Cours 10 - "Prostitution" et travail du sexe Flashcards
Qu’elle est la différence entre le travail du sexe et la traite des humains ?
-Le travail du sexe est volontaire et sensuel
-La traite des humains implique une absence de liberté et de consentement. C’est une forme d’exploitation et de violence sexuelle.
Pourquoi est-il important de choisir ses mots lorsqu’on parle que vendre des services sexuels n’est pas égal à vendre son corps.
-Les personnes travailleuses du sexe vendent des services sexuels. Elles font preuve d’agentivité et exercent un choix. Pendant qu’elles travaillent, elles
conservent leur indépendance, leur liberté et leur autonomie
-En disant qu’une personne « vend son corps », on nie sont agentivité, son indépendance, sa liberté et son autonomie
Sous-entend que le ou la client.e devient propriétaire de la personne
Sous-entend que le ou la client.e « utilise » le corps de l’autre à sa guise
Sous-entend un contexte d’iniquité de pouvoir, de violence ou de coercition
Il existe différents types de travail du sexe. Nommez-en 4.
Échange/transaction d’intimité sexuelle contre
de l’argent ou autre bien qui devrait être étudié
et reconnu comme toute occupation qui génère
un revenu
Salons de massage
Escortes « in-call »
Escortes « out-call » (qui se déplacent)
Spectacles érotiques privés
Donjons (services de domination/soumission)
Danseuses érotiques
Porno interactive
Travail du sexe de rue
Expliquer le contexte socio-économique du travail du sexe.
-Plus vieux métier du monde, mais pourtant loin d’être reconnu comme un métier
-Historiquement, la « prostituée » est à l’opposé de la femme vertueuse digne de protection, est vue comme un « mal nécessaire », mais comme responsable de la propagation de maladies vénériennes
-Depuis les années 1980, hausse des emplois à temps partiel, court terme, temporaires
Femmes dominent encore certains ghettos d’emploi
-Haut % séparations, divorces, la charge des enfants incombe bien souvent à la femme
-Retrait de l’État providence
Nommez les deux perspectives féministes polarisées en ce qui à trait au travail du sexe.
Deux perspectives polarisées:
1) Féminisme radical néoabolitionniste (travail du sexe comme violence et une forme d’exploitation)
2) Féminisme postmoderne/pro-sexe (travail du sexe comme une profession, comme travail)
Expliquez la position des féministes radical néoabolitionniste. Nommez 3 aspects.
-Le travail du sexe est considéré et analysé comme
un acte sexiste et violent contre les femmes
-Promeut l’élimination de la « prostitution » en
ciblant la demande :
Les travailleuses du sexe sont des victimes qui devraient être soustraites du contrôle pénal. Les lois devraient seulement cibler les clients et proxénètes.
-La « prostitution » est une forme d’exploitation sexuelle au même titre que l’agression sexuelle
-La « prostitution » est le symbole de l’oppression des femmes
-Ce courant compare la « prostitution » aux mutilations génitales, à l’inceste, à la violence
envers les femmes
-La « prostitution » n’est pas volontaire, il n’y a pas de choix
-TOUTES les « prostituées » sont des victimes en besoin de protection
-La femme vend la dégradation
-Traite des femmes, « prostitution », pornographie = système prostitutionnel où la «prostitution » est vue comme une forme d’esclavage
Nommez 3 des 5 critiques faites à l’égard des féministes radicales abolitionnistes.
1) Donne voix à celles qui ont été/sont victimes
2) Privilégie un seul sous-échantillon (celles/ceux qui ont vécu de mauvaises expériences)
3) Surgénéralisation : Il y en a qui ont vécu abus, exploitation et violence, mais on ne
doit pas généraliser à toute la population des personnes travailleuses du sexe, à tous
les types d’expérience dans l’industrie des services sexuels
4) Fait silence sur les expériences de ceux/celles qui font/aiment/ont choisi ce travail
5) Problématise peu le vécu des hommes et des personnes trans qui pratiquent le travail du sexe
Expliquez la position des féministes postmoderne-pro-sexe. Nommez 3 aspects.
-Position défendue par certains groupes de défense des droits des personnes travailleuses du sexe (faire reconnaitre le travail du sexe comme travail légitime)
-Les personnes adultes consentantes devraient avoir la liberté de s’engager dans des transactions sexuelles sans crainte d’être criminalisées ou de faire l’objet de contrôles gouvernementaux.
-Critique de la position : peut occulter les réalités liées à la « prostitution » de survie et des personnes qui ne définissent pas ce qu’elles font comme un travail choisi.
La « prostitution » est analysée comme un travail
: le travail du sexe
-Comme tout travail, il peut y avoir des situations
d’exploitation et des rapports de pouvoir
-Tout dépend des contextes, des circonstances et
du degré d’organisation du travail
-Le travail du sexe n’est pas un phénomène
unilatéral
Nommez deux aspects positif du travail du sexe.
-Comme spécialistes dans leur domaine, elles sont en mesure d’offrir des services sexuels sécuritaires
-La présence de violences et contraintes n’est pas nécessairement prégnante dans tous les contextes
-Les personnes travailleuses du sexe génèrent un revenu et participent à la vie économique
Nommez des obstacles lorsque le travail du sexe n’est pas reconnu comme travail.
-Travail du sexe comme travail non reconnu : «n’offre pas un cadre normatif stabilisé qui encadre les interactions et qui, d’entrée de jeu, définirait les règles quant aux échanges entre les clients et les travailleuses du sexe »
-Travail qui ne peut jouir de normes légitimes reconnues (organisation du travail,
avantages sociaux, santé et sécurité…)
-Obstacles à la reconnaissance du travail du sexe : les lois et la moralité
-Dans un cadre de travail du sexe comme travail, « les travailleuses du sexe sont définies comme des personnes capables de choix et d’action et non comme des victimes. Elles n’en sont pas moins des travailleuses aux profils multiples »
La mobilisation du cadre de la sociologie du travail permet de… (Nommez deux aspects sur 4)
- « Ancrer l’industrie du sexe dans les tendances plus larges du marché du travail »
Explorer la subjectivité des réalités des personnes travailleuses du sexe
Étudier les spécificités de ce métier: défis découlant de l’exercice du travail du sexe, compétences requises, mise en œuvre et configuration de cette profession
-Exploration des similarités et des différences avec les autres secteurs de l’industrie
Nommez trois grand modèles généraux de régulation du travail du sexe.
1) Criminalisation
2) Légalisation
3) Décriminalisation
Définissez les modèles de régulation de criminalisation du travail du sexe.
-Tend à considérer le travail du sexe comme une activité déviante qui engendre divers torts
-Position soutenue par les féministes radicales néoabolitionnistes car la « prostitution » est
analysée comme une forme de violence
-Criminalise soit les personnes travailleuses, clientes ou les deux
Nommez un avantage et des désavantages de la criminalisation du travail du sexe.
-Avantage: permet d’identifier celles qui sont forcées de faire de la « prostitution »*
-Désavantages: arrestation, incarcération, dossier criminel engendrent une stigmatisation
supplémentaire
*Cet argument est particulièrement critiqué. Au contraire, la considération du travail du sexe comme une forme de violence élimine la distinction entre la « prostitution » forcée et celle volontaire, et donc ne permet pas d’identifier les situations de violence: le tout est violence
Définissez les modèles de régulation de légalisation du travail du sexe.
-Tend à considérer le travail du sexe comme une réalité qui dure et perdure depuis
longtemps et qui demande d’être encadrée
-On souhaite une intervention de l’État afin d’en amoindrir certaines conséquences (réduire
les risques, améliorer la sécurité)
-La légalisation s’inscrit dans une philosophie de réduction des méfaits
-Le travail du sexe, comme toute autre entreprise/activité légale, doit se plier aux
règlements (générer des revenus d’impôts, observer les règles de santé publique, exiger
un suivi médical des personnes travailleuses)