Examen 1 Flashcards
Qu’est-ce que la francophonie?
- Un mot (francophonie/Francophonie)
- Une institution
* linguistique et politique
* internationale (l’OIF)
* littéraire (menant aux études littéraires,
aux littératures francophones, au marché
du livre francophone, etc. )
Quels pays font parti de la littérature francophone ?
France, Suisse romande, Canada, Belgique, Haïti, etc.
Quelles sont les sources du mot “francophonie” ?
En 1880 : Onésime Reclus (1837-1916) utilisele mot dans France, Algérie et colonies
En 1884 : Dans le traité de Berlin en 1885 signé à laConférence de Berlin
Qu’est-ce que le traité de Berlin ?
Participants: Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Empire Ottoman, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie, Suède, Norvège, États-Unis.
Signataires du traité: France, Royaume-Uni, États-Unis, Italie, Belgique, Pays-Bas, Suède, Allemagne
But du traité: édicter les règles officielles de la colonisation
Quel est le contexte d’émergence du mot
- Au 19e, on classait les populations du monde en fonction de la race
- Onésime le premier, voudrait les classer en fonction de la langue!
- Le mot francophonie désigna communément à l’époque le «regroupement sur une base linguistique, en tenant compte des relations géographiques»
Observations sur la citation de Reclus ?
- «francophone» et «francophonie» entre guillemets.
- inclusion-exclusion de certains pays.
- Modalisateurs.
- Contexte colonial
Que peut-on penser de la citation de Reclus ?
L’implicite du discours de Reclus :
- Différence entre nations, peuples et cultures!
hiérarchie (coloniale) entre les nations (parlant des «Arabes et Berbères du Tell «dont nous sommes déjà les maîtres») - Ses jugements et approximations dépendent encore de la race et du territoire, non de la langue.
- Les nations, peuples, cultures éloignés du Centre (à ses yeux, la France) sont dits «douteux.»
Quelle est l’idéologie véhiculée par la citation de rRclus ?
- 19ème siècle
- colonialisme (cf. Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1955)
- langue française: un idéal (héritage de la Révolution française de 1789)
- Idées promues de liberté et de fraternité qu’elle se devait de répandre sur le continent africain et ailleurs
- En répandant son œuvre de civilisation
Quel est le 1er bilan de l’origine de la francophonie ?
- s’intéresse à l’histoire du regroupement des peuples
- à des fins politiques!
- Francophonie: concept d’origine linguistique puis politique
- Pensée d’abord en termes de coopération, de dialogue Nord-Sud et d’aide au développement.
- idée que ces pays francophones doivent se regrouper pour développer des échanges!
Ce qu’on sait de l’espace francophone ?
- Représente un quart du monde.
- pluralité; diversité (voir Tétu et Bisanswa, Francophonies au pluriel)
- Étendue de la langue française dans le monde
- La langue française n’est pas un centre, elle occupe des centres, tous porteurs de la francophonie (cf. représentation schématique de la francophonie)
Quels sont les deux types de représentations de la francophonie ?
- Traditionnelle : La France est au centre et les autres endroits après (comme une cible)
- Polycentrée/moderne : la francophonie est au centre de tout et les endroits sont de parts égales.
Quel est le statut de la francophonie au 20e siècle ?
- Après 1880: le mot disparait près d’un siècle
- Réapparaît en 1962 dans la Revue Esprit. Selon L. S. Senghor(1906-2001), «la francophonie c’est, par-delà la langue, la civilisation française: plus précisément l’esprit de la culture française que j’appellerai francité». (Xavier Deniau, La francophonie, Paris, PUF, 1983, p. 13).
- En 1966: Senghor
- Le terme s’étend aux populations des anciennes colonies françaises venant d’être libérées de la colonie en Afrique, au Maghreb, en Indochine.
- 20ème siècle: fin des empires coloniaux (Antilles 1946; Inde 1947; Afrique subsaharienne 1960): «Littérature post-coloniales»
Quel est le devenir du mot francophone ?
- On contourne le mot francophone/francophonie dans les sigles! Il gêne les politiciens français.
- AUPELF (Association des universités partiellement ou entièrement de la langue française)
- AIPLF (Assemblée internationale des parlementaires de langue française )
- Pourquoi?
- associé à l’impérialisme français et au néo-
colonialisme
- associé à l’impérialisme français et au néo-
- Le mot réapparaît seulement dans les années 1980 avec François Mitterrand, ancien président de la République française lors du 1er Sommet de la francophonie
- Il faut attendre les années 1990 pour que l’on concède à l’unanimité que la France fasse partie de la francophonie.
Quel est le 2e bilan de l’origine de la francophonie ?
- La francophonie : pas neutre
- espace culturel et économique délimité par la langue française
- L’adjectif «francophone», 1960 -90: flou, ambigu
- Plus de 50 nations ont le français en partage
- Le français : langue officielle de toutes les prestigieuses OI (ONU, UE, UNESCO, BIT, FIFA…)
- Les sommets de l’OIF ont lieu tous les 2 ans depuis 1986
Qu’est-ce que la francophonie littéraire au 20e siècle ?
À quand remontent les littératures francophones? (Afrique, Antilles, Maghreb)
1921: René Maran publie Batouala: véritable roman nègre, Paris, Albin Michel, 1921, écrivain d’origine guyanaise.
1928: Jean Price-Mars publie Ainsi parla l’Oncle.
1939: Aimé Césaire publie Cahier d’un retour au pays natal, Paris, Présence Africaine. Œuvre poétique et politique.
1944: Jacques Roumain publie Gouverneurs de la rosée, considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature haïtienne.
1954 : Driss Chraïbi, Le passé simple, Paris, Denoël, 1954. Œuvre engagée contre l’autoritarisme du père, de la religion coranique, des mœurs conservatrices.
1958: Édouard Glissant, La Lézarde, Paris, Seuil, 1958. Prix Renaudot. Roman politique et très poétique.
1961: Cheikh Hamidou Kane notamment qui publie le roman L’aventure ambiguë, Paris, Julliard, 1961. Relate l’expérience d’un individu, brillant à l’école, Samba Diallo, qui vit le changement de culture dans son pays, le Sénégal, en raison de la colonisation française.
1968: Ahmadou Kourouma, Les soleils des indépendances, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1968 (Seuil 1970).
Dès 1980: essor et rayonnement d’une vague de romanciers et de romancières dans tous les espaces de la francophonie
Comment la francophonie est vu par les institutions littéraires ?
- Une institution littéraire naît (Voir Jacques Dubois, Pierre Bourdieu, Paul Aron)
- France et francophonie: problématiques, enjeux?
- Observation: les littératures francophones ont été, lors de leur émergence, méprisées dans plusieurs institutions ; longtemps vues comme un à-côté de la littérature française
- Idée sous jacente: comment des écrivains africains, antillais ou arabes pourraient-ils rivaliser avec les grands auteurs de Centre, d’hier et d’aujourd’hui?
- Balzac, Zola, Vian, Duras, Sarraute, Claude
Simon, Yves Bonnefoy, Julien Gracq etc …
Exemple:
«Je ne sais quel diapason intérieur me rendait d’autant plus désaccordée et barbare cette linguistique parodique, digne des Caraïbes et des Papous.» (Camille Lemmonier, Une vie d’écrivain. Mes souvenirs, Bruxelles, Labor, 1945 cité par Paul ARON p. 230.)
- Balzac, Zola, Vian, Duras, Sarraute, Claude
Comment y-a-t-il de la condescendance vis-à-vis de cette littérature au moment de son émergence ?
- Paternalisme à l’égard du ressortissant francophone et de sa discipline!
- Préfaces: cooptation, ou infantilisation?
- de Sartre au livre de L. S. Senghor
(Anthologie de poésie nègre et malgache),
«Orphée noir». - De Breton au poème d’Aimé Césaire
(Cahier au retour d’un pays natal en 1939).
- de Sartre au livre de L. S. Senghor
- On critique le provincialisme des régions éloignées du Centre
- Ces peuples loin du centre font l’objet de
stéréotypes ethno-linguistiques (Reclus)
- Ces peuples loin du centre font l’objet de
- Négligence des écrivains francophones dans la distribution de prix littéraires
- Prix Nobel décerné à 2 francophones:
Maeterlinck (Belgique) et Beckett (Irlande) - Césaire et Senghor étaient nommés mais
n’ont jamais obtenu de Nobel - Prix anglophones décernés : N. Gordimer,
Tagore, Soyinka, Walcott, Coetzee. - Création à l’Académie française du grand
prix de la Francophonie. Mais peu d’intérêt
des media!
- Prix Nobel décerné à 2 francophones:
Quels sont les prix pour les écrivains francophones ?
Prix Goncourt René Maran l’obtient en 1921 pour son roman Batouala. La préface fait la critique du colonialisme. Le roman reconduit les stéréotype sur le colonisé. Livre aussitôt censuré.
Grand prix de la francophonie (Académie française)
Henri Lopes en 1993; Mohammed Dib en 1994 ; Salah Stétié en 1995 ; Jean Starobinski en 1998 ; Albert Memmi en 2003; Abdellatif Laäbi en 2011, (marocain); Boualem Sansal en 2012, Aminata Sow Fall en 2015.
Prix des 5 continents de la Francophonie (OIF)
Alain Mabanckou pour Verre cassé (Seuil) en 2005
Ananda Devi pour Eve de ses décombres (Gallimard) en 2006
Kossi Efoui pour Solo d’un revenant (Seuil) en 2009
Autres prix en francophonie: Médicis, Renaudot, Fémina
Quelle est la logique institutionnelle (pour reconnaissance auteur franco) ?
- Comment se faire publier? obtenir un prix littéraire? Être lu par une large audience?
- Il existe plusieurs attitudes pour se faire reconnaître dans l’institution:
- suivre les modes du centre. En privilégiant des thématiques à la mode; privilégier des effets linguistiques, assumer sa différence régionale (M. Tremblay, P. Chamoiseau) le suivisme (gommage des différences avec le Centre) :
Ex: la littérature doudouiste aux Antilles = «littérature de la décalcomanie» (Damas). - la reconversion»: « transformer les différences potentiellement dévalorisantes en valeurs»Ex: la «négritude»
Qui vise à ériger sa marginalité en avantage (Aron, p. 54) La rendre originale et attrayante. Avec le risque que cela comporte (ghettoisation, exotisme, folklore, stéréotype).
Ex: Devenir le plus grand écrivain local aux yeux du centre. Risque: ne pas accéder aux valeurs universelles. Ex: Ramuz, Derborence. - faire appel à des éditions locales pour se faire publier Ex: Raphaël Confiant (Martinique). Risque: ne pas accéder à un lectorat élargi mais très restreint
- privilégier des thématiques, des effets de différenciation
Que font les francophones dans leurs oeuvres?
Leur approche :
l’identité: Ils explorent massivement le thème de l’identité (de l’écrivain) (Henri Lopes, Alain Mabanckou, Patrick Chamoiseau, Dany Laferrière, etc.)
l’engagement : ils dénoncent ou affirment l’esprit de conquête et les stéréotypes ethno-culturels (Assiniwi), le problème de l’altérité (Condé); l’histoire de l’esclavage et de l’oppression (Césaire); la nécessité d’être soi (Césaire); la colonisation et l’aliénation culturelle et technique (Kane) avec un souci aigu de la langue et de l’expression d’une individualité.
Ces complexes d’infériorité sont dénoncés pour être transcendés. Mais parfois, les stéréotypes sont tout simplement reconduits.
Que dit la critique littéraire sur les littératures francophones?
La critique française, belge, québécoise:
- D’après Paul ARON, p. 48, dans «Le fait littéraire francophone», Le critique belge parle d’ «effets d’infériorisation … avoués ou compensés»
- soumission ou insoumission par rapport aux normes du centre (cf. Jean-Marie Klinkenberg)
Exemple: les écrivains francophones réagissent en faisant trop attention à leur langue («hypercorrection») linguistique et stylistique ; ex. Cioran, Syllogisme de l’amertume.
- Ou inventent une manière de parler propre à eux ( le «baroquisme») ex: Michel Tremblay, Patrick Chamoiseau)
Que disent les écrivains par rapport à leur identité ?
La question de l’identité de l’écrivain francophone est complexe.
- Elle ne coïncide pas toujours avec l’origine géographique.
= Jean Jacques Rousseau: un suisse de Genève
= Samuel Beckett: d’origine irlandaise
= Eugene Ionesco et Émile Cioran: d’origine roumaine;
= Adamov: d’origine russe et arménienne
= Henri Michauxet M. Yourcenar: d’origine belge
= Le Clézio: français et mauricien
- tous ont une double origine mais leur appartenance institutionnelle est française plus que francophone.
- Idem pour nos auteurs du corpus: Césaire, Condé, Kane, Assiniwi
Que peut-on conclure sur les écrivains francophones ?
les écrivains francophones aujourd’hui :
- Longtemps enfermés dans le ghetto des littératures marginales
- L’ attitude de périphérisation : risque d’auto-périphérisation ; d’intériorisation de sa «marginalité»
- De moins en moins objet de condescendance.
- Respectés!
Qu’est-ce que la Conquête du nouveau monde ?
Nouveau monde : lié à 2 phénomènes historiques
- Découverte de l’Amérique : Christophe Colomb (1450-1506)
- Conquête et colonisation des terres découvertes
- Soumission et extermination des peuples
conquis - Traite, esclavage des Noirs
- Soumission et extermination des peuples
Quelle est la définition de l’esclavage ?
«L’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux» (Convention internationale de 1926)
«Personne qui, travaillant pour une autre, n’est pas libre de refuser son travail, et personne qui est propriété d’autrui et n’a donc ni liberté ni droits.» (Voir Christiane Taubira, L’esclavage raconté à ma fille, Paris, 2002, p. 13)
Quelles étaient les motivations des conquêtes ?
- découverte
- richesses
- évangélisation
Afrique: terra incognita
- cf. Solin, géographe et historien latin (IIIe
siècle), Polyhistor
- cf. Jean Léon l’Africain (1496?-1548),
Description historiale de l’Afrique tierce
partie du monde)
- Discours subjectif sur l’Autre, sur les
continents autres qu’Européens (cf. Hegel)
Qu’est-ce que l’esprit de la conquête ?
- La civilisation européenne : perçue comme supérieure aux autres
- Nier et déshumaniser l’ autre
- source de l’esclavage et de la colonisation!
- monde pyramidal
quelle est la conception de la diversité du monde durant la conquête (16-18e)
- Théorie des climats(Buffon) : que la couleur de peau va avec les températures des pays.
- Théorie du corps (Hérodote, Aristote) : la semence, le sang et qqch d’autres seraient différents. Ils croyaient que les noirs avaient une couleur de sang différente, ce qui les rendait inférieur.
- Théologie: histoire biblique de la malédiction de Cham : histoire biblique de la malédiction de Cham = la bible est le fondement de la littérature. La malédiction de Cham raconte l’histoire du fils de Noé qui a été maudit. Noé aurait condamné toute la race de Cham à l’esclavage, pour lui avoir théoriquement manqué de respect. Il aurait agit sous l’ordre de Dieu. Institution de l’église va reprendre cette histoire pour essayer de légitimer le fait de faire de certaines personnes des esclaves
Qu’en dit la Génèse ?
Le récit biblique de la malédiction suit l’épisode du déluge
Sur l’ordre de Dieu, Noé sort de l’arche avec ses trois fils (Sem, Cham et Japhet). Après quoi,
= La malédiction de Cham : «Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne. Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. (ou selon d’autres versions: il apprit ce que lui avait fait son plus jeune fils). Et il dit: Maudit soit Canaan! qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères! Il dit encore: Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave! Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave!» (source: la Bible, Ancien testament)
Qu’est-ce que l’institutionnalisation de l’esclavage ?
- Le code noir: ordonnance royale de mars 1685 touchant la police des îles de l’Amérique française. Texte de loi préparé par Colbert, ministre des finances du roi Louis XIV
- L’esclave est «bien meuble (article 44), une bête de somme;
Nommez quelques articles du code noir
Article 33: L’esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse, ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort.
Article 38: L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule; s’il récidive un autre mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule; et, la troisième fois, il sera puni de mort.
Article 44: Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n’avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers, sans préciput et droit d’aînesse, n’être sujets au douaire coutumier, au retrait féodal et lignager, aux droits féodaux et seigneuriaux, aux formalités des décrets, ni au retranchement des quatre quints, en cas de disposition à cause de mort et testamentaire.
Qui étaient les «engagés » ?
- «les colonies européennes d’Amérique ont vu passer, à côté des esclaves noirs, des « engagés blancs » ou « trente-six mois » , espèces d’hommes qui se vendaient en Europe comme esclaves pendant trois ans dans les colonies » (Définition de l’Abbé Guillaume-Thomas François Raynal, (1713-1796), cité par Mme Liliane Chauleau, Directrice Honoraire des Archives départementales de la Martinique).
- des Français qui émigrent aux colonies pour une durée de 3 ans
- « Il y a eu, autrefois, des maîtres si cruels qu’on a été obligé de leur interdire d’en acheter jamais ; et j’en ai connu un, à la Guadeloupe qui en a enterré plus de cinquante sur la place, qu’il avait fait mourir à force de travailler… car, bien que ces pauvres engagés fussent extraordinairement affaiblis par la misère et la faim, on les traitait plus mal que des esclaves et l’on ne les poussait au travail qu’à coups de bâton et de hallebardes » . (Le Père Du Tertre, Histoire Générale des Antilles)
- « la manière de traiter les engagés est à faire trembler, il faut le voir pour le croire, de six cents, il ne s’en sauvera pas cinquante… (…) » (le lieutenant général Blénac, lettre du 19 novembre 1680)
Décrivez brièvement la traite des noirs
Région “exportatrice” = Afrique occidentale, Afrique centrale, Afrique centre-orientale, Afrique orientale
Région “importatrice” = États-Unis, Caraïbes, Amériques espagnole continentale, Brésil, Afrique du Nord, Moyen-Orient, Îles de l’océan indien, etc
Décrivez la chronologie de l’esclavage
1492 : Christophe Colomb atteint les Caraïbes
1510 : Début de la traite espagnole dans l’Île d’Hispaniola (actuelle Haïti)
1534 : Jacques Cartier prend possession du Canada
1539 : Villers-Cotterêts institutionnalise le français comme langue du royaume de France alors qu’on parlait différents dialectes en France.
1604 : Début de la traite française
1608 : Champlain fonde Québec. Le Canada devient la Nouvelle-France
1635 : Les Français (déjà implantés à Porto-Rico) occupent la Martinique et la Guadeloupe pour y développer une économie sucrière
1642 : Louis XIII autorise la traite des noirs (le commerce d’esclaves, le commerce triangulaire)
1672 : Louis XIV crée la Compagnie du Sénégal qui conduit les Africains aux Antilles et à la Guyane (traversée en bateau négrier)
1678 : 27 000 esclaves(cela deviendra 400 millions) mais 1/10 mort dans la traversée :durée de vie = 7 ans
1685 : Louis XIV signe le code noir, préparé par Colbert, son ministre des finances
1716 : Permission royale aux ports de Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Nantes pour faire “librement le commerce de l’esclavage”.
1716 : Montesquieu (1689 - 1755) publie De l’esprit des lois (1748) : le philosophe “des lumières” nie l’humanité des noirs
1749 : 44 expéditions quittent Nantes pour chercher des esclaves en Afrique
qu’est-ce qu’exprime Césaire dans son oeuvre ?
- Aimé Césaire nous parle de la Géographie des îleset de sa Martinique natale dans Cahier d’un retour au pays natal
- Il exprime un désir : ne pas la couper du reste du monde, malgré son exiguïté (comparée à une calebasse)
- Économiedes iles: rentable pour le colon, le tabac : pour l’Europe, la «liqueur» (le rhum)
- Histoire: Servitude et blessure des ilesliées à l’esclavage : «millions de mortiférésqui tournent en rond dans la calebasse d’une île»
- les Antilles sont un archipel: l’archipel est arqué (personnification) «comme le désir inquiet de se nier» ; allusion à la soumission, à la négation de soi du sujet opprimé.
Quelles sont les implications du code noir, de la traite, de l’esclavage?
- Un discours d’inégalité s’enracine entre les races, entre les hommes (Hegel)
- Établissement d’une échelle des civilisations dans les colonies (Hegel)
- 3 mots d’ordre : christianisation, civilisation, colonisation
- Enjeu: une main d’œuvre gratuite.
- Exploiter les richesses dans le monde
Quelles ont été les révoltes contre le sort des noirs ?
Elles commencent dès la fin du 17e siècle
1688 : les quakers en Pennsylvanie (mouvement religieux fondé en Angleterre au 17e siècle par des dissidents de l’église anglicane) publient une protestation (de Germantown) qui s’oppose fermement à l’esclavage
177- : l’abbé Raynal (1713 - 1796) réclame l’abolition de l’esclavage
1784 : Jacques Necker, ministre des finances genevois (1732 - 1804) déplore l’existence de la traite et de l’esclavage. (Mari de Germaine de Staël)
Quels ont été les mouvements abolitionnistes ?
1791: Insurrection des esclaves de Saint-Domingue (futur Haïti): Saint Domingue est à l’époque la colonie la plus prospère de l’Amérique. Des esclaves armés mettent le feu aux plantations de sucres, de café, époque du marronnage.
1793: abolition de l’esclavage en Haïti (le 24 juin)
1794: abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. «La Convention déclare l’esclavage des nègres aboli dans toutes les colonies; en conséquence, elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens français et jouiront de tous les droits assurés par la Constitution.»
1802: Napoléon rétablit par décret l’esclavage. Afin de relancer l’économie des plantations. (impact dans les romans de Chamoiseau. Voir effroi des personnages! Dans Texaco)
1804: Haïti déclare son indépendance, après la défaite des troupes françaises face à Jean-Jacques Dessalines, successeur de Toussaint Louverture. («Haïti qui se mit pour la première fois debout». Aimé Césaire, Cahier..)
1848: Victor Shoelcher député, initie et rédige le Décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, signé le 27 avril par Alphonse de Lamartine (1790-1869)
1884: à l’initiative de Bismarck, la conférence de Berlin réunit toutes les puissances européennes pour le partage de l’Afrique.
Que sont les relations de voyage ?
- Dans leurs écrits, les conquérants se montrent partisans de la conquête, de l’assimilation et de l’évangélisation des peuples autochtones
- première tendance: dresser un portrait négatif de l’autre
Comment est représenté l’autre dans les relations de voyage? (Vision des conquérants sur les raisons de la colonisation)
- grande voix de l’humanisme espagnol du 16e siècle (1486- 1546)
- utilise la Bible et la raison (les philosophes) pour conquérir et découvrir les «Indes»
- il justifie le droit de soumission des Indiens aux espagnols par leur supposée «folie», sauvagerie, bestialité, et autres représentationsdégradantes (infantilisme, incapacité d’autodétermination de ces «barbares», etc.)