cours 10 Flashcards
FÉMINISME : définition générale
! Pas de théorie générale du féminisme
«Il s’agit d’une prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire. Il s’agit aussi d’une luttepour changer ces rapports et cette situation.» (Toupin, p. 10)
* Subordination = cause sociale
LES TROIS VAGUES FÉMINISTES
1re vague : 1860(1870)-1930(1940)
Suffragettes/Lutte pour le droit de vote
Lutte pour l’égalité hommes-femmes
Lutte pour le droit à la contraception
2e vague : milieu 1960-1970(1980)
Destruction du patriarcat
Oppressions spécifiques aux femmes
Lutte pour le droit à l’avortement
3e vague : début 1980(1970)-1990
Critique des concepts d’identité sexuelle et de genre
Black feminism
4e vague? début 2010
Utilisation des témoignages et des nouvelles technologies
LE FÉMINISME OU LES FÉMINISMES?
LES COURANTS FÉMINISTES
- Libéral ou égalitaire → égalité des droits, libertés individuelles
- Radical → patriarcat (rapports de sexe = rapports de pouvoir)
- Marxiste → capitalisme
- Matérialiste → patriarcat + capitalisme (marxiste + radical)
- Noir / post-colonial / intersectionnel → systèmes d’oppression multiples*
- Lesbien → hétérosexisme, hétérosexualité obligatoire
- Écologiste / écoféminisme → féminisme + écologisme
- Anarchiste / anarcha-féminisme → rapports de pouvoir et hiérarchies
- Post-moderne / queer → constructions sociales normatives
*Transféminisme → courant informé sur les revendications trans
REPÈRES HISTORIQUES
1918 – Droit de vote des femmes (fédéral)*
1929 – L’affaire « personne »
1940 – Droit de vote (provincial)*
Années 1960 – Accession aux études supérieures
1964 – Fin de la subordination légale des épouses
1997 – Instauration d’un réseau de garderies universel
L’affaire « personne » a permis aux femmes de travailler en vue de changements à la fois à la Chambre des communes et au Sénat. Dès lors, il n’a plus été possible de refuser leurs droits aux femmes en se basant sur une interprétation étroite de la loi.
LUTTE POUR LE CONTRÔLE DES NAISSANCES
La lutte s’articule en 4 grandes périodes (Gordon, 1990)
1870-1900 : grossesses volontaires
1900-1930 : contrôle des naissances
1938-1960 : planning familial
1960-… : contrôle de la reproduction
Ajout d’une 5e période :
1990 : justice reproductive
JUSTICE REPRODUCTIVE : Justice sociale X Droit reproductif
Droit fondamental de:
décider si et quand avoir un enfant + conditions de son accouchement;
décider de ne pas avoir d’enfant + prévenir ou d’interrompre une grossesse;
élever ses enfants avec un soutien social adéquat, dans des environnements sécuritaires, et dans des communautés saines.
Mouvement inclusif
Personnes vivant avec un handicap ou un trouble de santé mentale ●autochtones ● incarcérées ● travaillant dans l’industrie du sexe ● en situation de pauvreté ● usagères de drogues, etc.
CONTRACEPTION
Fin 18e siècle : coït interrompu, agent absorbant dans le vagin, douche vaginale et avortement infanticide
19e siècle : diaphragme, spermicides, capes cervicales, condoms et stérilisation féminine
20e siècle : stérilet, stérilisation masculine, avortement
Québec : coït interrompu, méthode Ogino (ou Ogino Knauss)
1960 : mise en marché de la pilule contraceptive (Canada)
MAIS…
Légalisation : 1965 (É.-U.), 1967 (France), 1969 (Canada) —- bill omnibus
* L’interdiction religieuse demeure.
MARGARET SANGER
1914 : revue Women Rebel
1916 : première clinique de contraception (Brooklyn)
1921 : clinique à Londres
1923 : centre de planning familial (NY)
1952 : alliance avec la militante Katherine McCormick et le docteur Gregory Pincus → Pincus invente la pilule (1957-1960)
« Toutes les misères de ce monde sont imputables au fait que l’on permette aux irresponsables ignorants, illettrés et pauvres de se reproduire sans que nous ayons la moindre maîtrise sur leur fécondité. »
AVORTEMENT : dates
1892 : adoption du Code criminel du Canada
1969 : adoption du projet de loi C-150 (bill omnibus)
1988 : arrêt Morgentaler
1989 : affaire Tremblay c. Daigle
2019 : retrait du Code criminel
Droit à l’avortement constamment menacé…
États-Unis :
2022: Abrogation arrêt Roe c. Wade
Canada, par. ex.:
2008 : projet de loi privé C-484
2011 : affaire Woodworth
2023: projet de loi C-311
*Accès limité dans certaines provinces
CONTRÔLE DES NAISSANCES: DES IMPACTS MAJEURS
Passage d’une maternité de contrainte à une maternité choisie
Liberté sexuelle accrue
Reprise du contrôle de la contraception
Méthodes traditionnelles : masculines
Méthodes modernes : féminines
Réelle dissociation entre sexualité féminine et procréation
RECONNAISSANCE DES AGRESSIONS SEXUELLES
De grossesses désirées à rapports sexuels désirés
Combat des féministes radicales
«On doit à la pensée féministe radicale d’avoir, en matière de violence faite aux femmes,qualifié de «crime» ce qui était jusqu’alors «coutume», faits «divers isolés» : tel était lecas du viol, et le cas des «femmes battues». (Dumont et Toupin 2003; p. 549)
Agression sexuelle = acte ou prise de contrôle des hommes sur lesfemmes (≠ perte de contrôle).
Analyse individuelle VS lecture sociologique et politique
SUSAN BROWNMILLER (1935 -)
Crainte du viol = caractéristique inhérente des femmes et origine de la subordination des femmes
Viol = désir politique de dominer
Déconstruit le mythe de la victime qui l’a cherchée
SUSAN GRIFFIN (1943 -)
Viol = effet du patriarcat
Viol = comportement appris
Viol = interaction entre plaisir et pouvoir
(érotisation de la domination)
CATHARINE MACKINNON (1946 -)
« assault by a man’s fist is not so different from assault by a penis, not because both are violent but because both are sexual. » (cité dans Cahill, 2001) → Toute violence des hommes envers les femmes est de nature sexuelle
1983 – ADOPTION DE LA LOI CANADIENNE SUR LES AGRESSIONS SEXUELLES
Activité sexuelle sans consentement = acte de violence et non de passion
Agression sexuelle (≠ viol)
Reconnaissance des femmes comme principales victimes, mais pas seulement + reconnaissance des AS sans pénétration du pénis
Interdiction de présenter toute preuve relative à la réputation sexuelle ou aux antécédents sexuels de la victime (sous réserve)
Reconnaissance des agressions sexuelles à l’intérieur du mariage
CONSENTEMENT SEXUEL
TROIS APPROCHES
1) La responsabilité individuelle « Non c’est non »
* Les partenaires sont autonomes, égaux et libres de consentir sans contrainte* Discours centrés sur l’assertivité et l’agentivité
2) La responsabilité interpersonnelle « Sans oui, c’est non! »
* Déplacement de la responsabilité de l’individu à l’ensemble des partenaires* Consentement enthousiaste
3) La responsabilité sociale « Culture du viol »
La culture du viol est un concept employé pour dénoncer, notamment:
L’érotisation de la violence envers les femmes
Les petits bris de consentement
Les croyances erronées à l’égard des VS et les attitudes qui consistent à
blâmer ou à ne pas croire les victimes/survivantes, à excuser les
agresseurs.es
Le sexisme et la misogynie comme toile de fond des VS
☆ Critique de la miscommunication theory
Culture du viol → Culture du consentement
RÉCENTS MOUVEMENTS CONTRE LES AGRESSIONS SEXUELLES
2014 #AgressionNonDénoncée
2017 #MoiAussi (MeToo, 2006)
2020 #DisSonNom?
2021 – LOI VISANT LA CRÉATION D’UN TRIBUNAL SPÉCIALISÉ EN MATIÈRE DE VIOLENCE SEXUELLE ET DE VIOLENCE CONJUGALE
Objectifs:
Rebâtir la confiance des personnes victimes de violence sexuelle et conjugaleenvers le système de justice;
Offrir des services psychosociaux et judiciaires intégrés et adaptés aux victimes,dès leur premier contact avec un service de police.
Volets:
Formation
Accompagnement des victimes;
Création d’une Division spécialisée en matière de violence sexuelle et conjugale;Aménagement des palais de justice.
POLITIQUE DE L’ORGASME
- Susan Lydon (1943 -2005)
- Anne Koedt (1941 -)
- Barbara Seaman (1935-2008)
FOSSÉ ORGASMIQUE
Le fossé orgasmique fait référence à l’écart dans la fréquence des orgasmes entre les femmes et les hommes cisgenres lors de rapports hétérosexuels, les hommes ayant en moyenne plus d’orgasmes que les femmes (Wetzel et al., 2022, p. 456; traduction libre).
Frederick et al. (2018):
* Hommes hétérosexuels – 95 %
* Hommes gais – 89 %
* Hommes bisexuels – 88 %
* Femmes lesbiennes – 86 %
* Femmes bisexuelles – 66 %
* Femmes hétérosexuelles – 65%
DIFFÉRENTES PHASES DANS LA PENSÉE FÉMINISTE SUR LA SEXUALITÉ
Fin 1960 : consensus, droit au plaisir et à l’orgasme
Début 1970 : droit au plaisir entre femmes
Fin 1970 : scission, danger de la sexualité
Années 80 : sex wars
ANNÉES 1980 : FEMINIST SEX WARS
Féminisme radical (Dworkin, MacKinnon, Jeffreys)
Contre la pornographie, le bdsm, la prostitution, et parfois les jouets sexuels.
Sexualité = danger
Utopie
Féminisme pro-sexe (pré-Queer) (Califia, Rubin)
Anti-censure, pro-bdsm, pro travail du sexe
Sexualité = plaisir
Pragmatisme
PROSTITUTION/ TRAVAIL DU SEXE
Fin 19e siècle : prostitution = solution temporaire de survie économique
Années 1870: prostitution = forme d’esclavage
Années 1960: prostitution = symbole de l’oppression des femmes
Milieu des années 1970: prostiution = forme de travail → travail du sexe
Fin des années 1980 - : deux visions s’affrontent paradigmes concomitants!! : Position abolitionnisme, pro-travail du sexe (p. ex., LA CLES)
Violence = composante constitutive et inhérente de la prostitution
Position TDS (p. ex., Stella)
Agentivité des femmes
Susan Lydon (1943 -2005)
- Ouvrage The Politics of Orgasm (1970)
- Critique Freud et les néo-freudiens qui classent femmes en deux catégories : clitoridienne VS vaginale
- Orgasme vaginal = valeur dictée par les hommes
- Double standard au sujet de l’expérience sexuelle
- Masters et Johnson : une révolution