Diurétiques Flashcards
Introduction
¢ Les diurétiques ont en commun la propriété d’augmenter l’élimination du sodium et de l’eau par le rein. Ils exercent cet eff et par une inhibition de la réabsorption rénale du sodium.
¢ Cette capacité des diurétiques à négativer la balance hydrosodée explique qu’ils soient utilisés dans le traitement des états œdémateux et de l’hypertension artérielle.
Il existe quatre classes de diurétiques, qui se distinguent par leur site d’action
¢ Les diurétiques proximaux : ce sont les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique (acétazolamide) et les substances osmotiques (Mannitol). Ils ne sont pas utilisés dans le traitement des syndromes œdémateux d’origine rénale, ni dans le traitement de l’HTA.
¢ Les diurétiques de l’anse : furosémide (Lasilix®), bumétanide (Burinex®), pirétanide (Eurelix®) ; ils inhibent la réabsorption de sodium dans la branche ascendante de l’anse de Henle.
¢ Les diurétiques thiazidiques : ce sont des dérivés du benzothiazide, et sont donc des sulfamidés : hydrochlorothiazide (Esidrex®), chlortalidone (Hygroton®), indapamide (Fludex®). Ils inhibent la réabsorption de sodium sur la partie proximale du tube distal, au niveau du segment de dilution.
¢ Les diurétiques du tube collecteur cortical : ils regroupent l’amiloride (Modamide®) et les antialdostérones, spironolactone (Aldactone®), éplérènone (Inspra®) ; ils ont en commun la capacité de s’opposer à l’échange Na/K
Mécanisme de transport du NA
- Toutes les cellules qui transportent le sodium possèdent des pompes NaK-ATPase dépendantes sur leur membrane baso-latérale. Ces pompes sont indispensables au transport du sodium. Leurs fonctions sont résumées dans la figure 1.
- Chaque segment du néphron a un mécanisme d’entrée du sodium unique et la possibilité d’inhiber spécifiquement cette étape différencie les différentes classes de diurétiques (figure 2).
- La plus grande partie du Na filtré est réabsorbée au niveau du tube contourné proximal (TCP) (60-65 %) et de l’anse de Henle (20 %).
Mécanismes de réabsorption du Na dans le tubule rénal
Processus en 2 étapes
- Entrée du Na via un canal Na ou un transporteur Na présent dans la membrane apicale.
- Transfert du Na à travers la membrane basolatérale via la Na-K-ATPase
Mécanisme d’action des diurétiques de l’anse
- L’entrée du NaCl filtré dans les cellules du segment ascendant de l’anse de Henle est médiée par un co-transporteur Na-K-2Cl situé sur la membrane apicale de la cellule.
L’énergie pour ce transfert est fournie par le gradient électrochimique favorable de sodium (faible concentration intracellulaire, électronégativité de la cellule). - Les diurétiques de l’anse inhibent directement la réabsorption de Na, K, Cl par compétition avec le site Cl du co-transporteur. Ils permettent ainsi une excrétion de 20 à 25 % de la quantité de Na filtré (= fraction d’excrétion du Na).
- Ces diurétiques ont également une action importante sur l’élimination du calcium (l’inhibition de la réabsorption de NaCl entraîne l’inhibition de la réabsorption du calcium)
Mode d’action des diurétiques thiazidiques
¢ Au niveau du tube distal l’entrée dans la cellule du sodium filtré est médiée par un co-transporteur NaCl situé sur la membrane apicale.
¢ Les diurétiques thiazidiques inhibent directement la réabsorption de NaCl par compétition avec le site Cl du co-transporteur. Ils stimulent indirectement la réabsorption de calcium (augmentation de la réabsorption tubulaire proximale parallèle à celle du Na).
¢ Leur effet est faible ; ils permettent une excrétion de 5 à 10 % du sodium filtré.
Mode d’action des diurétiques épargneurs de potassium
Ils interviennent au niveau de la cellule principale dans le tube collecteur cortical.
¢ L’entrée du sodium filtré dans ces cellules est médiée par la présence d’un canal épithélial sodique (ENaC) sur la membrane apicale. L’énergie est fournie par le gradient favorable de Na. Le Na réabsorbé est ensuite excrété de la cellule par une pompe NaK-ATPase dépendante sur la membrane basolatérale.
L’aldostérone augmente le nombre de canaux sodés et de pompes NaK-ATPase dépendantes.
Parmi les diurétiques épargnant le K, on distingue
h l’amiloride qui bloque directement le canal épithélial sodique;
h les antialdostérones (spironolactone et éplérénone) qui s’oppose à l’action de l’aldostérone en entrant en compétition avec le récepteur intra-cytosolique aux minéralocorticoïdes.
L’effet natriurétique de ces substances est faible, entraînant une excrétion de 1 à 3 % du sodium filtré. Ils sont surtout utilisés en combinaison avec les thiazidiques pour prévenir la fuite urinaire de K.
La prise de furosémide s’accompagne d’une importante
natriurèse au cours des 6 heures qui suivent son administration ; au cours des 18 heures suivantes la natriurèse est très faible à cause de l’hypovolémie et de la stimulation des mécanismes de rétention sodée qui y sont associés.
L’effet immédiat des diurétiques est
une réduction du volume plasmatique ; cette réduction entraîne une baisse du débit cardiaque qui n’est qu’incomplètement compensée par une élévation de la résistance périphérique totale. De ce fait l’administration aiguë de diurétiques a un effet anti-hypertenseur
Les mécanismes compensateurs anti-natriurétiques après déplétion sodée sont
l’activation du système rénine-angiotensine-aldostérone et l’activation du système sympathique. L’angiotensine 2, l’aldostérone et la noradrénaline stimulent la réabsorption tubulaire du sodium.
L’effet de l’administration chronique de diurétiques est
plus discuté. La volémie reste abaissée, moins cependant que lors de l’administration aiguë ; l’arrêt du traitement s’accompagne d’une remontée de la volémie.
La prise de diurétiques permet l’instauration d’un nouvel équilibre
de la balance sodée. Après les premières prises de diurétiques, la natriurèse augmente, la balance sodée se négative, une hypovolémie s’installe ; secondairement un nouvel équilibre apparaît, la natriurèse est égale aux apports, la poursuite du diurétique permet de maintenir l’hypovolémie. Le maintien de ce nouvel équilibre impose que la posologie de diurétiques et que les apports sodés soient constants
Pour induire une balance sodée négative il est donc nécessaire que :
h les apports sodés sont faibles ce qui minimise la rétention sodée une fois l’activité du diurétique terminée ;
h le diurétique a une longue durée d’action ;
h la dose de diurétique soit suffisante pour induire une diurèse initiale responsable d’une hypovolémie.
Il existe des mécanismes de « résistance », notamment après
prise chronique de diurétiques de l’anse (la grande quantité de sodium délivrée en aval de l’anse induit une hypertrophie des cellules tubulaires distales et une augmentation de leur activité NaK-ATPase).