Cours 6 - L’École de Chicago et l’interaction sociale Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qu’un symbole selon Mead?

A

Un symbole est une chose qui en représente ou remplace une autre (ce peut être un mot, un concept, un son, une expression du visage, une posture, une façon de s’habiller).

    • Ni la forme, ni la nature, ni l’usage du symbole ne sont détermininés par la chose qu’il représente, mais plutôt par ceux qui le créent et l’utilisent. Le symbole et sa signification sont des créations de ceux qui les utilisent et interagissent à l’aide de ces symboles.
      1) Un acte, un crime - a un contenu symbolique qui s’offre à l’interprétation
      2) Tous les faits observables comportent un contenu communicatif, de l’informaiton au sujet du monde, des autres, du social - les faits sont des miroirs
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2
Q

Dans l’interactionnisme symbolique, à quoi s’intéresse Mead?

A

Il s’intéresse à l’action et à la communication entre les individus. Pour lui, nous sommes des machines de création, de traitement et d’échange de symboles.

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3
Q

Dans l’interactionnisme symbolique de Mead, qu’est-ce qu’une personne?

A

Le fait que nous pensions à nous-même (soi) en contexte est unique à l’humain. C’est aussi un des fondements des sociétés humaines.

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4
Q

Quelles sont les 2 facettes principales du soi dans l’interactionnisme symbolique de Mead?

A

1) Le JE, qui est actif, créatif, individuel;
2) Le MOI, qui est l’ensemble de toutes les attitudes des autres face ç ma personne et mes actions.

Le soi est donc un amalgame plus ou moins solide, fluide, dynamique et adaptable. La chose la plus solide dans l’identité est l’idée même de cette identité.

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5
Q

Que savons-nous du MOI sociologique dans l’interactionnisme symbolique de Mead?

A

Ce que nous savons à notre propre sujet est la somme de ce que nous nous souvenons avoir vécu et comment nous y avons réagi. C’est pourquoi nous pouvons nous surprendre nous-mêmes dans des contextes nouveaux. En fait, comme la somme totale des contextes dont nous avons fait l’expérience est TRÈS BASSE, nous nous connaissons très mal. En d’autres mots, NOUS NOUS CONNAISSONS SEULEMENT PAR RAPPORT À NOTRE CONTEXTE - IL N’Y A PAS DE MOI PROFOND, VRAI, AUTHENTIQUE.

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6
Q

Dans l’interactionnisme symbolique de Mead, pourquoi le moi est intéresant pour le sociologue?

A

Parce qu’il évolue à partir de l’enfance, formé de manière dialogique (en dialogue ou interaction avec les autres). Il est le résultat d’un échange symbolique, surtout à partir du langage et de la communication. Ainsi, c’est l’INTERACTION SOCIALE QUI PRODUIT LA CONSCIENCE ET PAS LE CONTRAIRE COMME ON LE PENSE D’HABITUDE.

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7
Q

Qu’est-ce que l’Autre généralisé selon Mead dans l’interactionnisme symbolique?

A

Nous apprenons à nous mettre à la place des autres afin de pouvoir prévoir leurs réactions à nos actions (et pouvoir arriver à nos fins en nous positionnant efficacement face à eux). Ce faisant, nous apprenons également à penser à ce que Mead appelle l’autre généralisé, c’est-à-dire L’ENSEMBLE DU GROUPE QUI NOUS ENTOURE. C’est comme ça que nous apprenons les valeurs du groupe, comment et pourquoi nous y conformer (parce que ça rend les choses prévisibles).

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8
Q

Qu’est-ce que la sociologie de l’esprit selon Mead?

A

C’est en étudiant les interactions sociales qu’on peut saisir comment l’acteur réfléchit.

1) Tout le contrôle social s’inscrit donc dans le MOI (Comme dit Mead : je ne peux pas ne retourner rapidement et voir mon JE. Dès que je pense à mon action, j’y pense comme MOI. Le JE c’est toujours et seulement le présent);
2) Toute réflexion est fondée sur les interactions passées;
3) Donc, l’identité, la pensée et l’action sont localisées dans un contexte social - pour un criminologue, il s’agit de placer le crime, le criminel, la victime et la réaction au crime dans le contexte culturel où ils se manifestent.

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9
Q

Qui est le fondateur du Pragmatisme américain en philosophie?

A

Georges Herbert Mead

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10
Q

Qu’est-ce que le pragmatisme américain selon Mead?

A

Met l’accent sur les motifs, les objectifs qui sous-tendent les activités de l’être humain : nous sommes pragmatiques, nous agissons parce que nous désirons obtenir certaines choses.

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11
Q

Qu’est-ce qui nous permet de réfléchir, d’analyser ce que font les autres (nous mettre à leur place) et de nous analyser nous-même?

A

Le langage (corporel et parlé)

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12
Q

Que veut dire dialogique?

A

En dialogue ou interaction avec les autres. Il est le résultat d’un échange symbolique surtout à partir du langage et de la communication. Ainsi, c’est l’interaction sociale qui produit la conscience et pas le contraire comme on le pense d’habitude.

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13
Q

Qu’est-ce qui produit la conscience en lien avec le moi sociologique dans l’interactionnisme symbolique?

A

L’interaction sociale

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14
Q

Quelles sont les bases (3) d la sociologie de l’esprit?

A

1) Tout le contrôle social s’inscrit dans le moi
2) Toute réflexion est fondée sur les interactions passées
3) Donc, l’identité, la pensée et l’action sont localisées dans un contexte social

Pour un criminologue, il s’agit de placer le crime, le criminel, la victime et la réaction au crime dans le contexte culturel où ils se manifestent.

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15
Q

Quelle méthodologie de l’École de Chicago a marqué les sciences sociales?

A

Le travail de terrain

Robert Park disait à ses étudiants de sortir et d’aller s’asseoir dans les tavernes, les grands hôtels ou les refuges et faire de la vraie recherche.

Il s’agissait de comprendre l’expérience individuelle en tant que fondement de l’action.

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16
Q

Qu’est-ce que la théorie de l’association différentielle selon Sutherland?

A

Le délinquant adopte une
identité délinquante en apprenant de nouvelles définitions des éléments de son contexte social. Il apprend également des techniques, mais ceci est secondaire pour Sutherland.

Ainsi, la délinquance est le résultat d’une prépondérance de
« définitions » favorables
ou défavorables à la violation de la norme (ce qui est acceptable / inacceptable). Cette
« Prépondérance » est le résultat d’une combinaison de proximité affective, proximité
temporelle (on oublie vite !), répétition et d’autorité.

Pour le futur délinquant, ces définitions sont apprises au contact de pairs déjà
délinquants.

17
Q

Quelles sont les 9 facettes à l’explication génétique (au sens de processus) de Sutherland?

A

1) Le comportement criminel est appris et non inné;
2) Il est appris au contact d’autres personnes, car communication par exemple
3) Appris à l’intérieur d’un groupe restreint et rapproché (prépondérance). Les médias sont une influence distance et hors contexte immédiat.
4) L’apprentissage social, c’est d’apprendre à la fois les techniques et méthodes, mais surtout des buts, raisonnements et attitudes.
5) L’orientation ou la cible de l’opportunisme (généralisé chez les jeunes) est fonction de l’interprétation favorable ou non des règles et non seulement de la simple disponibilité des opportunités. Il faut apprendre à reconnaître les opportunités, ce ne sont pas des données objectives.
6) Un individu deviens délinquant quand les interprétation des règles qui lui sont connues sont à prépondérance négative. Ceci est les principe général de l’association différentielle, qui s’applique également (à l’inverse) aux groupes non délinquants.
7) Les associations différentielles varient en intensité, fréquence, durée. On peut aussi les modifier.
8) La formation obtenue, qu’elle soit pro ou anti-crime, procède du même mécanisme d’apprentissage par l’exemple et le symbole.
9) Les buts généraux des individus ne sont pas une explication du crime, puisqu’ils ne différencient pas les délinquants des nons délinquants. Il faut donc chercher l’explication ailleurs!

18
Q

Qu’est-ce que l’écologie criminelle selon Sutherland?

A

Le fait que certains quartiers connaissent une part disproportionnée de la criminalité d’une ville. Là où se trouvent beaucoup de délinquants, beaucoup d’autres délinquants sont produits par association.

19
Q

Qu’est-ce que le concept de désorganisation sociale? Est-ce qu’il est compatible avec la thérorie de l’association différentielle de Sutherland?

A

La multiplication de groupes délinquants cause une perte de confiance des résidents, une prise de contrôle par les gangs et une police inefficace.

Ce concept est compatible avec l’association différentielle

20
Q

Trouver le mot manquant :

Si le délinquant adopte une attitude et un mode de vie, il adopte également l’______ de délinquant.

A

l’identité

21
Q

Quelles sont les 3 bases de l’interactionnisme symbolique selon Blummer (1969)?

A

1) Les humains agissent en fonction de LEUR perception de la réalité.
2) Nos interprétations subjectives de la réalité proviennent de ce que nous avons appris des autres autour de nous.
3) Les humains ré-interprètent constamment leur propre comportement, ainsi que celui des autres, à l’aide de symboles et de définitions apprises.

22
Q

De quelle autre théorie l’Interactionnisme symbolique prend-il sa source?

A

La théorie de l’étiquetage (labelling)

23
Q

Qu’est-ce que la théorie de l’étiquetage selon Tannenbaum (1940)?

A

la plupart de jeunes testent les limites de ce qui est permis. Cependant, certains d’entre eux sont identifiés comme « méchants » ou
« irrécupérables » par les autorités. Il invente une phrase : dramatization of evil, la dramatisation du mal. « Dramatisation » au sens d’une pièce de théâtre, où chacun est appelé à jouer son rôle. l’étiquetage s’applique aux « bons » élèves également : eux aussi sont étiquetés comme « studieux », « serviables », etc. et jouent ensuite ce rôle.

24
Q

Dans la prophétie auto-réalisatrice de Lemert (1940-50), qu’est-ce que la déviance primaire?

A

Il appelle la petite délinquance occasionnelle, très répandue, déviance primaire (pré-étiquetage). Tout le monde s’y adonne à un moment où à un autre. La
plupart ne se font jamais prendre (les sondages de jeunes québécois révèlent
que plus de 90 % d’entre eux commettent au moins 1 infraction criminelle par
année).

NE SE FONT JAMAIS PRENDRE (90%)

25
Q

Dans la prophétie auto-réalisatrice de Lemert (1940-50), qu’est-ce que la déviance secondaire?

A

Certains ce font attraper par les autorités (attention : à comprendre au sens
large ; pas seulement le système de justice criminelle) et identifier comme déviants. À partir de ce moment, on commence à les ou la traiter comme tel(le)s, ce qui engendre une autre forme de délinquance qu’il nomme déviance
secondaire. Celle-ci est directement causée par la réaction de l’entourage (c’est le PREMIER paradigme de la « réaction sociale » comme cause de
délinquance).

SE FONT PRENDRE ET C’EST LA RÉACTION SOCIALE QUI LA CAUSE.

26
Q

Que veut dire prophétie auto-réalisatrice?

A

Le rôle de déviant est une prophétie au sens où au moment où on colle
l’étiquette sur l’individu, il n’est pas plus déviant qu’un autre. Elle se réalise
pourtant d’elle-même parce qu’une fois identifié comme tel le déviant est stigmatisé, ou marqué au fer rouge et pris dans des ornières dont il est difficile d’échapper :

(1) on le surveille de plus près
(2) on ne le laisse plus participer à des activités normales
(3) on le sépare d’autres jeunes non-délinquants pour éviter qu’il les
« contamine »
(4) se faisant, il ne lui reste plus qu’à fréquenter d’autres étiquetés comme lui
(5) on l’accuse dès que quelque chose va mal
(6) on le punit plus sévèrement que les autres (parce qu’il est plus méchant;
c’est une erreur de pensée commune que de croire qu’il faut punir plus sévèrement la récidive parce que ceux qui ont déjà été punis auparavant, démontrent qu’ils n’ont pas compris les premières fois parce qu’on a pas été assez sévère)
(7) il arrive à croire qu’il est vraiment différent des autres, puisqu’on le traite
différemment (il se trouve qu’à son âge, on est en pleine quête d’identité et
particulièrement influençable)
(8) et il agit en conséquence.

27
Q

Qu’est-ce que Lemert appelle les effets pervers du système de justice?

A

L’étiquette apposée au déviant qui a vécu une réaction sociale et qui est étiqueté désormais comme délinquant.

28
Q

Qu’est-ce que la théorie de l’étiquetage selon Howard Becker?

A

Becker va un peu plus loin,
mais il commence de la même façon, en appelant les déviants étiquetés des outsiders, c’est-à-dire des personnes exclues du groupe dont elles faisaient partie (ce groupe peut être la famille, des amis, des camarades de travail, un club, un parti politique, un
genre, une ethnie, etc., etc.; en fait, nous appartenons toujours à une multiplicité de groupes). Le groupe exclue des individus pour protéger et/ou renforcer sa définition de lui-même

29
Q

Quelle est la chose la plus importante que remarque Becker en lien avec sa théorie de l’étiquetage?

A

La réaction d’exclusion du groupe n’est pas prévisible à la simple connaissance de ses règles : dans certains cas un bris de règle cause une réaction, dans d’autres, non.

Pourquoi?

L’acte n’est pas défini et n’a aucune conséquence,
avant d’être spécifiquement identifié par le groupe (à l’aide d’un « entrepreneur
moral ». La déviance est créé par le groupe social, au sens où c’est la société qui crée des règles et qui les applique de manière arbitraire. Cette application sélective des règles crée des exclus, ou outsiders.

30
Q

À quoi doit s’intéresser le criminologue en lien avec la théorie de l’étiquetage de Becker?

A

Il doit s’intéresser à l’organisation de la réponse sociale et non à la déviance, qui en est simplement le résultat. Cela diffère de la théorie de l’étiquetage de Tannenbaum, qui n’était qu’étiologique.

Becker renverse complètement le sujet à
expliquer. Il ne prétend pas que les crimes n’ont pas lieu, ou que personne n’en est l’auteur; seulement, que le caractère principal de l’acte et de l’auteur est qu’ils sont sujets à une réaction particulière de la part des autres membres du groupe.

31
Q

Qu’est-ce que veut dire l’expression : entrepreneurs moraux?

A

Les « entrepreneurs moraux » sont des gens qui tentent de mobiliser une réaction anti-déviance; ils essaient d’organiser une croisade autour d’un sujet qui leur paraît important (MADD, le Trobriandais jaloux, Pierre-Hugues Boismenu, etc.). Ce faisant, ils tentent de s’approprier un pouvoir d’exclure et s’adjugent
une identité de « super-membre », de modèle moral.

** Les individus créent les règles sociales en les appliquant, elles n’existent pas d’elles-mêmes.

32
Q

Dans la panique morale de Cohen, que veut dire le Folk Devil ou le démon populaire?

A

Le Folk Devil, ou « démon populaire », est un symbole de tout ce qui fait peur aux
gens, qui inclue le crime, la dépression existentielle, la peur de l’avenir, le manque de contrôle sur nos vies, le désenchantement face au gouvernement, l’insatisfaction face
aux instances de contrôle (les tribunaux et les prisons, surtout ; la police semble
immunisée), etc. C’est une forme de bouc émissaire. Ça peut être un groupe (gang)
ou un individu spécifique, qui viennent à incarner un malaise social généralisé (Vincent Lacroix contre l’insécurité financière, Karla Homolka contre la négociation de sentence)

33
Q

Cohen découpe le développement d’une panique morale en 3 étapes; quelles sont-elles?

A

1) Stade précurseur (warning phase) - Quelques événements semblent annoncer quelque chose de grave. Ex.: une émeute
2) Stade de l’impact (impact phase) - Un certain nombre d’actions, plus ou moins organisées mais généralement individuelles, sont interprétées comme un phénomène par des observateurs préparés à le reconnaître par la phase 1. Il y a un biais d’interprétation : on ne voit que ce qu’on croît important, les éléments contradictoires ne comptent plus. Ex.: les délinquants aussi peuvent s’attendre à une émeute et interprètent tout en fonction de cette attente. L’intervention de la police crée une exagération ou escalade du problème. (voir 3 étapes)
3) Stade de réaction (reaction phase) - Le tout se déroule sur place (lorsque spectateurs) ou dans les médias, comme une moralité, mettant en scène le bon côté et le côté méchant afin de montrer aux spectateurs d’incarner des valeurs morales. Préparatoire à un nouveau cercle d’escalade.