Exam Final Flashcards

1
Q

Laquelle de ces définitions correspond le mieux aux relations internationales?
A.La migration des populations et la diffusion des idées
B. Les rapports entre différents groupes sociaux qui traversent les frontières.
C. La politique d’un État par rapport aux enjeux de sécurité
D. Les relations interpersonnelles entre des individus de différentes nationalités.
E. Les droits et obligations des États sur la scène internationale

A

B. Les rapports entre différents groupes sociaux qui traversent les frontières.

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2
Q

Comment a-t-on souvent présenté la discipline des Relations Internationales?

A. Comme une branche du droit international.
B. Comme la science des phénomènes complexes globaux.
C. Comme un champ de la philosophie appliquée.
D. Comme l’étude des rapports entre humains de diverses origines ethniques.
E. Comme une série de débats inter-paradigmatiques sur les rapports entre acteurs internationaux.

A

E. Comme une série de débats inter-paradigmatiques sur les rapports entre acteurs internationaux.

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3
Q

Quelle est la raison principale pour laquelle l’intérêt pour la mondialisation économique a facilité le renouveau des Relations Internationales?

A. Les économistes ont investi le champ des Relations Internationales.
B. La finance, le commerce et les entreprises sont devenus des sujets d’intérêt pour les chercheur.e.s.
C. La mondialisation a amené l’émergence des théories constructivistes.
D. La mondialisation a accru l’intérêt des sciences sociales pour les études de sécurité.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

B. La finance, le commerce et les entreprises sont devenus des sujets d’intérêt pour les chercheur.e.s.

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4
Q

Selon les théoricien.nes de la communauté politique mondiale, quels acteurs ont particulièrement facilité l’essor d’une culture mondiale depuis la fin du XIXème siècle?

A. Les ONG internationales
B. Les entreprises multinationales
C. Les diasporas
D. L’Eglise catholique
E. Toutes les réponses ci-dessous

A

A. Les ONG internationales

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5
Q

Que décide le président Nixon en 1971?

A. La dissolution du GATT
B. La fin de la convertibilité du dollar en or
C. La création de la Banque Mondiale
D. Le retour au système de sécurité wilsonien
E. Toutes les réponses ci-dessus

A

B. La fin de la convertibilité du dollar en or

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6
Q

Que met en place la Banque Mondiale à la suite de la crise économique de 1983?

A. De larges programmes d’aide inconditionnels aux pays en développement.
B. Des programmes d’aide conditionnés au respect de mesures d’ajustement structurel.
C. Le retour à la convertibilité du dollar en or.
D. Le respect du principe de la nation la plus favorisée.
E. L’arrêt des programmes d’aide.

A

B. Des programmes d’aide conditionnés au respect de mesures d’ajustement structurel.

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7
Q

Jeremy Bentham crée en 1781 le mot ________. C’est la première fois que le terme apparaît :

A. Mondialisation
B. International
C. Sécurisation
D. État
E. Nationalisme

A

B. International

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8
Q

La discipline des relations internationales est l’étude des _________ entre les ___________.

A. échanges commerciaux / États
B. guerres / nations
C. conflits / armées
D. interactions / organisations internationales
E. Aucune de ces réponses

A

E. Aucune de ces réponses

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9
Q

Laquelle des organisations suivantes n’est pas un acteur des relations internationales selon la définition de Battistella ?

A. Organisations intergouvernementales
B. Villes
C. Clubs informels
D. Corporation transnationale
E. Aucune de ces réponses

A

E. Aucune de ces réponses

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10
Q

Pour Francis Fukuyama, la « fin de l’histoire » fait référence à :

A. Un scénario de guerre nucléaire totale
B. La deuxième guerre mondiale
C. La création de l’organisation des Nations Unies
D. Les attentats terroristes du 11 septembre 2011
E. Aucune de ces réponses

A

E. Aucune de ces réponses

En 1989, Francis Fukuyama décrit la mondialisation comme “la fin de l’histoire”. Cette expression ne fait pas référence à la fin de l’humanité ou à une catastrophe nucléaire. Fukuyama estime que la progression de l’histoire humaine, envisagée comme un combat entre des idéologies, touche à sa fin avec le développement d’un consensus politique et économique autour de l’idéologie libérale qui tend à se former après la fin de la guerre froide. Cette idée est aujourd’hui critiquée puisque des luttes idéologiques persistent.

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11
Q

Quatre explications possibles de la mondialisation sont généralement présentées. Lequel des phénomènes suivants n’en fait pas partie?

A. La mondialisation est une idée politique propulsée, entre autres, par des traités de libre-échange signés entre les États
B. La mondialisation est un phénomène propulsé par le développement des voyages intercontinentaux.
C. La mondialisation est une prophétie autoréalisatrice, en ce sens que puisqu’on l’annonce, elle se produit.
D. La mondialisation s’explique par le développement de nouvelles technologies à l’échelle mondiale.
E. La mondialisation est une progression naturelle du capitalisme puisque les entreprises croissent jusqu’au point où elles peuvent atteindre un marché mondial.

A

B. La mondialisation est un phénomène propulsé par le développement des voyages intercontinentaux.

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12
Q

Lequel des éléments suivants n’est pas une caractéristique de la mondialisation?

A. L’émergence d’un marché mondial
B. La diffusion de l’anglais
C. La diffusion mondiale du fondamentalisme religieux
D. La formation d’une société civile naissante
E. La diffusion des normes culturelles

A

C. La diffusion mondiale du fondamentalisme religieux

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13
Q

Quel président américain est associé au courant idéaliste des Relations internationales?

A. Theodore Roosevelt
B. Woodrow Wilson
C. Herbert Hoover
D. Dwight D. Eisenhower
E. Franklin D. Roosevelt

A

B. Woodrow Wilson

Le président américain Woodrow Wilson est à l’origine de la Société des Nations (SDN). Il s’agit d’une organisation intergouvernementale fondée après la Première Guerre mondiale pour éviter que de tels conflits se reproduisent. Wilson estime que les institutions internationales peuvent assurer la paix et la stabilité. Les idéalistes « wilsoniens » se sont intéressés à l’étude du droit international et des organisations internationales comme vecteur de paix et de stabilité.

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14
Q

Quel événement marque l’émergence du réalisme face à l’idéalisme ?

A. La Première Guerre mondiale
B. La mise en place de la Société des Nations
C. Le krach boursier de 1929
D. La Deuxième Guerre mondiale
E. La Guerre froide

A

D. La Deuxième Guerre mondiale

Les réalistes, en particulier Hans Morgenthau, constatent que les traités et les organisations internationales (comme la Société des Nations) n’ont pas permis d’empêcher la Deuxième Guerre mondiale. En réponse au courant idéaliste qui étudie ce que les relations internationales devraient être, les réalistes veulent étudier les relations internationales telles qu’elles sont réellement. Le réalisme a dominé ce premier débat fondateur des relations internationales.

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15
Q

L’issue de la guerre du Vietnam et la crise du pétrole de 1973 entraînent un débat:

A. Fondateur
B. Méthodologique
C. Ontologique
D. Epistémologique
E. Mondialiste

A

C. Ontologique

Dans les années 70, un débat ontologique oppose les paradigmes réalistes, libéralistes et critiques, au sujet de l’objet d’étude des relations internationales. Face aux revers que connaissent les États-Unis, les auteurs libéraux et critiques soutiennent qu’il n’y a pas que les États et la puissance militaire qui comptent.

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16
Q

Le libéralisme considère que

A. les États ne sont pas des acteurs importants
B. les États sont l’unité d’analyse à privilégier
C. l’État ne peut pas être l’unique objet d’étude des relations internationales
D. les classes sociales sont une unité d’analyse particulièrement intéressante

A

C. l’État ne peut pas être l’unique objet d’étude des relations internationales

Face au réalisme qui considère que l’unité d’analyse des relations internationales devrait être les États, le libéralisme reconnait que les États demeurent des acteurs importants, mais ajoute qu’il existe d’autres acteurs importants des relations internationales, dont les firmes transnationales et les organisations internationales. L’école critique met accent sur les acteurs transnationaux et particulièrement les classes sociales (par exemple une élite transnationale).

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17
Q

Une approche positiviste considère que:

A. il est impossible d’avoir une approche scientifique des phénomènes sociaux
B. les réalités sociales sont complexes mais empiriquement observables
C. tout savoir est subjectif
D. les acteurs sont généralement irrationnels

A

B. les réalités sociales sont complexes mais empiriquement observables

Depuis les années 1990, un débat épistémologique oppose positivistes et post-positivistes: Qu’est-ce qu’un savoir valide ? Est-il possible d’avoir une démarche scientifique pour étudier des phénomènes sociaux tels que les relations internationales? Pour les positivistes, même si les réalités empiriques (factuelles) du monde social sont complexes, il est possible d’établir des relations de cause à effet entre des variables (par exemple entre le type de régime politique d’un État et le type de politique étrangère que cet État déploie).

Le post-positivisme estime qu’il n’existe pas de savoir objectif, désincarné de l’expérience sociale. Les post-positivistes considèrent que tout savoir est subjectif, que le langage utilisé pour décrire les réalités est teinté d’un point de vue particulier, et qu’il n’est pas possible de dégager de grandes régularités dans les phénomènes sociaux. Le chercheur peut tout au plus essayer de comprendre le monde dans lequel il se trouve lui-même.

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18
Q

Si un chercheur s’intéresse à l’absence de puissance contre-hégémonique pour expliquer les politiques expansionnistes de l’Allemagne avant la Deuxième Guerre mondiale, il:

A. adopte une approche d’individualisme méthodologique
B. adopte une approche holiste
C. s’intéresse aux acteurs agrégés
D. pense que les processus cognitifs des individus expliquent la structure

A

B. adopte une approche holiste

Un chercheur peut s’intéresser à la Deuxième Guerre mondiale de plusieurs manières.

L’approche individuelle (individualisme méthodologique) s’intéresse aux préférences, aux perceptions et aux processus cognitifs des acteurs. Cette approche part des parties pour expliquer le tout. En l’espèce, il s’agirait par exemple de s’intéresser à Adolf Hitler.
Au niveau agrégé, on s’intéresse aux firmes, aux partis politiques, aux ministères et tout particulièrement aux comportements de ces acteurs agrégés. En l’espèce, il s’agirait d’étudier par exemple les politiques expansionnistes du parti nazi.
L’approche holiste (systémique) part du tout pour expliquer les parties et s’intéresse au système international: c’est le contexte qui structure le comportement des acteurs. En l’espèce, ce serait par exemple l’absence de puissance contre-hégémonique pour faire obstruction aux politiques expansionnistes allemandes.

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19
Q

La discipline des relations internationales est caractérisée par:

A. le faible nombre de questions qui intéressent les chercheurs
B. le faible nombre de perspectives utilisées par les chercheurs
C. une grande hétérogénéité en matière de représentation dans le profil des chercheurs influents
D. une certaine homogénéité dans le profil des chercheurs influents

A

D. une certaine homogénéité dans le profil des chercheurs influents

Les résultats du sondage TRIP AROUND THE WORLD: Teaching, Research, and Policy Views of International Relations Faculty in 20 Countries indiquent que les chercheurs en relations internationales s’intéressent à un grand nombre de questions (la sécurité, l’environnement, la sécurité humaine, les études de genre, les études de développement international, etc.) et adoptent des perspectives variées pour étudier ces questions.

Toutefois, parmi les chercheurs désignés par leurs pairs comme étant les plus influents dans la discipline, on retrouve des chercheurs établis aux États-Unis et principalement des hommes blancs d’un certain âge. Il existe une certaine homogénéité dans le profil de ces chercheurs. Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de chercheuses et de chercheurs provenant des pays en développement, mais que la discipline est historiquement centrée sur le monde anglophone.

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20
Q

La première alliance militaire majeure d’après Seconde Guerre mondiale en Occident, créée en 1949, est:

A. l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
B. l’Organisation des Nations Unies
C. le Pacte de Varsovie
D. la Communauté Européenne de Défense
E. le Concert de l’Europe

A

A. l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN)

Afin de rassurer les Européens face à l’Union Soviétique, les États-Unis signent un traité en temps de paix. Le traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est signé le 4 avril 1949 (Allès, 2018: 70).

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21
Q

Autour de quelle question tournent les débats actuels sur le système westphalien?

A. L’impact de la fin de la Guerre froide sur l’équilibre des puissances
B. L’impact réel des traités de Westphalie sur la guerre froide
C. Le défi que pose la mondialisation à la souveraineté
D. L’impact de l’augmentation du nombre d’États sur leur souveraineté
E. Toutes ces réponses

A

C. Le défi que pose la mondialisation à la souveraineté

Selon Lapointe (2019: 590) “les débats actuels autour du système de Westphalie sont fortement influencés par la reconnaissance du fait, et ce, même chez plusieurs auteurs réalistes, que la mondialisation pose un défi considérable au principe de souveraineté. Plusieurs se demandent en conséquence si le système westphalien persiste dans un contexte où le rôle et les prérogatives de l’État « westphalien » sont de plus en plus remis en question”.

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22
Q

Quelle est la cause de la Guerre froide selon le front communiste?

A. Le début de la décolonisation
B. La volonté des classes possédantes occidentales d’anéantir l’État communiste qu’elles n’ont jamais accepté
C. La défaite du régime nazi
D. Le dilemme de sécurité
E. Le refus d’un système dominé par deux grandes puissances

A

B. La volonté des classes possédantes occidentales d’anéantir l’État communiste qu’elles n’ont jamais accepté

Comme l’écrit Allès (2018: 63): “Pour le monde communiste, la guerre froide existe depuis la révolution bolchevique de 1917. Selon cette lecture, les classes possédantes n’ont jamais accepté la naissance d’un État communiste et ont tout fait pour l’anéantir. En Allemagne, elles ont utilisé Hitler contre l’Union soviétique. Après 1945, inquiètes des aspirations des peuples et des succès de l’Union soviétique, ces classes utilisent le militarisme et l’anticommunisme le plus primaire pour mettre au pas les travailleurs dans leur pays et généraliser partout un capitalisme à leur profit. Surtout, en faisant du camp communiste un ennemi, elles justifient la préservation (pour les Britanniques et les Français) et l’extension (pour les Américains) de leurs empires”.

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23
Q

Laquelle de ces affirmations représente le mieux la doctrine Truman?

A. Elle s’applique partout dans le monde.
B. Elle ne s’applique qu’entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et le début de la Guerre froide.
C. Elle repose sur le besoin croissant de l’Europe de trouver des partenaires économiques.
D. Elle s’appuie sur des intérêts géopolitiques spécifiques et ne vise pas tous les pays.
E. Elle représente un idéal jamais appliqué.

A

D. Elle s’appuie sur des intérêts géopolitiques spécifiques et ne vise pas tous les pays.

La doctrine Truman, aussi appelée doctrine de l’endiguement (containment), est présentée au Congrès américain en 1947 et vise à endiguer la propagation de l’idéologie communiste. Les États-Unis lancent le plan Marshall qui vise à reconstruire l’Europe occidentale et freiner l’expansion du bloc soviétique : une offre militaire et financière est offerte aux pays qui s’opposeront aux pressions communistes. Il s’agit de soutenir notamment la Grèce, l’Allemagne ou encore le Japon (voir Alles, 2018: 69).

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24
Q

Que vise le Traité de Non-Prolifération de 1968?

A. Le désarmement des pays déjà dotés de l’arme nucléaire.
B. L’accès des pays non dotés de l’arme nucléaire au nucléaire civil.
C. Le renoncement à l’arme nucléaire des pays qui n’en sont pas encore dotés.
D. La collaboration des superpuissances.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Le traité de non-prolifération “distingue les États dotés en 1968 de l’arme nucléaire: États-Unis (bombe en 1945), URSS (1949), Royaume-Uni (1952), France (1960), Chine (1964), à savoir les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Ceux-ci s’engagent à faciliter l’accession des États non dotés à la technologie nucléaire pour un usage civil pacifique, mais aussi à s’orienter vers leur propre désarmement, ce qu’ils ne mettront pas en œuvre. Les autres pays s’engagent à ne pas chercher à obtenir des technologies nucléaires à usage militaire.” (Alles, 2018: 78).

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25
Q

A quelle guerre les traités de Westphalie ont-ils mis fin?

A. La guerre de Cent Ans
B. La guerre de Cinquante Ans
C. La guerre de Trente Ans
D. La guerre de Sept Ans
E. La guerre de Deux Ans et Demi

A

C. La guerre de Trente Ans

Par traités de Westphalie, on entend “les traités de Münster et d’Osnabrück signés en 1648 respectivement par le roi de France et la reine de Suède avec le Saint-Empire romain germanique. Ces traités visaient à mettre en place les termes d’une paix durable pour une Europe traversée depuis le début XVIIe siècle par les conflits religieux et déchirée par les prétentions universalistes du Saint-Empire romain germanique (c’est-à-dire la guerre de Trente Ans de 1618-1648)”. (Lapointe, 2019: 588).

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26
Q

Laquelle de ces affirmations est inexacte ?

A. La Convention sur la diversité biologique reconnait la souveraineté des États sur leurs ressources génétiques.
B. La Convention du droit de la mer reconnait des droits souverains aux États jusqu’à 200 milles marins.
C. La lune est sous la souveraineté des États-Unis.
D. Les revendications territoriales en Antarctique sont gelées.
E. Aucune de ces affirmations

A

C. La lune est sous la souveraineté des États-Unis.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (adoptée en 1982, entrée en vigeur en 1994) consacre des droits souverains aux États jusqu’à 200 milles marins des lignes de base de la côte.
La Convention sur la diversité biologique (1992) reconnaît la souveraineté des États sur les ressources génétiques, auparavant considérées comme patrimoine commun de l’humanité. Ils ont le pouvoir de déterminer l’accès aux ressources génétiques.
Le traité sur l’Antarctique (1959) gèle les revendications territoriales des États pour éviter que ce continent ne devienne le théâtre d’un conflit entre les États-Unis et l’Union Soviétique: les États n’exercent plus leur souveraineté sur ce territoire, mais l’Antarctique n’est pas non plus patrimoine commun de l’humanité puisque ces revendications sont seulement suspendues.
Le traité sur l’espace extra-atmosphérique (1967) reconnaît que l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, font partie du patrimoine commun de l’humanité.

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27
Q

De quelle façon la souveraineté des États peut-elle être limitée ?

A. Elle ne s’applique qu’à certains domaines de compétences.
B. Elle est partagée avec les organisations intergouvernementales
C. Elle est temporaire.
D. Elle est limitée géographiquement.
E. Elle est limitée par l’empereur et le pape.

A

D. Elle est limitée géographiquement.

Dans son principe, la souveraineté est totale ou absente. Elle est:

exclusive: elle n’est pas partagée avec une autre autorité
pleine: elle n’est pas partielle, ne couvre pas seulement certains domaines et pas d’autres
suprême: la souveraineté n’est pas contrainte par aucune autre norme qui n’ait pas été acceptée volontairement
perpétuelle: il n’y a pas d’échéance à la souveraineté
La souveraineté d’un État s’exerce sur son territoire (selon Max Weber, l’État a le monopole de la violence physique légitime sur son territoire). Cependant, les États peuvent accepter de limiter leur souveraineté sur leur propre territoire par le biais de traités multilatéraux ou bilatéraux.

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28
Q

Que signifie l’égalité souveraine des États ?

A. Chaque État doit avoir le même droit de vote au sein des organisations internationales.
B. Chaque État doit se voir imposer les mêmes obligations par les traités.
C. Chaque État doit reconnaître tous les autres États.
D. Chaque État a la responsabilité de protéger les populations des autres États dans certaines circonstances.
E. Aucune de ces réponses.

A

E. Aucune de ces réponses.

L’égalité souveraine des États ne signifie pas que chaque État doit avoir le même droit de vote dans les organisations internationales: c’est vrai pour l’ONU mais pas pour beaucoup d’organisations financières internationales telles que le FMI. De même, des traités peuvent prévoir des obligations différentes pour les États: beaucoup de traités environnementaux reconnaissent le principe de responsabilités communes mais différenciées et prévoient des obligations allégées pour les pays en développement. La responsabilité de protéger, et non l’égalité souveraine, renvoie au fait que chaque État a la responsabilité de protéger les populations des autres États dans certaines circonstances.

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29
Q

Quelle est l’une des critiques de la diplomatie en tant qu’instrument de politique étrangère ?

A. Elle ne peut pas être combinée à d’autres instruments de politique étrangère.
B. Elle manque de transparence.
C. Elle demande plus de ressources que les interventions militaires.
D. Elle ne peut être utilisée qu’en dernier recours.
E. Elle ne permet pas de connaître les réalités sociales et culturelles du pays étranger.

A

B. Elle manque de transparence.

La diplomatie est critiquée et qualifiée de pratique anachronique pour les raisons suivantes:

elle a des aspects protocolaires.
contre-argument: il s’agit d’un langage qu’utilisent les États, d’un moyen de communication
les systèmes de communication actuels n’exigent pas de présence physique à l’étranger
contre-argument: la diplomatie nécessite des connaissances poussées du terrain et que les diplomates établissent des relations humaines avec leurs homologues étrangers
les diplomaties bénéficient de privilèges diplomatiques:
contre-argument: cela peut être utile pour éviter la corruption
il s’agit d’une manière de placer dans des postes confortables des amis du pouvoir.
contre-argument: cela varie d’un pays à l’autre. Dans certains pays, il n’y a que des diplomates de carrière tandis que dans d’autres pays il s’agira de proches du ministre des affaires étrangères par exemple.
elle se caractérise par la pratique du secret:
contre-argument: il s’agit en effet d’une pratique beaucoup moins transparente que d’autres domaines de politique publique, mais cela s’explique en raison d’éléments sensibles mais aussi du fait de la négociation entreprise par les diplomates.

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30
Q

Pourquoi certains auteurs parlent-ils de « diplomatie néo-médiévale » pour caractériser les pratiques diplomatiques actuelles?

A. Parce que les conflits sont de plus en plus violents.
B. Parce que la religion joue un rôle croissant en relations internationales.
C. En raison du retour de la diplomatie secrète.
D. Parce que les diplomates sont encore fréquemment issus de familles aristocratiques.
E. Aucune de ces réponses.

A

E. Aucune de ces réponses.

Certains auteurs parlent de “diplomatie néo-médiévale” pour désigner la pratique actuelle de la diplomatie du fait d’une plus grande imbrication du public et du privé, voire d’une ère post-westphalienne. Cela est encore contesté.

Toutes les réponses proposées sont donc fausses.

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31
Q

Qu’est-ce qui peut expliquer que la grande majorité des sanctions économiques ne parvient pas à changer le comportement des États ciblés ?

A. L’État ciblé peut se tourner vers d’autres marchés.
B. Les demandes de l’État qui impose les sanctions ne sont pas assez claires.
C. Elles renforcent le sentiment de patriotisme à l’intérieur de l’État ciblé.
D. Elles bénéficient d’un appui fragile parmi certains groupes d’intérêts au sein de l’État qui impose les sanctions.
E. Toutes ces réponses

A

E. Toutes ces réponses

Toutes ces réponses sont vraies. Les sanctions économiques sont souvent peu efficaces car:

L’État ciblé peut se tourner vers d’autres marchés. Par exemple, Cuba sous la sanction américaine s’est tourné vers l’Union Soviétique.
Les demandes de l’État qui impose les sanctions ne sont pas assez claires. Par exemple, les États-Unis ont imposé des sanctions à la Chine mais sans en préciser la raison.
Elles renforcent le sentiment de patriotisme à l’intérieur de l’État ciblé. Les chefs de gouvernement du pays qui subit les sanctions peuvent blâmer le pays qui les impose pour les difficultés que connaît le pays. Par exemple, Castro à Cuba blâme l’impérialisme américain.
Elles bénéficient d’un appui fragile parmi certains groupes d’intérêts au sein de l’État qui impose les sanctions. Ces sanctions peuvent être très controversées car elles touchent des populations civiles.
Ces sanctions peuvent également être très coûteuses. L’embargo imposé par les américains à l’Union soviétique nuit aux paysans américains qui exportent des céréales.

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32
Q

Selon Max Weber, quelle est l’une des caractéristiques des États?

A. Il s’agit des seuls acteurs internationaux qui exercent une contrainte physique
B. Ils ont le monopole de la contrainte physique légitime
C. Leur légitimité est perpétuellement contestée
D. Ce sont des communautés politiques sans personnalité juridique
E. Ce sont des communautés politiques instables

A

B. Ils ont le monopole de la contrainte physique légitime

Pour Max Weber, l’État est « une entreprise politique de caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès, dans l’application des règlements, le monopole de la violence physique légitime » (1971).

Il est important d’insister sur la notion de légitimité puisqu’il existe des groupes criminels ou mafieux qui peuvent également exercer une contrainte physique, mais celle-ci n’est pas perçue comme légitime. L’État a une personnalité juridique internationale. Il faut également distinguer les États des pays, des nations ou des gouvernements. Les États, contrairement aux gouvernements qui changent, sont caractérisés par leur stabilité.

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33
Q

Le nombre d’États membres des Nations Unies…

A. a baissé depuis la création de l’ONU car des États ont disparu
B. a particulièrement augmenté après la décolonisation et après la fin de la guerre froide
C. a particulièrement augmenté depuis les années 2000
D. a augmenté car il s’agit d’une obligation pour tous les États nouvellement formés de rejoindre les Nations Unies
E. est resté stable depuis les années 80

A

B. a particulièrement augmenté après la décolonisation et après la fin de la guerre froide

L’Organisation des Nations-Unies a été créée en 1945. Depuis, le nombre d’Etat membres n’a cessé d’augmenter. Deux grandes vagues sont à distinguer:

avec la décolonisation, un grand nombre d’États nouvellement indépendant rejoignent les Nations Unies.
après la fin de la guerre froide et la dislocation du bloc soviétique, un certain nombre d’États rejoignent également l’ONU.
Cependant, ce n’est pas une obligation: la Suisse pour des raisons de politique étrangère (neutralité) n’a pas rejoint les Nations Unies avant 2002. Très peu d’États ont disparu (ils ont plutôt implosé comme la Yougoslavie ou l’Union Soviétique après la guerre froide) et très peu ont été conquis (comme en témoigne la mobilisation de la communauté internationale contre l’Irak qui voulait envahir le Koweït).

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34
Q

Que représentent, en partie symboliquement, les traités de Westphalie ?

A. La reconnaissance du principe de la responsabilité de protéger (R2P).
B. La fin de la Première Guerre mondiale.
C. L’affirmation du principe de la souveraineté étatique.
D. La fin de la Guerre froide.
E. La reconnaissance de la diplomatie en tant qu’instrument privilégié de la politique étrangère.

A

C. L’affirmation du principe de la souveraineté étatique.

Bien que la construction de l’État moderne soit un processus de longue durée, un moment charnière pour l’affirmation du principe de la souveraineté étatique est celui de la conclusion des traités de Westphalie qui mettent fin à la guerre de Trente Ans (1618-1648). Ces traités reconnaissent à chaque prince du Saint Empire Romain Germanique le droit de déterminer la religion sur son territoire: on voit se laïciser les relations politiques et s’estomper le rôle politique de la papauté. Le système westphalien désigne le système des relations internationales fondé sur l’État souverain.

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35
Q

Qu’est-ce que la Convention de Montevideo de 1933 identifie comme étant l’une des caractéristiques essentielles des États ?

A. Un État doit être composé d’une seule nation.
B. Un État doit avoir un gouvernement démocratiquement élu.
C. Un État doit avoir une armée.
D. Un État doit avoir la capacité d’entrer en relation avec les autres États.
E. Un État doit faire partie de l’Organisation des Nations Unies.

A

D. Un État doit avoir la capacité d’entrer en relation avec les autres États.

La Convention de Montevideo sur les droits et les devoirs des États décrète à son article 1 que:

“L’État comme personne de droit international doit réunir les conditions suivantes:

I- Population permanente.
II Territoire déterminé.
III. Gouvernement.
IV. Capacité d’entrer en relations avec les autres Etats”.
Ainsi, il ne faut pas confondre l’État avec la Nation. Un État peut donc être plurinational. Un gouvernement démocratiquement élu n’est pas non plus obligatoire pour qualifier l’État. Enfin, de nombreux États existaient bien avant que l’Organisation des Nations Unies ne soit créée.

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36
Q

Parmi les éléments suivants, lequel est nécessaire pour qu’un État existe?

A. Une capitale
B. La reconnaissance par d’autres États
C. Une armée nationale
D. La distribution d’ambassadeurs dans le monde
E. Toutes les réponses ci-dessus

A

B. La reconnaissance par d’autres États

La capacité d’entrer en relation avec d’autres États est un critère constitutif de l’État en vertu de la Convention de Montevideo sur les droits et les devoirs de l’État. Pour plusieurs auteurs, cela implique une certaine reconnaissance par les autres États.

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37
Q

Parmi les propositions suivantes, laquelle est fausse?

Le litige frontalier opposant l’Inde et le Pakistan:

A. est un conflit entre deux puissances nucléaires
B. est un legs du colonialisme britannique
C. a donné lieu à des déplacements de population
D. est l’un des rares litiges frontaliers dans le monde
E. toutes ces réponses

A

D. est l’un des rares litiges frontaliers dans le monde

Depuis le tracé peu judicieux de la frontière entre l’Inde et le Pakistan par la puissance coloniale britannique en 1947, un litige frontalier existe entre ces deux pays. Cette frontière traverse plusieurs régions comme le Bengal et sépare cette région en deux. Or, cette région était habitée par des minorités hindoues et musulmanes réparties sur tout le territoire du Bengal. Suite au tracé, on a assisté à des mouvements de population: des populations musulmanes ont dû se déplacer pour aller au Pakistan tandis que des populations hindoues se sont déplacées vers l’Inde. Aujourd’hui, l’Inde et le Pakistan sont des puissances nucléaires et connaissent des tensions dûes au tracé maladroit de cette frontière. Cette situation est loin d’être une exception: il existe de nombreux litiges frontaliers dans le monde. Certains mènent à des conflits armés mais la plupart sont résolus par des moyens juridiques ou par négociation.

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38
Q

Les traités de Westphalie

A. ont été conclus au Moyen-Âge
B. ont été conclus entre très peu d’États et de principautés
C. mettent fin à un conflit où la religion est un enjeu majeur
D. imposent le catholicisme aux vaincus
E. entérinent la victoire du Saint-Empire Romain Germanique

A

C. mettent fin à un conflit où la religion est un enjeu majeur

Les traités de Westphalie mettent fin en 1648 à la Guerre de Trente Ans. Dans le Saint Empire Romain Germanique, de nombreuses principautés sont catholiques tandis que d’autres sont protestantes. L’empereur Ferdinand II, persuadé d’être investi d’une mission divine, cherche à reconquérir les États protestants et veut assurer sa main-mise sur l’ensemble du Saint Empire. Ce qui était à l’origine une guerre civile devient progressivement une guerre entre plusieurs États européens (Danemark, Suède, puis France).

Les traités ont été négociés avec plus de 190 États et principautés de 1644 à 1648 (après la Renaissance et ils marquent le début de la période moderne). En 1648, suite à plusieurs échecs militaires, le Saint Empire Romain Germanique est forcé de déposer les armes. Plutôt que d’imposer une religion ou une autre aux vaincus, la paix de Westphalie met fin à l’idée de créer une nation unifiée autour d’une seule religion: la question religieuse cesse peu à peu d’être un enjeu politique en Europe et c’est le début d’un laïcisation du pouvoir. On assiste à l’émergence d’une communauté internationale fondée sur l’équilibre des forces entre États souverains.

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39
Q

L’identité nationale:

A. est une réalité objective
B. est une construction sociale
C. est une idée qui remonte à l’Antiquité
D. est uniquement fondée sur l’ethnicité
E. a été remplacée par l’idée de “melting pot”

A

B. est une construction sociale

Le concept d’identité nationale est relativement récent. L’idée qu’il existe une concordance entre les frontières d’un territoire, une langue et une ethnie, qui forme un tout qui s’appelle la nation, est relativement nouvelle. A titre d’exemple, avant la Révolution française (1789), la langue française n’était pas vastement répandue sur le territoire. L’identité nationale est avant tout une construction sociale, un mythe. Malgré des tentatives de repenser ce modèle de l’identité nationale (le fameux “melting pot” américain selon lequel quiconque partage certaines valeurs peut-être américain), l’importance de l’ethnicité, de la langue et des frontières a été réaffirmée aux États-Unis ces dernières années.

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40
Q

Parmi les propositions suivantes, laquelle est vraie?

A. Il existe assez peu de mouvements séparatistes dans le monde
B. Le processus menant à la sécession est clairement défini par le droit international
C. Taïwan est universellement reconnu comme un État ayant fait sécession
D. La communauté internationale reconnaît fréquemment l’existence de nouveaux États
E. Le Sud Soudan est le dernier État qui a acquis son indépendance

A

E. Le Sud Soudan est le dernier État qui a acquis son indépendance

En réalité, il existe un assez grand nombre de mouvements séparatistes dans le monde (Taïwan, Catalogne, Kurdistan, Somalie, pour n’en nommer que quelques uns). Si la Convention de Montevideo énonce quatre conditions pour qu’une région devienne un État, il s’agit plutôt de lignes directrices, d’autres conditions exigeantes s’ajoutent et en réalité, la communauté internationale ne reconnaît que très rarement l’existence de nouveaux États. A titre d’exemple, Taïwan remplit presque toutes les conditions mais la Chine s’oppose fortement à leur indépendance et fait pression sur ses partenaires commerciaux pour qu’ils ne reconnaissent pas Taïwan comme un État (seulement 19 pays et le Vatican l’ont reconnu). Depuis les années 60, seuls deux États ont acquis leur indépendance et leur situation politique est préoccupante (pauvreté, dictature, etc.): l’Erythrée et plus récemment le Sud Soudan en 2011.

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41
Q

La responsabilité de protéger

A. ne concerne que les États développés
B. ne concerne que l’État dans lequel vivent les populations à protéger
C. est une responsabilité de la communauté internationale
D. est une notion qui n’est pas précisément définie
E. porte atteinte au principe de souveraineté

A

C. est une responsabilité de la communauté internationale

La notion de “responsabilité de protéger” a été développée suite au génocide rwandais. Ce principe ne porte pas atteinte au principe de souveraineté: au contraire, il réaffirme que la souveraineté d’un État s’accompagne d’une certaine responsabilité envers sa population. Cette responsabilité incombe à la communauté internationale, et non seulement à un État en particulier. Cette notion a évoluée et elle est aujourd’hui très précisément définie en droit international: elle ne s’applique qu’en cas de génocide, crime de guerre, crime contre l’humanité ou encore de nettoyage ethnique. Cette responsabilité de protéger ne s’incarne pas uniquement par des actions coercitives, militaires mais inclut également la prévention.

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42
Q

Quelle conséquence la transnationalisation des entreprises a t-elle sur le contrôle que possède l’État sur les activités économiques?

A. Un réduction du contrôle sur la devise nationale.
B. Une réduction du contrôle sur sa balance commerciale.
C. L’arbitrage réglementaire.
D. La triangulation du commerce.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Toutes les entreprises qui pratiquent l’importation ou l’exportation prennent part à des activités économiques transnationales. Cette transnationalisation a des conséquences sur la souveraineté que possèdent les États sur les activités économiques.

Traditionnellement, deux des caractéristiques les plus fondamentales de la souveraineté sont le contrôle sur la devise nationale et le contrôle du commerce extérieur.
Or, les États perdent l’emprise qu’ils exerçaient autrefois sur les flux financiers et se révèlent impuissants pour s’opposer aux activités des banques transnationales et des spéculateurs.
Les gouvernements ont aussi beaucoup de difficulté à réglementer les transactions internationales du fait de la triangulation (le commerce indirect entre deux pays).
Enfin, il peut être difficile pour les États de contrôler les activités commerciales des entreprises sur leur territoire puisque celles ci peuvent avoir recours à l’arbitrage règlementaire (menacer de restreindre ou de cesser sa production locale pour s’opposer à une politique donnée) (Willetts, 2011: 341-342).

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43
Q

En quoi l’attaque du 11 septembre 2001 marque-t-elle une évolution historique du terrorisme?

A. Le terrorisme politique n’existait pas avant cette date.
B. C’est la première fois que les États-Unis sont attaqués sur leur territoire.
C. Elle a révélé l’existence d’une menace mondiale liée à un réseau terroriste transnational.
D. C’est la première fois que l’auteur des actes terroristes se révèle.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

C. Elle a révélé l’existence d’une menace mondiale liée à un réseau terroriste transnational.

Selon Willetts (2011:344): “Historiquement, le terrorisme a surtout été utilisé dans le cadre d’un conflit sévissant au sein d’une seule société, mais al-Qaïda a soudainement fait planer sur le monde une nouvelle menace liée à un réseau mondial transnational”.

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44
Q

Quel acteur transnational ne peut pas obtenir le statut d’ONG auprès de l’ONU?

A. Un réseau transnational de villes engagé dans l’action climatique.
B. Un institut de recherche regroupant des chercheurs de différents pays dans la recherche médicale.
C. Une association de lutte contre le terrorisme international.
D. Une organisation en faveur du développement économique des petits États insulaires.
E. Un groupe transnational ayant pour raison d’être l’opposition à un gouvernement spécifique.

A

E. Un groupe transnational ayant pour raison d’être l’opposition à un gouvernement spécifique.

À l’exception des entreprises, des criminels et des groupes violents, la plupart des acteurs transnationaux peuvent compter sur l’obtention du statut d’ONG auprès de l’ONU, à condition qu’ils n’aient pas pour seule raison d’être leur opposition à un gouvernement donné. En effet, une ONG doit respecter la norme de non-ingérence dans les affaires intérieures de l’État: il ne peut s’agir d’un parti politique et les ONG ne doivent pas limiter leur action à un groupe, à une nationalité ou à un pays spécifique (Willetts, 2011: 346-347).

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45
Q

Lequel des éléments suivants est constitutif d’une organisation intergouvernementale?

A. L’existence d’un accord entre les membres.
B. La présence d’un appareil permanent d’organes.
C. L’élaboration et la réalisation d’objectifs d’intérêt commun.
D. La coopération entre les membres
E. Toutes ces réponses

A

E. Toutes ces réponses

Selon la définition de Michel Virally, une OIG est “une association d’Etats établie par accord entre ses membres et dotée d’un appareil permanent d’organes, chargée de poursuivre la réalisation d’objectifs d’intérêt commun par une coopération entre eux” (cité dans Willetts, 2011: 125).

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46
Q

Quel élément des OIG est souvent remis en question?

A. Leur caractère obligatoire
B. Leur caractère normatif
C. Leur caractère autonome
D. Leur composition par des États membres.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

C. Leur caractère autonome

L’autonomie des OIG est fréquemment remise en question puisque celles ci n’ont pas de territoire ni de ressortissants et par conséquent pas de “souveraineté” comme possèdent les États. De plus les OIG sont constituées par des États qui ont leurs intérêts propres. Certains auteurs estiment que les OIG ne peuvent pas agir en leur nom propre, que ce sont toujours les États qui le font. D’autres auteurs sont au contraire de l’avis que les OIG peuvent prendre des décisions et les mettre en application dans l’objectif de servir leurs buts et principes, et non dans l’intérêt de leurs membres (par exemple, fixer l’agenda sur certains enjeux). Ces visions divergentes s’expliquent par la diversité d’approches théoriques: les réalistes vont avoir tendance à considérer que l’autonomie des OIG est quasi inexistante tandis que les libéraux et les constructivistes vont constater que cette autonomie est réelle voire nécessaire (voir Chainey, 2009: 126-127).

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47
Q

Quelle est l’une des fonctions principales de la Cour Internationale de Justice?

A. Elle sert de forum opérationnel à l’ONU.
B. Elle sert de mécanisme de règlement des différends entre États.
C. Elle permet de juger les terroristes transnationaux.
D. Elle travaille de concert avec les ONG.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

B. Elle sert de mécanisme de règlement des différends entre États.

La Cour Internationale de Justice (CIJ) est le principal organe judiciaire des Nations Unies. Elle a compétence sur toute affaire que les États lui soumettent et tout fait qui peut constituer une violation d’un engagement international. Il s’agit d’un forum normatif au sein des Nations Unies puisque les États soumettent de leur plein gré le règlement de leurs différends à la Cour et sont tenus de se conformer à sa décision (Chainey, 2009: 135).

La CIJ a pour mission de régler les différents d’ordre juridique entre les États mais elle n’est pas une juridiction pénale et n’est pas compétente pour juger des personnes physiques accusées de crime de guerre ou de crime contre l’humanité (comme les terroristes transnationaux).

La CIJ a parfois été décrite comme un forum politique mais il ne s’agit pas d’un forum opérationnel pour les États. Elle ne travaille pas non plus de concert avec les ONG.

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48
Q

Une “association d’États établie par un accord entre ses membres et dotée d’un appareil permanent d’organes assurant leur coopération dans la poursuite des objectifs d’intérêt commun qui les ont déterminés à s’associer” est :

A. Une organisation intergouvernementale
B. Un réseau transnational
C. Une organisation non-gouvernementale
D. Un gouvernement mondial
E. Un régime international

A

A. Une organisation intergouvernementale

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49
Q

Laquelle de ces organisations est une organisation intergouvernementale à vocation universelle ?

A. Walmart
B. Médecins sans frontières
C. L’Union Européenne
D. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
E. Aucune de ces réponses

A

D. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

Il s’agit de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Walmart est une entreprise transnationale. Médecins sans frontières est une organisation non-gouvernementale. L’union Européenne est une organisation régionale qui va beaucoup plus loin qu’une organisation intergouvernementale puisque ses membres sont engagés dans un processus d’intégration économique et politique. Il s’agit plutôt d’une organisation unique, ad hoc, qui est notamment dotée d’une personnalité juridique.

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50
Q

Quelles étaient les faiblesses de la Société des Nations ?

A. Tous les États souverains en faisaient partie
B. Seuls les Etats-Unis avaient ratifié le traité
C. Un seul État pouvait bloquer une décision collective
D. Les programmes de la SDN sur les questions socio-économiques étaient trop développés
E. Toutes ces réponses

A

C. Un seul État pouvait bloquer une décision collective

La Société des Nations comportait plusieurs faiblesses:

Il s’agissait à l’origine d’une idée américaine mais les États-Unis ne sont jamais devenus membres car le Congrès américain s’y opposait.
Ce ne sont pas tous les États souverains qui en font partie.
Les décisions étaient prises à l’unanimité : un seul État pouvait bloquer une décision collective.
La SDN ne possédait pas de programmes développés sur les questions socio-économiques.

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51
Q

Qu’est-ce qui n’est pas l’un des organes principaux de l’Organisation des Nations Unies ?

A. La Cour Internationale de Justice
B. Le Conseil économique et social
C. L’Assemblée Générale
D. L’Organisation mondiale du commerce
E. Le Conseil de Sécurité

A

D. L’Organisation mondiale du commerce

Tous ces organes font partie de l’ONU, à l’exception de l’Organisation mondiale du commerce.

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52
Q

Comment caractérise-t-on les interactions entre des groupes non-gouvernementaux de différentes sociétés?

A. Post-nationalistes
B. Transnationales
C. Infra-nationales
D. Supra-nationales
E. Alter-nationalistes

A

B. Transnationales

Les interactions transnationales se caractérisent par le fait qu’elles transcendent les frontières des États.

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53
Q

Pourquoi certaines entreprises souhaitent-elles devenir des firmes transnationales?

A. Pour se rapprocher du marché et limiter les coûts de transport
B. Pour se rapprocher de certaines ressources naturelles et intellectuelles
C. Pour contourner les droits de douane
D. Pour profiter d’incitatifs fiscaux ou d’une réglementation avantageuse
E. Pour répartir les risques
F. Toutes ces réponses

A

F. Toutes ces réponses

Il existe de multiples raisons pour lesquelles une entreprise souhaite s’implanter dans plus d’un pays et ainsi devenir une firme transnationale. Toutes ces réponses sont justes.

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54
Q

Parmi les propositions suivantes, laquelle est vraie?

A. Le nombre de firmes transnationales augmente tandis que le nombre d’ONG diminue
B. Les firmes et les ONG internationales viennent majoritairement des pays ayant la plus grande population.
C. Il y a peu de relations entre les firmes transnationales ou les ONG et leur pays d’appartenance.
D. Les firmes transnationales constituent la plupart de l’activité économique mondiale.
E. Les ONG sont par définition de petites organisations qui oeuvrent pour le bien de tous.
F. Toutes ces réponses
G. Aucune de ces réponses

A

G. Aucune de ces réponses

On constate une croissance marquée du nombre de firmes transnationales et du nombre d’ONG internationales, en partie du fait de la diffusion de nouveaux moyens de communication, de la réduction des coûts de transport et des politiques libérales de certains gouvernements.
Les FTN et les ONG proviennent principalement des pays développés (Amérique du Nord ou Europe)), même si certaines proviennent des pays émergents.
Ces organisations gardent des liens avec leur pays d’appartenance: cela se voit à travers la culture d’entreprise; la capacité de contrainte que peut exercer le pays d’origine; elles sont parfois perçues comme des “agents infiltrés” dans un pays étranger.
Les firmes transnationales ne constituent pas la majorité du commerce mondial.
Certaines ONG, contrairement à l’image qu’elles peuvent avoir, sont établies dans un grand nombre de pays, ont des millions de membre et un budget qui se compte en dizaine ou en millions de dollars. Les ONG ne sont pas nécessairement des petites organisations avec peu de personnel et de moyens.

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55
Q

De quelle(s) manière(s) les ONG peuvent-elles influencer les États et les organisations intergouvernementales ?

A. En leur procurant de l’expertise technique.
B. En reflétant les points de vue de l’opinion publique.
C. En diffusant de nouvelles normes internationales.
D. En intervenant lors des négociations internationales.
E. Toutes ces réponses.

A

E. Toutes ces réponses.

Toutes ces réponses sont correctes. Certaines ONG possèdent un grand nombre d’experts et peuvent donc fournir une expertise technique. Elles peuvent également organiser des campagnes médiatiques pour sensibiliser l’opinion publique à une problématique. Elles peuvent exercer une influence auprès de différents acteurs, se réunir lors de sommets, créer des alliances et fonctionner en réseau. Elles peuvent intervenir dans les négociations internationales et diffuser des normes internationales.

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56
Q

Quelle est la principale fonction du Conseil de Sécurité de l’ONU?

A. Il élit le Secrétaire Général de l’ONU
B. Il règle des conflits juridiques ayant trait à la sécurité
C. Il a la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale
D. Il vote le budget de l’ONU
E. Il élit les membres non-permanents qui le composent.

A

C. Il a la responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Il est constitué de cinq membres permanents et de dix autres membres nommés par l’Assemblée Générale. C’est l’Assemblée Générale des Nations Unies qui élit le Secrétaire Général et vote le budget de l’ONU. La Cour Internationale de Justice est chargée de régler les conflits juridiques.

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57
Q

Parmi les propositions suivantes, laquelle est vraie?

A. Les Casques Bleus sont l’armée des Nations Unies.
B. Le Conseil de Sécurité n’adopte que des recommandations.
C. Le Conseil de Sécurité est composé des 15 États ayant le PIB le plus élevé.
D. L’Assemblée Générale des Nations Unies est composée de 193 États membres.
E. Toutes ces réponses.

A

D. L’Assemblée Générale des Nations Unies est composée de 193 États membres.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte des résolutions qui peuvent être des recommandations mais aussi des décisions, des sanctions économiques ou décider d’opérations militaires. Il est composé des 5 États vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-Uni, Chine) et de 10 membres non-permanents. Les Nations Unies ne possèdent pas d’armée à proprement parler: les casques bleus sont une force d’intervention et de maintien de la paix mais dépendent tout de même des états.

La bonne réponse est donc: L’Assemblée Générale des Nations Unies est composée de 193 États.

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58
Q

Quels sont les objectifs des opérations de maintien de la paix?

A. Protéger les populations
B. Aider les pays dans leur reconstruction
C. Renforcer les institutions des pays en transition
D. Toutes ces réponses sont possibles.

A

D. Toutes ces réponses sont possibles.

Toutes ces réponses sont possibles. Les Casques Bleus conduisent principalement des missions de maintien de la paix, et non pas des interventions militaires. Autrefois limitées au respect des cessez-le-feu, les missions des Casques Bleus ont aujourd’hui beaucoup évolué.

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59
Q

L’Assemblée Générale des Nations-Unies

A. a tenu sa première session au lendemain de la première guerre mondiale.
B. est installée à Genève.
C. est un organe qui adopte majoritairement des décisions contraignantes.
D. a un rôle surtout consultatif et normatif.
E. toutes ces réponses.

A

D. a un rôle surtout consultatif et normatif.

L’Assemblée Générale des Nations Unies a tenu sa première session au lendemain de la seconde guerre mondiale. Rassemblant tous les États membres des Nations Unies, l’Assemblée a son siège à New-York et a un rôle principalement consultatif et normatif. Elle lance des initiatives sur la marche du monde, fait des recommandations sur le maintien de la paix, vote le budget de l’ONU, désigne le Secrétaire Général et les membres non-permanents du Conseil de Sécurité. Elle peut se réunir en session extraordinaire en plus des sessions ordinaires.

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60
Q

Quelle est la principale critique que fait le réalisme néo-classique au néo-réalisme?

A. Le néo-réalisme ne s’intéresse qu’aux événements récents.
B. Le néo-réalisme ignore les acteurs non-étatiques.
C. Le néo-réalisme n’accorde pas assez d’importance à la notion de puissance.
D. Le néo-réalisme néglige les facteurs non systémiques expliquant le comportement des États.
E. Aucune de ces réponses.

A

D. Le néo-réalisme néglige les facteurs non systémiques expliquant le comportement des États.

Le réalisme contemporain (ou réalisme néo-classique) n’est pas convaincu que la répartition internationale de la puissance explique à elle seule le comportement des États. Ces auteurs intègrent à leur analyse des facteurs d’ordre individuel ou national. Ils reconnaissent l’importance de facteurs systémiques (comme la puissance) mais s’intéressent également à d’autres facteurs tels que les perceptions des dirigeants politiques, les rapports entre l’État et la société, ainsi que les sources de motivation des États. Ainsi, le terme “réalisme néoclassique” fait allusion au fait que ce type de réalisme emprunte au réalisme classique son intérêt pour les facteurs conjoncturels et au néoréalisme (ou réalisme structurel) son intérêt pour les facteurs structurels (Dunne et Schmidt, 2012: 95-96).

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61
Q

Autour de quels principes peut-on considérer que se regroupent les différentes branches du réalisme?

A. L’étatisme, la survie et l’autosuffisance.
B. L’équilibre des puissances, l’équilibre de la menace et le dilemme de sécurité.
C. L’autodétermination, la guerre et la violence
D. Le classicisme, le structuralisme et le néoclassicisme.
E. Toutes ces réponses.

A

A. L’étatisme, la survie et l’autosuffisance.

Comme précisé par Dunne et Schmidt (2011: 100), trois éléments sont considérés comme importants pour tous les réalistes:

l’étatisme: l’État est le principal acteur des relations internationales et sa souveraineté constitue son trait distinctif. Tous les autres acteurs ont une importance moindre. La souveraineté de l’État a pour corollaire l’existence d’une collectivité politique indépendante qui exerce l’autorité juridique sur son territoire.
la survie: la sécurité est le souci primordial des États: celle-ci représente l’intérêt national suprême que tous les dirigeants politiques doivent défendre.
l’autosuffisance: contrairement à la politique nationale, aucune autorité supérieure n’est en mesure de prévenir ou de contrer le recours à la force dans le cadre international, si bien que la sécurité ne peut être garantie qu’au moyen de l’autosuffisance. Les États ne peuvent pas compter sur une institution ou un autre état pour assurer leur survie.
Les autres propositions font référence à des concepts ou des courants réalistes mais ne sont pas des principes autour desquels se regroupent tous les réalistes.

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62
Q

__________ décrit l’absence d’autorité centrale au-dessus des États souverains dans le système international.

A. La communauté politique.
B. Le nationalisme.
C. La souveraineté.
D. L’anarchie.
E. Le système international.

A

D. L’anarchie.

Le réalisme structurel attribue les conflits interétatiques et la rivalité pour la sécurité entre autres à l’absence d’une autorité globale supra-étatique: pour Kenneth Waltz, la structure du système international est anarchique et décentralisée (Dunne et Schmidt, 2011: 95).

Bien que le terme “anarchie” soit utilisé dans le langage courant pour faire référence à une situation désorganisée ou chaotique, en relations internationales ce terme ne possède pas cette connotation et fait simplement référence à l’absence d’autorité souveraine supranationale.

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63
Q

Un des premiers auteurs à affirmer que les “forts font ce que leur puissance leur permet de faire et les faibles acceptent ce qu’ils doivent accepter” est:

A. Machiavel
B. Hobbes
C. Thucydides
D. Schweller
E. Platon

A

C. Thucydides

L’idée que “les forts font ce que puissance leur permet de faire et les faibles acceptent ce qu’ils doivent accepter” vient de Thucydides. Cet historien de la guerre du Péloponnèse relate un épisode de la guerre entre Athènes et Sparte décrit comme le “dialogue mélien”. Les Athéniens débarquent sur l’île de Mélos et expliquent aux Méliens, qu’en raison de leur puissance et de leurs capacités militaires grandement supérieures, ils sont en mesure de leur imposer un choix entre la soumission pacifique ou l’extermination. Cela est décrit comme la politique de la puissance. Les Méliens tentent de contrer cette logique en invoquant la justice, Dieu ou le recours à leurs alliés Spartiates, mais sans succès (Dunne et Schmidt, 2011: 93-94).

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64
Q

Quelles sont les deux dimensions de la puissance selon Keohane et Nye ?

A. Les capacités militaires et économiques.
B. Les armes et la culture.
C. La sensibilité et la vulnérabilité.
D. La coercition et la négociation
E. L’autorité et les règles.

A

C. La sensibilité et la vulnérabilité.

Joseph N. Nye et Robert O. Keohane proposent deux dimensions de la puissance:

la sensibilité (sensitivity): les coûts immédiats encourus par l’effet d’une action extérieure
la vulnérabilité: les coûts d’ajustement associés à un changement de politique afin d’abaisser le niveau de sensibilité

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65
Q

À quoi correspond le “sharp power” identifié par Walker et Ludwig?

A. L’utilisation de divers moyens de pression par les États autoritaires pour influencer la politique étrangère d’un autre pays
B. L’utilisation de moyens coercitifs, notamment militaires et économiques, pour influencer la politique étrangère d’un autre pays
C. L’utilisation du discours direct pour influencer la politique étrangère d’un autre pays
D. Le recours aux armes pour devenir une superpuissance
E. L’emploi du lobby industriel pour influencer la politique étrangère de son propre État

A

A. L’utilisation de divers moyens de pression par les États autoritaires pour influencer la politique étrangère d’un autre pays

Christopher Walker et Jessica Ludwig (2017) font état d’un troisième type de puissance, celui du Sharp power, pour indiquer la pratique de certains États autoritaires qui se servent de toutes sortes de moyens de pression, tels que l’intimidation, la manipulation, l’ingérence dans le processus électoral, ainsi que les diverses ressources d’Internet, en vue d’influer sur la politique étrangère d’un pays tiers ou pour déstabiliser celui-ci sur le plan de la politique intérieure. (Loiseau, 2019: 442).

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66
Q

Quelles sont les conséquences de l’anarchie selon plusieurs réalistes?

A. Les États vont coopérer pour assurer leur sécurité
B. Les États souhaitent qu’un gouvernement mondial soit créé
C. Les États souverains se font confiance
D. Il se produit un dilemme de sécurité
E. Toutes ces réponses

A

D. Il se produit un dilemme de sécurité

Les systèmes anarchiques n’ont pas de gouvernement central pour établir l’ordre et appliquer les règles, ce qui oblige les acteurs à rechercher la sécurité par leurs propres moyens, ce qui entraîne la méfiance, les conflits et la course aux armements. En voulant assurer leur sécurité, les États augmentent leurs capacités militaires ce qui crée une situation d’insécurité encore plus prononcée: c’est le dilemme de sécurité.

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67
Q

Pour un réaliste structurel…

A. le système est déterminé par les États qui le composent et non l’inverse
B. les politiques nationales sont importantes
C. le système détermine le comportement des États
D. il serait souhaitable qu’une autorité supranationale soit créée
E. plus un État a de pouvoir, plus il est vulnérable

A

C. le système détermine le comportement des États

Pour un réaliste structurel, c’est le système qui détermine le comportement des États (c’est une vision holiste puisque la structure, le tout, détermine les parties). Les États vont chercher à accroître leur puissance dans un système anarchique puisque les États faibles sont les plus vulnérables. Les théories réalistes ne sont pas prescriptives et ne se prononcent pas sur ce qui devrait être.

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68
Q

Pour Hans Morgenthau….

A. la nature humaine est à l’origine des conflits dans le système international.
B. la structure est à l’origine des comportements agressifs des États.
C. la nature humaine est naturellement pacifique.
D. le système international est caractérisé par la coopération.
E. le réalisme structurel est une théorie prometteuse.

A

A. la nature humaine est à l’origine des conflits dans le système international.

Hans Morgenthau est une des figures fondatrices du réalisme classique, qui postule que le système international est tel qu’il est du fait de la nature humaine. Le système international est caractérisé par la compétition, car la nature humaine est naturellement belliqueuse. Au contraire, les réalistes structurels réfutent l’importance de la nature humaine et se concentrent sur la structure pour expliquer le comportement des États.

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69
Q

Un ensemble cohérent et systématique de propositions permettant de comprendre, d’expliquer et de critiquer les faits est:

A. une doctrine
B. un dogme
C. une idéologie
D. un postulat
E. une théorie

A

E. une théorie

Une théorie est un ensemble cohérent et systématique de propositions permettant de comprendre, d’expliquer et de critiquer les faits. Elle permet notamment d’identifier les unités d’analyse et de caractériser leurs relations et leur environnement.

Il ne s’agit pas d’une réalité, d’un dogme, d’une idéologie.

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70
Q

Les théories permettent de :

A. comprendre le monde
B. d’explique le monde
C. de critiquer le monde
D. de simplifier la réalité
E. toutes ces réponses sont possibles .

A

E. toutes ces réponses sont possibles .

Les différents courants théoriques ne s’entendent pas sur ce qu’est un savoir scientifique légitime. Certaines théories veulent comprendre le monde (descriptives: la question du “comment”), d’autres sont explicatives (elles cherchent à identifier des relations de cause à effet: la question du “pourquoi”) et d’autres théories visent à dévoiler des rapports de force et critiquer le monde.

Les théories ne renvoient pas exactement à la réalité puisqu’elles simplifient la réalité. Les théories sont utiles précisément parce qu’elles ne sont pas aussi complexes que le monde réel.

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71
Q

Parmi les propositions suivantes, laquelle est vraie?

A. Il existe plusieurs théories réalistes
B. Les théories sont également des idéologies
C. Les réalistes s’intéressent principalement à la configuration des intérêts
D. Les libéraux s’intéressent principalement à la puissance
E. Tous les théoriciens qui parlent de la puissance sont réalistes

A

A. Il existe plusieurs théories réalistes

Il existe plusieurs théories réalistes, qui peuvent être en désaccord par rapport à certains postulats.

De manière générale:

Les réalistes s’intéressent à la puissance
Les libéraux étudient la configuration des intérêts.
Les théories critiques étudient les structures transnationales, les relations de propriété ou encore les relations de production.
Les théories constructivistes vont s’intéresser aux idées et au sens que l’on donne aux objets.
Mais ce n’est pas parce qu’un théoricien parle de puissance qu’il est nécessairement réaliste. Il faut donc se méfier d’associer des mots clés aux grandes familles théoriques. Les théories sont un ensemble de propositions et ne peuvent pas être résumées à un seul mot. De plus, plusieurs chercheurs puisent leurs inspirations dans plusieurs paradigmes et il n’est pas nécessaire, pour étudier les RI, de jurer fidélité à une école théorique.

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72
Q

Selon les réalistes:

A. Les États agissent de façon rationnelle.
B. La structure du système international est anarchique.
C. Il faut analyser les faits internationaux tels qu’ils sont et non tels qu’ils devraient être.
D. Les États cherchent à assurer leur survie.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Selon les réalistes, l’État est l’acteur principal des relations internationales. Il s’agit d’un acteur rationnel qui évolue dans un système anarchique, c’est à dire qu’il n’existe pas d’autorité supranationale. Sa principale préoccupation est sa survie. Enfin, les réalistes n’adoptent pas une démarche prescriptive, au contraire ils cherchent à analyser les faits internationaux tels qu’ils sont.

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73
Q

L’un des postulats du réalisme affirme que le système international est anarchique. Que doit-on en comprendre ?

A. Les États s’affrontent dans un monde désordonné.
B. Aucun État n’est plus puissant qu’un autre.
C. Il n’y a pas d’autorité hiérarchique supérieure aux États.
D. Le droit international est une fiction.
E. Les États ont le monopole de la violence légitime.

A

C. Il n’y a pas d’autorité hiérarchique supérieure aux États.

L’anarchie est un concept fondamental des théories réalistes. L’anarchie n’est pas synonyme de chaos ou de désordre, mais c’est le contraire de la hiérarchie. Un système anarchique est un système où il n’y a pas de gouvernement central. Il y a donc une opposition entre l’ordre interne au sein d’un État qui est hiérarchique et le système international qui est anarchique. Par conséquent, en l’absence d’autorité supranationale, les États ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

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74
Q

Les théoriciens réalistes perçoivent les relations internationales comme un jeu:

A. à somme négative
B. à somme nulle
C. à somme positive
D. à somme non-nulle
E. à somme asymétrique

A

B. à somme nulle

Les réalistes considèrent que les relations internationales sont un jeu à somme nulle. Si un acteur obtient des gains, cela se traduit nécessairement par des pertes pour les autres acteurs. Si on additionne les gains et les pertes, on obtient toujours 0. Cela fait référence à la puissance relative: un gain pour l’un se traduit par une perte relative pour l’autre.

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75
Q

Le réalisme classique voit la politique de puissance comme le résultat:

A. des relations internationales
B. de la souveraineté étatique
C. de la nature humaine
D. de la raison d’État
E. de l’anarchie

A

C. de la nature humaine

Les réalistes classiques accordent une importance à la nature humaine et la transposent au niveau étatique pour attribuer certaines préférences et caractéristiques aux États.

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76
Q

Quel auteur est-il souvent associé au réalisme classique ?

A. John Mearsheimer
B. Hans Morgenthau
C. Joseph Grieco
D. Kenneth Waltz
E. Robert Keohane

A

B. Hans Morgenthau

En 1948, Hans Morgenthau publie Politics Among Nations. The Struggle for Power and Peace. Dans cet ouvrage, il pose les bases du réalisme classique.

Les États agissent pour défendre leurs intérêts, définis en terme de puissance.
La politique est gouvernée par des lois objectives qui trouvent racine dans la nature humaine, qui est de manière inhérente aggressive.

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77
Q

Qu’est-ce qui définit la structure selon Kenneth Waltz?

A. La souveraineté des États et l’incertitude régnant dans leurs interactions.
B. Le conflit et la coopération.
C. La distribution de la puissance entre les États
D. La Charte des Nations Unies
E. Les politiques étrangères des États.

A

C. La distribution de la puissance entre les États

Kenneth Waltz, à qui on attribue la paternité du néoréalisme, développe une théorie holiste du système international, c’est à dire qu’il part du tout (de la structure) pour expliquer les parties. Selon Waltz, cette structure est déterminée par la distribution de la puissance entre les États. Quand la distribution interétatiques des capacités change, le système change également.

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78
Q

__________ réfère au nombre de puissances dominantes qui déterminent les relations internationales.

A. La balance de la puissance.
B. La balance du pouvoir.
C. La polarité.
D. L’hégémonie.
E. L’anarchie.

A

C. La polarité.

La polarité désigne la répartition de la puissance entre unités au sein d’un système interétatique à un moment spécifique. Le système international peut alors être bipolaire (Guerre Froide), unipolaire (les années 90) ou multipolaire (XIXème siècle). Il n’y a pas de consensus sur le type de polarité qui est le plus à même d’assurer la stabilité dans le système international.

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79
Q

De quel type de réalisme la nécessité de maximiser sa puissance est-elle une idée clé?

A. Le réalisme classique
B. Le réalisme défensif
C. Le néoréalisme offensif
D. Le néoréalisme néoclassique
E. Toutes ces réponses

A

C. Le néoréalisme offensif

La maximisation de la puissance est une idée clé du réalisme offensif.

Contrairement au néoréalisme défensif qui postule que les États maximisent leur sécurité en cherchant à maintenir un équilibre des puissances,
le néoréalisme offensif postule que les États vont chercher à maximiser leur puissance de manière à changer le système en leur faveur. Ainsi, la course à la puissance et les conflits qui s’ensuivent est inévitable.

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80
Q

Lequel des éléments suivants les réalistes voient-ils comme un déterminant-clé du comportement en politique mondiale?

A. La distribution de la puissance
B. L’idéologie des dirigeants
C. Les objectifs des bureaucraties
D. Le système économique d’un pays
E. Les idées
F. Le droit international.

A

A. La distribution de la puissance

Les réalistes considèrent que la puissance est l’un des déterminants principaux des relations internationales, d’où l’importance qu’occupe ce concept dans les théories réalistes bien que les réalistes n’aient pas le monopole de l’utilisation de la réflexion sur la puissance.

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81
Q

Lequel des énoncés suivants sur le calcul de la puissance est valide ?

A. La puissance est exclusivement liée à la capacité militaire.
B. Les ressources et les capacités d’un État se traduisent automatiquement en influence.
C. Les alliances permettent de combiner les capacités de différents États.
D. Les capacités sont fongibles (transposables d’un domaine à un autre).

A

C. Les alliances permettent de combiner les capacités de différents États.

Pour les réalistes, les capacités servent généralement d’indicateurs de puissance. Toutefois, ces capacités ne sont pas seulement militaires mais peuvent également être géographiques, économiques ou encore démographiques. D’autres capacités sont intangibles (prestige culturel, capacités diplomatiques, savoir scientifique, etc.).
Cependant, ces ressources et ces capacités ne se convertissent pas automatiquement en influence puisque que cela nécessite une certaine détermination et stratégie.
Ces capacités ne sont pas non plus fongibles: elles sont spécifiques à un domaine particulier et ne peuvent pas être automatiquement amalgamées. Par exemple, posséder l’arme nucléaire ne donne pas d’avantages dans les négociations commerciales.
Les alliances permettent aux acteurs de combiner leurs capacités ou de coordonner leurs stratégies, malgré le risque de passagers clandestins.

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82
Q

La puissance structurelle peut se définir par :

A. La capacité à déterminer des règles du jeu international.
B. Une capacité militaire importante.
C. La capacité d’influencer les pays en développement.
D. Un stock d’investissement direct étranger diversifié.
E. Le contrôle de ressources fongibles.
F. Le contrôle d’une part disproportionnée de ressources naturelles.

A

A. La capacité à déterminer des règles du jeu international.

La puissance structurelle renvoie à la capacité à déterminer les règles du jeu international, de déterminer l’agenda et le vocabulaire du jeu international. Il faut distinguer la puissance structurelle de la puissance relationnelle qui est de faire faire à l’autre ce qu’il n’aurait pas fait autrement.

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83
Q

À quel concept associe-t-on la définition suivante : « Un ensemble de principes, de normes, de règles et de procédures, implicites et explicites, vers lesquels convergent les attentes des acteurs d’un domaine donné des relations internationales » ?

A. Une organisation internationale
B. Un traité international
C. Une convention internationale
D. Une collaboration internationale
E. Une coordination internationale
F. Aucune de ces réponses

A

F. Aucune de ces réponses

Il s’agit de la définition classique d’un régime international (proposée par S. Krasner)

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84
Q

Pour Robert Keohane, les institutions internationales:

A. Ne commandent pas aux États ce qu’ils doivent faire.
B. Sont des ensembles de normes.
C. Aident les gouvernements à poursuivre leurs propres intérêts.
D. Fournissent de l’information aux États.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Toutes ces réponses sont justes.

Selon Robert Keohane (1984), les institutions sont un « ensemble permanent de normes explicites et implicites, formelles et informelles, qui prescrivent le comportement des acteurs, limitent leurs activités et définissent leurs attentes. ».

Il poursuit:

« Il n’est pas particulièrement utile d’appréhender les institutions en termes de droit ou de gouvernance mondiale. Les institutions qui favorisent la coopération ne commandent pas aux gouvernements ce qu’ils doivent faire. Elles aident plutôt les gouvernements à poursuivre leurs propres intérêts à travers la coopération en fournissant de l’information et en réduisant les coûts de transactions. »

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85
Q

Le design des institutions internationales s’articule autour de cinq points principaux. Lequel des éléments suivants n’en fait pas partie ?

A. Le processus d’adhésion.
B. L’efficacité des interventions.
C. La flexibilité des règles.
D. La centralisation.
E. La portée des enjeux.

A

B. L’efficacité des interventions.

Le design des institutions s’articule autour des cinq points suivants:

le processus d’adhésion: pour certaines institutions, le processus d’adhésion est universel (les Nations Unies par exemple). D’autres institutions sont plutôt des clubs, les membres doivent accepter une nouvelle adhésion (l’Organisation mondiale du commerce par exemple) et d’autres sont régionales (l’Union Européenne par exemple).
la centralisation : certaines institutions vont déléguer à un sous-groupe d’État des décisions importantes (le Conseil de sécurité de l’ONU), d’autres ne vont pas prévoir de secrétariat ou de délégation comme le G20.
la portée des enjeux varie beaucoup selon l’institution concernée, allant d’enjeux très généraux à des enjeux très spécialisés.
la flexibilité des règles varie. Certaines institutions permettent aux États dans certains cas de se soustraire à leurs engagements tandis que d’autres seront beaucoup moins flexibles.
le contrôle et la prise de décision varient: un vote pour chaque État, vote pondéré, recherche du consensus, etc.
Par conséquent, la mauvaise réponse est l’efficacité des interventions.

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86
Q

Parmi les facteurs suivants, lesquels peuvent rendre difficile la coopération internationale ?

A. Les incitatifs à tricher
B. Les divergences entre les préférences des participants
C. Le nombre élevé d’acteurs
D. L’incertitude concernant les intentions des autres acteur
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Tous ces facteurs sont des problèmes d’action collective qui peuvent rendre difficile la coopération internationale, cependant le design des institutions internationales pourra permettre de prévenir/limiter certains d’entre eux. Par exemple, si le nombre d’acteurs est élevé, il peut être judicieux d’adapter le processus de prise de décision.

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87
Q

Le dilemme du prisonnier est caractérisé par:

A. L’existence d’un équilibre spontané
B. L’absence d’intérêt commun
C. L’existence d’incitatifs à tricher
D. Un problème de coordination
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

C. L’existence d’incitatifs à tricher

Un des problèmes de la théorie des jeux est un problème de collaboration. Dans ce cas de figure, les deux joueurs ont un intérêt commun mais l’équilibre n’est pas spontané puisque les deux joueurs ont des incitatifs à tricher.

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88
Q

Un des problèmes de la théorie des jeux est la coordination. Quelle est l’une des manières de régler ce problème fréquemment utilisée en relations internationales ?

A. Laisser les acteurs agir selon leur préférences individuelles
B. S’en remettre au hasard
C. Mettre en place des règles internationales
D. Toutes ces réponses

A

C. Mettre en place des règles internationales

Dans la théorie des jeux, le problème de coordination est caractérisé par le fait que les deux joueurs ont des préférences différentes, mais s’entendent sur la situation qu’ils veulent éviter (aversion commune). Il n’y a pas d’incitatif à tricher. Il y a deux situations optimales, mais il faut arbitrer entre ces deux situations. Les acteurs ont tous avantage à fixer des règles.

En relations internationales, une manière de régler ce problème est de mettre en place des règles internationales. Il est peu souhaitable de s’en remettre au hasard. Par exemple, dans le domaine de l’aviation internationale, la langue de communication est l’anglais, c’est une règle internationale.

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89
Q

Un jeu dans lequel il est possible que tous les joueurs gagnent est :

A. Un jeu à deux niveaux.
B. Un jeu à somme non-nulle.
C. Un jeu à somme négative.
D. Un jeu à somme relative.
E. Un jeu à somme libérale.

A

B. Un jeu à somme non-nulle.

Un jeu à somme non-nulle est un jeu où tous les joueurs peuvent gagner. Un jeu à somme nulle est un jeu où si un joueur gagne, l’autre perd.

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90
Q

Selon la théorie économique libérale, le libre-échange est une situation:

A. De jeu à somme nulle
B. De dilemme du prisonnier
C. Où l’optimum est spontané
D. Où il n’existe pas d’incitatifs à tricher

A

B. De dilemme du prisonnier

Cette situation est bien résumée par la citation de Arthur Stein:

« Tous les pays seraient plus riches dans un monde qui permettrait aux biens de circuler librement à travers les frontières nationales. Cela étant, n’importe quel pays, ou groupe de pays, peut améliorer son sort en trichant, en érigeant des barrières commerciales et en limitant les importations. Cependant, quand tous les pays mettent en œuvre leur stratégie dominante et érigent des barrières, ils risquent l’effondrement du commerce international et la diminution de leur revenu. »

Il s’agit donc d’une situation de dilemme du prisonnier, où chaque État a un incitatif à tricher, mais où il existe tout de même un optimal. Il ne s’agit pas d’un jeu à somme nulle, puisqu’il est possible de trouver un optimum.

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91
Q

À quel concept associe-t-on la définition suivante : « Un ensemble de principes, de normes, de règles et de procédures, implicites et explicites, vers lesquels convergent les attentes des acteurs d’un domaine donné des relations internationales » ?

A. Une organisation internationale.
B. Un traité international.
C. Une convention internationale.
D. Une collaboration internationale.
E. Une coordination internationale.
F. Aucune de ces réponses

A

F. Aucune de ces réponses

Il s’agit de la définition de “régimes internationaux” formulée par Krasner:

“Un ensemble de principes, de normes, de règles et de procédures, implicites et explicites, vers lesquels convergent les attentes des acteurs d’un domaine donné des relations internationales. […] Les principes sont des croyances de fait, de causation et de droiture. Les normes sont des modèles de comportement définis en terme de droits et d’obligations. Les règles sont des prescriptions ou des proscriptions d’actions spécifiques. Les procédures de prise de décision sont les pratiques dominantes pour adopter et mettre en œuvre les choix collectifs” (Krasner, 1983).

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92
Q

Parmi les auteurs suivants, qui a fourni la critique la plus sévère du concept de régime international ?

A. Stephen Krasner.
B. Robert Keohane.
C. John Nash.
D. Andrew Moravcsik.
E. Susan Strange.
F. Adam Smith

A

E. Susan Strange.

Il s’agit de Susan Strange qui estime que:

“Premièrement, l’étude des régimes est essentiellement une mode passagère, un de ces modes qui peuvent être expliquées sans trop de difficulté comme une réaction temporaire aux événements du monde réel, mais qui ne fait pas véritablement progresser les connaissances. Deuxièmement, c’est un concept vague et imprécis. Troisièmement, c’est un terme chargé de valeurs. Quatrièmement, la notion de régime déforme la réalité en accentuant les forces statiques et en négligeant les éléments dynamiques des relations internationales. Et cinquièmement, c’est un concept étroit d’esprit, enraciné dans un paradigme stato-centré qui limite la perspective d’une réalité plus large.”

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93
Q

Quel type d’institutions est-ce que les néolibéraux voient comme pouvant offrir des lignes directrices, normes, et règles acceptables aux États et permettant la gestion ordonnée de problèmes particuliers?

A. Les régimes internationaux.
B. Les mouvements ouvriers
C. Les religions
D. Les entreprises transnationales.
E. L’hégémon

A

A. Les régimes internationaux.

Voir la définition de Krasner: un régime international est “un ensemble de principes, de normes, de règles et de procédures, implicites et explicites, vers lesquels convergent les attentes des acteurs d’un domaine donné des relations internationales” (Krasner, 1983).

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94
Q

Laquelle de ces idées n’est pas partagée par les théoriciens néo-libéraux ?

A. Le système international est anarchique.
B. Les États sont des acteurs importants des relations internationales.
C. Les acteurs internationaux sont égoïstes.
D. Les acteurs internationaux sont rationnels.
E. Les humains ont une nature violente.
F. Aucune de ces réponses

A

E. Les humains ont une nature violente.

Les libéraux considèrent que le système international est anarchique, que les États en sont des acteurs importants, égoïstes (cela veut dire qu’ils défendent leurs intérêts) et rationnels.

Ceci étant dit, pour les libéraux, la nature humaine n’est pas nécessairement violente et la coopération est possible.

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95
Q

Quelle est une des distinctions principales entre les théories libérales et néo-réalistes ?

A. Le réalisme considère que les acteurs poursuivent des gains absolus et le libéralisme des gains relatifs.
B. Le libéralisme considère les préférences individuelles des États pour expliquer les relations internationales et le néo-réalisme non.
C. Le libéralisme considère que la distribution de la puissance peut expliquer la paix et la guerre et le néo-réalisme non.
D. Le libéralisme concentre son attention sur les identités et le néo-réalisme non.
E. Le réalisme considère la possibilité que les États puissent coopérer et le libéralisme non.

A

B. Le libéralisme considère les préférences individuelles des États pour expliquer les relations internationales et le néo-réalisme non.

Les libéraux et les réalistes partagent certains postulats: la rationalité des acteurs, leur égoïsme, l’importance des États et l’anarchie du système.

Cependant, contrairement aux réalistes qui expliquent les préférences des États par la structure, les libéraux considèrent que les préférences des États découlent de la somme des intérêts des individus et des groupes sociaux qui composent l’État.

Pour cette raison, les libéraux considèrent que les États cherchent à faire des gains absolus puisque les individus poursuivent également des gains absolus, contrairement aux réalistes qui pensent que les États cherchent à être plus puissants que les autres (gains relatifs).

Les libéraux considèrent ainsi que les acteurs ne sont pas dans un jeu à somme nulle: différents acteurs peuvent faire des gains de manière simultanée, des situations gagnant-gagnant peuvent se produire. Cela ne veut pas dire que cela se produit de manière spontanée et naturelle, mais que cela est possible.

Pour les libéraux, le problème des relations internationales ne vient pas de la distribution de la puissance (comme le pensent les réalistes) mais de la distribution des préférences dans le système international. La coopération peut être favorisée en établissant des institutions internationales.

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96
Q

Quelles critiques sont formulées par les néoréalistes à l’encontre de la théorie libérale?

A. seuls les États cherchent des gains relatifs
B. les individus cherchent également des gains relatifs
C. il est dans la nature humaine de chercher des gains absolus
D. les États s’engagent dans un jeu à somme non-nulle
E. les libéraux ne s’intéressent pas assez aux firmes
F. toutes ces réponses

A

B. les individus cherchent également des gains relatifs

Les néoréalistes critiquent la vision libérale pour plusieurs raisons:

ils estiment que les États ne sont pas les seuls à chercher des gains relatifs
les individus vont également chercher des gains relatifs puisqu’il est dans la nature humaine de se comparer
les États en voulant défendre leurs entreprises vont aussi discriminer les entreprises étrangères, ce qui constitue un jeu à somme nulle
Cependant, libéraux et réalistes partagent certains postulats, notamment le fait que ces deux approches s’intéressent aux États et considèrent que le système est anarchique. Ces deux approches ont souvent été opposées, souvent de manière exagérée, mais depuis les années 2000, il existe un certain rapprochement.

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97
Q

Comment peut-on caractériser les biens publics mondiaux?

A. Ils sont non-exclusifs.
B. Ils sont non-rivaux.
C. Ils concernent plus d’un pays.
D. Leurs bénéfices atteignent une large portion de la population mondiale.
E. Toutes ces réponses.

A

E. Toutes ces réponses.

Selon Kindleberger (1986), un bien public est caractérisé par la non-exclusion (tout le monde y a accès) et la non-rivalité (sa consommation par les uns n’a aucun effet sur la capacité de le consommer des autres). A ces caractéristiques générales, Kaul et al. (1999) rajoutent trois conditions pour qualifier les biens publics mondiaux: ils doivent concerner plus d’un groupe de pays, leurs bénéfices doivent atteindre un large éventail de la population globale et ils doivent satisfaire les besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des générations futures (Macleod, 2019: 50).

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98
Q

Quelle est la leçon du dilemme du prisonnier selon les réalistes?

A. Il faut être coopératif dans le système international.
B. Il faut être compétitif dans le système international.
C. Ni la compétition ni la coopération ne servent les intérêts des États.
D. Il faut mettre en place des régimes internationaux pour faciliter la gestion des biens communs.
E. Mieux vaut ne pas interagir avec d’autres États pour éviter les situations de dilemme du prisonnier.

A

B. Il faut être compétitif dans le système international.

Comme l’explique Dufault (2019: 119), les réalistes en Relations internationales retiennent de la logique du dilemme du prisonnier qu’il est préférable d’adopter un comportement compétitif dans un système international où la communication est difficile et la confiance fragile.

Les institutionnalistes comme R. O. Keohane (1984), en utilisant le même modèle, arrivent à la conclusion qu’un comportement coopératif est la meilleure attitude à adopter puisque la réalité du système international s’apparente davantage à des séries de jeux du dilemme du prisonnier. Comme les joueurs s’inscrivent dans un processus d’interaction à répétition et à long terme, le comportement le plus rationnel afin de maximiser le gain à long terme serait de favoriser la coopération, et ce, malgré l’absence de communication.

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99
Q

Qu’est-ce qui rend la coopération difficile dans le système international pour Powell?

A. La question des gains relatifs des États.
B. L’absence d’une autorité supranationale forçant les États à respecter leurs engagements.
C. Le problème de la tragédie des biens communs.
D. La question de l’équilibre de la puissance.
E. La différenciation fonctionnelle des États.

A

B. L’absence d’une autorité supranationale forçant les États à respecter leurs engagements.

Selon Pellerin (2019: 222), Powell (1993) souligne que “ce n’est pas l’importance accordée aux gains relatifs qui rend la coopération difficile, mais l’absence d’une autorité internationale pour forcer les gouvernements à respecter leurs engagements et le fait que les contraintes de la structure anarchique leur permettent d’utiliser leurs gains relatifs à leur avantage ainsi qu’au détriment des autres, ce qui les pousse à l’égoïsme”.

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100
Q

À quoi l’institutionnalisme néolibéral s’intéresse-t-il?

A. À l’emprise des économistes néolibéraux sur les institutions internationales.
B. À faire la critique du système international anarchique.
C. À l’importance des institutions internationales dans le système international.
D. Aux logiques de domination entretenues par les institutions internationales.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

C. À l’importance des institutions internationales dans le système international.

Comme son nom l’indique, l’institutionnalisme s’intéresse au rôle et à l’influence des institutions dans le système international. Il se divise en deux courants: un courant positiviste (l’institutionnalisme libéral) et un courant sociologique.

L’institutionnalisme néolibéral propose un programme de recherche rationaliste qui tente de démontrer que les institutions peuvent faciliter la coopération internationale «en changeant les motivations des États, soit en modifiant leurs calculs des profits escomptés» (Hasenclever et al, 1997) (dans Crowley 2019: 289).

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101
Q

Quel groupe de théoricien.ne.s est à l’origine de la majeure partie de la littérature sur les régimes internationaux?

A. Les constructivistes
B. Les néoréalistes et les néolibéraux
C. Les postpositivistes
D. Les réalistes classiques
E. Les théoriciens critiques

A

B. Les néoréalistes et les néolibéraux

Comme indiqué par Martimort-Asso (2019: 457), le concept de régime a été introduit par Ruggie en 1975. Toutefois, le corpus de littérature sur la théorie des régimes a été développé par des auteurs néoréalistes (Krasner) et des auteurs néolibéraux (Keohane). Tandis que les réalistes s’intéressent à la puissance (la coopération n’est possible qu’en présence d’un hégémon), les libéraux et particulièrement les tenants de l’institutionnalisme s’intéressent aux intérêts (les régimes favorisent la coopération entre les acteurs et il est possible de réconcilier intérêt national et intérêt commun).

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102
Q

Quelle critique peut être adressée à la théorie des jeux?

A. Elle adopte une vision simpliste de la rationalité.
B. Son utilisation par les réalistes néglige souvent les cas de jeux répétés.
C. Elle ignore la dimension émotionnelle de la confiance.
D. Elle affirme que la somme de deux intérêts individuels va à l’encontre des joueurs.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Comme l’indique Dufault (2019: 311), toutes ces critiques ont été addressées à la théorie des jeux.

La théorie des jeux vise à prescrire à un acteur supposé rationnel (il cherche à maximiser ses gains et minimiser ses pertes) ce qu’il doit faire dans une situation de jeu définie. Cependant, cela correspond à une vision simplificatrice de la rationalité.
Les institutionnalistes libéraux démontrent également que dans le cas de jeux répétés, la coopération est plus avantageuse que la stratégie de compétition privilégiée par les réalistes.
La théorie des jeux ne prend pas non plus en compte la question de la confiance, du moins dans sa dimension affective.
Une autre lacune est le fait que cette théorie démontre que la somme de deux intérêts individuels se fait au désavantage des deux (contrairement à ce que prédit la théorie économique).
Cela amène Duffault à conclure que la théorie des jeux doit plutôt servir à examiner la logique de la décision stratégique davantage que de viser à en prescrire la pratique.

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103
Q

Selon Andrew Moravcsik, quelle est la force la plus puissante en la politique internationale?

A. L’arme nucléaire
B. L’islamisme
C. La mondialisation
D. La paix
E. L’avidité

A

C. La mondialisation

Comme l’explique Moravcsik dans la vidéo, la force la plus importante est la mondialisation, définie comme l’interdépendance entre les intérêts de plusieurs groupes dans des sociétés différentes.

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104
Q

Parmi les concepts suivants, lesquels décrivent le mieux le libéralisme?

A. Puissance, intérêts et États
B. Intérêts, idées et institutions
C. Acteurs transnationaux, puissance et compétition
D. Sécurité, Intérêts et rationalité
E. Economie, sécurité et environnement

A

B. Intérêts, idées et institutions

Dans une des vidéos, Andrew Moravcsik présente trois aspects du libéralisme:

le libéralisme économique, qui s’intéresse aux intérêts matériels des États
le libéralisme “idéationnel”, qui se focalise sur les idées et les croyances des groupes dans une société et leurs efforts pour les réaliser à l’échelle internationale
le libéralisme “républicain” qui s’intéresse aux institutions nationales qui permettent de sélectionner les groupes composant une société dont les intérêts sont représentés par l’État sur la scène internationale.

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105
Q

Pour les libéraux:

A. le comportement des États s’explique par la répartition des capacités dans le système international
B. le comportement des États s’explique par la répartition des préférences dans le système international
C. les différences au niveau national ne sont pas importantes
D. la théorie libérale n’est pas une théorie systémique
E. la théorie libérale ne s’applique pas aux relations entre les États-Unis et la Chine

A

B. le comportement des États s’explique par la répartition des préférences dans le système international

omme l’explique Moravcsik, la théorie libérale postule que le comportement des États s’explique par la répartition de leurs préférences dans le système international. Ces préférences diffèrent d’un État à l’autre, et c’est pour cela que les politiques nationales ont une grande importance. Il s’agit d’une théorie systémique, au même titre que le réalisme, et qui peut très bien s’appliquer aux relations sino-américaines.

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106
Q

À quoi se sont intéressés les théoriciens critiques après la Deuxième Guerre mondiale ?

A. Aux tensions entre la diffusion d’un système capitaliste et un ordre fondé sur l’État.
B. Aux inégalités persistantes entre les pays développés et les pays en développement.
C. Aux conséquences de la structure bipolaire de l’ordre international.
D. Aux liens entre la libéralisation et le développement économique.
E. Toutes ces réponses.

A

B. Aux inégalités persistantes entre les pays développés et les pays en développement.

Les théoriciens critiques cherchent à expliquer les inégalités croissantes et persistantes entre pays développés et en développement (voir graphiques, tels que l’indice de Gini).

Différentes explications ont été mises de l’avant pour expliquer ces inégalités, qui les attribuent le plus souvent à des problèmes dans les pays en développement:

les pays en développement sont à un stade du développement moins avancé
les inégalités sont dues à un manque d’infrastructure et de financement ou à des politiques mal-adaptées au développement
les inégalités viendraient de problèmes de mauvaise gouvernance dans les pays en développement
Toutefois, pour les théoriciens critiques, ces inégalités persistent du fait de causes plus profondes qui échappent au contrôle des pays en développement.

107
Q

Selon les théorie critiques, qu’est-ce que la croissance moyenne du PIB par habitant dans le monde au cours des dernières décennies manque d’indiquer ?

A. L’inflation.
B. La distribution de la richesse.
C. La variation de l’espérance de vie.
D. La variation de l’aide publique au développement
E. Aucune de ces réponses.

A

B. La distribution de la richesse.

Pour les théoriciens critiques, il n’est pas suffisant de constater que globalement la richesse augmente, qu’il y a une amélioration des conditions de vie et de l’espérance de vie, que le pourcentage de la population vivant dans l’extrême pauvreté diminue, ou encore que l’aide publique au développement augmente.

Il faut au contraire s’intéresser aux tendances régionales pour observer des variations significatives d’un continent à l’autre. Il faut donc s’attarder sur l’augmentation des inégalités: la richesse augmente, certes, mais elle est inégalement répartie (voir indice de Gini: les cas les plus frappants sont l’Amérique du Sud et l’Afrique sub-saharienne et australe).

108
Q

Comment est souvent désignée la théorie marxiste?

A. La théorie post-matérialiste.
B. La théorie prolétarienne.
C. La doctrine impérialiste.
D. Le modèle de la superstructure.
E. Le matérialisme historique.
F. Aucune de ces réponses.

A

E. Le matérialisme historique.

Le matérialisme historique est une philosophie de l’histoire formulée par Karl Marx et Friedrich Engels et selon laquelle les événements historiques sont déterminés non pas par des idées mais par des rapports sociaux (plus particulièrement les liens entre classes sociales) et par l’impact de l’évolution des moyens de production sur les mentalités. Marx et Engels distinguent dans le capitalisme une tension entre bourgeois et prolétaires pour le contrôle des moyens de production. Cette tension entre prolétariat et bourgeoisie se reflète dans toutes les institutions sociales et politiques.

109
Q

Quelle approche théorique soutient que le capitalisme mène à l’impérialisme, qui peut être une cause primaire de guerre?

A. La théorie de l’économie politique internationale.
B. La théorie poststructuraliste.
C. Le néo-libéralisme.
D. Le réalisme néo-classique.
E. La théorie de la stabilité hégémonique.
F. La théorie marxiste

A

F. La théorie marxiste

Il s’agit du marxisme. Les propos de Lénine, qui écrit L’impérialisme, stade suprême du capitalisme en 1917, le confirment:

“Plus le capitalisme est développé, plus le manque de matières premières se fait sentir, plus la concurrence et la recherche des sources de matières premières dans le monde entier sont acharnées et plus est brutale la lutte pour la possession des colonies” (Lénine, 1917).
110
Q

Lequel de ces auteurs a participé à l’internationalisation des travaux des Marx?

A. L. Trotski.
B. R. Luxembourg.
C. Lénine.
D. Toutes les réponses ci-dessus.
E. Aucune de ces réponses.

A

D. Toutes les réponses ci-dessus.

Tous ces auteurs ont participé à la diffusion des théories marxistes. Notamment, Lénine estime que l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme. Pour Rosa Luxembourg, la première guerre mondiale est l’aboutissement de rivalités entre capitalistes européennes.

111
Q

Par quels processus est marquée l’histoire mondiale selon Immanuel Wallerstein?

A. Des périodes de guerre ponctuées de périodes de paix.
B. Des périodes de coopération grâce à la conclusion de traités internationaux.
C. La montée et le déclin de systèmes-monde.
D. Des processus d’indétermination historique.
E. Toutes ces réponses

A

C. La montée et le déclin de systèmes-monde.

Immanuel Wallerstein a développé la théorie des systèmes-monde. Ce système comporte un centre, une périphérie et une semi-périphérie. Le centre s’approprie les surplus générés en périphérie tandis que la périphérie est constituée des pays les plus dépendants.

« Le monde de la civilisation capitaliste est un monde polarisé et polarisant. Pourquoi donc a-t-il survécu si longtemps? […] Ce qui a préservé le système jusqu’ici est l’espoir du réformisme progressif, le resserrement ultime du fossé. […] La civilisation capitaliste a non seulement été une civilisation couronnée de succès, mais aussi et surtout une civilisation séduisante. Elle a même séduit ses victimes et ses opposants. » (Wallerstein, 1983).
112
Q

À quoi fait référence le terme “critique” lorsque l’on parle de théories critiques des relations internationales ?

A. L’exercice d’un esprit d’analyse et de synthèse.
B. L’application biaisée des règles juridiques internationales.
C. Une idéologie communiste.
D. La condamnation des perspectives holistes.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

F. Aucune de ces réponses

Les théories critiques, parfois appelées les théories radicales, ont une approche critique en terme d’épistémologie. L’épistémologie s’intéresse à ce qu’est un savoir légitime. Les théories critiques partagent toutes une épistémologie critique, c’est à dire qu’elles ne cherchent pas à d’identifier les causes immédiates d’un phénomène afin de pouvoir éventuellement dégager des régularités (épistémologie positiviste), mais cherchent plutôt à dévoiler les racines profondes d’un phénomène afin, éventuellement, de s’en émanciper.

113
Q

Qu’ont en commun les théories critiques ?

A. Elles remettent en question les fondements de l’ordre établi.
B. Elles favorisent l’individualisme méthodologique.
C. Elles s’intéressent aux causes immédiates des phénomènes.
D. Elles adoptent une épistémologie positiviste.
E. Toutes ces réponses

A

A. Elles remettent en question les fondements de l’ordre établi.

Les théories critiques:

Remettent en question les fondements de l’ordre établi et des discours dominants.
Prennent de la distance face aux phénomènes observés par une mise en contexte historique.
Favorisent l’holisme méthodologique (du tout vers les parties) plutôt que l’individualisme méthodologique (des parties vers le tout).
Considèrent que les théoriciens font partie du monde qu’ils observent et que les théories dominantes soutiennent les systèmes politiques dominants.

114
Q

Selon les théories critiques en relations internationales, les institutions internationales:

A. Renforcent les structures de pouvoir en place.
B. Atténuent les structures de pouvoir en place.
C. Permettent la coopération des États.
D. Permettent la coopération des classes sociales.
E. Toutes ces réponses

A

A. Renforcent les structures de pouvoir en place.

Pour les réalistes, la coopération est fragile. Pour les libéraux, elle est fréquente. Pour les théoriciens critiques, la coopération favorise certains aux dépens de d’autre, elle n’est pas neutre. L’État est aux mains d’une classe dominante et la politique étrangère défendera les intérêts de cette classe. Les institutions fondent le système d’exploitation (le système capitaliste ou le système hétéropatriacal pour certains théoriciens féministes) et renforcent les inégalités. Elles renforcent donc les structures de pouvoir en place.

115
Q

Selon Robert Cox, un hégémon néo-gramscien est :

A. Un hégémon qui fournit un bien public sans le consentement des autres États.
B. Un hégémon qui fournit un bien public avec le consentement des autres États.
C. Un hégémon qui exploite les autres États sans leur consentement.
D. Un hégémon qui exploite les autres États avec leur consentement.
E. Aucune de ces réponses.

A

D. Un hégémon qui exploite les autres États avec leur consentement.

Le terme hégémonie est polysémique en relations internationales. Pour les néo-gramsciens, l’hégémonie est la combination d’exploitation et de consentement de ceux qui se font exploiter (voir tableau des types de domination).

116
Q

Les travaux d’Antonio Gramsci ont permis de démontrer que:

A. Les termes des échanges commerciaux sont défavorables aux pays en développement.
B. La semi-périphérie maintient une certaine flexibilité dans la structure internationale.
C. L’hégémonie n’est pas un concept mesurable des relations internationales.
D. Les États démocratiques ne se font pas la guerre entre eux.
E. L’anarchie des relations internationales reste l’élément définissant leurs interactions.
F. Aucune de ces réponses.

A

F. Aucune de ces réponses.

Aucune de ces réponses. La question que se pose Gramsci est la suivante: Pourquoi les classes ouvrières ne se révoltent pas malgré leur exploitation et les horreurs de la guerre? Il s’agit donc d’expliquer une situation où l’exploitation est consentie.

Selon les néo-gramsciens, la puissance hégémonique n’a généralement pas à utiliser la force de contrainte pour deux raisons: les institutions internationales contribuent à assurer une stabilité de l’ordre international et parce que les idées, la culture et la socialisation permettent de légitimer l’ordre hégémonique.

117
Q

Selon la théorie néo-gramscienne, les organisations intergouvernementales sont :

A. Un outil de domination militaire.
B. Un mécanisme de légitimation idéologique.
C. Une solution aux problèmes de coopération.
D. Un contrepoids aux force hégémoniques.
E. Insignifiantes.
F. Aucune de ces réponses.

A

B. Un mécanisme de légitimation idéologique.

Selon les théoriciens néo-gramsciens, le bloc historique se maintient pour les raisons suivantes:

« Un concept d’hégémonie qui est fondé sur l’union ou l’adéquation cohérente entre une configuration de pouvoir matériel, l’image collective de l’ordre mondial (incluant certaines normes) et un ensemble d’institutions dirigeant cet ordre avec un certain semblant d’universalité (c’est-à-dire pas seulement comme les instruments manifestes de la domination d’un État en particulier) » (Cox, 1986).

118
Q

Quel est un des principaux objectifs des travaux féministes en Relations Internationales?

A. Remettre en question des concepts perçus comme neutres mais qui comportent des biais de genre.
B. Établir une critique des hommes dans le monde.
C. Rameuter plus d’individus à la cause féministe partout dans le monde.
D. Nommer une femme à la tête de l’Organisation des Nations Unies.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

A. Remettre en question des concepts perçus comme neutres mais qui comportent des biais de genre.

Selon d’Aoust (2007: 282-283): les travaux féministes cherchent à palier le fait que les relations de genre, leur influence dans l’organisation de l’ordre social et politique, ainsi que leur caractère souvent inégalitaire sont ignorés en relations internationales.

“Les féministes chercheront ainsi à mettre en lumière comment la discipline des Relations internationales ainsi que l’organisation des relations internationales, y compris les processus de militarisation, la mondialisation capitaliste et la pratique de la souveraineté des États, sont en soi des constructions comportant de sérieux biais de genre (True, 2001 : 237)”.

D’Aoust rappelle également qu’il ne suffit pas à une approche d’inclure la notion de genre ou encore de tenir compte des femmes pour qu’elle devienne une approche féministe.

119
Q

Que nécessite l’égalité des genres selon les féministes libérales?

A. La critique et la déconstruction du patriarcat.
B. L’écroulement du système normatif libéral.
C. Un dialogue entre genres.
D. La correction des biais institutionnels qui freinent l’accès des femmes aux mêmes positions que les hommes.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

D. La correction des biais institutionnels qui freinent l’accès des femmes aux mêmes positions que les hommes.

Pour les féministes libérales, l’égalité passe d’abord et avant tout par l’élimination des obstacles légaux et institutionnels qui empêchent les femmes d’avoir accès aux mêmes droits et aux mêmes positions de pouvoir que les hommes. Leurs luttes s’effectuent ainsi autour de l’égalité de droit, de l’accès à l’éducation et d’un égal accès à la sphère économique.

Ainsi, le féminisme libéral ne rejette pas le système normatif libéral. Cette approche ne cherche pas à limiter l’intervention de l’État mais croit au contraire que l’État et le droit sont des structures idéales neutres qui assurent l’avancement de la cause des femmes et l’accès à une égalité de droit (d’Aoust, 2007: 283-284).

120
Q

Dans quoi les féministes matérialistes situent-elles les origines des inégalités entre hommes et femmes?

A. Dans les biais institutionnels.
B. De l’oppression systémique résultant du patriarcat.
C. Dans les différences liées aux sexes.
D. Dans les différents savoirs tenus par les hommes et par les femmes.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

B. De l’oppression systémique résultant du patriarcat.

Le féminisme matérialiste estime que “le privé est politique”: il s’agit de questionner les sources prétendumment naturelles de la subordination des femmes. Les féministes matérialistes identifient une oppression qui résulte du patriarcat.

De manière générale, on peut définir le patriarcat comme une construction sociale structurelle résultant d’une série de pratiques historiographiques, philosophiques et culturelles qui assurent une domination des hommes sur les femmes. Le patriarcat correspond à une idéologie voir à un mécanisme structurel de contrôle du travail des femmes et leur rôle au sein de la reproduction sociale. Cette domination va se traduire par une appropriation, un contrôle et une régulation de leur travail, de leurs corps et de leur savoir. De plus, dans le système capitaliste et patriarcal, les femmes sont des citoyennes de seconde classe.

Les féministes matérialistes tentent ainsi de concilier les éléments de classe et de genre dans leur analyse.

121
Q

Quel événement pose les fondations d’un mouvement international postcolonial et non-aligné en 1955 ?

A. La crise de Cuba.
B. La conférence de Bandung.
C. La fin de la Guerre d’Algérie.
D. La fin de la Guerre froide.
E. La crise de Berlin.

A

B. La conférence de Bandung.

En 1955, 29 États, surtout asiatiques et africains, ont établi les fondations d’un bloc international à la fois postcolonial et non aligné lors de la Conférence de Bandung, en Indonésie. Bien que plus favorable au socialisme qu’au capitalisme, ce nouveau bloc issu du tiers-monde s’est efforcé d’obtenir des ressources auprès des deux superpuissances, plutôt que de se rallier à l’un des deux camps qui ont dominé la guerre froide (Sylvester, 2011: 187).

122
Q

Quel instrument permettant la différenciation de statuts (dominant ou dominé) entre États met particulièrement en avant l’analyste postcolonial Frantz Fanon ?

A. Les traités internationaux.
B. Les armes
C. Le langage
D. La coercition
E. La culture

A

C. Le langage

Frantz Fanon est un théoricien postcolonial et l’un des premiers à préconiser le renversement violent du colonialisme et des rapports de domination et de subordination dans les nouveaux États. ll s’engage dans la lutte anticoloniale algérienne contre la France.

Dans Peau noire,masques blancs (1952) et Les damnés de la terre (1961), il s’intéresse aux mécanismes de contrôle colonial. Contrairement à la discipline des relations internationales, qui mettait l’accent sur les rapports de pouvoir objectifs et qui indiquait que la France était plus puissante que sa colonie algérienne sur les plans militaire, économique et culturel, les ouvrages de Fanon soulignaient davantage l’étonnante capacité des discours des empires à coloniser l’esprit de tous les individus concernés. Pour Fanon, non seulement les colonisateurs considéraient comme justifié l’exercice de leur puissance coloniale, mais les sociétés colonisées avaient également fini par accepter et intérioriser le statut inférieur et subordonné qui leur avait été imposé.

“L’instrument au service d’une telle différenciation de statut n’était pas uniquement la force des armes, mais bien celle du langage: les mots, les épithètes raciales et les insultes quotidiennes lancés au visage de la population. Fanon s’est inspiré des ouvrages de poètes et d’écrivains anticoloniaux, tels qu’Aimé Césaire et Jean-Paul Sartre, pour promouvoir l’importance d’édifier une conscience nationale qui ne reflète pas la réalité européenne” (Sylvester, 2011: 190).

123
Q

Qu’est-ce que le voyage global en études postcoloniales?

A. Une approche historique invitant à l’étude de toutes les civilisations, mêmes celles qui ont été marginalisées.
B. Une méthodologie post-coloniale cherchant à améliorer l’écoute et la compréhension des subalternes.
C. Un tour du monde des puissances ayant marqué l’histoire.
D. Un prélude nécessaire à l’observation participante du chercheur.
E. Aucune de ces réponses.

A

B. Une méthodologie post-coloniale cherchant à améliorer l’écoute et la compréhension des subalternes.

Le terme “voyage global” apparaît en réponse aux travaux de Gayatri Spivak (1998) qui questionne la possibilité pour un chercheur occidental d’entendre un acteur subalterne sans inscrire ses paroles et ses expériences dans un contexte qui lui est familier, c’est-à dire occidental.

Le voyage global est une méthodologie postcoloniale associée à des chercheuses féministes d’origine latinoaméricaine. Le voyageur global s’efforce de créer un espace de compréhension mutuelle en faisant preuve d’empathie, c’est-à-dire cette capacité d’accéder à la signification d’une expérience différente et d’y reconnaître l’écho d’une partie de soi.

La méthodologie du voyage global incite les chercheurs et les subalternes à déterminer des points de rencontre qui amènent le chercheur occidental à se rapprocher du monde subalterne, plutôt que l’inverse.

Cette méthodologie ne mène pas nécessairement à l’observation participante, puisque comme l’explique Sylvester, le voyageur global peut ne jamais quitter le lieu physique de son foyer, mais il peut apprendre à voyager consciemment dans son propre répertoire d’identités et d’expériences (Sylvester, 2011: 195).

124
Q

Comment faut-il interpréter l’expression “a bottom billion”, i.e. le milliard du bas?

A. Il s’agit de l’augmentation de la richesse mondiale
B. Il s’agit de l’augmentation de la population mondiale dans les dernières années
C. Il s’agit du milliard de personnes qui sont les laissés pour compte du développement
D. Toutes ces réponses
E. Aucune de ces réponses

A

C. Il s’agit du milliard de personnes qui sont les laissés pour compte du développement

“The bottom billion” est une expression de Paul Collier qui sert à désigner les laissés pour compte du développement et dont la situation, dans certains cas, s’empire.

125
Q

A qui doit-on la théorie des cinq étapes de la croissance?

A. Wallerstein
B. Marx
C. Luxemburg
D. Rostow
E. Keohane

A

D. Rostow

Il s’agit d’une théorie formulée par Rostow, selon laquelle la modernisation économique se déroule en cinq étapes fondamentales de durée variable : la société traditionnelle, les conditions préalables au décollage, l’envol, la poussée vers la maturité et la consommation de masse élevée.

126
Q

Le structuralisme peut-être principalement divisé en deux théories. Lesquelles?

A. La théorie féministe et la théorie libérale
B. La théorie post-coloniale et la théorie constructiviste
C. La théorie de la dépendance et la théorie des systèmes-monde
D. La théorie de la dépendance et la théorie des jeux
E. Aucune de ces réponses

A

C. La théorie de la dépendance et la théorie des systèmes-monde

Il s’agit de la théorie de la dépendance et de la théorie des systèmes-monde, qui expliquent les inégalités par la structure capitaliste.

127
Q

Les théories féministes en RI:

A. ont émergé dans les années 1950
B. ont commencé par étudier la diplomatie, la guerre et les relations économiques
C. n’utilisent pas les concepts de hiérarchie et d’inégalités
D. Ont émergé dans les années 1920
E. Aucune de ces réponses

A

B. ont commencé par étudier la diplomatie, la guerre et les relations économiques

Les théories féministes placent le genre au coeur de leur analyse. Elles se sont développées tardivement dans la discipline des relations internationales, à partir des années 1980 et se sont alors intéressées à la diplomatie, la guerre et les relations économiques. Les concepts de hiérarchie et l’étude des inégalités (de genre) sont fréquemment utilisés.

128
Q

Quel est l’objectif général d’une théorie sociale des Relations Internationales telle que le constructivisme?

A. Proposer des lois générales expliquant les causes de la guerre et de la coopération.
B. Prédire les événements futurs compte tenu des conditions de la structure présente.
C. Conceptualiser les rapports entre les agents et la structure internationale.
D. Préciser la théorie du choix rationnel.
E. Aucune de ces réponses.

A

C. Conceptualiser les rapports entre les agents et la structure internationale.

Les différents courants constructivistes partagent le même “questionnement sur la manière dont les idées définissent la structure internationale, dont cette structure façonne l’identité, les intérêts et la politique extérieure des États et dont les acteurs étatiques et non étatiques produisent et reproduisent cette structure en la transformant parfois”.

Le constructivisme n’est pas une théorie substantive mais une théorie sociale. A ce titre, les théories constructivistes ne proposent pas des hypothèses et des affirmations spécifiques au sujet de tendances et de récurrences observables en politique mondiale. En tant que théorie sociale, le constructivisme vise généralement à conceptualiser les rapports entre les agents et les structures.

129
Q

Selon les constructivistes, qu’est-ce qui forme l’identité et les intérêts d’acteurs tels que les États?

A. La structure normative
B. L’anarchie
C. Le niveau des capacités militaires
D. Les institutions et les traités internationaux
E. Aucune de ces réponses

A

A. La structure normative

Contrairement au néoréalime et au néolibéralisme qui minimisent le rôle des idées, le constructivisme souligne que les idées définissent l’organisation de la politique mondiale et peuvent la transformer ainsi que façonner l’identité et les intérêts des États et déterminer ce qu’est une action légitime.

Barnett (2011: 168) fournit une définition de la structure normative : “La théorie des relations internationales définit traditionnellement une structure en fonction d’éléments matériels, comme la répartition de la puissance, et considère ensuite cette structure comme une contrainte pour les agents. Contrairement à une structure matérialiste, une structure normative valorise les idées partagées collectivement, telles que le savoir, les règles, les croyances et les normes. Non seulement ces idées contraignent les agents, mais elles leur permettent aussi d’établir des catégories de sens, de construire leur identité, de cerner leurs intérêts et de définir des normes de conduite appropriée. Le concept de norme joue ici un rôle crucial; il s’agit d’une norme de comportement adéquat pour des agents qui ont une identité donnée. Les agents adhèrent à des normes en raison des avantages et des coûts qui leur sont rattachés et aussi parce qu’elles se reflètent sur la conscience de soi”.

130
Q

Quel terme n’est en général pas associé au constructivisme?

A. La structure
B. L’individualisme
C. Le réflexivisme
D. La théorie sociale
E. Aucune de ces réponses

A

B. L’individualisme

Le constructivisme postule que la réalité est socialement constuire. Trois postulats sont centraux:

la nature socialement construite des acteurs, de leur identité et de leurs intérêts
les acteurs ne sont pas nés avant la société et à l’extérieur d’elle, contrairement à ce que prétend l’individualisme
les acteurs sont le produit et la création de leur milieu culturel
Le constructivisme adopte une approche holiste, c’est à dire une conception selon laquelle “une structure ne peut être décomposée en ses unités et leurs interactions, parce qu’elle est davantage que la somme de ses parties et qu’elle est intrinsèquement sociale. De plus, une structure ne fait pas que contraindre les agents; elle les façonne également”.

Le constructivisme rejette donc l’individualisme: il refuse l’idée qu’une structure puisse se réduire aux individus et à la somme de leurs interactions (Barnett, 2011: 159, 168).

131
Q

Comment les poststructuralistes perçoivent-ils l’État?

A. Comme une entité insignifiante des relations internationales.
B. Comme une entité inconditionnellement souveraine des relations internationales.
C. Comme une entité permettant de comprendre la communauté politique.
D. Comme une entité autonome des relations internationales.
E. Aucune de ces réponses.

A

C. Comme une entité permettant de comprendre la communauté politique.

Les poststructuralistes:

rejettent la thèse réaliste selon laquelle l’État est un acteur autonome
soutiennent que l’État est un moyen particulier de comprendre la communauté politique, c’est-à-dire l’ensemble de ceux en qui on peut avoir confiance et avec lesquels on estime avoir des affinités
pensent que le système international n’est pas voué à être anarchique, ce sont les acteurs qui reproduisent ce système
s’intéressent aux États et à la puissance, mais déconstruisent la place de l’État et le rôle qu’il joue en politique mondiale: la souveraineté de l’État n’est pas un fait objectif.
L’État territorial souverain occupe une place prépondérante et représente la communauté politique, mais cela est dû à la conclusion des traités de Westphalie. La souveraineté, et par conséquent la distinction intérieur-extérieur et national-international, sont reproduites et perpétuées par les États mais peuvent également être remises en question.
voir Hansen (2011: 172, 179, 180).

132
Q

Qu’est-ce que l’intertextualité?

A. Une théorie développée par Julia Kristeva.
B. Une théorie voyant le monde social comme un ensemble de textes.
C. Une théorie s’intéressant aux textes, aux images et aux événements non exclusivement écrits ou oraux.
D. Une théorie s’intéressant à ce qui est mentionné et à ce qui ne l’est pas.
E. Toutes ces réponses.

A

E. Toutes ces réponses.

“La théorie sur l’intertextualité a été développée notamment par Julia Kristeva, théoricienne de la sémiotique. Elle soutient qu’on peut comprendre le monde social comme un ensemble de textes, parce que ceuxci forment un intertexte, c’est-à-dire qu’ils sont liés à des textes antérieurs. […] L’intertextualité peut comporter des images ou l’interprétation d’événements qui ne sont pas exclusivement écrits ou oraux. […] Dans un cadre d’intertextualité, on doit donc s’interroger sur les éléments qu’un texte donné ne mentionne pas, soit parce qu’ils sont tenus pour acquis, soit parce qu’ils sont implicites” (Hansen, 2011: 176-177).

133
Q

Comment Judith Butler comprend-elle le concept d’identité performative?

A. L’identité crée la politique extérieure d’un État.
B. L’identité est un objet statique des relations internationales en mouvement.
C. L’identité se forme de façon autonome.
D. L’identité est liée à des pratiques discursives.
E. Toutes ces réponses.

A

D. L’identité est liée à des pratiques discursives.

Comme l’explique Hansen (2011: 182):

“Sur le plan théorique, le poststructuralisme conceptualise l’identité comme étant relationnelle et performative. Formulé par Judith Butler, le concept de performativité établit que les identités n’ont pas d’existence objective, mais qu’elles sont liées à des pratiques discursives (Campbell, 1992). Les identités sont socialement réelles, mais elles ne peuvent maintenir leur caractère réel que si des pratiques particulières les reproduisent. Pour un poststructuraliste, l’existence des identités n’est pas indépendante des politiques extérieures qui les façonnent. C’est pourquoi on ne peut pas dire que les identités sont à l’origine des politiques extérieures, car toutes deux se constituent mutuellement”.

134
Q

Quel concept Kathryn Sikkink a t-elle développé pour expliquer certains changements des relations internationales?

A. Le concept de régime international
B. Le concept d’acteurs transnationaux
C. Le concept de réseaux transnationaux de plaidoyer
D. Le concept de puissance douce
E. Le concept d’hégémonie

A

C. Le concept de réseaux transnationaux de plaidoyer

Kathryn Sikkink a écrit avec Margaret Keck le livre Activists beyond Borders: Advocacy Networks in International Politics (1998). Elle a donc créé le terme de réseaux transnationaux de plaidoyer (transnational advocacy network) pour désigner une forme d’organisation en réseau volontaire, formellement horizontale et réciproque et qui dépasse les frontières des États. Ces réseaux sont formés par des acteurs qui travaillent ensemble, partagent un même discours, des mêmes idées et sont engagés dans un échange d’informations et de services dense.

135
Q

Les réseaux transnationaux de plaidoyer…

A. ne comportent que des ONGs
B. sont constitués par la société civile
C. sont uniquement des agents D. peuvent à la fois être des agents et des structures
E. sont caractérisés par une absence de hiérarchie informelle
F. Aucune de ces réponses

A

D. peuvent à la fois être des agents et des structures

Les réseaux transnationaux de plaidoyer peuvent être à la fois des agents/acteurs et des structures. Kathryn Sikkink et Margaret Keck ont choisi de les étudier en tant qu’acteurs pour comprendre certains changements des relations internationales. Ils sont constitués de tous types d’acteurs, publics et privés (cela peut aller de la société civile aux ONGs à différents types d’acteurs publics). Il ne sont donc pas uniquement constitués par la société civile. Bien que ces réseaux soient caractérisés par une absence de hiérarchie formelle, des relations hiérarchiques existent tout de même au sein du réseau.

136
Q

Quel est le concept central des relations internationales selon les théories constructivistes ?

A. La distribution de la puissance.
B. La distribution des préférences.
C. Les classes sociales.
D. Les idées intersubjectives.
E. Aucune de ces réponses

A

D. Les idées intersubjectives.

Les néoréalistes s’intéressent à la structure comprise comme la distribution de la puissance, les marxistes s’intéressent à une structure comprise comme un système d’exploitation transnational. Pour les constructivistes, la structure est une structure d’idées, de sens, partagée socialement. Le concept central est donc celui d’idées intersubjectives.

137
Q

Selon Alexander Wendt, pour quelle raison « les 500 armes nucléaires britanniques sont moins menaçantes que 5 armes nucléaires nord-coréennes » ?

A. L’armée nord-coréenne est plus nombreuse.
B. La Corée du Nord est plus avancée technologiquement
C. La Corée du Nord est perçue comme étant hostile.
D. Toutes les réponses ci-dessus.
E. Aucune de ces réponses.

A

C. La Corée du Nord est perçue comme étant hostile.

Il s’agit d’une référence à une citation de Wendt: “500 armes nucléaires britanniques sont moins menaçantes que 5 armes nucléaires nord-coréennes” car “les britanniques sont des amis et les nord-coréens ne le sont pas” (Wendt, 1995).

138
Q

Pour les constructivistes, quelle logique suivent les acteurs?

A. Les chemins déterminés par l’interaction stratégique.
B. La logique des conséquences.
C. La logique des convenances.
D. Les cours d’action irrationnels.
E. La logique de réflexion.

A

C. La logique des convenances.

Les acteurs suivent une logique de convenance: ils adoptent un comportement jugé convenable selon leur identité. Il n’y a pas vraiment de calcul rationnel des conséquences.

139
Q

Quel événement marque l’émergence du constructivisme dans les relations internationales ?

A. La Première Guerre mondiale.
B. La mise en place de la Société des Nations
C. Le krach boursier de 1929.
D. La Deuxième Guerre mondiale.
E. La fin de la Guerre froide.
F. La contestation de la Guerre du Vietnam.

A

E. La fin de la Guerre froide.

Les théories constructivistes ont émergé dans la discipline des RI à la fin des années 80 et au début des années 90, notamment avec la fin de la Guerre froide.

La guerre froide a mis en évidence l’importance des idées: ce n’est pas un affrontement militaire qui a mené à la fin de la Guerre Froide mais plutôt les idées. Il est devenu inacceptable pour des soldats gardant le mur de Berlin d’abattre leurs concitoyens qui tentaient de franchir le mur. Un comportement autrefois acceptable est devenu intolérable. Un changement dans les idées a amené un changement profond dans les relations internationales.

140
Q

Laquelle des étapes suivantes ne fait pas partie du cycle des normes ?

A. L’émergence.
B. La diffusion.
C. L’internalisation.
D. La confrontation.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses.

A

D. La confrontation.

Martha Finnemore et Katheryn Sikkink ont développé le concept de cycle de vie des normes: les normes émergent, puis sont diffusées et enfin internalisées (Finnemore et Sikkink, 1998).

141
Q

De quelle façon une identité se construit-elle selon les théories constructivistes ?

A. Elle se fait en relation avec l’altérité.
B. Elle est déterminée par des facteurs génétiques.
C. Elle est imposée de l’extérieur par l’hégémon mondial.
D. Elle se développe en vase clos, par l’introspection.
E. Elle est objectivement déterminée par des facteurs ethniques.
F. Aucune de ces réponses.

A

A. Elle se fait en relation avec l’altérité.

Les identités sont multiples et socialement construites, traditionnellement en opposition à une altérité. Les interactions avec les autres permettent de définir et de maintenir une identité.

142
Q

Quant à l’identité et au comportement, lequel des énoncés suivants est valide?

A. L’identité définit les comportements attendus d’un agent.
B. L’identité et le comportement ne sont pas liés.
C. Pour une identité donnée, les comportements sont aléatoires et imprévisibles.
D. Les comportements changent, mais les identités sont immuables.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses.

A

A. L’identité définit les comportements attendus d’un agent.

Une identité prescrit une série de comportements attendus. Inversement, le comportement contribue à définir une identité.
Si les identités sont relativement stables, elles ne sont pas pour autant immuables.

143
Q

En relations internationales, la Nation est souvent associée

A. à des représentations féminines
B. à des représentations masculines
C. a des représentations féminines et masculines
D. la Nation n’est pas associée à un genre en particulier

A

A. à des représentations féminines

La Nation est souvent représentée par une figure féminine (la Statue de la LIberté, Marianne, Jeanne d’Arc, etc.)

144
Q

Appliquée au conflit entre les États-Unis et Cuba, que nous apprend une lecture féministe des relations internationales?

A. Aux yeux des États-Unis, Cuba avait une identité “féminine”
B. Aux yeux des États-Unis, la révolution cubaine était trop “masculine”
C. Aux yeux des États-Unis, Cuba ne se conformait pas à son identité de genre.
D. Toutes ces réponses
E. Aucune de ces réponses

A

D. Toutes ces réponses

Cuba était traditionnellement perçue par les États-Unis comme ayant une identité féminine. Cela a changé avec la révolution cubaine : cette nouvelle identité masculine a été perçue comme une menace par les États-Unis.

145
Q

Pour quelle raison les théoriciens constructivistes s’intéressent-ils aux métaphores et aux mots utilisés dans le discours politique ?

A. La métaphore est une figure de style qui permet d’évaluer un politicien.
B. Le langage utilisé permet d’étudier les identités et les représentations de soi.
C. La métaphore est utilisée principalement par les hégémons régionaux.
D. Toutes les réponses ci-dessus.
E. Aucune de ces réponses.

A

B. Le langage utilisé permet d’étudier les identités et les représentations de soi.

Les métaphores révèlent la perspective qu’un acteur a sur un problème et permettent d’étudier les identités et les représentations de soi. Par exemple, pendant la Guerre Froide, la “métaphore des dominos” a été largement utilisée pour désigner les pays d’Asie du Sud-Est et a justifié l’intervention américaine au Vietnam pour éviter la chute du premier domino. Une autre métaphore est d’utiliser la guerre comme métaphore pour désigner des problèmes qui ne sont pas militaires (ex: la lutte contre la drogue): cela conduit notre pensée vers des interventions, parfois militaires. Ce langage guerrier légitime certains comportements, qui auraient pu ne pas l’être si d’autres prismes tels que celui de la santé publique avaient été utilisés.

146
Q

Cette citation reflète t-elle une vision réaliste, libérale, critique ou constructiviste?
“Le langage de l’élaboration de politiques… ne reflète pas simplement les vrais problèmes et questions politiques; il produit plutôt activement les questions que les décideurs politiques gèrent et les problèmes spécifiques qu’ils rencontrent’’ (Jutta Weldes, 1998).

A. Réaliste
B. Libéral
C. Constructiviste
D. Critique
E. Aucune de ces réponses

A

C. Constructiviste

Pour les constructivistes, les idées, le langage et les métaphores utilisés ne sont pas anodins. Ils suggèrent des comportements. Le langage de l’élaboration des politiques a été souvent étudié par les analyses de discours constructivistes: par exemple l’analyse de la manière dont les États-Unis désignaient les Philippines et concevaient ainsi leur rôle vis à vis de cet État.

147
Q

Sur quel aspect Andrew Moravcsik critique-t-il le constructivisme ?

A. Les identités ne sont pas pertinentes pour les relations internationales.
B. L’étude du discours n’est pas pertinente pour les relations internationales.
C. Les affirmations des constructivistes ne sont ni testables, ni réfutables.
D. Les affirmations des constructivistes sont fausses.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

C. Les affirmations des constructivistes ne sont ni testables, ni réfutables.

La citation suivante explique la vision de Moravcsik du constructivisme:

«Les constructivistes [sont réticents] à mettre leurs affirmations dans une situation risquant leur disqualification empirique. Pratiquement aucune affirmation dans cet ouvrage n’est formulée ou testée de façon à pouvoir, même en principe, être déclarée empiriquement non-valide. Cet échec à tester vient fondamentalement de la quasi-absence de deux éléments cruciaux des sciences sociales, qui visent tous deux à mettre les conjectures en danger: (1) des hypothèses différenciées testables, (2) des méthodes permettant de tester lesdites hypothèses face à des théories alternatives ou une hypothèse nulle portant sur le comportement aléatoire d’un État. » (Moravcsik, 1999).

148
Q

Quels sont les objectifs de la politique étrangère selon les théories générales des relations internationales ?

A. La stabilité du système international.
B. L’accumulation de richesses.
C. La croissance de la puissance relative.
D. Le maintien des dirigeants au pouvoir.
E. La reproduction de l’identité nationale.
F. Toutes ces réponses.

A

F. Toutes ces réponses.

Toutes ces réponses sont justes.

Certains auteurs postulent qu’il existe un objectif général et prédéfini de la politique étrangère. Cet objectif varie selon l’inclinaison théorique des théoriciens. Ainsi, la stabilité du système international, l’accumulation de richesses, la croissance de la puissance relative, le maintien des dirigeants au pouvoir ou encore la reproduction de l’identité nationale ont été cités par Battistella (2002) comme des objectifs de la politique étrangère.

Identifier un seul objectif de la politique étrangère est avantageux d’un point de vue méthodologique mais il s’agit d’une fiction méthodologique puisque les dirigeants poursuivent très souvent plusieurs objectifs, parfois contradictoires (voir Morin, 2013: 23).

149
Q

Quelle méthode d’analyse de la politique étrangère James Rosenau considère-t-il comme essentielle ?

A. La méthode qualitative
B. La méthode quantitative
C. La comparaison
D. La reproduction
E. L’interprétation
F. Aucune de ces réponses

A

C. La comparaison

Pour Rosenau, l’exercice de comparaison est essentiel pour mettre en perspective une étude de cas. La politique étrangère d’un État donné doit être comparée avec les politiques déployées précédemment par cet État, avec la politique d’autres États ou avec la politique interne (pour plus de détails, voir Morin, 2013: 22).

Dans ses propres mots: “Comprendre les activités externes aux entreprises par un seul système national ne peut fournir une réponse suffisante aux questions portant sur l’adaptation systémique et le processus politique inhérent à la politique étrangère. Les expériences répétées de deux systèmes ou plus doivent être minutieusement comparées pour qu’une réponse à ces questions puisse émerger” (Rosenau, 1968: 329).

150
Q

Une aide publique au développement visant à accroitre l’influence politique du pays donateur, mais justifiée au nom du développement économique du pays receveur est un exemple du fait que:

A. Les autorités peuvent masquer leurs quêtes de gains relatifs en évoquant la recherche de gains absolus.
B. Les autorités peuvent réduire l’ambition déclarée de leur politique étrangère.
C. Les autorités peuvent éluder la question des objectifs communicationnels plutôt que de les reconnaitre ouvertement.
D. Les autorités peuvent se réfugier derrière la notion d’intérêt national afin d’éviter de préciser leurs objectifs.
E. Aucune de ces réponses.

A

A. Les autorités peuvent masquer leurs quêtes de gains relatifs en évoquant la recherche de gains absolus.

Comme le rappelle Morin (2013: 25), lorsqu’un objectif précis de politique étrangère est communiqué par les décideurs politiques, il peut y avoir un décalage avec l’objectif réellement poursuivi.

Les autorités publiques peuvent avoir intérêt à masquer leurs quêtes de gains relatifs en évoquant la recherche de gains absolus. Cela peut leur permettre de préserver leur réputation et leur légitimité sur la scène internationale.

Ici, les gains absolus seraient le développement économique du pays receveur, tandis que le gain relatif serait l’augmentation de l’influence politique du donateur.

151
Q

À quoi fait référence le « paradoxe de la puissance » ?

A. Au manque de fongibilité des ressources qui constituent la puissance.
B. À l’utilisation de la puissance douce dans des contextes sécuritaires.
C. Au dévoilement de la dimension sociale des ressources.
D. Au manque de concordance entre les ressources disponibles et l’influence exercée.
E. À l’impossibilité de quantifier les ressources qui constituent la puissance.

A

D. Au manque de concordance entre les ressources disponibles et l’influence exercée.

Le paradoxe de la puissance renvoie à l’écart entre les ressources disponibles et l’influence exercée par un État.

Comme le rappelle Morin (2014: 30): “ La possession de ressources pertinentes à un domaine particulier et en quantité supérieure à celles des autres pays n’est pas une condition suffisante pour exercer une influence.” Cela est valable sur le champ de bataille mais aussi dans les arènes diplomatiques. C’est le contexte de la politique étrangère qui détermine la pertinence des ressources qui peuvent être mobilisées.

152
Q

La théorie des cycles des puissances impériales développée par Paul Kennedy repose sur la contradiction entre ______ et ______ :

A. Contrôle et autonomie
B. Ressources et influence
C. Préférences et contraintes
D. Contrôle et légitimité
E. Mobilisation et exploitation
F. Aucune de ces réponses

A

E. Mobilisation et exploitation

La théorie des cycles des puissances impériales de Kennedy repose sur la contradiction entre mobilisation et exploitation.

La mobilisation peut être définie comme la transformation des ressources disponibles pour en générer des capacités additionnelles.
L’exploitation, quant à elle, est la transformation de capacités en instrument de politique étrangère.
Selon Kennedy, plusieurs grandes puissances qui ont réussi à dominer l’ordre international ont basé leur stratégie sur l’exploitation et ont négligé la mobilisation de nouvelles ressources ce qui a conduit à leur déclin.

153
Q

Que représentent les deux niveaux de la théorie des jeux à deux niveaux ?

A. Le niveau politique et le niveau juridique.
B. Le niveau national et le niveau international.
C. Le niveau infra-étatique et le niveau supra-étatique.
D. Le niveau individuel et le niveau collectif.
E. Aucune de ces réponses.

A

B. Le niveau national et le niveau international.

Robert Putnam introduit le concept de win-set, traduit par “ensemble de possibilités” et qui désigne l’ensemble de tous les accords internationaux acceptables au niveau national. La taille de cet ensemble de possibilités varie d’un État à un autre, dépend des procédures de ratification, des préférences et des coalitions des acteurs nationaux ainsi que des stratégies des négociateurs. Le niveau international fait référence aux négociations internationales entre les États. La négociation se déroule à ces deux niveaux simultanément.

154
Q

Comment la théorie des jeux à deux niveaux conçoit-elle la relation entre la politique intérieure et les relations internationales ?

A. La politique intérieure influence les relations internationales, et non l’inverse.
B. Les relations internationales influencent la politique intérieure, et non l’inverse.
C. La politique intérieure et les relations internationales s’influencent mutuellement.
D. Il n’y a pas de relation entre politique intérieure et relations internationales.
E. Aucune de ces réponses

A

C. La politique intérieure et les relations internationales s’influencent mutuellement.

Robert Putnam introduit le concept d’ensemble de possibilités qui désigne l’ensemble de tous les accords internationaux acceptables au niveau national. L’ensemble des possibilités dépend des procédures de ratification, des préférences et des coalitions des acteurs nationaux et des stratégies des négociateurs.

La théorie des jeux à deux niveaux conçoit donc que la politique intérieure influence les relations internationales, et inversement.

Plus les ensembles des possibilités sont étroits, plus le rapport de force est élevé: les négociateurs internationaux peuvent convertir des contraintes nationales en opportunités de négociation à l’international. ex: dans les négociations internationales, les États-Unis doivent prendre en compte le fait que l’accord doit être accepté par le Congrès américain.
Les négociateurs peuvent aussi faire l’inverse: traduire des contraintes au niveau international en opportunités au niveau national. Par exemple, ils pourront dire à la population qu’une mesure impopulaire est imposée par une organisation internationale.

155
Q

Toutes choses étant égales par ailleurs, selon la théorie des jeux à deux niveaux, qu’est-ce qui peut faire en sorte que “l’ensemble des possibilités” d’un État soit relativement restreint ?

A. L’accord négocié doit être ratifié par le parlement.
B. Les acteurs nationaux ont des préférences hétérogènes.
C. Les acteurs nationaux sont indifférents au résultat des négociations.
D. Le négociateur est de type « colombe ».
E. Toutes les réponses ci-dessous

A

A. L’accord négocié doit être ratifié par le parlement.

La taille de l’ensemble des possibilités dépend de trois facteurs:

des procédures de ratification : si un accord négocié au niveau international doit être adopté par le Parlement, la taille de l’ensemble des possibilités est réduite car les parlementaires peuvent avoir des préférences particulières et risquer de rejeter l’accord si ces préférences ne sont pas traduites dans l’accord. Si la ratification par le parlement n’est pas nécessaire, le négociateur aura plus de marge de manoeuvre.
des préférences et des coalitions des acteurs nationaux (syndicats, OMG, entreprises): si leurs préférences sont fortes et homogènes, l’ensemble des possibilités sera réduit. Si ces groupes sociaux sont relativement indifférents ou si leurs préférences sont hétérogènes, l’ensemble des possibilités sera plus étendu.
des stratégies des négociateurs: les négociateurs peuvent stratégiquement réduire ou augmenter leur ensemble de possibilités. par exemple: en donnant de la visibilité à un groupe d’acteurs particulier pour se lier les mains au niveau international.

156
Q

Quelles contraintes pèsent sur l’exercice d’un choix rationnel?

A. L’information est imparfaite et incomplète
B. Les décideurs font face à un stress important
C. Les décideurs surestiment leur capacité à évaluer correctement la situation
D. Les émotions peuvent avoir une influence sur la prise de décision
E. Toutes ces réponses

A

E. Toutes ces réponses

Les acteurs ont très peu souvent toute l’information disponible pour faire un choix de manière rationnelle. De même, les acteurs font face à des contraintes physiques (la maladie par exemple), émotionnelles (le stress par exemple) ou cognitives (le fait de surestimer sa capacité à évaluer correctement la situation) qui limitent leur capacité à être rationnels et ont un impact sur la prise de décision.

157
Q

L’idée de rationalité limitée avancée par Herbert Simon stipule que :

A. Les acteurs sont capables d’identifier leurs options et d’ordonner leurs préférences.
B. Les acteurs choisissent l’option optimale.
C. Les acteurs connaissent les stratégies et les objectifs des autres acteurs.
D. Les acteurs connaissent les différentes actions entreprises par les autres acteurs.
E. Les acteurs choisissent la première option satisfaisante.

A

E. Les acteurs choisissent la première option satisfaisante.

Le concept de rationalité limitée a été introduit par Herbert Simon. Il réfute l’idée que les acteurs sont parfaitement rationnels et prennent des décisions qui maximisent leur utilité. Simon reconnaît que les acteurs font face à des contraintes contextuelles (information incomplète et partielle et limites intrinsèques à la nature humaine qui empêchent les acteurs de considérer l’ensemble des informations). Plutôt que de classer les possibilités en ordre de préférence en fonction d’objectifs pré-déterminés, Simon affirme que les acteurs choisissent la première option qui est satisfaisante plutôt que l’option optimale.

158
Q

La théorie cybernétique avance que :

A. Le processus de prise de décision est divisé en petites étapes.
B. Les acteurs prennent des décisions à partir d’un nombre limité de paramètres.
C. Il y a maintien du statu quo jusqu’à ce que le bilan des décisions antérieures soit défavorable.
D. Les décisions sont guidées par la rétroaction, positive ou négative, des décisions précédentes.
E. Les décideurs ne vont pas nécessairement choisir l’option optimale.
F. Toutes ces réponses

A

F. Toutes ces réponses

Selon la théorie cybernétique, les acteurs vont séquencer le processus de décision en petites étapes, et à chaque fois se demander si la rétroaction (la conséquence de cette décision) est positive. Par exemple, l’Union Européenne a été construite par étapes. Si le bilan est favorable, le décideur continue dans la même direction sans prendre en compte tous les autres paramètres. Le statut quo se maintient donc jusqu’à ce que la rétroaction soit négative.

Pour changer de direction, les acteurs ayant une rationalité limité, ils ne prendront pas en compte tous les paramètres mais choisiront une option parmi d’autres. SI la rétroaction est négative, il choisiront à nouveau une autre voie.

Par exemple, lorsque les décideurs prennent des décisions sur le budget, ils ne se demandent pas quel est le montant optimal à investir cette année là, mais se demandent quel montant a été investi l’année dernière et s’il faut augmenter ou réduire ce montant en fonction de la rétroaction reçue suite à la décision prise l’année précédente.

159
Q

À quelle théorie correspond l’idée que le processus de prise de décision peut être décomposé en une étape non-compensatoire et une étape compensatoire ?

A. La théorie de la rationalité limitée
B. La théorie des choix rationnels
C. La théorie cybernétique
D. La théorie polyheuristique
E. La théorie des jeux à deux niveaux
F. La théorie de la décision mixte

A

D. La théorie polyheuristique

La théorie polyheuristique d’Alex Mintz postule que le processus de décision a lieu en deux étapes:

La première étape vise à réduire le nombre d’options. Les facteurs cognitifs vont alors jouer un rôle important. Il n’y a pas réellement d’analyse coûts-bénéfices. Dès qu’une option semble inacceptable, elle est écartée. Cette étape est dite non-compensatoire: les faiblesses d’une dimension ne peuvent pas être compensées par les forces d’une autre dimension. Ex: si une option est d’augmenter la croissance économique mais avec un risque pour la santé publique, cette option sera tout de même écartée.
La deuxième étape est compensatoire et suit un mode de raisonnement qui correspond davantage à la théorie du choix rationnel. Les faiblesses dans une dimension (par exemple économique) peuvent être compensées par des avantages dans une autre dimension (ex: sécuritaire). Il y a un calcul avantage-inconvénients relativement rationnel car l’éventail des possibilités a été réduit préalablement.

160
Q

À quel évènement important de politique étrangère s’est intéressé Graham Allison pour développer ses modèles d’analyse du processus décisionnel ?

A. L’invasion de la baie des Cochons.
B. L’attaque japonaise sur Pearl Harbor.
C. La première guerre du Golfe.
D. L’imposition des tarifs de Smoot-Hawley.
E. La crise des missiles de Cuba.

A

E. La crise des missiles de Cuba.

Graham Allison publie en 1971 l’ouvrage L’Essence de la Décision, Expliquer la crise des missiles de Cuba. Remettant en cause la théorie de l’acteur rationnel, Allison propose une explication du processus décisionnel ayant mené à la crises des missiles de Cuba qui combine trois modèles: le modèle rationnel, organisationnel et bureaucratique.

161
Q

Sur quoi mettent l’accent les modèles développés par Graham Allison pour expliquer la prise de décision en politique étrangère ?

A. La personnalité des décideurs.
B. Le contexte institutionnel dans lequel se déroule la prise de décision.
C. Le rôle des groupes d’intérêts nationaux.
D. Les rapports de puissance entre États.
E. Les effets de la géographie sur les options disponibles.

A

B. Le contexte institutionnel dans lequel se déroule la prise de décision.

Dans le modèle organisationnel, Graham Allison met l’accent, non pas sur les individus, mais sur la “machine” qui conduit à une politique étrangère, c’est à dire sur le contexte institutionnel dans lequel se déroule dans la prise de décision.

Dans le modèle bureaucratique, la prise de décision mobilise plusieurs décideurs politiques, et non pas seulement le ministre des Affaires Étrangères. Graham Allison postule que “where you stand depends on where you sit”, c’est à dire que les décideurs sont socialisés aux valeurs et aux normes qui circulent au sein d’une unité organisationnelle. Il y a une concordance entre les intérêts des individus et ceux de l’organisation auquels ils appartiennent. Les rapports de force entre ces organisations mènent à une décision commune.

162
Q

Selon le modèle bureaucratique de Graham Allison, les décisions de politique étrangère sont le résultat:

A. De négociations et marchandages entre acteurs bureaucratiques.
B. De dynamiques engendrées par les décisions précédentes.
C. De procédures opérationnelles standardisées.
D. De l’analyse coût-bénéfice des options disponibles.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

A. De négociations et marchandages entre acteurs bureaucratiques.

Selon le modèle bureaucratique de Graham Allison, le gouvernement est composé de différents acteurs qui favorisent différentes positions. La politique étrangère est donc le résultat de négociations et de marchandages entre ces acteurs. Pour expliquer une décision, il faut donc identifier les rapports de force entre les acteurs bureaucratiques.

163
Q

À quelle décision est parvenu le comité exécutif créé par John F. Kennedy lors de la crise des missiles de Cuba ?

A. Des frappes aériennes sur Cuba.
B. Un blocus naval autour de Cuba.
C. Une invasion de Cuba.
D. Une invasion des pays européens de l’Est.
E. Une opération secrète de coup d’État contre Castro.

A

B. Un blocus naval autour de Cuba.

Le comité exécutif décide d’organiser un blocus naval pour empêcher les navires soviétiques de rejoindre l’île de Cuba.

164
Q

L’embargo des États-Unis contre Cuba est un exemple de:

A. Socialisation
B. Sanction positive
C. Sanction négative
D. Dissuasion
E. Intervention

A

C. Sanction négative

L’embargo est un instrument de politique étrangère coercitif, plus particulièrement il s’agit d’une sanction négative (voir aussi Morin, 2014: 36).

165
Q

Combien de temps a duré la crise des missiles de Cuba?

A. 12 mois
B. 1 mois
C. 13 jours
D. 1 an et demi
E. Aucune de ces réponses

A

C. 13 jours

La crise des missiles de Cuba a été une période de grande tension pendant la Guerre froide, mais elle n’a duré que 13 jours du 16 octobre au 28 octobre 1962 (d’où le nom du film éponyme de Roger Donaldson que vous pouvez visionner).

166
Q

Pourquoi l’URSS a t-elle décidé de placer des missiles à Cuba?

A. En réponse à la menace des missiles américains en Italie et en Turquie
B. Pour lancer une attaque imminente contre les États-Unis
C. Pour tester ces nouveaux missiles dans un climat plus chaud
D. Parce que Cuba a menacé de se rallier aux États-Unis
E. Toutes ces réponses

A

A. En réponse à la menace des missiles américains en Italie et en Turquie

Après l’invasion ratée de la Baie des Cochons en 1961, Cuba demande la protection de l’URSS qui décide d’envoyer des missiles sur l’île. Il s’agit d’une opportunité pour l’URSS de contrebalancer la présence de missiles américains en Italie et en Turquie.

167
Q

Le Président Kennedy choisir d’instaurer un blocus autour de Cuba mais quelle était la solution initialement proposée par ses conseillers?

A. Une attaque nucléaire contre Cuba
B. Une attaque nucléaire contre l’URSS depuis la Turquie
C. Une invasion de Cuba et des frappes aériennes pour détruire les missiles
D. La capture de Fidel Castro
E. Toutes ces réponses

A

C. Une invasion de Cuba et des frappes aériennes pour détruire les missiles

Les États-Unis ont considéré la possibilité d’une l’invasion de l’île et des frappes aériennes pour détruire les missiles. Finalement, Kennedy choisit une approche plus prudente: un blocus naval de l’île de Cuba.

168
Q

Que nous apprend la crise des missiles de Cuba sur la politique étrangère?

A. Les chefs d’État sont les seuls à décider de la conduite d’un conflit.
B. La dissuasion nucléaire ne fonctionne pas.
C. Les décideurs peuvent anticiper les réactions de leurs adversaires.
D. Les acteurs de la politique étrangère sont rationnels.
E. Aucune de ces réponses

A

E. Aucune de ces réponses

Comme le montre la décision de Vasili Arkhipov, l’officier russe qui n’a pas approuvé l’attaque nucléaire depuis un sous-marin russe, le maintien de la paix ou le déclenchement d’une guerre dépend parfois d’aléas qui échappent aux chefs d’État. La politique étrangère n’est pas nécessairement le fruit d’un calcul rationnel par les décideurs politiques.

169
Q

Comment les théories des Relations Internationales expliquent-elles l’absence de guerre entre grandes puissances dans l’après Guerre froide?

A. Le maintien de la peur de la guerre nucléaire.
B. L’unipolarité du système international à partir des années 1990.
C. L’idée d’une guerre entre grandes puissances a perdu de sa valeur normative.
D. La diffusion de la démocratie et la construction de communautés de sécurité.
E. Toutes les réponses ci-dessus

A

E. Toutes les réponses ci-dessus

Toutes ces réponses sont exactes: ces explications sont proposés par des paradigmes de la théorie des relations internationales (Petiteville, 2013: 534-535).

Le maintien de la peur de la guerre nucléaire: une explication réaliste (Sagan et Waltz, 2003)
L’unipolarité du système international à partir des années 1990: une autre explication réaliste (Ikenberrry et al. 2009)
L’idée d’une guerre entre grandes puissances a perdu de sa valeur normative: une explication proposée par Mueller (1989)
La diffusion de la démocratie et la constrution de communautés de sécurité: une explication libérale appelée théorie de la paix démocratique

170
Q

Quel est un des axes de discussion du débat sur la guerre juste?

A. La légitimité des interventions des puissances occidentales de l’après Guerre froide.
B. La puissance de frappe des puissances moyennes.
C. La légitimité des nouveaux États à faire la guerre.
D. Le déclin de la justice internationale.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

A. La légitimité des interventions des puissances occidentales de l’après Guerre froide.

Suite aux interventions militaires occidentailes des années 1990 et l’invasion controversée de l’Irak en 2003, le débat sur la guerre juste resurgit.

Walzer (2004) discute de manière critique de la légitimité des interventions armées des puissances occidentales dans l’après guerre froide (il mentionne la guerre en Irak et la”guerre contre le terrorisme”).

D’autres auteurs prennent part à ce débat: leurs travaux réfutent de manière assez unanime la légitimité de l’invasion de l’Irak, de la doctrine de la guerre préventive, et de la stratégie de guerre contre le terrorisme (Petiteville, 2013: 537).

171
Q

Sur quelle norme s’est appuyé l’OTAN pour bombarder les positions stratégiques du régime de Kadhafi (Libye) en 2011?

A. la souveraineté
B. l’anarchie
C. la responsabilité de protéger
D. le libéralisme
E. aucune de ces réponses

A

C. la responsabilité de protéger

Comme l’explique Petiteville (2013: 537), les États membres des Nations unies ont adopté la norme sur la « responsabilité de protéger » en 2005. La résolution 1973 du Conseil de sécurité (décision d’une zone d’exclusion aérienne a l’intention de l’aviation libyenne) a servi de base juridique à la campagne de bombardements de l’OTAN sur les positions stratégiques du régime Kadhafi en 2011.

172
Q

Que constatent les analystes au sujet des opérations de reconstruction de l’État (state-building)?

A. Elles ont beaucoup de succès
B. Elles sont souvent démesurées
C. Elles sont extrêmement rares
D. Elles demandent l’investissement de peu d’acteurs
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

B. Elles sont souvent démesurées

Comme l’indique Petiteville (2013: 543), les opérations de state building sont souvent démesurées puisque leurs ambitions, qu’elles soient sécuritaire, économique et politique sont souvent hors de portée des intervenants. Ces interventions soulèvent de nombreux défis politiques et sont très critiquées, étant parfois qualifiées d’entreprises néocoloniales.

173
Q

Quels sont les deux types de prévention des conflits généralement reconnus?

A. La prévention masculine et la prévention féminine
B. La prévention en amont et la prévention en aval
C. La prévention directe et la prévention indirecte
D. La prévention structurelle et la prévention opérationnelle
E. La prévention extérieure et la prévention intérieure

A

D. La prévention structurelle et la prévention opérationnelle

La littérature distingue la prévention structurelle (ou deep prevention) et la prévention opérationnelle (ou light prevention) (Petiteville, 2013: 539):

la prévention structurelle vise à réunir sur le long-terme toutes les conditions d’une paix positive a la fois interne aux Etats et à l’échelle internationale.
ex: des sociétés et un ordre international collectivement perçus comme relativement justes et légitimes, des principes d’inclusivité et de tolérance garantissant le respect des collectivités humaines et de leurs identités, des règles de participation économique et politique équitables, etc.
la prévention opérationnelle est la mobilisation visant à empêcher un conflit politique émergent (intra ou interétatique) de se transformer en conflit armé

174
Q

Pourquoi les décisions de politique étrangère sont-elles souvent prises en groupe ?

A. Pour augmenter la perception de légitimité de la décision.
B. Pour réduire la pression psychologique associée à la prise de décision.
C. Car il peut s’agir de la procédure standardisée de prise de décision.
D. Car les décisions peuvent être multidimensionnelles.
E. Toutes ces réponses.

A

E. Toutes ces réponses.

175
Q

À quel phénomène correspond l’idée que la pression associée au maintien de la cohésion du groupe peut être plus importante que celle d’en arriver à une décision qui soit juste ?

A. la politique bureaucratique
B. la pensée groupale
C. l’existence de procédures organisationnelles standardisées
D. le jeu à deux niveaux
E. la dépendance au sentier
F. la poliheuristique

A

B. la pensée groupale

Selon Irving Janis (1972), la pensée groupale est un mode de pensée adopté par des personnes qui sont fortement intégrées dans une clique cohérente. La volonté des membres d’atteindre l’unanimité dépasse leur motivation à chercher de façon réaliste des modes d’action alternatifs. La pensée groupale se réfère à la détérioration de l’efficacité mentale, de la perception de la réalité et du jugement moral, en raison des pressions de groupe.

176
Q

Lequel des éléments suivants ne fait pas partie des facteurs augmentant les risques de pensée groupale?

A. L’homogénéité des membres du groupe
B. L’accès à un nombre limité de sources d’information
C. Le manque de procédures méthodiques de prise de décision
D. La présence de contraintes de court terme
E. L’enregistrement des discussions.
F. L’isolement du groupe

A

E. L’enregistrement des discussions.

Plus les membres sont homogènes et partagent des origines et des croyances similaires, plus le risque de pensée groupale est important. Plus le groupe est isolé et l’accès à l’information restreint, plus le risque de pensée groupale augmente. De même, la présence de gardes de la pensée qui empêchent l’expression de désaccords est un facteur qui augmente ce risque. Lorsqu’il y a un haut niveau de stress, que la décision doit être prise rapidement, lorsqu’il y a eu un échec récent ou qu’il n’y a pas de procédures établies pour la prise de décision, le risque de pensée groupale augmente d’autant plus.

La réponse fausse est donc l’enregistrement des discussions.

177
Q

Par l’observation de quel(s) symptôme(s) peut-on constater la présence d’un phénomène de pensée groupale ?

A. L’absence de critique des idées des uns et des autres.
B. L’autocensure des pensées dissidentes.
C. La rationalisation des mauvaises décisions.
D. La surestimation de la compétence du groupe.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

178
Q

Quel est le critère principal qu’utilisent généralement les chercheurs en relations internationales pour déterminer si un conflit armé est une guerre ?

A. Le conflit doit impliquer un minimum de trois pays.
B. Le conflit doit faire un minimum de 1000 morts annuellement.
C. Le conflit doit durer un minimum d’un an.
D. Le conflit doit impliquer au moins 10 000 soldats.
E. Le conflit doit être basé sur la volonté d’annexer un autre pays.

A

B. Le conflit doit faire un minimum de 1000 morts annuellement.

Les chercheurs estiment qu’un conflit est une guerre s’il fait au moins 1000 morts par an. Ce chiffre est arbitraire mais permet de distinguer les guerres d’autres conflits plus temporaires.

179
Q

Un conflit intra-étatique peut être de différentes natures, dont :

A. une guerre révolutionnaire
B. une guerre de sécession
C. une guerre identitaire
D. une guerre d’indépendance
E. toutes les réponses ci-dessus

A

E. toutes les réponses ci-dessus

Toutes ces réponses sont justes. Un conflit intra-étatique peut-être:

une guerre révolutionnaire: lorsqu’une partie de la population souhaite transformer le système politique ou économique de manière radicale. ex: le conflit qui oppose le parti communiste chinois et les nationalistes de Tchang Kaï-chek
les guerres de sécession: un groupe souhaite acquérir son indépendance. ex: la guerre qui a mené à la dislocation de la Yougoslavie en différents États
des guerres identitaires: menées par un groupe identitaire qui veut chasser voir éliminer un autre groupe identitiaire. ex: le conflit rwandais opposant les hutus et les tutsis.
des guerres d’indépendance: une guerre qui oppose un peuple colonisé à une puissance coloniale. ex: la guerre d’Algérie

180
Q

Quant aux conflits inter-étatiques et intra-étatiques, lequel des énoncés suivants est valide?

A. Le nombre de conflits inter-étatiques est systématiquement plus élevé.
B. Le nombre de morts liées aux conflits intra-étatiques est presque nul.
C. Une augmentation des conflits intra-étatiques est survenue dans les années 80 et 90.
D. Les conflits intra-étatiques ont tous eu lieu en Asie ou en Afrique.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

C. Une augmentation des conflits intra-étatiques est survenue dans les années 80 et 90.

On constate une forte augmentation du nombre de conflits intra-étatiques dans les années 80 et 90. Tous les continents ont connu des guerres intra-étatiques dans les soixante dernières années, cependant les pays en développement sont particulièrement touchés (Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et la région Afghanistan-Pakistan). Certains de ces conflits ont eu lieu sur une courte période tandis que d’autres durent depuis plusieurs dizaines d’années. Certains conflits intra-étatiques ont été particulièrement meurtriers (Rwanda, Syrie).

181
Q

Le mandat des forces de maintien de la paix de l’ONU peut inclure :

A. Contribuer au désarmement.
B. Mettre en place des institutions démocratiques.
C. Prévenir les conflits.
D. Veiller au respect d’un cessez-le-feu.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Le mandat des opératinos de maintien de la paix varie. Il peut s’agir de contribuer au désarmement, d’assurer la stabilité ou de prévenir les conflits. Dans certains cas, il s’agit de veiller au respect d’un cessez le feu ou à la mise en oeuvre d’un accord de paix. Dans les dernières années, le mandat s’est élargi: faire respecter le système de justice, mettre en place des institutions démocratiques, etc.

182
Q

À quel moment historique correspond l’augmentation du nombre d’interventions de maintien de la paix?

A. La fin de la première guerre mondiale
B. La fin de la seconde guerre mondiale
C. La fin de la Guerre froide
D. La fin de la guerre du Vietnam
E. Le 11 septembre 2001

A

C. La fin de la Guerre froide

Le nombre d’interventions de maintien de la paix a augmenté après la fin de la Guerre Froide. Il était plus facile de trouver un consensus entre les membres du Conseil de Sécurité. Cependant, le personnel de ces opérations a drastiquement diminué dans les années 90 et on constate un plafonnement dans le nombre d’opérations à la fin des années 90. Cela est dû à l’échec de certaines opérations de maintien de la paix (Rwanda, Bosnie).

183
Q

De quelle façon peut être décrit l’effet de ralliement ?

A. Lorsqu’un chef de gouvernement entre au pouvoir, il rallie les électeurs qui n’ont pas voté pour lui et ceux qui l’ont élu.
B. Lorsqu’un chef de gouvernement maintient la paix, les électeurs se rallient autour de lui.
C. Lorsqu’un chef de gouvernement a un taux d’appui élevé, il est plus enclin à entrer en guerre.
D. Lorsqu’un conflit armé éclate, la population se rallie autour de son chef de gouvernement.
E. Lorsqu’un conflit armé éclate, la population se rallie contre son chef de gouvernement.
F. Aucune de ces réponses.

A

D. Lorsqu’un conflit armé éclate, la population se rallie autour de son chef de gouvernement.

L’effet de ralliement est le fait que lors d’une crise (une guerre par exemple), peu importe son origine, le taux d’appui du chef de gouvernement augmente et ce peu importe sa réaction initiale.

184
Q

Quel événement historique marque la plus grande hausse de soutien pour un président américain ?

A. L’invasion de l’Irak
B. La capture de Saddam Hussein
C. La guerre du Vietnam
D. Le 11 septembre 2001
E. Le scandale du Watergate

A

D. Le 11 septembre 2001

L’effet de ralliement a été particulièrement visible au lendemain des attaques du 11 septembre 2001: le taux d’appui du Président George W Bush a augmenté pour atteindre près de 90%, un taux record.

185
Q

Quelle peut être une alternative à un conflit armé pour créer une diversion ou un effet de ralliement ?

A. Un conflit commercial
B. La patience
C. Un autre scandale
D. Des investissements massifs
E. Toutes les réponses ci-dessus

A

A. Un conflit commercial

186
Q

Quel pays investissait le plus en dépenses militaires en proportion de son PIB en 2017 ?

A. La Russie.
B. Les États-Unis.
C. La Chine
D. L’Allemagne
E. Aucune de ces réponses

A

E. Aucune de ces réponses

En 2017, l’Arabie Saoudite est le pays qui investit le plus en dépenses militaires dans le monde. Les chiffres pour la Corée du Nord ne sont pas connus mais pourraient être plus importants encore.

187
Q

Quel pays ne possède pas l’arme nucléaire?

A. Les États-Unis
B. Le Canada
C. La Russie
D. La Chine
E. La France

A

B. Le Canada

188
Q

Entre 2011 et 2015, quel pays était le plus grand importateur d’armes au monde?

A. L’Inde
B. L’Arabie Saoudite
C. La Chine
D. Les Émirats Arabes Unis
E. L’Australie

A

A. L’Inde

Parmi les principaux exportateurs d’armes, on retrouve principalement des pays développés (États-Unis, Russie, Chine, France, etc.). Parmi les principaux importateurs d’armes, on retrouve des pays en développement (l’Inde est en tête, suivie de l’Arabie Saoudite).

189
Q

Les armes biologiques:

A. sont une invention récente
B. sont des armes chimiques
C. ne sont pas des armes de destruction massive
D. sont des armes conventionnelles
E. utilisent des organismes vivants ou des germes infectieux
F. toutes ces réponses

A

E. utilisent des organismes vivants ou des germes infectieux

Les armes biologiques font partie des armes non-conventionnelles. Il s’agit d’une arme de destruction massive (ADM) utilisant des organismes vivants ou des germes infectieux qui entraînent la maladie ou la mort des êtres humains, des animaux ou des plantes. Il ne s’agit pas d’une arme récente, puisque cette arme existe depuis des siècles (par exemple infecter l’ennemi par des virus, l’empoisonnement des sources d’eau lors d’un siège, le fait d’enduire des flèches de poison, etc.). Elles doivent être distinguées des armes chimiques et des armes nucléaires, les deux autres types d’ADM.

190
Q

Pour quelle raison principale est-il complexe de traiter de la place du terrorisme dans la politique internationale ?

A. Les enjeux moraux sont difficiles à quantifier.
B. Les théoriciens ne se penchent pas sur ce sujet.
C. Le phénomène est trop récent.
D. La définition du phénomène n’est pas universellement approuvée.
E. Du fait de la peur de représailles.
F. Aucune de ces réponses

A

D. La définition du phénomène n’est pas universellement approuvée.

Cela est difficile en raison de l’absence de définition consensuelle de ce qu’est un groupe terroriste: un groupe qualifié de terroriste par certains pourrait être considéré comme un groupe de libération nationale pour d’autres.

La définition que nous utilisons dans ce cours est tirée de la base de données Global Terrorism Database: il s’agit “d’actes de violence causés par des acteurs non-étatiques contre des populations civiles, dans le but de provoquer la peur, pour atteindre un objectif politique”.

191
Q

Lequel des énoncés suivants n’est pas un objectif probable des terroristes lorsqu’ils commettent des actes violents ?

A. Saper le moral de l’adversaire
B. Attirer l’attention sur une cause en particulier
C. Entraîner une réaction excessive de la part de l’État.
D. Détruire un État
E. Toutes les réponses ci dessus
F. Aucune de ces réponses

A

D. Détruire un État

Dans certains cas, les terroristes veulent saper le moral de leur adversaire (c’est le cas en Irak, Afghanistan). Dans d’autres cas la terreur peut servir à attirer l’attention sur une cause en particulier (comme pendant les JO de Munich par le groupe septembre noir pour attirer l’attention sur le conflit israélo-palestinien). Dans d’autres cas, il s’agit d’entraîner une réaction excessive, qui sera condamnée par la communauté internationales (Israël qui attaque le LIban suite à une attaque de l’OLP, ce que condamne la communauté internationale).

Le terrorisme ne vise pas à détruire un État.

192
Q

Lequel de ces énoncés sur le terrorisme est valide?

A. La couverture médiatique du terrorisme est disproportionnée par rapport au nombre de morts lié au terrorisme.
B. Le terrorisme fait plus de morts aux États-Unis que partout ailleurs au monde.
C. La couverture médiatique néglige le terrorisme.
D. Le terrorisme est l’une des principales causes de mortalité chez les Américains.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses.

A

A. La couverture médiatique du terrorisme est disproportionnée par rapport au nombre de morts lié au terrorisme.

La bonne réponse est la suivante: la couverture médiatique du terrorisme est disproportionnée par rapport au nombre de morts lié au terrorisme.

La probabilité qu’un américain meurt du terrorisme est extrêmement faible. Le nombre de morts du terrorisme est plus élevé en Europe qu’aux États-Unis, mais la grande majorité des victimes du terrorisme sont situées en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud. On observe une recrudescence récente mais globalement un déclin par rapport aux dernières décennies: les mouvements nationalistes très actifs dans les années 60 se sont estompés ces dernières années.

193
Q

Quelle est la transformation majeure dans la forme du terrorisme des dernières décennies ?

A. Le terrorisme dépasse les frontières étatiques et devient transnational.
B. Les communications entre terroristes sont plus difficiles.
C. Les États ont un plus grand contrôle du terrorisme.
D. Les crimes terroristes sont plus violents.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

A. Le terrorisme dépasse les frontières étatiques et devient transnational.

Le terrorisme prend de plus en plus une forme transnationale et s’organise en réseaux assez peu centralisés et actifs à l’échelle internationale. Cela est dû notamment à l’évolution des médias et des moyens de communication qui permettent la diffusion des actions et des revendications et favorise le recrutement.

194
Q

L’hypothèse de la paix démocratique implique que :

A. Les démocraties n’initient jamais de guerre
B. Les autocraties se font toujours la guerre
C. Qu’un pays en paix a tendance à devenir un pays démocratique
D. Qu’un pays en guerre a tendance à devenir un État autocratique
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

F. Aucune de ces réponses

La théorie de la paix démocratique postule que les démocraties ont moins tendance à se faire la guerre entre elles.

Ainsi toutes les réponses proposées sont fausses: il ne s’agit pas de dire que les démocraties ne se font jamais la guerre (cela arrive) mais quand elles sont en guerre, c’est généralement contre des autocraties. On retrouve donc fréquemment des conflits opposant des autocraties entre elles ou une démocratie contre une autocratie. On retrouve relativement peu de conflits opposant deux démocraties. Ce constat a été élaboré suite à plusieurs études statistiques, mais il s’agit d’une corrélation. La relation de causalité entre démocratie et paix est plus difficile à prouver.

195
Q

Pour être considéré comme une démocratie, un pays doit avoir au minimum ____% de la population adulte ayant le droit de vote :

A. 10
B. 30
C. 50
D. 70
E. 90

A

A. 10

Parmi les caractéristiques de la démocratie, on retrouve:

Des éléctions régulières des décideurs pouvant déclarer la guerre
Au moins 10% de la population adulte doit avoir le droit de vote
Plus d’un parti politique peut se présenter aux élections
La liberté de la presse et la liberté d’expression sont appliquées par les tribunaux.

196
Q

Selon l’hypothèse de la paix démocratique, quels types de conflits armés sont les plus fréquents ?

A. Les conflits entre deux autocraties et entre deux démocraties.
B. Les conflits entre deux autocraties et entre une démocratie et une autocratie.
C. Les conflits entre deux démocraties et les guerres civiles.
D. Les conflits entre deux autocraties et les guerres civiles.
E. La paix démocratique implique qu’il n’y a plus de conflit armé.
F. La paix démocratique implique que seules les autocraties entrent en guerre.

A

B. Les conflits entre deux autocraties et entre une démocratie et une autocratie.

L’hypothèse de la paix démocratique postule que les démocraties ont moins tendance à se faire la guerre entre elles. Cela ne veut pas dire que cela n’arrive jamais, mais il sera beaucoup plus fréquent d’observer un conflit entre deux autocraties ou entre une démocratie et une autocratie.

197
Q

Laquelle de ces hypothèses explique le mieux le phénomène de paix démocratique?

A. Les citoyens des démocraties ont une préférence pour la paix.
B. Les démocraties partagent une identité commune.
C. Les démocraties ont plus intérêt à ne pas perdre de guerre
D. Les démocraties n’initient pas d’attaques surprises.
E. Les démocraties échangent mieux l’information entre elles.
F. Aucune de ces réponses

A

E. Les démocraties échangent mieux l’information entre elles.

Il existe toujours un débat entre les experts au sujet de la relation entre démocratie et paix. Plusieurs explications ont été avancées mais la plus convaincante est que les démocraties échangeraient mieux de l’information entre elles.

En effet, les démocraties doivent débattre, être transparentes se justifier devant la presse et les partis d’opposition. Les informations que les démocraties communiquent sur leurs intentions, leurs préférences, leurs stratégies, etc. sont crédibles. Un dirigeant d’un pays démocratique ne peut pas mentir sans craindre de subir un revers politique. L’information est plus abondante et crédible de part et d’autre. Ce sont des outils pour pouvoir négocier et trouver une issue pacifique à leurs différents. Cela peut expliquer pourquoi on observe moins de conflits armés entre les démocraties.

Les autres propositions sont toutes des explications qui ont été proposées par des auteurs mais qui ne sont pas vérifiées empiriquement ou qui sont réfutables.

198
Q

Quel auteur s’intéresse en particulier à la dynamique entre la pénurie environnementale et les conflits armés ?

A. Thomas Homer-Dixon
B. Stephen Krasner
C. Susan Strange
D. Robert Keohane
E. Robert Gilpin

A

A. Thomas Homer-Dixon

Thomas Homer Dixon (1994) estime que les pénuries environnementales entraînent de nombreux conflits dans les pays en développement.

199
Q

Quelle critique est formulée à l’égard de l’explication proposée par Thomas Homer-Dixon pour expliquer le lien entre pénurie environnementale et conflits armés?

A. Dans les pays faisant face à une pénurie environnementale, il y a peu de conflits
B. Dans les pays faisant face à une pénurie environnementale, il est rare que des mouvements de migration massifs apparaissent soudainement
C. Dans les pays ne faisant pas face à une pénurie environnementale, ii y a tout de même des conflits
D. Il existe peu de pays faisant face à une pénurie environnementale
E. Toutes ces réponses

A

B. Dans les pays faisant face à une pénurie environnementale, il est rare que des mouvements de migration massifs apparaissent soudainement

Homer-Dixon associe pénurie environnementale et conflits armés. La dégradation des ressources, l’augmentation de la consommation ou leur inégale répartition cause une pénurie environnementale. Cette pénurie entraînerait une baisse de productivité économique et des mouvements de migration. Cela affaiblirait les États et favoriserait l’émergence de conflits.

Cependant, pour certains auteurs, cette explication surestime l’importance de la migration : il est assez rare qu’une pénurie environnementale entraîne des migrations ou déplacements de population massifs et soudains. Or, pour que les migrations entraînent un conflit, elles devraient être massives et soudaines.

200
Q

Selon Boutros Boutros-Ghali, quel sera l’enjeu central des guerres des prochaines décennies ?

A. Le pétrole
B. Les diamants
C. l’Arctique
D. la conquête spatiale
E. Aucune de ces réponses

A

E. Aucune de ces réponses

En 1985, Boutros Ghali déclare: “La prochaine guerre dans le Moyen-Orient sera sur l’eau, pas sur la politique”.

Cependant, il existe en réalité peu de conflits sur l’eau actuellement. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de désaccords frontaliers sur la gestion de l’eau, mais ils sont gérés de manière non violente.

L’eau est rarement l’une des causes principales des conflits armés: dans le conflit israélo-palestinien il s’agit d’une cause de tensions mais n’est pas une des causes principales de ce conflit.

201
Q

Parmi les affirmations suivantes, laquelle est vraie?

A. Les pays les plus vulnérables aux changements climatiques sont majoritairement des démocraties
B. De plus en plus de chercheurs s’intéressent aux liens entre changements climatiques et conflits armés
C. Les liens entre changements climatiques et conflits armés sont très bien étudiés par la discipline des RI
D. Toutes ces réponses
E. Aucune de ces réponses

A

B. De plus en plus de chercheurs s’intéressent aux liens entre changements climatiques et conflits armés

En relations internationales, il y a un intérêt croissant pour l’effet des changements climatiques sur les conflits armés. Les pays les plus vulnérables aux changements climatiques sont aussi les pays dans lesquels il y a peu d’institutions démocratiques, il existe des tensions entre différents groupes et où l’économie est aussi vulnérable.

Dans les années à venir, il est très probable que les travaux de recherche sur les liens entre changements climatiques, mouvements de population et conflits armés se multiplient.

202
Q

Parmi les affirmations suivantes, laquelle est vraie?

A. Les conflits mondiaux sont en augmentation
B. 90% des victimes des guerres sont des militaires
C. Les Etats-Unis et la France sont les plus grands exportateurs d’armes
D. Les Etats-Unis retirent leur forces de certaines zones de confits
E. Toutes ces réponses

A

D. Les Etats-Unis retirent leur forces de certaines zones de confits

Les conflits mondiaux sont en baisse. Cependant, les conflits persistent. 90% des victimes des conflits sont des civils. Les plus grands exportateurs d’armes sont les États-Unis et la Russie. Suite au retrait de certaines forces américaines au Moyen-Orient, certains pays du Golfe augmentent leur arsenal de défense (l’Arabie Saoudite tout particulièrement qui est l’un des principaux importateurs d’armes mondiaux).

203
Q

Quelles situations pourraient menacer la paix mondiale?

A. La politique agressive de la Russie en Europe
B. L’escalade des tensions entre la Chine et ses voisins
C. Les ambitions nucléaires de la Corée du Nord
D. Toutes ces réponses

A

D. Toutes ces réponses

Toutes ces réponses sont des situations qui pourraient potentiellement menacer la paix mondiale. Toutefois, cela ne veut pas dire que des guerres vont nécessairement se produire dans ces régions du monde puisque cela dépend d’un grand nombre de facteurs.

204
Q

La sécuritisation suppose que:

A. Les seules menaces à la sécurité sont militaires et économiques
B. Il existe des problèmes de sécurité “naturels”
C. Des situations peuvent être cadrées comme des problèmes de sécurité
D. Le changement climatique a toujours été une question de sécurité
E. Toutes les réponses

A

C. Des situations peuvent être cadrées comme des problèmes de sécurité

La sécuritisation, telle que définie par Ole Waever, suppose que certaines situations soient présentées (cadrées/labellisées) comme des problèmes de sécurité et des menaces. Il n’existe pas de problème de sécurité en soi. Aujourd’hui, les changements climatiques peuvent parfois être présentés comme un problème de sécurité mais ils ne l’ont pas toujours été.

205
Q

Selon Ole Waever, l’un des aspects fondamentaux de la théorie de la sécuritisation qui est parfois oublié est:

A. L’État qui cadre une situation comme un problème de sécurité
B. L’audience qui accepte que cela soit un problème de sécurité
C. L’audience, comprise comme n’existant que dans les pays développés
D. Le rôle du dirigeant autocratique
E. Le rôle des entreprises dans la sécuritisation
F. Toutes ces réponses

A

B. L’audience qui accepte que cela soit un problème de sécurité

Comme Ole Waever l’explique dans la vidéo, il ne suffit pas de porter attention à la personne qui présente une situation comme un problème de sécurité (les États mais aussi des groupes politiques ou des ONG). Toutefois, il faut également prêter attention à l’audience, qui va accepter ce cadrage. Cette audience n’existe pas seulement dans les pays démocratiques ou les pays développés.

206
Q

Selon la théorie de la stabilité hégémonique:

A. L’hégémon est impérialiste
B. L’hégémon impose des décisions à ses partenaires
C. L’hégémon fournit des biens publics mondiaux
D. L’hégémon favorise l’instabilité
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

C. L’hégémon fournit des biens publics mondiaux

Dans le cadre de la théorie de la stabilité hégémonique, le terme hégémonie ne fait pas référence à un État qui imposerait ses préférences par la force ou la coercition. Il ne s’agit pas d’un hégémon impérialiste, mais plutôt d’un hégémon qui s’appuie sur le consentement et la coopération des autres États et qui fournit des biens publics mondiaux. Il s’agit plutôt d’un leader, ou d’un hégémon “bienveillant” qui offre une certaine forme de stabilité (les coûts du changement sont plus élevés que les bénéfices anticipés).

207
Q

Selon la théorie de la stabilité hégémonique, pourquoi l’hégémonie est-elle nécessaire à la stabilité du système international ?

A. Un hégémon assume la plus grande part du coût des biens publics mondiaux.
B. Un hégémon impose la coopération par la coercition.
C. Un hégémon est guidé par les gains relatifs des autres États.
D. Les institutions internationales ont leurs propres préférences.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

A. Un hégémon assume la plus grande part du coût des biens publics mondiaux.

Selon cette théorie, l’hégémonie est nécessaire pour assurer la stabilité du système international et construire des régimes internationaux robustes: seul un hégémon a la capacité d’assumer les coûts de départ pour l’établissement de régimes internationaux, et assurer la conformité, et si nécessaire de sanctionner les comportements déviants.

208
Q

Selon Charles Kindleberger, quelles sont les fonctions de l’hégémon ?

A. Fournir un marché relativement ouvert pour les produits.
B. Fournir un flux continu de capitaux.
C. Fournir des prêts à long terme anticycliques.
D. Coordonner les politiques macro-économiques nationales.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Toutes ces réponses sont justes.

L’hégémon a un marché intérieur important et des consommateurs nombreux et au portefeuille garni: en ouvrant ses frontières commerciales, il permet aux autres pays de s’enrichir en exportant vers son propre marché intérieur.
Il offre des prêts anticycliques, c’est à dire en temps de crise économique ou financière.
Il gère une structure relativement stable des taux de change, sa devise sert de repère sur les marchés internationaux
L’hégémon est capable d’investir ses capitaux dans les pays étrangers et de contribuer ainsi à leur développement économique.
Il va enfin coordonner les politiques économiques nationales, par exemple en cas de crise économique en favorisant la coordination des politiques économiques nationales entre les banques centrales, les ministres de l’économie, etc.

209
Q

Selon Robert Keohane et Joseph Nye, quelles sont les deux conditions nécessaires à l’exercice de l’hégémonie par un État ?

A. la souveraineté et la moralité
B. la stabilité et la puissance
C. la capacité et la volonté
D. la démocratie et la richesse
E. aucune de ces réponses

A

C. la capacité et la volonté

Selon Keohane et Nye (1977), “L’hégémonie est une situation dans laquelle un État est suffisant puissant pour maintenir les règles essentielles gouvernant les relations interétatiques et est disposé à le faire.”

Ainsi, il faut que l’hégémon ait la capacité et la volonté d’exercer cette hégémonie. Ces deux conditions doivent être réunies.

210
Q

À la fin du XIXe siècle, avec l’abrogation des Corn Laws, quel État pouvait être considéré comme un hégémon selon la théorie de la stabilité hégémonique ?

A. Le Japon
B. l’Allemagne
C. Le Royaume-Uni
D. Les États-Unis
E. La France

A

C. Le Royaume-Uni

En 1846, le Royaume-Uni abroge les Corn Laws, une série de lois qui protégeaient les propriétaires terriens, ce qui favorise l’ouverture à la concurrence étrangère. Toute une série d’autres pays vont suivre cet exemple et adopter des politiques libérales, ce qui entraîne la première vague de mondialisation. Suite à la première guerre mondiale, le Royaume-Uni perd progressivement son statut d’hégémon.

211
Q

Dans quelle région du monde le commerce intrarégional est-il le plus important ?

A. En Afrique
B. En Amérique du Nord
C. En Amérique Latine
D. En Europe
E. En Asie

A

D. En Europe

En Europe, en Asie et en Amérique du Nord, les pays échangent beaucoup entre eux (voir la carte du commerce de marchandises produite par Sciences Po, 2017). L’Europe est la région où le commerce intrarégional est le plus important. Ce n’est pas du tout le cas en Amérique Latine et en Afrique.

212
Q

Quelle est la principale organisation intergouvernementale du régime international du commerce ?

A. Le FMI
B. L’ALENA
C. La Banque mondiale
D. L’OMC
E. L’UE

A

D. L’OMC

Il s’agit de l’organisation mondiale du commerce (OMC, en anglais WTO pour “World Trade Organisation”). Basée à Genève, l’objectif de l’OMC est de favoriser la coopération commerciale entre ses membres.

213
Q

Comment qualifier la tension entre l’intérêt de certains États de maintenir des barrières commerciales pour favoriser leur industrie nationale et l’intérêt collectif à favoriser la réduction de ces barrières?

A. Un jeu à deux niveaux
B. Un jeu à somme nulle
C. Un dilemme du prisonnier
D. Un jeu à somme négative
E. Aucune de ces réponses

A

C. Un dilemme du prisonnier

Dans la théorie des jeux, la tension entre un intérêt individuel (maintenir des barrières commerciales) et un intérêt collectif (abolir les barrières commerciales et favoriser le libre-échange) s’appelle un dilemme du prisonnier.

214
Q

Le fait de limiter les importations d’un produit à une certaine quantité est:

A. une barrière à l’exportation
B. une barrière tarifaire
C. une taxe
D. un quota
E. toutes ces réponses

A

D. un quota

Le fait de limiter les importations d’un produit à une certaine quantité est un quota. Il ne s’agit pas d’une barrière tarifaire ni d’une taxe. Il s’agit d’une barrière à l’importation et non pas à l’exportation.

215
Q

Selon Robert Gilpin, l’hégémonie américaine est vouée au déclin du fait de:

A. La prolifération des armes nucléaires
B. La concurrence idéologique soviétique
C. La nature même du système libéral mis en place par les États-Unis
D. L’unilatéralisme des interventions armées américaines
E. Toutes les réponses ci dessus.

A

C. La nature même du système libéral mis en place par les États-Unis

Pour Robert Gilpin, l’hégémonie américaine est vouée au déclin du fait de la nature même du système libéral qu’elle a mis en place. Selon Gilpin, le capitalisme développe plus qu’il exploite le monde. L’économie internationale capitaliste diffuse la croissance économique, l’industrie et la technologie, et par conséquent sape la distribution de la puissance qui avait permis à l’hégémonie américaine d’émerger.

216
Q

A quel phénomène le slogan de la campagne présidentielle de Donald Trump “America First” fait-il référence?

A. La recherche de gains absolus plutôt que de gains relatifs
B. La recherche de gains relatifs plutôt que de gains absolus
C. La preuve que l’hégémonie américaine n’est pas en déclin
D. Une réaffirmation du système international fondé sur le libéralisme
E. Toutes ces réponses

A

B. La recherche de gains relatifs plutôt que de gains absolus

Face au déclin de l’hégémonie américaine, le slogan “America First” mis en avant par Donald Trump est symptômatique d’une approche qui favorise les gains relatifs plutôt que les gains absolus. L’hégémonie américaine, qui agissait plutôt comme un leader et fournisseur de biens publics mondiaux (gains absolus), change de stratégie pour maintenir sa position et obtenir des gains relatifs.

217
Q

Parmi les évènements suivants, lesquels sont symptômatiques d’un déclin progressif de la puissance américaine?

A. Le premier choc pétrolier
B. La guerre du Vietnam
C. Une dette importante
D. La croissance de l’Allemagne et du Japon
E. Un premier déficit commercial
F. Toutes ces réponses

A

F. Toutes ces réponses

Dans les années 70 et 80, les États-Unis commencent à se préoccuper d’un possible déclin de la puissance américaine. Ces années sont marquées par la défaite de la guerre du Vietnam, qui a également entraîné une dette importante. On observe une croissance de plus en plus importante des concurrents des États-Unis, à l’époque l’Allemagne et le Japon. Le premier choc pétrolier est également une démonstration de force des pays exportateurs de pétrole (OPEP). C’est également à cette époque qu’apparaît un premier déficit commercial, c’est à dire le fait d’importer plus de biens que l’on en exporte (ce déficit commercal est bien moins important que le déficit commercial actuel, mais il s’agit déjà un sujet de préoccupation à l’époque).

218
Q

Dans les années 1970, quels pays sont les principaux concurrents des Etats-Unis sur le plan économique?

A. La Chine et le Japon
B. La Russie et l’Allemagne
C. La Chine et l’Allemagne
D. La Chine et la Russie
E. L’Allemagne et le Japon

A

E. L’Allemagne et le Japon

La bonne réponse est l’Allemagne et le Japon. Aujourd’hui, la Chine qui est devenue la première économie mondiale, multiplie les investissements à l’étranger et diffuse sa culture. On assiste également à une montée en gamme de la production et des investissements importants en recherche et en technologie. La Chine commence à jouer un rôle de leader régional et multilatéral.

219
Q

Si un pays connaît un déficit dans la balance des paiements, qui entraîne un épuisement des réserves de devises étrangères et fait pression à la baisse sur les taux de change:

A. Il connaît une crise bancaire
B. Il faut augmenter la base monétaire dans le pays
C. La valeur de la devise augmente
D. Cette situation peut mener à une crise bancaire
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

D. Cette situation peut mener à une crise bancaire

Si un pays connaît un déficit dans la balance des paiements, qui entraîne un épuisement des réserves de devises étrangères et fait pression à la baisse sur les taux de change, il connaît une crise monétaire. La valeur de la devise baisse. Une solution possible est de diminuer la base monétaire dans le pays (la quantité de devises en circulation) ce qui peut alors faire remonter la valeur de la devise. Cependant, cela peut mener à des faillites et toucher les banques, et donc mener à une crise bancaire.

220
Q

Par quel mécanisme le FMI cherche-t-il à s’assurer du remboursement de ses prêts ?

A. L’augmentation des taux d’intérêts
B. La dévaluation de la monnaie
C. La centralisation
D. La conditionnalité
E. L’assouplissement quantitatif
F. Aucune de ces réponses

A

D. La conditionnalité

Le FMI attribue des prêts sous condition, notamment des réformes structurelles majeures de l’économie: c’est donc la conditionnalité.

Il faut nuancer cette critique. Le FMI n’a pas pour but d’exploiter les économies les plus vulnérables et il n’impose pas des conditions plus exigeantes ou davantage de conditions aux États dont la situation financière est moins bonne.

Il y a également une certaine flexibilité. Le FMI a reconnu ces dernières années que les conditions demandées dans les années 80 étaient trop strictes. Il existe des critères pré-établis, n’importe quel pays qui les satisfait peut se prévaloir de ses programmes de prêts.

221
Q

Quelle théorie permet le mieux d’expliquer que certains gouvernements demandent eux-mêmes au FMI de leur imposer des conditions ?

A. La théorie constructiviste
B. La théorie poliheuristique
C. La théorie des jeux à deux niveaux
D. La théorie néo-réaliste
E. La théorie de la stabilité hégémonique
F. Le dilemme du prisonnier

A

C. La théorie des jeux à deux niveaux

Certains gouvernements demandent au FMI de leur imposer des conditions. Cela s’explique par la théorie des jeux à deux niveaux: les gouvernements peuvent vouloir se lier les mains à un niveau (international) pour se créer des opportunités à un autre niveau (national). Si ces conditions sont imposées par le FMI, il est plus facile de demander des fonds à d’autres pays et il est plus facile de faire passer ces réformes politiquement coûteuses et impopulaires. Il sera alors facile de dire que ces restrictions sont imposées par le FMI et non pas choisies.

222
Q

À quoi sont corrélées la générosité des prêts accordés par le FMI et la sévérité des conditions qui y sont attachées ?

A. À la nationalité du directeur général du FMI.
B. Au fait d’être un allié des États-Unis.
C. Au fait d’être membre de l’ONU.
D. Au taux de dépenses publiques du pays en santé et en éducation par rapport à son PIB.
E. Aucune de ces réponses.

A

B. Au fait d’être un allié des États-Unis.

Les grandes directions du FMI sont fixées par les États membres, mais tous ne bénéficient pas du même droit de vote puisque ces votes sont pondérés en fonction de leur investissement dans le FMI. Le pays le plus influent est les Etats-Unis, avec 16% des droits de vote. Il faut 85% des votes pour qu’une décision soit adoptée au FMI. Les États-Unis ont donc quasiment un droit de veto et les pays qui sont des alliés des États-Unis (Turquie, Egypte, Pakistan, etc.) ont reçu des prêts plus généreux et avec moins de conditions ou plus de flexibilité. Ce lien de causalité est difficile à établir puisque ces décisions sont à huis-clos, mais la corrélation est statistiquement significative.

223
Q

Quel acteur national américain joue un rôle majeur dans les décisions prises au FMI ?

A. La Réserve fédérale
B. Le Congrès
C. La Cour Suprême
D. Le Secrétaire d’État
E. Aucune de ces réponses

A

B. Le Congrès

Le Congrès, la branche législative aux États-Unis, a adopté des lois prescrivant à l’administration américaine de voter d’une certaine manière au FMI. Par exemple, voter contre l’octroi de prêts à un pays qui a exproprié des entreprises américaines.

224
Q

Les flux d’investissements directs étrangers:

A. ont lieu entre pays à faibles revenus
B. ont uniquement lieu entre pays développés
C. ont historiquement plus eu lieu entre pays à revenu moyen
D.se répartissent aujourd’hui entre les pays à revenu moyen et les pays à revenu élevé
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

D.se répartissent aujourd’hui entre les pays à revenu moyen et les pays à revenu élevé

Historiquement, les flux d’investissements direct étrangers concernent principalement des pays développés. On constate une forte augmentation de ces flux à partir des années 1990. Cependant, les flux en direction des pays à revenu moyen augmentent également. Aujourd’hui, leur niveau est presque équivalent à celui des flux en direction des pays développés. (voir graphique “Accueil d’investissements directs étrangers”).

225
Q

Pourquoi une entreprise peut-elle souhaiter investir dans un autre pays plutôt que d’exporter ses biens vers ce pays ?

A. Pour contourner les droits de douane
B. Pour éviter les coûts et les risques du transport
C. Pour profiter des incitatifs fiscaux qu’offre le pays
D. Pour se rapprocher des ressources naturelles
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Toutes ces réponses sont correctes. De surcroît, cela permet de répartir le risque et d’avoir accès à certaines informations (sur les technologies, sur le marché, de l’information politique, etc.).

226
Q

Certains pays craignent d’accueillir des investissements directs étrangers sur leur territoire à cause du risque:

A. De dépendance des économies nationales envers les capitaux de firmes étrangères.
B. De dumping environnemental et social favorisé par les multinationales.
C. De concurrence des multinationales envers les entreprises locales
D. De rapatriement des profits plutôt que de réinvestissement dans l’économie locale.
E. Toutes ces réponses

A

E. Toutes ces réponses

Toutes ces réponses sont correctes et ont alimenté la méfiance des pays en développement face aux firmes transnationales.

Les entreprises peuvent être tentées de s’implanter là où les normes environnementales sont les plus basses, ce qui mène à un nivèlement par le bas. Certains pays craignent la concurrence avec les économies locales, qui ne peuvent pas toujours être compétitives et pourraient faire faillite. Une préoccupation est que cela profite à des actionnaires étrangers sans bénéficier à l’économie locale, que les entreprises fassent de l’évitement fiscal et que le pays en devienne dépendant.

C’est en réaction à ces préoccupations que la déclaration concernant l’instauration d’un nouvel ordre économique international a été adoptée en 1974.

227
Q

Dans les années 1970, comment ont réagi les pays en développement face aux investissements directs étrangers ?

A. Ils ont saisi le mécanisme de règlement des différends de l’OMC.
B. Ils ont réaffirmé le droit des États de nationaliser et d’exproprier.
C. Ils ont massivement conclu des accords bilatéraux sur l’investissement.
D. Ils ont levé leurs restrictions aux investissements directs étrangers.
E. Ils ont voté ensemble au FMI.

A

A. Ils ont saisi le mécanisme de règlement des différends de l’OMC.

La déclaration concernant l’instauration d’un nouvel ordre économique international (1974) réaffirme le droit des États de nationaliser et d’exproprier des entreprises. Ce droit est alors décrit comme étant “une expression de la souveraineté permanente intégrale de l’État”.

228
Q

Quel était le but de la création d’institutions à Bretton Woods en 1944?

A. Permettre l’avancée de la théorie libérale en Relations Internationales.
B. Contenir l’avancée du communisme dans le monde.
C. Freiner la libéralisation des échanges pour permettre la stabilité du système économique.
D. Encourager un nouvel ordre économique mondial.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

D. Encourager un nouvel ordre économique mondial.

A Bretton Woods, la préoccupation principale était l’instauration d’un nouvel ordre économique mondial, qui devait prévenir une nouvelle dépression économique et favoriser la reconstruction des économies européennes après la 2nde Guerre Mondiale. Deux organisations sont issues de Bretton Woods: le Fonds monétaire international (FMI) qui doit assurer la stabilité des taux de change et offrir une aide d’urgence aux pays touchés par une crise temporaire de leur balance des paiements; la Banque mondiale (BM, originellement la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, BIRD) vise à faciliter l’investissement privé et la reconstruction en Europe. Le GATT (l’Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce) est signé en 1947 et sert de référence pour les négociations sur la libéralisation des échanges (Baylis et al., 2011: 255).

229
Q

Par quel moyen principal les dirigeants européens se sont-ils progressivement écartés des positions américaines dans les années 1960?

A. En participant plus activement à l’OTAN.
B. En se rapprochant de l’URSS.
C. En approfondissant l’intégration économique régionale.
D. En cherchant à intégrer les marchés asiatiques.
E. Toutes ces réponses.
F. Aucune de ces réponses

A

C. En approfondissant l’intégration économique régionale.

Les dirigeants européens ont décidé d’approffondir l’intégration économique régionale. A la fin des années 1960, la mise sur pied de la Communauté économique européenne (CEE) a ouvert aux dirigeants politiques européens une voie leur permettant de s’écarter des positions américaines, au sujet notamment de l’OTAN, des exercices militaires et de l’appui donné à l’étalon-or.

230
Q

Quelles sont les conceptions traditionnelles de l’économie politique internationale en Relations Internationales?

A. Les traditions libérale, mercantiliste et marxiste.
B. Les traditions libérale, néolibérale et protectionniste.
C. Les traditions mercantiliste, corporatiste et néo-corporatiste.
D. Les traditions réaliste, libérale et constructiviste.
E. Les traditions réaliste, néoréaliste et conservatrice.

A

A. Les traditions libérale, mercantiliste et marxiste.

Traditionnellement, on distingue les perspectives libérales, mercantilistes et marxistes de l’économie politique internationale.

Brièvement:

La conception libérale: L’économie mondiale est un marché global unifié où le libre-échange et la libre circulation du capital orientent les politiques des gouvernements et des acteurs économiques. L’ordre est assuré par l’action de la main invisible de la concurrence sur le marché global.
La conception mercantiliste: En tant qu’arène de la concurrence interétatique, l’économie mondiale est le lieu où les États s’efforcent de maximiser leur richesse et leur indépendance envers les autres États. L’ordre est établi grâce à un équilibre des puissances ou une situation d’hégémonie.
La conception marxiste: L’économie mondiale est vue comme une arène de concurrence capitaliste où les classes sociales et les groupes sociaux luttent constamment. Les capitalistes (et les États où ils se situent) sont motivés par la recherche de profits. L’ordre ne s’établit que là où ils parviennent à obtenir la soumission de tous les autres.
Pour plus de précisions, lire Baylis (2011: 260).

231
Q

En économie politique internationale, quelle approche considère que les politiques économiques sont influencées par des facteurs historiques et sociologiques?

A. L’approche néo-corporatiste.
B. L’approche des choix rationnels.
C. L’approche historiciste.
D. L’approche constructiviste et néo-gramscienne.
E. L’approche libérale.

A

D. L’approche constructiviste et néo-gramscienne.

Comme le rappellent Baylis et al. (2011: 263), le constructivisme et les approches néo-gramsciennes considèrent que les politiques économiques sont influencées par des facteurs sociologiques et historiques. Ces approches accordent une grande importance aux façons dont les acteurs formulent leurs préférences et aux processus menant à la prise de décision.

Les conceptions constructivistes soulignent plus particulièrement le rôle des identités, des croyances, des traditions et des valeurs intersubjectives.
Les néo-gramsciens affirment que les acteurs définissent et favorisent leurs intérêts au sein d’une structure d’idées, de culture et de savoir, qui est elle-même façonnée par les puissances hégémoniques.

232
Q

Quel courant considère que les organisations intergouvernementales ne changent pas la façon dont les États définissent leurs intérêts?

A. Le courant néoréaliste
B. Le courant constructiviste
C. Le courant libéral
D. Le courant néolibéral
E. Le courant marxiste

A

A. Le courant néoréaliste

Comme l’expliquent Baylis et al. (2011: 266):

“[Les néoréalistes] rejettent l’affirmation selon laquelle les organisations sont mises sur pied pour résoudre des problèmes universels ou remédier aux échecs des marchés. Ils estiment que les institutions et les organisations internationales reflètent toujours les intérêts des États dominants au sein du système. Lorsque ces États souhaitent coordonner leurs politiques avec celles d’autres États, ils créent alors des organisations. Cependant, une fois établies, celles-ci ne transformeront pas (contrairement à ce que disent les institutionnalistes) la façon dont les États définissent et favorisent leurs intérêts. Elles ne demeurent efficaces que dans la mesure où elles n’amoindrissent pas la puissance des États dominants par rapport aux autres États.”

233
Q

Quelle approche de l’économie politique internationale applique le choix rationnel, particulièrement les théories de la délégation et de l’agence, aux États dans leurs interactions avec d’autres États pour expliquer la coopération internationale économique?

A. le mercantilisme
B. Le néo-gramscianisme
C. L’économie politique
D. L’institutionnalisme
E. Le constructivisme

A

D. L’institutionnalisme

Comme le rappelle Baylis et al. (2011: 262), les tenants de l’institutionnalisme appliquent aux États une conception fondée sur la théorie des choix rationnels. Les États créent des organisations internationales et leur délèguent un certain pouvoir afin de maximiser leur utilité et de résoudre des problèmes liés à l’action collective. Par exemple, les États se rendent compte qu’ils ne peuvent atteindre leurs objectifs, dans des domaines comme le commerce ou l’environnement, à moins que tous les autres États n’adoptent un ensemble de mesures particulières. Des organisations sont alors mises sur pied afin de prévenir toute défection et tout resquillage ; ainsi, l’objectif collectif est atteint.

234
Q

Quelle approche considère que les institutions renforcent des schémas particuliers d’interactions et en reflètent de nouveaux?

A. Le constructivisme social
B. Le réalisme
C. Le globalisme
D. L’institutionnalisme
E. Le néoréalisme
F. Le libéralisme

A

A. Le constructivisme social

A la question “Quelle est l’incidence des organisations sur les relations internationales?”, les constructivistes répondent que des modes d’interactions spécifiques déjà existants sont renforcés et d’autres, nouveaux, sont pris en considération (Baylis et al., 2011: 267-268).

235
Q

Le PIB nominal de la Chine est passé de 6% à 66% de celui des Etats-Unis de…

A. De 1900 à 1950
B. De 1950 à 1990
C. De 1975 à 2018
D. De 2000 à 2018
E. depuis 2010

A

C. De 1975 à 2018

La Chine a connu une croissance économique fulgurante, passant de 6% du PIB nominal américain en 1975 à 66% du PIB nominal américain en 2018.

236
Q

Quelles sont les conséquences de l’imposition de tarifs douaniers plus élevés?

A. Les tarifs douaniers affectent les industries américains qui exportent principalement en Chine
B. Une incertitude quant à l’évolution des marchés mondiaux
C. Une baisse de la croissante économique mondiale
D. Toutes ces réponses
E. Aucune de ces réponses

A

D. Toutes ces réponses

237
Q

Que peut demander le FMI en échange de ses prêts?

A. Privatiser des entreprises publiques
B. Réduire le salaire des fonctionnaires
C. Augmenter les impôts
D. Ouvrir le pays aux investissements étrangers
E. Toutes ces réponses

A

E. Toutes ces réponses

Toutes ces réponses sont justes. Le FMI pose des conditions visant à diminuer les dépenses et augmenter les recettes de l’État qui demande un prêt.

238
Q

Pour quelle raison les politiques de l’environnement nécessitent-elles une coopération internationale ?

A. Certains écosystèmes chevauchent les frontières nationales.
B. Certains milieux sont partagés par l’ensemble de la communauté internationale.
C. Certaines actions locales ont des impacts globaux.
D. L’environnement est interrelié aux enjeux traditionnels des relations internationales.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses.

A

E. Toutes les réponses ci-dessus.

Toutes ces réponses sont justes.

Certains écosystèmes chevauchent les frontières politiques: les frontières des écosystèmes ne correspondent pas aux frontières nationales (forêts qui s’étendent sur plusieurs pays, espèces migratoires, fleuves frontaliers, etc.).
Les fonds marins internationaux, les eaux internationales, l’Antarctique ou encore l’espace extra-atmosphérique sont des espaces partagés et nécessitent une coopération internationale pour les gouverner.
Certaines sources de pollution locale ont des répercussions globales (les changements climatiques et l’appauvrissement de la couche d’ozone en sont de bons exemples).
Plusieurs domaines traditionnels des relations internationales tels que la sécurité et le commerce international ont des effets sur la protection de l’environnement, et inversement la dégradation de l’environnement peut avoir des effets sur ces enjeux.

239
Q

Laquelle des tendances suivantes n’est pas observée quant à l’état de l’environnement depuis les dernières décennies ?

A. L’augmentation de la production de plastique.
B. La diminution du nombre de poissons pêchés
C. La diminution de la superficie totale de forêts.
D. L’augmentation de la production de gaz à effet de serre.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses.

A

B. La diminution du nombre de poissons pêchés

On constate une dégradation importante des ressources halieutiques car la quantité de poissons pêchés ne cesse d’augmenter. Toutes les autres réponses sont des tendances véritablement observées.

240
Q

Selon certains recensements, on évalue le nombre d’accords internationaux sur l’environnement à environ :

A. 750
B. 1500
C. 2500
D. 5000
E. Aucune de ces réponses

A

C. 2500

On identifie environ 2500 accords internationaux sur l’environnement. La majorité ont des accords bilatéraux.

241
Q

A quel moment la communauté internationale a t-elle adopté le plus d’accords environnementaux?

A. Les années 70
B. Les années 80
C. Les années 90
D. Les années 2000
E. Les années 2010

A

C. Les années 90

Les années 90 sont marquées par l’adoption de plusieurs traités environnementaux multilatéraux. En 1992, le Sommet de Rio sur l’environnement et le développement crée un certain momentum. La période qui suit la Guerre froide est également propice à un renouveau de la coopération internationale. Une coopération intense se développe sur plusieurs enjeux: la pollution atmosphérique, l’ozone, les pluies acides, la chasse à la baleine, les pêcheries, les déchets nucléaires, etc. À titre d’exemple, la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique sont adoptées en 1992.

242
Q

La coopération internationale de l’environnement …

A. est généralement centralisée
B. fonctionne de mieux en mieux
C. est très fragmentée
D. comprend plus d’accords multilatéraux que d’accords bilatéraux
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

C. est très fragmentée

La coopération internationale de l’environnement est caractérisée par un grand nombre de traités environnementaux (près de 2500), la plupart étant bilatéraux ou régionaux. Cette coopération est donc très fragmentée. Il serait erroné d’affirmer que la coopération internationale de l’environnement est de plus en plus efficace, ou fonctionne mieux: cela varie selon les types de coopération et les questions abordées.

243
Q

Pour Garrett Hardin, la surpopulation est une problématique liée à un :

A. Bien à péage
B. Bien privé
C. Bien public
D. Bien commun
E. Toutes les réponses ci-dessus
F. Aucune de ces réponses

A

D. Bien commun

Dans les années 1960, Garrett Hardin s’inquiétait de la surpopulation. Il observe que la natalité est en « accès libre » (il n’est pas nécessaire de demander la permission pour faire des enfants), mais qui est associée à une « consommation rivale » (la planète ne peut supporter une population illimitée). Accès libre + consommation rivale = bien commun = épuisement inéluctable des ressources.

244
Q

Quelle mesure est adéquate si l’on veut internaliser les coûts d’une action et pour éviter qu’elle ne devienne le fardeau de toute la collectivité ?

A. La règlementation
B. La taxation
C. Les subventions
D. L’éducation
E. La propriété privée
F. Aucune de ces réponses

A

B. La taxation

Une taxe permet d’éviter que le coût d’une externalité environnementale soit supporté par toute la communauté. Cela permet de l’internaliser. Si l’on reprend l’exemple du pâturage: pour chaque mouton, le berger devrait payer un certain montant. Ces fonds pourront être réinvestis pour protéger et entretenir le pâturage. Au niveau national, les taxes sur le carbon en sont un bon exemple. Au niveau international, des droits sont perçus sur l’exploitation minière des fonds marins internationaux. Les taxes suivent le principe du pollueur-payeur.

245
Q

Quel constat est offert par Elinor Ostrom quant aux solutions à la tragédie des communaux ?

A. Les gouvernements sont nécessaires à la réglementation des biens communs.
B. La taxation est la mesure à favoriser.
C. Il faut exiger des dépenses massives des grandes entreprises privées.
D. Les communautés locales arrivent à bien à gérer leurs ressources.
E. Toutes les réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

D. Les communautés locales arrivent à bien à gérer leurs ressources.

Elinor Ostrom a reçu le Prix Nobel d’économie en 2009 pour « avoir montré comment les ressources communes, les forêts, les pêcheries, les gisements de pétrole ou les pâturages peuvent être gérer avec succès par ceux qui les utilisent plutôt que par les gouvernements ou les compagnies privées. »

246
Q

Quel exemple classique donne-t-on lorsque l’on parle de biens publics ?

A. Un pâturage
B. Une autoroute à péage
C. Un phare
D. Un abonnement Netflix
E. Aucune de ces réponses

A

C. Un phare

Un bien public est en accès libre et à consommation conjointe (non rivale). Le phare est un bon exemple: tous les navires peuvent utiliser le phare pour se guider (libre accès) sans que les autres navires en soient affectés (consommation conjointe).

247
Q

La politique et la science…

A. ont des valeurs complètement opposées
B. sont incompatibles
C. sont étroitement liées l’une à l’autre
D. sont caractérisées par l’objectivité
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

C. sont étroitement liées l’une à l’autre

La science et la politique sont souvent perçues comme des mondes distincts. La science est souvent perçue comme objective, rationnelle, consensuelle et universelle. Au contraire, la politique est perçue comme subjective, émotive, partisane et contextuelle. Néanmoins, science et politique sont étroitement liées. La science peut influencer la politique ou être influencée par elle, et inversement.

248
Q

Lors de la Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone, le savoir scientifique est marqué par :

A. L’incertitude
B. Le consensus
C. La partialité
D. Le dogmatisme
E. Toutes les réponses ci-dessus
F. Aucune de ces réponses

A

A. L’incertitude

La Convention de Vienne a été adoptée en 1985 et le protocôle de montréal en 1987 : il y avait alors une grande incertitude encore sur l’ampleur du problème de l’appauvrissement de la couche d’ozone et ses conséquences. Il en va de même pour la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 1992.

249
Q

Les communautés épistémiques…

A. sont uniquement un moyen pour les scientifiques de partager leur savoir
B. découragent l’action internationale en raison du manque de preuves scientifiques
C. sont des réseaux d’experts particulièrement actifs dans les pays en développement
D. sont des réseaux de professionnels qui possèdent une autorité politique dans un domaine donné
E. Toutes ces réponses
F. Aucune de ces réponses

A

D. sont des réseaux de professionnels qui possèdent une autorité politique dans un domaine donné

Selon la définition qu’en donne Peter Haas (1996), “une communauté épistémique est un réseau de professionnels ayant une expertise reconnue dans un domaine particulier et qui revendiquent avec autorité leur connaissance politique dans ce domaine”.

250
Q

Quel est l’impact possible de la distribution inégale de la provenance des publications en sciences de l’environnement ?

A. Un accent porté sur les problèmes des pays occidentaux
B. Un accent porté sur les problèmes des pays en développement.
C. Une difficulté à obtenir des consensus.
D. L’imprévisibilité des conclusions scientifiques.
E. Toutes ces réponses ci-dessus.
F. Aucune de ces réponses

A

A. Un accent porté sur les problèmes des pays occidentaux

L’activité scientifique, illustrée par le nombre de publications dans les sciences environnementales, est particulièrement intense aux États-Unis et en Europe, dans une certaine mesure en Chine, mais l’est beaucoup moins dans les pays en développement. Cela se traduit par la représentation des scientifiques dans les organismes internationaux. Le GIEC, par exemple, est composé majoritairement de scientifiques d’Amérique du Nord, d’Europe et de certains pays asiatiques (Chine, Inde, Japon). C’est une question importante puisque les scientifiques ont leurs propres biais politiques. Cette surreprésentation peut mener à ce que l’on discute principalement des problèmes des pays occidentaux, ou que l’on ne présente qu’une certaine interprétation de certains problèmes touchant les pays en développement.

251
Q

Lequel des énoncés suivants sur le GIEC est valide?

A. Le GIEC est influencé par la politique, mais n’influence pas lui-même la politique.
B. Le GIEC n’est pas influencé par la politique et n’influence pas lui-même la politique.
C. Le GIEC est influencé par la politique et influence lui-même la politique.
D. LE GIEC n’est pas influencé par la politique, mais il influence la politique.
E. Le GIEC est un regroupement politique.
F. Aucune de ces réponses.

A

C. Le GIEC est influencé par la politique et influence lui-même la politique.

Bien qu’étant composé de scientifiques, le GIEC est un organisme créé par des institutions internationales où le pouvoir politique a un rôle important à jouer. Les gouvernements approuvent les grandes lignes des rapports du GIEC, désignent les scientifiques membres du GIEC et négocient le résumé. Ces rapports du GIEC sont le résultat d’une démarche co-produite entre la science et le politique.

252
Q

L’idée d’empreinte écologique s’inscrit dans une perspective :

A. Altermondialiste
B. Systémique
C. Libérale
D. Structurelle
E. Constructiviste
F. Aucune de ces réponses

A

B. Systémique

L’idée d’empreinte écologique peut-être rattachée à une perspective systémique. C’est une mesure de la surface nécessaire pour produire les ressources naturelles que l’on consomme et absorber les polluants que l’on émet. L’idée d’empreinte écologique soutient qu’il est impossible de concilier protection de l’environnement et croissance économique illimitée. Ainsi, il faudrait plus d’une planète pour absorber la production et la consommation actuelles.

253
Q

La bombe P de Paul Ehrlich s’inscrit dans une perspective :

A. Altermondialiste
B. Systémique
C. Libérale
D. Structurelle
E. Constructiviste
F. Aucune de ces réponses

A

B. Systémique

La bombe P de Paul Ehrlich (associée à la croissance démographique qui exerce une pression démesurée sur la biosphère) s’inscrit dans une perspective systémique. On lui oppose souvent les idées de Julian Simon qui considère que la ressource ultime est la capacité d’innovation des êtres humains (perspective libérale).

254
Q

Quels sont les deux concepts liés par la perspective structuraliste ?

A. Pauvreté et mortalité
B. Mortalité et pollution
C. Pauvreté et pollution
D. Mortalité et innovation
E. Innovation et pollution
F. Innovation et pauvreté

A

C. Pauvreté et pollution

La perspective structuraliste met l’accent sur les problèmes d’iniquités structurelles. Il serait nécessaire de s’attaquer à ces iniquités au nom de la protection de l’environnement. Cette perspective lie donc la pauvreté et la pollution.

255
Q

Quelle tendance se dégage à travers les différents sommets internationaux sur l’environnement ?

A. La place de la perspective systémique prend sans cesse de l’importance.
B. La place de la perspective libérale prend sans cesse de l’importance.
C. La place de la perspective structurelle prend sans cesse de l’importance.
D. Le meilleur équilibre entre les trois perspectives a été atteint en 2002.
E. Toutes les réponses ci-dessus.

A

B. La place de la perspective libérale prend sans cesse de l’importance.

Lors de la Conférence de Stockholm, ce sont les perspectives systémiques et structurelles qui sont mises de l’avant dans les 26 principes sur l’environnement de la Déclaration de Stockholm.

En 1987, la notion de développement durable est définie dans le rapport Brundtland, qui puise à la fois dans les discours systémique, libéral et structurel. La conférence de Rio de 1992 est empreinte de ce concept de développement durable. Si la perspective systémique et la perspective structurelle se maintiennent, la perspective libérale connaît une réelle percée au sommet de Rio, puisque la Déclaration de Rio réaffirme l’importance de la croissance économique et d’un système économique international ouvert.

Lors de la Déclaration de Johannesburg de 2002, on observe le recul de la perspective systémique et une progression de la perspective libérale. Lorsque la protection de l’environnement est évoquée dans la déclaration et dans le plan d’intervention de Johannesburg, c’est souvent en association avec des objectifs structurels ou encore avec un rappel de l’importance de maintenir les objectifs libéraux.

C’est donc la perspective libérale qui prend une importance croissante.

256
Q

Comment la vision systémique envisage-t-elle la relation entre la protection de l’environnement et le développement économique ?

A. Le développement économique entraîne des améliorations dans la protection de l’environnement.
B. Le développement économique peut entrer en conflit avec la protection de l’environnement en poussant l’utilisation des ressources environnementales au-delà de la capacité de la planète à se régénérer.
C. Il n’y a pas de relation entre la protection de l’environnement et le développement économique.
D. La protection de l’environnement peut être améliorée en réduisant les inégalités entre les pays développés et les pays en développement.
E. Aucune de ces réponses

A

B. Le développement économique peut entrer en conflit avec la protection de l’environnement en poussant l’utilisation des ressources environnementales au-delà de la capacité de la planète à se régénérer.

Il existe différentes façons de comprendre la relation entre la protection de l’environnement et le développement économique. L’une d’entre elles est la vision systémique, qui considère la biosphère comme un système fermé composé de sous-systèmes économiques, biophysiques et sociaux intégrés. Comme les sociétés humaines et le reste de la vie sur la planète dépendent d’une biosphère équilibrée et fonctionnelle, le développement économique ne doit pas dépasser la capacité du système terrestre à régénérer les ressources ou à absorber la pollution (c’est-à-dire la capacité de charge de la Terre). Le dépassement de la capacité de charge de la Terre, par des niveaux de consommation ou de pollution non durables, peut entraîner une catastrophe écologique. Par conséquent, les humains doivent s’adapter à cette capacité de charge limitée pour éviter l’effondrement du système, même si cela implique de sacrifier le développement économique (voir Morin et Orsini, 2015: 133-134)

257
Q

Pourquoi le point de vue libéral est-il plus optimiste que le point de vue systémique sur la relation entre le développement économique et la protection de l’environnement ?

A. Les libéraux estiment que si les pays développés fournissent des ressources aux pays en développement, ces derniers seront plus à même de mettre en œuvre les réglementations environnementales.
B. Les libéraux estiment que seuls les pays ayant un taux de croissance économique élevé se préoccupent de la protection de l’environnement.
C. Les libéraux pensent que les marchés libres fournissent des incitations et des ressources pour promouvoir le développement et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement.
D. Ce n’est pas plus optimiste ; les libéraux pensent que la croissance économique doit être freinée pour sauver la planète.
E. Aucune de ces réponses

A

C. Les libéraux pensent que les marchés libres fournissent des incitations et des ressources pour promouvoir le développement et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement.

Le point de vue libéral s’appuie sur les théories économiques classiques pour soutenir que la croissance économique catalyse la protection de l’environnement. Dans cette optique, les marchés libres fournissent des ressources et des incitations aux producteurs pour qu’ils développent de nouveaux procédés qui nécessitent moins de ressources et de nouvelles technologies qui permettent de réduire les niveaux de pollution. Par conséquent, les conditions qui permettent le développement économique doivent être encouragées, plutôt que restreintes, afin d’apporter des améliorations environnementales. Les libéraux sont optimistes quant à cette relation en raison de leurs convictions concernant la capacité des humains à innover (voir Morin et Orsini, 2015: 134).

258
Q

Pourquoi le point de vue structurel s’oppose-t-il à ce que le développement économique soit sacrifié au profit de la protection de l’environnement ?

A. Le développement économique crée des opportunités pour le développement de technologies respectueuses de l’environnement.
B. Le développement économique ralentit le taux de croissance de la population, qui est la principale cause de la dégradation de l’environnement.
C. En limitant le développement économique, les consommateurs seraient moins en mesure d’acheter des produits verts.
D. La réduction des inégalités entre les pays développés et les pays en développement en permettant à ces derniers de se développer pleinement peut conduire à une meilleure protection de l’environnement.
E. Aucune de ces réponses

A

D. La réduction des inégalités entre les pays développés et les pays en développement en permettant à ces derniers de se développer pleinement peut conduire à une meilleure protection de l’environnement.

Le point de vue structurel met l’accent sur les inégalités entre les pays développés et les pays en développement et sur la manière dont ces inégalités contribuent à la dégradation de l’environnement. Les structuralistes notent que les pays en développement sont ceux qui contribuent le moins à la dégradation de l’environnement, alors qu’ils sont davantage touchés par les problèmes environnementaux et qu’ils disposent de moins de ressources nécessaires pour s’adapter à un environnement changeant. Ils font valoir que les pays en développement s’intéressent à la protection de l’environnement, mais qu’ils manquent de ressources, d’expertise et de technologies nécessaires à la protection de l’environnement. Par conséquent, pour lutter contre la dégradation de l’environnement, il faut transférer des fonds, des compétences et des technologies aux pays en développement et garantir la souveraineté règlementaire de ces pays, plutôt que de leur demander à renoncer à leur développement économique. En bref, restreindre le développement économique dans les pays en développement augmenterait les inégalités entre les pays développés et les pays en développement, et donc affaiblirait la protection de l’environnement (voir Morin et Orsini, 2015: 134-5) .

259
Q

La déclaration finale de la conférence de Stockholm témoigne d’un compromis entre deux types de discours. Lesquels ?

A. Systémique et libéral
B. Libéral et réaliste
C. Systémique et structuraliste
D. Libéral et structuraliste
E. Systémique et individualiste

A

C. Systémique et structuraliste

La déclaration de Stockholm a été le principal résultat de la conférence de Stockholm. La déclaration énonce vingt-six principes en matière de protection de l’environnement et de coopération. La déclaration de Stockholm reflète très clairement les points de vue systémiques et structurels, et met l’accent sur le point de vue libéral. Par exemple, le premier principe de la déclaration de Stockholm met l’accent sur les ressources limitées de la terre, reflétant la vision systémique, et le neuvième principe appelle au transfert de l’aide financière et technologique des pays développés vers les pays en développement, reflétant la vision structurelle. En outre, certains principes sont en conflit avec la vision libérale, comme le quatorzième principe, qui affirme l’importance d’une planification rationnelle en tant qu’outil de développement économique, par opposition à une dépendance à l’égard du marché libre. (voir Morin et Orsini, 2015:138-9).

260
Q

Quel document international initié par Maurice Strong constitue le socle intellectuel du rapprochement entre protection de l’environnement et développement économique ?

A. Le rapport Brundtland
B. La déclaration de Stockholm
C. La déclaration de Rio
D. Le premier rapport du GIEC
E. Le rapport Founex

A

E. Le rapport Founex

Voir Morin et Orsini (2015: 138):

“Afin de rallier les pays en développement, le secrétaire général de la conférence, Maurice Strong, organise en 1971 un séminaire préparatoire sur l’environnement et le développement, qui réunit une trentaine d’experts et de décideurs politiques dans le village de Founex, en Suisse. Le « rapport Founex » issu du séminaire conclut que la protection de l’environnement et le développement des pays du Sud ne sont pas des objectifs contradictoires, mais plutôt complémentaires. Puisque la pauvreté est une des causes de la dégradation de l’environnement, favoriser le développement économique des pays du Sud peut contribuer à résoudre les problèmes environnementaux, les pays développés ont tout intérêt à les aider à se développer et à protéger l’environnement. Ce rapport contribue ainsi à rassurer les pays en développement et à atténuer les antagonismes. Il constitue le socle intellectuel du rapprochement entre la protection de l’environnement et le développement économique”.

261
Q

Quel concept le rapport Brundtland “Notre avenir à tous” a-t-il popularisé comme point focal des débats entre protection de l’environnement et développement économique ?

A. Les responsabilités communes mais différenciées
B. La précaution
C. La souveraineté sur les ressources naturelles
D. Le développement durable
E. Le pollueur-payeur

A

D. Le développement durable

Morin et Orsini (2015: 141-142) l’expliquent:

“[Le] rapport, intitulé Notre avenir à tous, mais couramment appelé « rapport Brundtland », propose de recentrer les débats internationaux autour du concept de développement durable. L’origine de ce concept remonte à 1980, quand l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) l’utilisa dans sa Stratégie de la conservation (UICN et al., 1980). Le rapport Brundtland popularise le terme et en propose la définition qui prévaut encore : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Deux 141 concepts sont inhérents à cette notion : le concept de “besoin”, et plus particulièrement les besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la priorité ; l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale imposent sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. » (Commission mondiale des Nations unies sur l’environnement et le développement, 1987, p. 54). Ainsi défini, le concept de développement durable s’appuie sur trois piliers : un objectif de développement économique, un autre de justice sociale et un dernier environnemental. Ces trois piliers sont présentés dans le rapport Brundtland comme interdépendants, voire indissociables, au sein d’une approche « intégrée » des politiques économiques, sociales et environnementales.”

262
Q

Lequel de ces résultats n’est pas attribuable au sommet de Rio de 1992 ?

A. La création de la Commission du développement durable.
B. L’adoption de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
C. L’adoption du plan Action 21.
D. L’adoption de la Convention sur la pollution par le mercure
E. La réforme du Fonds pour l’environnement mondial.

A

D. L’adoption de la Convention sur la pollution par le mercure

Comme le rappellent Morin et Orsini (2015: 144):

“Le sommet de Rio s’avère particulièrement productif. On compte huit principaux résultats. (1) Les États adoptent à Rio une déclaration politique qui clarifie des principes généraux en s’appuyant sur l’héritage de ceux adoptés à Stockholm. (2) Ils entérinent un plan d’action ambitieux, portant le nom d’« Action 21 », pour identifier les problèmes, définir les objectifs et préciser les moyens d’action sur des thèmes aussi divers que les substances chimiques, l’accès à l’eau potable et le transport. (3) C’est à Rio qu’est conclue la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques dans laquelle les pays industrialisés s’engagent à ramener leurs émissions de gaz à effet de serre au niveau de 1990. (4) Les délégués adoptent également la Convention sur la diversité biologique qui porte à la fois sur les écosystèmes, les espèces et les ressources génétiques. (5) Il est par ailleurs convenu de lancer des négociations pour une Convention sur la lutte contre la désertification, convention conclue deux ans plus tard, en 1994. (6) Une déclaration politique sur les forêts est adoptée, fixant certains principes généraux de la gestion forestière. (7) On s’entend pour réformer le tout nouveau Fonds pour l’environnement mondial, créé lors la préparation du sommet, pour en faire une organisation autonome et non plus dépendante de la Banque mondiale. (8) Enfin, on propose à Rio de créer une toute nouvelle institution, la Commission du développement durable, pour assurer le suivi du plan Action 21.

La Convention sur la lutte contre la déforestation n’est pas conclue lors du sommet de Rio en 1992, mais deux ans plus tard.

263
Q

Pourquoi la diplomatie environnementale multilatérale a-t-elle produit moins de résultats concrets après le sommet de Johannesburg en 2002 ?

A. Le sommet de Johannesburg a tant accompli qu’il n’est pas nécessaire de progresser davantage.
B. Au cours de la décennie qui a suivi le sommet de Johannesburg, le contexte international a été de plus en plus antagoniste.
C. Le monde a perdu tout intérêt pour la protection de l’environnement.
D. Le coût financier de l’organisation des négociations multilatérales est devenu trop important.
E. Toutes ces réponses

A

B. Au cours de la décennie qui a suivi le sommet de Johannesburg, le contexte international a été de plus en plus antagoniste.

Malgré les efforts des membres des Nations unies pour réaliser de nouveaux progrès diplomatiques en matière de développement durable à la suite du sommet de Johannesburg, les résultats obtenus au cours de la décennie suivante ont été moins nombreux que ceux de la décennie précédente. À l’exception du protocole de Nagoya de 2010 sur les ressources génétiques, peu d’accords multilatéraux sur l’environnement ont été conclus. La conférence de Copenhague des parties à la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques, en particulier n’a pas permis de parvenir à un accord sur la réduction des émissions. Cette absence de progrès s’explique par le fait que ces efforts s’inscrivaient dans le contexte d’un antagonisme croissant sur la scène mondiale. Par exemple, à la suite de la crise économique de 2008, il était politiquement et économiquement difficile de consacrer des ressources à la protection de l’environnement ou à l’aide au développement. En outre, les pays développés ont commencé à considérer les “pays émergents”, tels que la Chine, l’Inde et le Brésil, comme des concurrents ou des rivaux. Les pays développés devinrent ainsi plus réticents à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, car ils craignaient que cela ne limite leur capacité à concurrencer les économies émergentes, qui étaient également devenues d’importants émetteurs. Par conséquent, le contexte international était plus hostile aux efforts visant à résoudre les problèmes environnementaux dans la décennie qui a suivi le Sommet de Johannesburg. Voir Morin et Orsini (2015: 150-153).