Cours ERS Flashcards
Définition de l’idéation suicidaire
Pensées correspondant à tout désir et méthode pour se donner la mort.
Les constructions imaginaires de scénarii demeurent du domaine de la pensée.
Leur intensité est variable allant de pensées vagues et passagères jusqu’aux ruminations intrusives et persistantes.
Définition de projet suicidaire
Le sujet suicidaire est un individu dont les pensées sont ponctuées ou envahies d’idées suicidaires sans réalisation de passage à l’acte
Définition de “conduites suicidaires”
Conduites conscientes visant à se donner la mort.
A distinguer des conduites à risques désignant les comportements où le sujet prend un risque engagé au niveau corporel pour en venir tester les limites, mais sans idée consciente ni volonté de mort.
Qu’est-ce que le “gender paradox” ?
Il y a 3 fois plus de femmes suicidantes que d’hommes mais 3 fois plus d’hommes suicidés que de femmes.
Quels sont les facteurs socio-démographiques de risque de suicide ?
- être au chômage
- avoir de faibles revenus
- avoir un niveau d’éducation peu élevé
- être célibataire, divorcé ou veuf
- avoir eu des évènements de vie douloureux au cours de l’enfance ou l’adolescence
Quels sont les facteurs sociaux de protection envers le suicide ?
- la cohésion sociale
- la spiritualité
Quels sont les différents types de stratégies de prévention ?
- la prévention primaire : en amont
- la prévention secondaire : stade précoce
- la prévention tertiaire : postvention ou accompagnement
Qu’est-ce que la prévention primaire ?
Il s’agit de diminuer l’incidence de la problématique du suicide avant l’apparition de nouveaux cas, en modifiant l’attitude de stigmatisation, de rejet et de condamnation qui entoure le suicide.
Qu’est-ce que la prévention secondaire ?
A pour but de diminuer la prévalence du suicide par des actes destinés à agir au tout début de l’apparition du trouble / idéation afin de s’opposer à son évolution.
Ce type de prévention fait appel aux capacités de repérage, avec l’aide par exemple de l’outil RUD.
Le dépistage permet de mettre en lumière la présence de facteurs de risques sur lesquels il parait plus ou moins urgent d’intervenir.
Qu’est-ce que la prévention tertiaire ?
Intervient au stade où, en présence du suicidant, il incombe dans un travail relationnel thérapeutique d’outiller la personne ayant commis une tentative afin d’éviter une récidive, une rechute ou réduire les complications liées au passage à l’acte.
Ce type de prévention vise la réadaptation ou la mobilisation des ressources du suicidant en lien avec le médical et le social/communautaire.
Elle peut consister en un maintien du contact post-hospitalisation comme dans la mise en place d’un numéro unique avec ligne d’appel d’urgence et attention aux proches pour prévenir la contagion suicidaire.
Qu’est-ce que la crise suicidaire ?
Une crise psychique dans un contexte de vulnérabilité dont le risque majeur est le suicide.
Elle dure de 6 à 8 semaines.
Elle s’accompagne d’idées suicidaires plus ou moins envahissantes où les ressources adaptatives de l’individu s’épuisent.
La tentative de suicide ne représente qu’une des sorties possibles mais lui confère sa gravité.
En quoi la suggestion de la crise peut être un levier thérapeutique ?
Dans une visée psycho-éducative, une fois que le patient est capable de verbaliser qu’il se trouve dans ce tourment d’idéation ou de projet suicidaire, on peut lui restituer que le travail commun va être de le déloger de cette période de crise, connue comme résolvable, ayant une fin.
Sans amoindrir sa souffrance actuelle, il s’agit de permettre de transformer ce qui paraissait comme obstrué vers une involution créatrice de sens.
L’issue d’une crise est l’apparition d’un être nouveau, transformé, qui a changé d’état.
Quels sont les différents temps du processus de crise suicidaire ?
- l’évènement potentiel
- l’idéation suicidaire
- l’intention suicidaire
- la programmation
- l’exception du raptus
Dans les différents temps du processus de crise suicidaire, qu’est-ce que “l’évènement potentiel” ?
il vient rompre l’homéostasie psychique par accumulation ou effraction.
On parle de “suicide situationnel” pour restituer l’inadaptabilité des individus face aux changements/évènements vécus comme inacceptables, survenant en l’absence de maladie mentale.
Qu’est-ce que le Syndrome pré-suicidaire ou Syndrome de Ringel ?
Il suggère que le suicidaire sécrète un monde imaginaire de moins en moins contrôlable par la réalité en passant par des inversions.
Cette approche trans-nosographique propose une triade explicative des passages à l’acte :
- le sentiment croissant de constriction situationnelle (deuil, catastrophe, etc), de constriction psycho-dynamique (rigidité des perceptions, appauvrissement des comportements, émoussement afectif), de constriction affective, des valeurs, des relations
- un retournement de l’agressivité : étant inexprimable, la rage qui consume l’individu fait son retour par des comportements d’auto-agression
- la fuite dans l’imaginaire avec des fantasmes morbides exacerbés, une production répétée de fantasmes de morts