Définitions et exemples des jeux de langage Flashcards
Cf. entre autres http://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/maternelle37/publi-anterieures/lire-ecrire/jeux-outils/definitions_jeux-de-mots_site_pdf.pdf
Catachrèse
Métaphore permettant de pallier les lacunes d’une langue ne disposant, pour tel usage, d’aucun terme approprié. Par exemple, « les ailes d’un avion », « le pied d’un arbre »
Cacologie
Emploi inapproprié d’une locution non retenue par l’usage. Par exemple, « remplir un but ».
Acrostiche
Poème tel que les premières lettres de chaque vers forment un nom, souvent le nom propre de l’auteur ou du destinataire, par exemple :
La nuit descend On y pressent Un long un long destin du sang (Apollinaire, Si je mourais là-bas! Poème envoyé à sa maîtresse Lou)
Il est très fréquent à la fin du Moyen Age et dans la poésie de salon du XVIIe siècle.
Anagramme
Fabrication d’un mot à partir des lettres d’un autre mot, dans un ordre différent, par exemple : Paul Verlaine > Pauvre Lelian. Dans un sens plus large, l’anagramme consiste à disseminer les lettres d’un mot dans un texte, par exemple : “Vivre aux humains est incertain” (=Catherine) (Villon)
Si l’on n’a pas d’indice sur le type de texte (qui comporterait par exemple un langage codé), ou sur la pratique de l’auteur, la recherche de ce deuxième type d’anagramme est subjective et dangereuse, et permet de retrouver pratiquement n’importe quel mot dans un énoncé.
Calligramme
Terme crée par Apollinaire pour désigner des poèmes où le texte est disposé de façon à former une image.
Par exemple:
CET
ARBRISSEAU
QUI SE PRÉPARE
A FRUCTIFIER
TE
RES
SEM
BLE
(Paysage)
Ce type de poésie iconique existait en fait depuis l’Antiquité sous le nom de vers figurés (carmina figurata) ou vers rhopaliques (Simmias de Rhodes, au IIIe siècle av J.-C. passe pour être le premier à les avoir utilisés). C’est Apollinaire qui va leur donner leurs lettres de noblesse. L’emploi des calligrammes s’inscrit dans le mouvement de réflexion sur typographie présent dès les symbolistes et sur la relation de la poésie et la peinture.
Dans la majorité des calligrammes d’Apollinaire, le dessin ne représente pas simplement ce dont parle le texte. Écriture et dessin se répondent et se mêlent en un jeu parfois complexe qui empêche le calligramme d’être redondant ou simplement illustratif.
Lipogramme
Contrainte d’écriture selon laquelle il convient dans un texte de ne pas employer telle ou telle lettre. Par exemple, voici un liprogramme en E :
Pour ravir la toison quand Jason courut tant,
Il y parvint pour vray, l’arrachant hors du sort
Aux dragons flamboyans : mais non par son bras fort,
Non par son banc fatal à Cholsos loing flottant.
(Salomon Certon, 1552- ?)
Le lipogramme a été utilisé en particulier par l’Oulipo, et Georges Perec a écrit un roman entier de cette façon, en s’interdisant la lettre e:
“Il mit la radio : un air afro-cubain fut suivi d’un boston, puis tango, puis un fox-trot, puis un cotillon mis au goût du jour. Dutronc chanta du Lanzmann, Barbara un madrigal d’Aragon, Stich-Randall un air d’Aïda.” (La Disparition)
Bathos
Gradation ascendante, brusquement rompue. L’effet est ironique ou parfois simplement cocasse. Par exemple : “A. de Musset, esprit charmant, aimable, fin, gracieux, délicat, exquis, petit.” (Hugo)
Lettres épelées
Certaines syllabes des mots sont
transcrites en lettres capitales.
Le jeu des lettres épelées consiste
à transcrire par des lettres en
capitales certaines syllabes de
mots. Par exemple : “Les sorcières sont NRV “ (Yak
Rivais), “Sa vue ABC”, “LN a de grands IDO”…
Tautogramme
Tous les mots d’une phrase, d’un vers ou du poème entier commencent par la même lettre. Par exemple : “Voici venir vingt vampires verts. Six sales sorcières sifflantes suivent.”
Le tautogramme progressif consiste à composer un tautogramme qui, au lieu d’employer une seule lettre pour commencer les mots, utilise des mots dont les premières lettres commencent par les lettres d’une liste établie auparavant. Par exemple, pour les lettres L, M, N: “La mémoire, non linéaire mais nébuleuse, largement morcelée, naturellement locale. Mais nécessaire. Lumière, mathématiques, nouvelle”.
Allitération
Figure de style qui consiste en la répétition de consonnes ou de voyelles dans un ou plusieurs vers.
Elle vise un effet essentiellement rythmique. Couramment utilisée en poésie, elle est également connue en prose. Elle est proche du virelangues ou du tautogramme. Par exemple, “Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes.” (Racine)
Virelangues
Locution, phrase ou groupe de phrases à caractère ludique, caractérisés par leur difficulté de prononciation ou de compréhension orale, voire des deux à la fois. Par exemple : “Panier piano”, “Angèle et Gilles en gilet se gèlent”, “Si tu m’eusses cru, tu te fusses tu. Te fusses-tu tu, tu m’eusses plus cru”, “Natacha n’attacha pas son chat Pacha. Cela fâcha Sacha qui chassa Natacha.”
Onomatopée
Catégorie d’interjections émises pour simuler un bruit particulier associé à un être, un animal ou un objet, par l’imitation des sons que ceux-ci produisent. Par exemple : “Glou-glou”, “Tic-tac”, “Do-do”.
Comptine
La comptine, toujours rythmée, est parlée ou chantée. Elle désigne des chansonnettes, des jeux dansés, des rondes, de brefs poèmes, des formulettes aux
sonorités étranges. Par exemple: “Ams tram gram bourre et bourre et ratatam pique et pique et colégram ams tram gram pique et dame.”
Holorime
Les vers holorimes se prononcent à
l’identique, bien que formés de mots
différents. Par exemple: “Ma femme m’affame”, “Ah ce qu’on sert de faux ré à ce concert de Fauré”, “C’est élégant, c’était les gants”.
Calembour
Jeu de mots fondé sur l’homonymie ou l’homophonie ou la paronymie (mot dont l’écriture ou la prononciation
est très proche) ou encore la polysémie. Le calembour est un trait de l’esprit, à connotation humoristique, qui par le sens double d’une phrase, permet une approche ironique sur un sujet donné. Par exemple : “Entre deux mots, il faut choisir le moindre “ (Valéry)