Cours 1 à 5 Flashcards
Quelle est l’influence de la psychologie et de la psychiatrie sur la criminologie?
La criminologie au Québec s’est développée vers 1960 avec une orientation sociologique, mais ses premiers savoirs sont issus de la psychologie et il y a eu importation de savoir psychologique et psychiatrique.
Qu’est-ce que l’évaluation clinique des criminels?
Des études psychologiques et psychiatriques qui ont lieu en prison avant le 20e siècle et permettent d’identifier l’état mental de personnes incarcérées. Donne lieu aux premières observations et concepts sur le physique, l’intelligence et le tempérament.
Qui est Cesare Lombroso?
Il introduit la mesure du penchant au crime et le concept d’atavisme afin d’expliquer le criminel-né.
Qu’est-ce que l’atavisme?
Une idée parallèle au concept de Darwin introduit 17 ans plus tôt, qui croit à une sous-espèce d’humain moins évolué manifeste par certaines caractéristiques physiques.
Qu’a fait Charles Goring? A quels résultats/constats parvient-il? Qu’est-ce que cela change pour la criminologie?
Fait une vérification empirique des hypothèses de Lombroso et du concept d’atavisme: Compare physionomie/traits de caractère des détenus anglais à ceux d’étudiants et d’officiers de l’armée.
Il réfute empiriquement la conclusion de Lombroso.
- Pour lui, criminel doit refléter uniquement une réalité légale plutôt qu’une vague conception morale d’individus décrits comme fondamentalement criminels.
Apporte les changements suivants:
- Abandon du concept d’atavisme.
- Poursuite des études en prison, qui ne font que démarrer.
Qu’est-ce que la propension criminelle?
Une vision psychopathologique de la délinquance et du comportement criminel, reflet de déficits individuels. Il y a des différences interindividuelles relativement fixes et stables associées au comportements criminels.
Quels sont les caractéristiques des études réalisées pour comparer les délinquants et les non-délinquants?
- réalisées dans les prisons/pénitenciers
- descriptives, dites “cliniques”
- examine, prend note des expériences passées, ce qui forme la personnalité.
- tentent d’identifier les caractéristiques qui distinguent les contrevenants.
Comment essaie-t-on d’identifier la propension criminelle? De quelles branches proviennent les concepts utilisés pour le faire? Que remarque-t-on? Quels concepts .émergent?
- En examinant les différences sur plusieurs plans: attitudes, personnalité, croyances, valeurs, cognitions…
- De la psychodynamique de Freud, de la psychologie comportementale et cognitivo-comportementale (plus récent)
- Différences quant aux expériences liées à l’environnement et aux expériences vécues durant l’enfance.
- TPA, psychopathie, faible maîtrise de soi.
Est-ce qu’il y a différentes propensions criminelles?
Les traits sont hétérogènes parmi les détenus. Pourraient donc être associés à différentes formes de crimes.
Un modèle explicatif simple est-il adapté pour expliquer la propension criminelle?
Non, il faut un des modèles et classifications ou typologies délinquantes multiples.
Quels sont les critiques adressées aux programmes de recherche qui font des comparaisons entre délinquants et non délinquants?
- Les modèles et les observations sont trop souvent basées sur un segment des contrevenants, les détenus.
- Les études rétrospectives (auto-révélées) n’informent pas sur le développement de la propension pour le crime.
Qui a réalisé la première étude longitudinale? En quoi consistait-elle?
Les Gluecks, une étude américaine qui a débuté en 1930. Il s’agissait d’une comparaison entre 500 délinquants juvéniles et 500 écoliers, suivi de l’adolescence à l’âge adulte. Ils ont utilisé des mesures officielles, auto-rapportées et des observations.
Quels sont les observations empiriques de l’étude des Gluecks?
- l’activité criminelle diminue avec l’âge dans les deux groupes.
- Le meilleur prédicteur du futur est le comportement passé.
Qui a été l’auteur d’une étude de la carrière criminelle?
Al Blumstein et cie: études longitudinales du comportement criminel, où le terme de carrière n’est pas utilisé pour suggérer une profession.
Qu’est-ce que la cohorte de naissance de Philadelphie?
Étude réalisée par Wolfgang et coll en 1972. C’est une étude longitudinale de l’adolescence avec une population de 9,945 garçons nés au milieu des années 40 et portant sur la délinquance juvénile (jusqu’à 17 ans). Ils se sont livrés à une analyse des dossiers judiciaires.
Quelles sont les grandes observations de l’étude de Wolfgang et coll.?
- 35% ont eu au moins un contact avec la police.
- 6% de la cohorte responsable de 52% des crimes commis par la cohorte (ou le concept du 5-50)
- Délinquance persistante et polymorphe
- Le concept de délinquance chronique.
Quels sont les constats concernant les formulations théoriques des études longitudinales classiques?
- pourquoi la délinquance diminue avec l’âge
- pourquoi l’abandon du crime est la norme
- pourquoi ceux qui commencent plus tôt persistent plus longtemps
- pourquoi un petit groupe d’individu est responsable de la majorité des délits
Quels sont les 3 grands paradigmes de la criminologie?
développementale, biosociale et axée sur les parcours de vie (life-course)
Quel est le grand postulat de la criminologie développementale?
Identifions les jeunes à risque d’une carrière criminelle adulte, l’importance d’intervenir tôt avant:
- que le penchant au crime ne s’enracine
- de subir les conséquences négatives du crime
- que les opportunités prosociales deviennent limitées.
qui sont les pionniers de la criminologie développementale? De qui s’inspirent-ils et qu’ont-ils réalisé?
- Marc Le Blanc et Rolf Loeber
- Des travaux des Gluecks et de la psychologie développementale en effervescence (émergence formelle au début des années 90)
- Description développementale de la délinquance
- Facteurs de risque et de protection des stades de vie.
Quels sont les paramètres développementaux de la délinquance?
- Âge au début, persistance, variété, fréquence, âge à la fin.
Au début de la délinquance, qu’est-ce qui mène à la variété, à la persistance et à la fréquence?
La diversification, la stabilisation et l’accélération
Lorsque la délinquance est persistante, comment se qualifie la variété et la fréquence?
par la progression (v) et la chronicité (f)
Quels sont les processus qui mène à la fin de la délinquance?
La spécialisation des délits, la culmination (atteinte du niveau de gravité le plus élevé) et la décélération de la fréquence des délits.
Quels sont les stades de développement de la délinquance? Qu’est-ce qui peut les caractériser? Y a-t’il homogénéité ou homogénéité à travers ces stades?
- Stade 1: Activation, peut être tardive ou précoce
- Stade 2: Escalade, peut être sérieuse ou minimale
- Stade 3: Abandon, lent ou rapide.
Hétérogénéité
De quoi est signe une délinquance précoce?
Une délinquance sérieuse, et inversement.
Pourquoi prendre en considération les stades de développement de la délinquance?
Pour contextualiser la délinquance et le comportement antisocial à travers le développement humains, normes et stades de développement.
Qui critique le paradigme développemental et la criminologie biosociale? Quels sont les critiques adressées?
La criminologie des parcours de vie.
- Perspective trop déterministe.
- Remet en question la capacité d’identifier les jeunes à risque tôt.
- Remet en question la capacité de faire des prédictions à long terme sur le développement humain.
Sur quoi est centrée la criminologie des parcours de vie?
Les premiers stades de développement. Elle émet l’hypothèse que tout n’est pas joué durant l’enfance et l’adolescence. C’est une vision très dynamique de la personne et de la délinquance, c’est pourquoi on dit parcours de vie, qui inclut des imprévus, plutôt que trajectoire qui est une idée trop déterministe.
Quelle est la perspective de la criminologie des parcours de vie sur l’individu et son contexte?
elle minimise le rôle et l’importance des évènements de vie, des grandes transitions et leur impact sur les activités délinquantes et criminelles.
Dans quoi prend racine la criminologie biosociale?
- biologie
- psychologie évolutionniste
- neurobiologie
- neuropsychologie
- études sur la génétique humaine
Que sont les cellules miroirs?
zone du cerveau qui reproduit les comportements observés pour mieux les comprendre.
À quoi s’intéresse la crimino biosociale?
le rôle de la biologie et des interactions de facteurs biologiques avec ceux associés à l’environnement (sociaux, culturels, économiques)
En quoi se distingue la criminologie biosociale de la criminologie développementale?
Regarde encore plus tôt dans le développement de la personne:
- Avant même naissance de l’enfant
- génétique humaine
- génétique des parents (héritabilité)
- environnement biologie avant/pendant la naissance (développement intra-utérin)
Est-ce que la criminologie biosociale postule un lien direct entre la biologie et le comportement criminel? Pourquoi?
Non, elle s’intéresse aux interactions entre la bi ologie et l’environnement et se demande comment l’exposition à certains facteurs environnementaux peut activer/favoriser l’expression de certains gènes. Elle parle de vulnérabilité (et non prédispositions) pour le crime, car ce n’est pas causal, il n’y a pas de gène du crime.
Comment sont les études empiriques depuis les années 2000? pourquoi?
- Elles ont explosées
- Réalisées auprès de la population générale
- Longitudinale
- Parce qu’il y a eu un avancement des méthodes de collectes, de stockage et d’analyse de données et une diminution des coûts associés.
quels sont les premiers constats des études empiriques en criminologie biosociale?
- Redécouvre l’importance de l’environnement et son rôle
- Vision simpliste, axée seulement sur des facteurs biologiques ou environnementaux n’est pas adaptée afin d’expliquer des phénomènes comme la conduite antisociale/délinquance.
Qu’est-ce que la transmission intergénérationnelle?
Rapport de causalité entre les antécédents de conduite des parents et la conduite de leur propre enfant.
Qu’est-ce qui a été regardé par rapport à la transmission intergénérationnelle?
- la conduite antisociale/délinquante
- le comportement violent
- les antécédents judiciaires
Quelle étude a été réalisée par rapport à la transmission père-fils? Quels sont ses constats?
Étude longitudinale de Cambridge par Farrington, contenant 1/4 garçons avec un PJC.
- Un pjc constitue un des plus importants facteurs de risque de la conduite délinquante de 10 à 50 ans.
La transmission intergénérationnelle est-elle exclusive père-garçon?
Non, l’étude longitudinale de Pittsburgh de Loeber et coll a prouvé que le casier judiciaire du père, de la mère, des frères/soeurs, des oncles/tantes, g-mères/g-pères sont tous statistiquement associés à des risques plus élevés de délinquance chez l’enfant.
Bref, si un membre de la famille a un casier judiciaire, forte chances que les autres membres aussi.
Qu’est-ce que la concentration de la transmission intergénérationnelle?
Il y a une concentration de la criminalité au sein d’un petit groupe de familles: 40-50% de toutes les arrestations et condamnations des membres d’une même famille sont concentrées dans seulement 6-8% des familles étudiées.
(Études longitudinales de plusieurs centaines de familles et Loeber et Farrington)
Pourquoi la transmission intergénérationnelle est-elle imparfaite?
avoir un père/mère avec un casier judiciaire augmente les risques de condamnations, mais ces risques diminuent significativement si:
- famille ne provient pas d’un milieu défavorisé
- environnement familial positif
- enfant ne présente pas de symptômes cliniques (hyperactif, impulsif, faible concentration)
Quelles sont les explications possibles à la transmission intergénérationnelle?
- Apprentissage social
- Processus d’étiquetage
- Hypothèses génétiques
Le bagage génétique est-il socialement défini?
Non, c’est le crime qui l’est.
Les gènes peuvent-ils causer nos comportements?
Non, mais ils peuvent les faciliter.