans la patience.

Effet: pathos de l’écriture; thème du désastre d’annihilation, d’extinction, d’éradication de la nation des Béothuks ; transculture bâtie sur son exemplarité, son idéal démocratique, son ouverture au métissage.

62
Q

Quel est le style et la structure du roman La saga des Béothuks?

A

chronologique : de la genèse à la perte d’une nation et d’une culture

Écriture naïve, du conte (cf. héroïsme du protagoniste). Cf hyperboles : «(Anin) n’avait peur de rien ni de personne». (cf. Vladimir Propp, Morphologie du conte)

Phrases courtes, actions rapides. Lecture participative!

«Anin avironnait avec vigueur. Comme le ciel s’obscurcissait, il voulait dépasser les récifs avant que la tempête n’éclate. L’écorce de bouleau dont était faite son embarcation ne pouvait résister aux lames successives qui, venues du large, se brisaient sur les rochers à fleur d’eau.»

Narration transmise par voie orale: par les «mémoires vivantes» (nom des conteurs et conteuses traditionnelles du roman).

«Ils laissaient le vieillard raconter la saga des Béothuks sans l’interrompre, afin de ne pas mêler ses souvenirs et les récits de ses ancêtres». (310)

Suspense du récit: ex: la relation entre Anin et l’ours, Gashu-Uwith (ennemi ou protecteur?). Mystère, et dévoilement (p.140). Une communication silencieuse les unit.

Roman didactique.

63
Q

En quoi la tradition orale est importante dans La saga des Béothuks?

A

Inscrite dans l’écriture du roman (ex: les voix des conteurs; interpellation du lecteur fictif). Cf. p. 337-338.

Récit relayé par des «mémoires vivantes» (contes, conteuses) qui transmettent le récit légendaire d’Anin (Partie I) puis la disparition des Béothuks (II, III).

Hélène Destrempes : La saga des Béothuks « se lit […] comme un conte qui serait récité́ oralement, ou vraiment comme une saga, ce que suggère par ailleurs le titre de l’œuvre » (2002, 406).

marques d’oralité: les répétitions, les constructions syntaxiques courtes et simples, l’emploi limité des pronoms personnels au profit des noms, les adresses au lecteur/auditeur:

«Nous étions des familles, et Nonosabasut était le plus vigoureux de nous tous et le plus expérimenté. Il est faux de prétendre que nous étions sous son autorité ou que nous étions encore une tribu. C’est là une expression des non-autochtones que nous ignorons dans notre langue. Nous étions une nation divisée en différents clans symbolisés par des animaux protecteurs habités par les esprits de nos parents réincarnés. Est-ce clair pour vous tous? Moi, Shanawditith, mémoire vivante, je n’ai pas envie de répéter.»

64
Q

Quels sont les thèmes de La saga des Béothuks?

A

Bravoure (peur, danger, aventure, action du récit)

Tradition (conte, oralité, mémoires vivantes, transmission, destruction)

Vie et homme à l’état de nature (forêt, chasse, animaux, nourriture, temporalité )

Sexualité (polygamie, homosexualité, lesbianisme, ouverture à l’autre)

Spiritualité (l’ours, la réincarnation, la communication silencieuse, les ancêtres)

Métissage (rencontres, échanges, relations, ouverture)

Modification (identités, transformation, assimilation)

Violence (identités, fermeture, intolérance, génocide)

Humour (ironie, amertume, mélancolie).

65
Q

en quoi La saga des Béothuks reprend “le mythe du bon sauvage”?

A

«(Anin) s’immobilisa: comme son corps était de la couleur du rocher et ses vêtements de même, cela lui permettait de se fondre au paysage tout en observant ces êtres étranges»

«On enseignait aux enfants […] l’art du camouflage et de la disparition soudaine dans la forêt, devenue l’ultime refuge, car les Bouguishameshs en avaient peur»

«Bawoodisik et ses compagnons observaient ces Anglais depuis bientôt deux soleils sans qu’aucun d’entre eux s’en aperçoive, sauf le guide. […] Le Sang-Mêlé expliqua à [Sir Joseph Banks] que si les Béothuks avaient été aussi méchants que les Anglais disaient, il y aurait belle lurette qu’ils auraient pu tous les tuer sans même se faire voir. “Ils sont actuellement tout près de nous et vous ne les sentez même pas”»

66
Q

Comment est abordée la langue dans La saga des Béothuks?

A

«la première chose qu’Anin et sa compagne béothuk Woasut font après avoir recueilli et soigné une Viking nommée Gudruide, c’est de lui enseigner la langue parlée sur place. Les colons anglais font de même quand ils prennent possession de l’île, mais leur but et leur pédagogie sont très différents. La langue n’est plus une possibilité de survie pour s’adapter à un nouveau milieu et faciliter la communication, mais plutôt une coercition visant à effacer toute trace de ce qui a existé auparavant.» (M. Gatti, La Saga de Bernard Assiniwi, ou comment faire revivre les Béothuks».

Une «guerre linguistique»

Acculturation : «Prisonnier pendant huit ans, l’enfant avait presque oublié la langue de ses parents»

Le phénomène se généralise: «Déjà les Micmacs parlaient la langue des Européens. Les Innus ne furent pas longs à l’apprendre»

«La langue apparaît également comme une arme tout au long du roman. Les Béothuks, conscients de cela autant que les Bouguishameshs, essayent donc de l’utiliser comme la mémoire vivante Shanawditith: «Je compris que quelque chose s’était passé. Ces gens ignoraient que je comprenais leur langue. […] Mais je me gardais bien de [le] leur montrer» (Gatti, op. cit.)

La langue exprime la vision du monde du point de vue des Béothuks: Lorsque Anin voit des Bouguishameshs pour la première fois, il voit également «deux êtres aux cheveux couleur des herbes séchées».

Assiniwi lui oppose (subtilement) la langue du calendrier européen: «L’année suivante, c’était en 1769, inquiet de la tournure des événements à Terre-Neuve, le roi Guillaume III fit paraître un édit […]»

La langue béothuk passe aussi par une communication gestuelle, invisible.

67
Q

En quoi l’ours (Gashu-Uwith) est-il important dans la saga des Béothuks?

A

Le didactisme du roman «Cette fois, Gashu-Uwith était reparti dès qu’il avait flairé [la présence d’Anin]. En grimpant vers le haut du ruisseau, avait-il voulu lui indiquer un autre sentier? Souvent l’esprit protecteur indique le sentier à prendre ou avertit des dangers qui menacent.»

La spiritualité «Quand le soleil fut le plus haut dans le ciel, Anin se trouva face à trois sentiers différents. Il crut que celui qui allait vers le vent était le bon pour traverser la langue de terre mais, au moment où il allait s’y engager, il entendit le grognement de Gashu-Uwith dans celui qui se dirigeait vers le froid, ou la pointe de la langue de terre. Il s’y engagea, malgré la crainte que lui inspirait la bête.»

L’humour «Au premier tournant du sentier, ils entendirent un grognement et virent, vers le froid, Gashu-Uwith, l’ours, qui les regardait fixement. Anin sourit et dit à Woasut: “Regarde mon esprit protecteur. Il fut sans doute de ma parenté lorsqu’il était Addaboutik [Béothuk] comme moi.” Woasut partit d’un grand éclat de rire qui fit peur à Gashu-Uwith, qui détala soudain vers le froid. “Et je lui fais peur en plus, dit-elle. Il n’est pas trop brave, ton esprit protecteur!”»

68
Q

Quelle est la temporalité du roman la saga des Béothuks?

A
  • Utilisation des «cycles des saisons» pour se référer aux années
    • le guerrier Camtac est à son «vingt-
      sixième cycle des saisons»
      = des «lunes» : les mois
      = des «soleils» : les jours: «L’expédition
      avait mis cinq soleils pour remonter la
      rivière (405),
  • La temporalité plonge le lecteur dans le temps et les rythmes des Béothuks.

«Au cours d’une période qui dura deux fois les doigts de mes deux mains», Anin reçut de ses femmes une nombreuse progéniture. (207)

69
Q

comment l’incommunicabilité est-elle abordée dans La saga des Béothuks?

A

«La barrière linguistique évolue dans le temps du récit grâce aux unions entre Béothuks et Bouguishameshs et aux contacts toujours plus fréquents. Un de ces mariages donne naissance à un enfant qui parle le béothuk de sa mère et la langue bretonne de son père, en plus du français. Une fois devenu chef, la maîtrise de ces outils de communication pousse le jeune homme vers une politique d’ouverture et de dialogue envers les étrangers. La tombée de l’insurmontable obstacle linguistique semble imminente. Le résultat n’est pourtant pas celui auquel s’attendaient les Béothuks et les lecteurs. Le jeune chef est lui aussi enlevé. L’inévitable incompatibilité entre Béothuks et Bouguishameshs est confirmée encore une fois: «Déjà, tous les Béothuks étaient dehors et discutaient avec les autres [étrangers], mais personne ne semblait comprendre ce que l’autre voulait dire»(Gatti, op. cit.)

70
Q

Quelles sont les différentes tonalités de La saga des Béothuks?

A

«Le style du roman est tranchant, imprégné d’un humour et d’une ironie subtils et souvent tristes. Assiniwi et ses personnages trouvent toujours l’occasion de rire, même quand la situation est réellement dramatique. Mais ce rire n’a pas toujours la même valeur, ni la même signification. Anin, par exemple, manifeste ouvertement sa gaieté malgré son sérieux et la difficulté des épreuves qu’il affronte. Ses exploits et ses rencontres se terminent souvent par une phrase rituelle qui semble être l’aboutissement le plus naturel de chaque expérience humaine: «Et il sourit de toutes ses dents»(Gatti, op. cit.)

«Assiniwi utilise également l’humour pour critiquer les défauts des Béothuks au même titre que ceux des Bouguishameshs. Face à l’orgueil aveugle, au machisme et à l’esprit tenacement borné d’un nouveau chef béothuk, la guerrière Iwish «avait alors perdu son sang-froid et s’était mise à invectiver le chef de clan, le traitant de tête de caillou et de petite cervelle de grand oiseau». Le mot d’esprit porte ici une critique contre le manque d’ouverture et le fanatisme de certains dirigeants amérindiens du passé qui ont commis des erreurs de stratégie face à l’avancée des Européens. (id.)

«L’humour noir et l’ironie amère prennent de plus en plus de place dans la troisième partie du livre. La tristesse est omniprésente parce qu’elle est de moins en moins désamorcée par l’intervention externe de l’auteur. Ce sont les Béothuks mêmes qui font du sarcasme et augmentent ainsi l’effet dramatique: «“Qui est le Bouguishamesh?” demanda papa. “William Cormack, un scientifique anglais qui veut rencontrer des Béothuks pour comprendre la mort chez eux.” “Eh bien, il tombe bien, dit papa, ils sont presque tous morts. Il pourra les étudier à son goût, personne ne l’en empêchera”». (Id.)

«Le rire est la force vitale des Béothuks; quand il disparaît, cela signifie que la fin est vraiment proche: «Maman ne souriait plus. Elle était toujours triste. […] Déjà, sa volonté s’estompait». (Id.)

71
Q

Comment la question du métissage et de l’assimilation est-elle abordée?

A
  • Les Béothuks cherchent à intégrer les connaissances européennes pour leur survie et leur bien-être

Ex: meilleures techniques d’accouchement versus méthodes de survie en forêt.

  • Souhait du roman: présenter l’altérité comme une source d’enrichissement, non comme une menace. Attitude favorable au métissage
  • Réalité: assimilation : «Au pays des Addaboutiks, il faut vivre comme les Addaboutiks. Il faut aussi parler comme les Addaboutiks. […] pour que je comprenne. Je ne veux plus vous entendre parler cette langue des Bouguishameshs [des étrangers] » (SB 108).
  • les étrangers sont tenus de «se fondre dans la nation béothuke» (207)
  • «Robb, maintenant appelé Drona, le poilu», «avait pris deux épouses de ce clan, deux sœurs, et partait fonder une famille et se fondre définitivement au sein de la nation béothuke.» (207)
  • Le chef des gardiens de la Nation dit à Wobee:

«Tu devras aussi te peindre d’ocre rouge pour uniformiser ton apparence à celle des autresBéothuks de la nation. » (267)

Le résultat de l’assimilation: l’aliénation! Ex: Ex: Deed-Rashow, John August.

  • Conséquences: résurgence d’oppositions binaires des valeurs, des cultures, des comportements; distances entre les deux cultures;
72
Q

Comment La saga des béothuks fait-elle partie de la littérature de voyage?

A

Explore souvent le thème : identité /altérité

But: représenter la relation entre soi et l’autre (ex: l’Africain, l’Antillais, L’Européen, l’Indien d’Amérique, etc.)

Attitude ethnocentrique parfois dénoncée par les auteurs Stéréotypes, mythes, clichés dans les représentations, portraits…

Stéréotypes parfois voulus pour être dénoncés

L’autre est vu tantôt comme inférieur (primitivisme de Champlain, Montesquieu, Hegel) tantôt comme supérieur (primitivisme de Lahontan) ;

L’Occidental recherche souvent le même (soi-même) en l’autre (ethnocentrisme) pour lui trouver des qualificatifs dégradants, déshumanisants (Ortiz, Oviedo, Las Casas, Champlain, Montesquieu, Gide, Hegel, Sarkozy)

Chez Assiniwi? Recherche d’amélioration de sa propre culture au contact d’autres cultures. (transculture)

73
Q

Quelles sont les origines du primitivisme?

A
  • Homme du XVIe siècle: voit le monde divisé entre Nature et Histoire ;
  • l’Autre un objet ( comme l’or, les castors, la fourrure). commerce triangulaire
  • Le discours idéologique : invente une réalité : le «primitif», incapable de civilisation. Cf Mudimbe, The Invention of Africa. Gnosis, Philosophy and the Order of Knowledge, 1988)
  • L’autre devient ainsi «objet de connaissance scientifique» et non «sujet de discours» (disant JE)
  • La relation de voyage, dans son ensemble, laisse apparaître un discours ambivalent
74
Q

Quelle est la présentation de l’autre du 16e - 20e siècle?

A
  • souvent absent du discours. Exemple. Champlain utilise des verbes suggérant une rencontre qui n’a jamais lieu:
    Le 18e du dit mois, nous eûmes la
    connaissance de la côte de Bretagne …
    Le 21e, nous rencontrâmes sept
    vaisseaux flamands … nous eûmes
    connaissance d’un banc de glace … nous
    eûmes connaissances des îles de Saint-
    Pierre … nous eûmes connaissance
    du cap de Raie … du cap de Saint-
    Laurent … de Gaspé …  nous
    vînmes prendre connaissance du Bic. (p.
    89-91)
  • L’autre pour Champlain est anthropophage, sans hygiène, barbare et cruel, éprouvant de la «réjouissance» à décapiter ses ennemis après une victoire. (p. 98)
  • L’ethnocentrisme selon Todorov : ériger, de manière indue, les valeurs d’une société particulière en valeurs universelles
    Quand Champlain interroge le chef indien grand sagamo sur les croyances religieuses de la communauté, il ne manifeste aucune curiosité sauf de l’impatience à pouvoir révéler et imposer ses propres croyances comme des vérités: «Je lui répondis que ce qu’il disait était faux», «que c’était la vérité qu’eux et nous étions venus de cette façon et non de flèches comme ils croient», «je lui remontrai son erreur selon notre foi». (p. 106-107)
  • La réaction des écrivains francophones face à de tels discours sur eux-mêmes peut être analysée à partir du roman de Bernard Assiniwi dans La Saga des Béothuks. Assiniwi érige un contre-discours comme échappatoire à l’enfermement idéologique dans le même.
75
Q

Pourquoi La saga des Béothuks serait-elle digne d’éloges chez les écrivains voyageurs?

A

Dans La Saga des Béothuks, le même désigne l’Amérindien qui impose à l’Autre, les européens, ses us et coutumes. Le même s’érige à son tour comme le modèle. Il reproduit à l’envers, une même «mécanique » d’imposition culturelle!

Assiniwi oppose deux cultures, l’une vue comme positive, et l’autre comme négative (les Anglais) ; même mécanique duelle.

en 1927, Gide dans Voyage au Congo répète le même discours que Champlain ( André Gide, Voyage au Congo. Suivi de Le Retour du Tchad. Carnets de route, Paris, Gallimard, 1927 et 1928). L’universalisme gidien prend la forme de l’égocentrisme. Le Je (Gide narrateur) s’oppose au il (comment Gide se représente l’Africain). Si l’Afrique, aux yeux de Gide, n’est pas «sauvage», elle est «étrange» ( cf. p. 22, 25, 146, 147, 163, 183, 228, 241, 246). Les Africains sont «tous galeux ou teigneux, ou rogneux, je ne sais.» Nous le savons: «affreux», écrit Gide, p. 27, 113, 119, 124, 126, 145, 177, 191, 203, 218, 223, 233, 240, 246.).

«Quel démon m’a poussé en Afrique? Qu’allais-je donc chercher dans ce pays? … A présent, je sais. Je dois parler. Mais comment se faire écouter? Jusqu’à présent, j’ai toujours parlé sans souci qu’on m’entende; toujours écrit pour ceux de demain, avec le seul désir de durer. (Gide, p. 120). «Je veux passer dans la coulisse, de l’autre côté (p. 120)

Gide statue sur «l’horreur de l’Autre ». Sa découverte, lors de son voyage, n’est autre qu’une retrouvaille des lieux communs usés sur l’autre, des clichés, des réalités subjectives et souvent dégradantes sur l’autre.

76
Q

Qu’est-ce que l’horreur de l’autre?

A

procédé de mise à distance, d’éloignement de l’autre, voué à une virtualité imaginaire et étrangère.

Exemple: Gide lit «Bossuet en descendant le Congo», et Molière, Racine, Lafontaine, Goethe, Conrad (Heart of Darkness).

Gide parle de ses auteurs avec plus de précision et de proximité qu’aucun Africain rencontré durant son long périple africain. Il représente ce que Roland Barthes appelle ironiquement, dans Mythologies, «l’écrivain en vacances»; Mythologies, de Roland Barthes., p. 580 des Essais critiques)

77
Q

Qu’est-ce-que le jeu des signifiants?

A

touche le langage et les institutions qui attachent des signifiants (l’image de l’Indien, de l’Africain, de l’Antillais, de l’Étranger) à des signifiés (le concept de «sauvage», de «nègres», de «barbares» etc.).

Ces symboles ne sont pas rationnels, ils appartiennent au champ de l’imaginaire. Ils véhiculent souvent une idéologie sociale

Le drame de ces «grands hommes» (Hegel) est de ne pas se rendre compte de la force de leur imaginaire symbolique au sein de leur discours!

78
Q

en quoi il y aurait du contre-discours dans la saga des Béothuks?

A

Quel efficace d’un contre-discours? Renverse-t-il l’idéologie?

les Étrangers sont les Européens (vikings et écossais) et les Inuit de Terre-Neuve (les Ashwans)

Anin, est un nationaliste qui veut imposer sa langue et sa culture aux Étrangers. Mais prend d’eux aussi.

Ce sont les Européens qui seront intégrés parmi les Béothuks (non l’inverse). (Assimilation).

les esclaves sont des Européens (les Écossais) et non des Indiens et des Africains comme on l’avait vu dans les récits historiques des conquérants et dans le corpus fictionnel antillais (Césaire, Damas, Condé).

«C’est quoi, un esclave écossais?» demande Anin. Gudruide lui explique que leurs maîtres avaient droit de vie et de mort sur eux. Anin rétorque: «Ici il n’y a pas d’esclaves. Il y a des mâles et des femelles. Les mâles sont plus forts mais les femelles très utiles et agréables.».

Les termes du même et de l’autre s’inversent-ils chez Assiniwi?

79
Q

En quoi la saga des Béothuks portrait-elle une société démocratique?

A

Création d’une utopie démocratique chez Assiniwi. Il décrit une société rousseauiste du bon sauvage.

Il présente les valeurs et la culture amérindienne comme un modèle érigeant la nation des Béothuks

Le voyage d’Anin (comparable à celui d’Ulysse) l’amène à rencontrer des étrangers amérindiens, des vikings et des écossais. Avec ces nouveaux venus, Anin fonde une nation des Béothuks ou celle des «vrais hommes».

Que signifie le terme nation? Le philologue congolais (de RDC) a défini ainsi le terme dans un essai intitulé «autour de la Nation»(cf. «La nation a d’abord signifié «naissance. «race» et par extension, un «groupe d’hommes auxquels on suppose une origine commune». Valentin Mudimbe Réflexions de la vie quotidienne, Kinshasa, Éditions du Monde Noir, s.d.)

Puis, au sens juridique, «personne juridique constituée par l’ensemble des individus composant l’État, mais distinct de ceux-ci et titulaire du droit subjectif de la souveraineté.» Les femmes acquerront ce droit dans le roman de Assiniwi, en exerçant leur droit de vote.

80
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’utopie?

A

Imaginaire situé dans un ailleurs temporel

Une collectivité fonctionne selon ses propres règles politiques, économiques, éthiques qui lui sont propres (Trousson 1999: 24)

L’utopiste veut supprimer une situation conflictuelle (Servier 1979) dans sa société, et non briser les structures d’un ordre existant comme le colon.

Il veut rompre avec un discours victimaire et avec les idéologies du ressentiment

En construisant une société transculturelle (Fernando ORTIZ), bâtie sur les rapports interculturels avec valorisation des cultures différenciées.

L’utopie a un aspect pragmatique: elle souhaite emporter l’adhésion du lecteur aux principes qu’elle érige.

81
Q

En quoi peut-on voir de l’utopie démocratique dans la saga des Béothuks?

A

simplicité et érotisme de l’écriture. Ex: les pratiques sexuellesdu couple d’Anin

Béatha est le lieu de l’utopie qui verra naitre l’aieul Anin et sa descendance.

Le romancier prend le temps de décrire le plaisir et le gout de vivre cette vie transculturée: p. 134. «Elle (Woasut) commença à aimer ces étrangers venus d’un autre monde. Ils n’étaient pas meilleurs, mais en vivant avec eux, on pouvait beaucoup apprendre de la vie.» Anin se saitl’aïeul d’une nation «où le merveilleux se mêlait au quotidien.» 135

Utopie organisationnelle: «tous les êtres en mesure de marcher devaient se rendre utiles» «en amassant des provisions pour la prochaine saison…» 185; principe collectiviste qui sous-tend l’organisation communautaire utopique des Béothuks.

82
Q

Quelle critique pourrait-on faire du roman La saga des Béothuks?

A

Écriture naïve

fétichisation de «l’Indien traditionnel», diabolisation de «L’étranger» européen

Mythe du bon sauvage, et du cruel étranger/barbare

Renversement, mais d’une même mécanique d’infériorité et de supériorité (primitivisme!)

Éloge de l’homme à l’«état de nature» ex: scènes de sexualité simples et directes, laissant la place à un langage non tabou sur les rapports intimes, la polygamie, l’échangisme, le lesbianisme. (cf. JJ Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ; les valeurs de l’homme naturel ne sont pas corrompues par la société.)

Exaltation de l’origine.

83
Q

Quels sont les clichés thématico-formels dans La saga des Béothuks?

A

la figure du bon sauvage, joyeux, docile, éternel enfant;): «rien ne semblait troubler le sommeil d’Anin. (11) «: «Et il sourit de toutes ses dents» (43)

lourdeurs stylistiques : entrent dans la définition du cliché selon Laurent Jenny, cf. article «La stratégie de la forme» (Poétique, n°27).

Ex: les chiasmes redondants: «Anin n’était ni menteur ni tricheur» (12); «ni tricheur ni menteur, Anin.» (13)
l’hétéroglossie du roman: insertion de mots béothuks : un peu surfaite.

La simplicité du roman-conte (sens et expression) Qui met moins l’accent sur le décodage poétique que

une stratégie discursive ? ne fait-elle pas l’intérêt du roman? Accentuer le message et sa portée éthique sur le transculturalisme? Immédiateté de la compréhension? atteindre un public via le pathos?

Le simplisme du roman: vouloir contrer les préjugés en renversant les termes du binarisme sauvages – civilisés!

84
Q

Comment pourrait-on conclure notre pensée sur La saga des Béothuks?

A

T. Todorov, dans Nous et les Autres, a établi des portraits types d’écrivains voyageurs (p. 376 sq.). Le profiteur; le vacancier; l’assimilateur; l’allégoriste; le philosophe. Qui est qui?

Nous verrons que outre Assiniwi, les textes de Césaire, Condé, Kane, Roumain : tentative de rencontrer l’autre: l’autre culture, l’autre religion, l’autre sexe, l’autre expérience…

Une question fondamentale scande le parcours intertextuel de ces écrivains autour du thème du voyage: tous se demandent comment se libérer de la violence de leur Histoire. Tous cherchent des moyens de se libérer.

L’écriture joue un rôle fondamental; le comment de la quête vaut autant sinon plus que le pourquoi de la domination. On ne peut refaire le passé! Mais on peut le ré-inventer. Par la fiction. Pour défaire l’histoire officielle par un contre-discours historique officieux. Mais plus juste.

85
Q

Quel est l’avant-propos dans Les identités meurtrières?

A

«je suis à la lisière de deux pays, de deux ou trois langues de plusieurs traditions culturelles.»

«L’identité ne se compartimente pas, elle ne se répartit ni par moitiés, ni par tiers, ni par plages cloisonnées.Je n’ai pas plusieurs identités, j’en ai une seule, faite de tous les éléments qui l’ont façonnée, selon un «dosage» particulier qui n’est jamais le même d’une personne à l’autre.»

86
Q

Quelles sont les conceptions de l’identité dans Les identités meurtrières?

A

«Parfois, lorsque j’ai fini d’expliquer, avec mille détails, pour quelles raisons précises je revendique pleinement l’ensemble de mes appartenances, quelqu’un s’approche de moi pour murmurer, la main sur mon épaule: «vous avez eu raison de parler ainsi, mais au fond de vous-même, qu’est-ce que vous sentez?»

87
Q

Qu’est-ce qui compose l’individu selon Les identités meurtrières ?

A

Convictions, croyances

Préférences

Sensibilité propre

Affinités

Langue(s)

Mode de vie

Relations familiales

Goûts (artistiques, culinaires…)

Influences

88
Q

Comment l’examen/sentiment d’identité est abordé dans Les identités meurtrières ?

A

«Mon identité, c’est ce qui fait que je ne suis identique à aucune autre personne.» 16

«jamais on ne retrouve la même combinaison chez deux personnesdifférentes, et c’est justement ce qui fait la richesse de chacun » 17

«Plus les appartenances que je prends en compte sont nombreuses, plus mon identité s’avère spécifique.» 25

«je ne connais pas deux chrétiens libanais qui soient identiques, ni deux musulmans, pas plus qu’il existe dans le monde deux Français, deux Africains, deux Arabes ou deux Juifs identiques.»28

89
Q

Que signifie “Les identités meurtrières” ?

A

Le problème identitaire est un problème de conception et de perception

«Car c’est notre regard qui enferme souvent les autres dans leur plus étroites appartenances» mais «c’est notre regard aussi qui peut les libérer». 29

La conception «qui réduit l’identité à une seule appartenance, installe les hommes dans une attitude partiale, sectaire, intolérante, dominatrice»

«Partout où se côtoient aujourd’hui des groupes humains qui diffèrent les uns des autres par la religion, par la couleur, par la langue, par l’ethnie, ou par la nationalité, partout où se développent des tensions, plus ou moins anciennes, plus ou moins violentes – entre immigrés et population locale comme entre blancs et noirs, catholiques et protestants, juifs et arabes, (…) anglophones et québécois, flamands et wallons, … dans chaque société divisée se trouvent un certain nombre d’hommes et de femmes qui portent en eux des appartenances contradictoires.» 45

90
Q

Quelle est la relation migrant-terre d’accueil dans Les identités meurtrières?

A

«Plus vous vous imprégnerez de la culture du pays d’accueil, plus vous pourrez l’imprégner de la vôtre».

«Plus un immigré sentira sa culture d’origine respectée, plus il s’ouvrira à la culture du pays d’accueil».

91
Q

Quels sont les préjugés arabes qui nous sont démontrés dans Les identités meurtrières ?

A

«lorsque les musulmans du tiers-monde s’en prennent violemment à l’Occident, ce n’est pas seulement parce qu’ils sont musulmans et que l’Occident est chrétien, c’est aussi parce qu’ils sont pauvres, dominés, bafoués, et que l’Occident est riche et puisssant.»

«Tout dans l’Histoire s’exprime par des symboles. La grandeur et l’abaissement, la victoire et la défaite, le bonheur, la prospérité, la misère. Et plus que tout, l’identité.» 85

Conclusion de la section II:
«Cela pour dire que lorsqu’on voit dans l’islamisme politique, antimoderniste et antioccidental, l’expression spontanée et naturelle des peuples arabes, c’est un raccourci pour le moins hâtif.» 96

92
Q

Quelles sont les bases de la littérature belge?

A
  • Pas une histoire littéraire, mais des histoires littéraires
  • Une littérature à l’existence problématique
  • Une littérature périphérique, “mineure”?
93
Q

Pourquoi dit-on que l’imaginaire collectif est défaillant (dans la littérature belge)?

A
  • l’absence quasi généralisée d’un enseignement de la littérature belge francophone à l’école secondaire (contrairement au Québec) ;
  • l’absence d’une édition littéraire professionnelle digne de ce nom en Belgique ;
  • le faible intérêt des médias pour la création littéraire belge ayant surtout les yeux tournés vers la France et Paris ;
94
Q

Quels noms sont parfois donnés à la littérature belge?

A
  • Littérature belge de langue française…
  • OU Littérature française de Belgique ? [assimilationniste]
  • OU Littérature wallone ?? [réducteur et confusant]
  • OU Littérature développée en Fédération Wallonie-Bruxelles ??? [factuel / critère administrativo-politique]
95
Q

Qui sont à l’origine de l’émergence d’une littérature nationale?

A

Octave Pirmez
Charlez de Coster (père fondateur)
Camille Lemonnier
Georges Eekhoud
Georges Rodenbach
Émile Verhaeren
Maurice Maeterlinck

96
Q

Quelles sont les caractéristiques de la génération 1880 (dans la littérature belge)?

A

Progressistes (universitaires) qui deviennent des écrivains de profession ;

Francophones de Flandres > incarnent à merveille le mythe nordique ;

Leur modèle : Charles De Coster

S’engagent dans le combat social, avec les valeurs de justice et d’opposition aux valeurs bourgeoises comme boussoles ;

Accèdent à la reconnaissance de leur vivant, en Belgique et à l’étranger
> se font accepter à Paris en tant que Belges

Conséquence : idéalisation rétrospective de cette génération qui réussit à légitimer la littérature belge au sein du champ littéraire français. Cet essor va de pair avec une véritable structuration du champ littéraire en Belgique.

97
Q

Quel auteur belge est très reconnu pour son fantastique?

A

Franz Hellens

98
Q

Nommez quelques auteurs qui faisaient parti du surréalisme belge.

A

Achille Chavée, Irène Hamoir

99
Q

Nommez deux autrices belges phares de la littérature populiste

A

Madeleine Bourdouxhe, Neel Doff

100
Q

Qui était Marie Gevers?

A

Une autrice belge de littérature régionnaliste et écopoétique

101
Q

Nommez des auteurices belges de la génération montante

A

Antoine Wauters, Charline Lambert,Boute, Bergen, Lombé