3ème semestre Flashcards
À quelle époque la diphtongue oe devient-elle un e fermé ?
1er siècle
À quelle époque le e long devient-il un e fermé ?
2ème siècle
À quelle époque le e court devient-il un e ouvert ?
2ème siècle
À quelle époque le o long devient-il un o fermé ?
2ème siècle
À quelle époque le o court devient-il un o ouvert ?
2ème siècle
À quelle époque la diphtongue ae devient-elle un e ouvert ?
2ème siècle
À quelle époque le i long devient-il un simple i ?
3ème siècle
Une voyelle latine peut être longue ou courte, à quelle caractéristique cela renvoit-il ?
À sa quantité
À quelle époque le i court devient-il un e fermé ?
3ème siècle
À quelle époque le u long devient-il un simple u ?
4ème siècle
À quelle époque le u court à l’intérieur d’un mot devient-il un o fermé ?
4ème siècle
À quelle époque cesse-t-on de différiencier le a long du a court ?
4ème siècle
À quelle époque le u court final devient-il un o fermé ?
5ème siècle
À quelle époque la diphtongue au devient-elle un o ouvert ?
5ème siècle
Quelle quantité ont toutes les diphtongues ?
Elles sont longues
Pourquoi certains mots du français contemporain permettent-ils l’élision (l’homme, l’humilité) tandis que d’autres ne le permettent pas (la honte) ?
Les mots en h permettant l’élision ont une étymologie latine. Les h n’étaient déjà pas prononcés en latin. Ceux ne le permettant pas ont une origine germanique. Le h de ces derniers a longtemps été prononcé, rendant impossible l’élision.
Quelle est la base 2 de compain ?
compaignon
Quelle est la base 2 de Charles ?
Charlon
Quelle est la base 2 de Pierre ?
Perron
Quelle est la base 2 de Samses ?
Samson
Quelle est la base 2 de Hues ?
Huon
Quelle est la base 2 de Haymes ?
Haymon
Quelle est la base 2 de Bueves ?
Bovon
Quelle est la base 2 de ber ?
baron
Quelle est la base 2 de fel ?
felon
Quelle est la base 2 de bric ?
bricon
Quelle est la base 2 de glot ?
gloton
Quelle est la base 2 de gars ?
garçon
Quelle est la base 2 de pastre ?
pastor
Quelle est la base 2 de traitre ?
traïtor
Quelle est la base 2 de mentere ?
menteor
Quelle est la base 2 de lechiere ?
lecheor
Quelle est la base 2 de venere ?
veneor
Quelle est la base 2 de harpere ?
harpeor
Quelle est la base 2 de pechiere ?
pecheor
Quelle est la base 2 de sauvere ?
sauveor
Quelle est la base 2 de empere ?
empereor
Quelle est la base 2 de prestre ?
prevoire
Quelle est la base 2 de niés ?
nevou
Quelle est la base 2 de enfes ?
enfant
Quelle est la base 2 de cues ?
conte (comte)
Quelle est la base 2 de abbes ?
abbé
Quelle est la base 2 de ancestre ?
ancessor
Quelle est la base 2 de huem ?
hom
Quelle est la base 2 de sire ?
seignor
Déclinaisons de compain
CSS: li compain CSP: li compaignon
CRS: le compaignon CRP: les compaignons
Déclinaisons de roi
CSS: li rois CSP: li roi
CSP: le roi CRP: les rois
Qu’est-ce que les substantifs imparisyllabiques ?
Des subs. qui n’ont pas le même nombre de syllabes aux cas régime qu’au cas sujet. Exemple : ber, baron.
Déclinaisons de solaus
CSS: li solaus CSP: li solail
CRS: le solail CRP: les solaus
Solail + s = solaus
Que désignent les “armes” en ancien français ?
Les armes offensives, mais également d’armure d’un guerrier
Que signifie “fors” ?
Sauf (A encore cette signification lorsque François 1er écrit : “Tout est perdu fors l’honneur” après la bataille de Pavie en 1525)
Que signifie l’enclise as ?
à + les
Est-ce que le x de chastiax se prononce ?
Non, c’est la forme abrégée de chastiaus
Siècle de l’apparition de l’orthographe ?
16ème siècle
Déclinaisons articles définis masculins
CSS: li CSP: li
CRS: le CRP: les
Déclinaisons articles définis féminins
CSS: la CSP: les
CRS: la CRP: les
Que signifie “s’ost” ?
Son ost (le déterminant possessif s’élide)
Que signifie l’enclise “Jel” ?
Je + le
Quel est le cas d’un substantif en apostrophe ?
Régime (“Preudom, fait il, ensaigne moi”)
Déclinaisons de pere
CSS: li pere CSP: li pere
CRS: le pere CRP: les peres
Qu’est-ce qu’un paradigme en grammaire ?
Un modèle de déclinaison ou de conjugaison
Qu’est-ce qu’une désinence ?
Suffixe grammatical, terminaison au radical d’un mot le mettant en contexte
En quels deux sous-ensembles peut-on répartir les paradigmes simples ?
Paradigmes faibles (dont les 6 personnes sont accentuées hors radical) et paradigmes forts (comportant des personnes fortes et des personnes faibles)
Quels sont les paradigmes faibles ?
Imparfait de l’indicatif, futur, conditionnel, subjonctif imparfait, participe présent
Quelles sont les paradigmes forts ?
Présent de lindicatif, subjonctif présent, impératif
Étymologie de “merveille”
Étymologie: latin pop. mirabilia, pluriel neutre de l’adj. subst. mirabilis ‘admirable, merveilleux’
Étymologie de “drap”
bas latin DRAPPUM, ‘morceau d’étoffe’
Quels sont les sens de “drap” en ancien français ?
1) étoffe en général 2) par glissement métonymique : vêtements de tissu 3) par glissement méto : pièce de toile garnissant le lit
Deux sens de “mirabilia”
1) monstruosités ou miracles de la nature (animal bizarre, comète etc.) (Pline, Ovide, Sénèque)
2) merveilles de la création divine (Vulgate)
soi merveillier
‘s’étonner, s’émerveiller’, ‘se demander avec étonnement : «Mout se merveille que ce soit» (Narcisse, v. 660)
merveilleus
‘qui frappe d’étonnement par sa grandeur, sa beauté etc.’ : «une pluie commença a cheoir moult grant et moult merveilleuse» (Mort Artu, l. 61) ; «[un lion] grant, orrible, fier et merveilleuz» (David Aubert, Guerin le Loherain, l. 32)
merveilleusement, et (à) merveilles
adv., ‘admirablement, extraordinairement’ : « Et si avoit sis damoiselles qu’à merveilles estoient belles»(Machaut, Dit dou vergier)
Paradigme sémantique de merveille
miracle, ‘miracle, récit de mirable’
mirabilité, ‘merveille’
drapel
diminutif de drap: ‘morceau d’étoffe, de linge’; au pluriel: ‘morceaux d’étoffe’, puis ‘vêtements’
draper
v.: ‘fabriquer du drap, en particulier des étoffes de laine’
drapee
action de fabriquer du drap
draperie
tissu, étoffe’, mais aussi ‘fabrication du drap; manufacture de drap’
drapier
marchand de drap; fabricant de drap’
étymologie decevoir / deçoivre
< lat.class. decipere
‘prendre, surprendre, attraper’ ‘tromper, abuser’
decevoir / deçoivre
‘tromper, abuser, trahir’ ou décevoir
subst. decevement, decevance
‘tromperie, imposture, trahison’, parfois ‘déception’ «De homme a pris la semblance / Pour miex faire sadecevance» (Miracles de Nostre Dame, ca 1330)
nom d’agent decevere / deceveor
‘trompeur, abuseur’ «… faulxdecepveurset malvaiz mesdisans… sont aussi come dragons cruelx, qui du venin qu’ilz ont es langues et es dens destruient ceulx qui ne veulent que bien» (Evrart de Conty, ca 1400)
adj. decevable,
‘faux, trompeur’ «Mais aussy il y a beauté painte et vaine de la cher qui est tres decevable et tres plus briefve et muable que la fleur d’un jour» (Jean Gerson, 1401)
part. passé decheu / deceupt (souvent adj.)
‘trompé, abusé’ «Par mon chief, dist le roy, je ne sçay ne ne puis adviser lieu dont secours leur puisse venir. Je ne m’en doubte pas que je ne les aye ou par force ou par famine. Et ainsi s’asseura le roy d’Ausay, de quoy il se trouva bien deceu» (Jean d’Arras, Mélusine, 1392-1393)
Paradigme sémantique de decevoir / deçoivre (synonymes)
barater, trichier, engignier, trufer, tromper, traïr, feindre
étymologie noise
origine incertaine
< lat. class. nausea, ‘mal de mer, nausée, dégoût’
influence du lat. class. noxia, ‘tort, préjudice, dommage’, ‘faute, délit’
Définition noise ancien français
1) ‘bruit, tapage, vacarme’ 2) ‘bavardage’, 3) querelle, dispute
verbe nois(i)er,
‘faire du tapage’, ‘se quereller, se disputer’ «Roulant a escouté, si a ouÿnoiser, Tant cheval ot hennir et tant paien crier» (Galien, XVe s.)
subst. noisement, noisee
‘tapage’, ‘querelle’
«Od grant tumulte, od noisemenz, E od granz esfreissemenz» (Ducs de Norm., Gdf)
adj. noiseux,
bruyant
Paradigme sémantique noise
“tapage”: estor, desroi, esfroi
“Dispute”: estrif, tençon, querele, riote
étymologie demorer
< lat. pop. demorare (lat. class. demorari), ‘tarder, s’arrêter’, puis ‘rester, séjourner’
Ancien français demorer :
‘tarder, s’attarder’ ‘séjourner, rester’ ‘habiter, résider dans un lieu’
sans faire demeure
‘sans tarder’ «Vois tu celui la Qui bel se deduit et deporte? Va a lui, et si me raporte Qui il est, et revien en l’eure, Sans la faire point dedemeure» (Machaut, 1349)
faire demoree
‘rester, séjourner qq part’ : «La ou firent leurdemouréeUne cité y est fondée, Qui est appellée Damas» (Renart le Contrefait, 1328-1342)
Paradigme sémantique de demorer
‘tarder’ : targier
‘séjourner, habiter’ : manoir, remanoir
Damoiselle
‘jeune dame’ (dame non mariée, ou fille d’une dame),
- ‘dame de statut social subalterne’,
- puis appellatif de politesse (pouvant s’adresser à des personnes de situation indéterminée).
franc
libre
cointe
(< cognitus, ‘qui connaît’)
large
(‘généreux’)
étymologie pièce :
< lat. *pettiam (forme latinisée d’un mot gaulois)
Définition pièce ancien français
I-Partie d’un ensemble considérée comme un tout autonome
II-Élément d’un tout
III-Morceau détaché d’un ensemble, volontairement ou non
de(s)piecer :
‘mettre en pièces, briser (un objet : lance, heaume, haubert, écu…)’
peceier :
‘mettre en pièces, démolir’
rapecier :
‘raccommoder en mettant une pièce de tissu’
peceure, peceis, peçoiement :
‘action de mettre en pièces, de briser / résultat de cette action’
pecete, n.f. :
‘petit morceau’
Paradigme sémantique piece
morcel ( < mordre) : ‘bouchée arrachée à un ensemble en mordant’, ‘morceau, fragment’
Au sens temporel : moment (‘petite division du temps’), minute…
Étymologie siècle
< lat. saeculum
Dans la langue classique : ‘génération, race’, ‘durée d’une génération humaine’, ‘âge, époque, temps’, ‘espace de cent ans’.
Dans la langue chrétienne : ‘long espace de temps (dans le passé ou dans l’avenir)’ ; ‘le monde, la vie présente (par opposition à l’éternité)’ ; péjoratif, ‘le monde’, ‘les païens, le paganisme’ ; ‘la condition laïque (par opposition à la condition monacale)’
Définition siècle ancien français
I-Espace de temps : (A) durée de cent ans, (B) division chronologique, historique, (C) au pluriel, grand espace de temps
II-Par métonymie : (A) ensemble des caractéristiques propres à un siècle, à une époque donnée, (B) RELIGION : le siècle présent, ‘la vie d’ici-bas’ ; le siècle futur, ‘la vie éternelle’
seculer / seculier adj. :
‘qui appartient à la vie laïque’, ‘qui vit dans ce monde’
sieclee (XVIe s.)
‘durée d’un siècle’
seculariser (XVIe s.)
‘rendre laïque’
Paradigme sémantique siecle
Sens temporels : aage, tens. Sens religieux : monde
Étymologie traire
Étymologie : lat. pop. *tragere, réfection du lat. class. trahere ‘tirer’
Définition traire moyen âge
Verbe très polysémique: sémantisme de base : ‘faire prendre à qqch ou à qqn telle ou telle direction’
En contexte militaire : ‘lancer, envoyer un projectile’ : Va, si m’aporte les saietes que jo ci trarrai (Rois)
‘sortir, extraire’ : Je sui prest de l’espee traire Et moy combatre (Miracles de Nostre Dame, 1350)
En contexte amoureux (Amour-archer): L’ueil, qui est le droit archier/ D’Amours pour traire et lancier… (Guillaume de Machaut)
‘tirer en général’ : Trait ses chevels et debat sa peitrine (Alexis) ; Trait l’olifan, fieblement le sunat (Roland)
‘traîner’ : Des or cumencet li plaiz e les noveles / de Guenelun, qui traïsun ad faite : / Li emperere devant sei l’ad fait traire (Roland)
‘traduire’ : Pur ceo començai a penser / D’alkune bone estoire faire / E de latin en romanz traire (Marie de France)
‘tirer le lait des femelles d’animaux’ : Si ne puelt li nourequiers [= celui qui nourrit le bétail] traire les biestes devant dites (1292)
Emploi intransitif : ‘aller’
Emploi pronominal : ‘se déplacer, se diriger’
Atraire : ‘
attirer’ ; atraiement, atraiance, atracion : ‘ce qui attire, attrait’ ; atraiant : ‘séduisant, attirant’
portraire :
‘achever’, ‘représenter’ et ‘ressembler à’; portrait et portraiture : ‘portrait, image, représentation’ et ‘ressemblance’
estraire :
‘tirer, faire sortir’ et ‘traduire’
sostraire :
‘retirer’ ; sostraiement, sostracion : ‘action de retirer’
distraire :
‘distraire’ ou ‘tirer en sens divers’ ; distracion : ‘action d’écarter, de retirer’
retraire :
‘revenir, retourner’ (idée de mouvement) ; soi retraire : ‘se retirer’; ‘raconter, dire’ ; ‘ressembler à’
trait,
très polysémique : ‘flèche’, ‘tir, action de tirer’, ‘ce que l’on avale de boisson d’une seule haleine’, ‘coup au jeu’
traite :
‘action de tirer’, ‘route, chemin’
Paradigme sémantique
tirer, lancier : ‘jeter, lancer’
sachier : ‘traîner, entraîner’
(verbe de mouvement) : (s’en) aller, s’en torner, bouger, movoir, soi partir, soi departir, soi metre a la voie…
Depuis quand le sens du verbe traire se limite à l’extraction du lait ?
XVIème siècle
Définition de valles au moyen âge
sens de base ‘jeune homme non marié, d’origine roturière ou noble’; sens dominant ‘jeune’
s’y ajoute le sens de ‘service’, ce qui donne ‘jeune serviteur’ au service d’un maître ou d’un grand seigneur
Étymologie de chastel
< lat. castellum, dim. de castrum (‘camp, place fortifiée, forteresse’)
Définition de chastel
‘cité fortifiée’
‘château fort’,
‘belle et grande maison seigneuriale’
Définition Compain / compaignon
Celui qui partage la vie, les activités de qqn, celui qui voyage avec qqn, qui l’accompagne dans un déplacement
Personne liée par l’amitié ou l’amour avec qqn (parfois le compagnon d’armes)
Étymologie d’entendre
< lat. class. intendere, ‘tendre son attention vers’, ‘entendre, comprendre’
Définition entendre ancien français
‘comprendre par l’esprit’ (attitude active de celui qui perçoit)
‘entendre’ (peut devenir synonyme de oïr)
Étymologie gaber
< ancien scandinave gabba, ‘railler, se moquer’
Définition gaber
sème principal ‘moquerie, raillerie’
subst. gab : ‘plaisanterie, farce, jeu’ (ou sens plus fort : ‘raillerie, moquerie, dérision’)
Étymologie Oïr
< lat. class. audire, ‘percevoir par l’ouïe’, ‘entendre dire, entendre parler de’, puis ‘apprendre, recevoir la nouvelle de’, ‘entendre, comprendre’
Définition oïr
Sens premier de l’étymon, ‘percevoir par l’ouïe, entendre’ (attitude passive de celui qui perçoit ; entendre et escolter : attitude active et volontaire )
‘apprendre une nouvelle, un ordre ou autre, entendre parler de’
Étymologie parler
< bas lat. *paraulare (lat. chrétien parabolare, ‘parler, discourir, converser’)
Conjugaison parler à l’indicatif présent
parol, paroles, parole, parolent
parlons, parlez
Étymologie bailler
< lat. baiulare: ‘porter quelque chose sur le dos’, ‘porter une charge’, et par extension ‘exercer une charge, gouverner’
Définition baillie
baillie, ‘pouvoir, autorité, domination’ ; en (ma) baillie, ‘en (ma) possession’ : Carles me mandet, qui France ad en baillie (Roland)
Définition baillif,
‘agent seigneurial, magistrat ou gouverneur d’un baillage’: … Et saichés se je feusse nebailline prevotz, en l’eure vraiëment vous pendisse en cest boz… (Hernaut de Beaulande)
Définition baillage,
‘office ou territoire en charge du baillif’: … et les bourgois et habitans dudit Rouen [ont protesté] que separation ne soit faicte dubailliagede Rouen et d’Esvreux. (Nicolas de Baye, Journal, 1400-1410)
Définition baille,
‘action de donner, don’ : … LXIX livres de la vente et de la baille de la diesme des blez (Cartulaire, 1279)
Définition bailleur,
‘personne qui donne’, bailleur de paroles (‘beau parleur, celui qui paie de bonnes paroles’)… et que vous en diroye? C’est ung beaubailleurde parolles(Charles d’Orléans, Rondeaux, 1443-1460)
Définition malbaillir / maubaillir,
‘mettre à mal, maltraiter’ : J’ai au cors une goute qui trop m’a malbailli (Renaut de Montauban, 1350-1400)
Définition malbailli (participe passé et adj.),
‘mal en point, ruiné’ : Qu’avez vos, damme, nel no celez voz mie / Et dist la damme : Je suis molt malbaillie (Jourdain de Blaives, XIVe siècle)
bailler – paradigme sémantique
doner, octroier
bailler – évolution
Dès les XVIIe siècle, concurrencé, puis évincé par donner. Reste courant dans la langue juridique avec le sens de ‘donner à bail’ (bailler par contrat, par testament etc.). Le sens médiéval de ‘donner, remettre’, se retrouve dans les expressions : bailler des fonds et bailleur de fonds ; vous me la baillez belle / bonne (‘vous cherchez à m’en faire accroire’).
Étymologie chambre
< lat. CAMERAM: ‘pièce’, puis ‘pièce où l’on dort’
Chambre définition ancien français
(XIe s.) ‘pièce’, ‘pièce privée’ (par opposition à la sale)
chamberine
(XIIIe s.) : ‘petite chambre’
chamberlenc / chamberlain (XIe s.), chamberier :
‘personnage assurant le service de la chambre d’un grand seigneur ou d’un prince’ ; ‘maître d’hôtel’, ‘chambellan’
chamberiere (XIIIe s.):
‘chambrière’, ‘femme de chambre’
chambre – paradigme sémantique
loge (‘abri de feuillage, cabane’, mais aussi ‘chambre située dans les étages’), logete (dim.)
chambre – évolution
Spécialisation progressive chambre (à coucher)
‘section d’une Cour, d’un tribunal judiciaire ou d’un parlement’, ‘assemblée s’occupant des intérêts ou de la discipline d’une corporation ou d’un corps’ (chambre de commerce, syndicale…)
Étymologie cheval
[< lat. caballus, d’abord ‘mauvais cheval’, puis ‘cheval de travail’; terme pop., supplante le lat. class. equus]:
Définition cheval
Par opposition à coursier / destrier / haquenee / palefroi / roncin…, cheval (hyperonyme) désigne un cheval sans caractéristique particulière: Et voient grant foison de nobles gens par la praierie, dames, damoiselles, chevaliers, escuiers, et parmy la praierie courir chevaulx, destriers, pallefrois et coursiers, a grant multitude (Jean d’Arras, Mélusine, ca 1392-1393)
Étymologie coursier
[< dérivé de l’a.fr. cors, ‘allure rapide’, spécialement en parlant d’un cheval] :
Définition coursier
(cheval rapide, apte à couvrir de longues distances ; cheval de bataille ou de tournoi)
Étymologie destrier
( [< dérivé de l’a.fr. destre, ‘main droite’ : l’écuyer menait le destrier de la main droite] :
Définition coursier
cheval de combat du chevalier, éventuellement conduit par un écuyer, en principe de la main droite)
Étymologie genet
[< emprunté à l’arabe zeneti / zanati, nom d’une tribu berbère célèbre pour sa cavalerie légère]
Définition genet
(petit cheval de race espagnole)
Étymologie haquenee
[< angl. Hackney (du toponyme Hackney, maintenant à l’intérieur de Londres, lieu d’élevage de chevaux) ; ‘cheval de selle’] :
Définition haquenee
(petit cheval ou jument facile à monter, docile et allant ordinairement l’amble, généralement réservé aux dames)
Définition palefroi
(cheval que montent les dames ; cheval d’apparat ; cheval de selle utilisé pour la promenade, le voyage)
Étymologie palefroi
[< bas lat. paraveredus, ‘cheval de poste, cheval de voyage’] :
Étymologie roncin
[< origine incertaine et controversée, peut-être issu de (caballus) *ruccinus / runcinus, de l’ancien allemand rukki, ‘dos’, au sens de ‘cheval équipé sur le dos’] :
Définition ronin
(cheval de service, cheval de somme)
Étymologie sommier
[< lat. méd. sagmarius, ‘bête de somme’ ; de l’adj. bas lat. sagmarius, ‘(bête) de somme’ < sagma, ‘bât’] :
Définition sommier
(bête de somme, cheval de charge)
Étymologie penser
< lat. class. pensare: sens propre ‘peser’, sens figuré ‘apprécier, évaluer, estimer’, ‘payer’
penser est un doublet savant de peser, issu du même verbe latin
Définition penser
- activité intellectuelle, réflexion intense : ‘penser, réfléchir, méditer’ ; souvent intransitif : ‘être absorbé par ses pensées’
- activité concrète et matérielle : ‘prendre soin de, s’occuper de qqn, le soigner’ (penser à / de : penser au chevalier, penser des chevaux…)
pensif,
‘préoccupé, soucieux, inquiet, absorbé dans ses pensées’
porpenser, apenser, trespenser
: verbes à valeur intensive, ‘méditer, réfléchir profondément, être plongé dans ses pensées, être soucieux, s’inquiéter’
porpens / porpensement, apens / apensement :
‘réflexion, considération, projet’
penser – paradigme sémantique
sens de ‘penser’ : cuidier, croire
sens de ‘s’occuper de’ : curer < lat. curare (‘avoir soin de qqn, soigner, guérir’ ; soigner < francique *sannjôn (‘s’occuper de, veiller à) ; garir, paistre
penser – évolution
XVIIe siècle : différenciation entre penser (activité intellectuelle) et panser (domaine médical + soins apportés au cheval)
Français moderne : seul pensée s’est imposé comme subst. ; pensif est toujours courant ; penseur s’affirme au XVIIIe s. (synonyme de philosophe) ; impensable est récent (XIXe s.).
Étymologie joie
< bas lat. gaudia, plur. neutre de gaudium, ‘contentement, plaisir, aise, joie’, pris comme fém. singulier
Définition joie
a. fr. - Sémantisme de base : ‘gaieté, joie, allégresse’, qui peut se manifester par des cris, des rires, voire des larmes
contexte amoureux : joie intense ressentie par l’amant quand il est aux côtés de sa dame,
contexte religieux : sorte d’extase du croyant face à Dieu.
‘manifester de la réjouissance, du plaisir, montrer qu’on est heureux’ :
joiant :
« … s’en retournent liez et joyans vers la cité » (Chevalier au Papegau)
joieulx :
« [le Chevalier du Papegau] y vint moult liez et joyeulx » (Chevalier au Papegau)
joïr :
‘se réjouir’
esjoïr :
‘réjouir, rendre joyeux’ ; soi esjoïr : ‘se réjouir de’
conjoïr :
‘se réjouir ensemble’, ‘faire un accueil chaleureux, courtois à qqn’
joiance :
‘joie, plaisir’, ‘bon accueil’
Étymologie liesse
< lat. laetitia, ‘joie, allégresse’
Paradigme sémantique joie
liesse, deport (divertissement, fête, jeu), delit, deduit (toute espèce de divertissement), solaz (‘consolation, réconfort’, ‘plaisir, joie’)
Définition conter
XIe siècle, sens étymologique ‘calculer, compter’
par extension, ‘raconter, narrer, relater’ (notion de ‘énumération’).
«Enviz sereit a desraisnier Et a conter trestoz les mes» (Enéas)
Étymologie conter
< lat. class. computare: ‘calculer, compter’
conte,
‘calcul, compte’ / ‘récit, énumération, description’
contere / conteor,
‘receveur de contributions, trésorier’ (Gdf) / ‘celui qui raconte’
raconter (intensif),
‘conter par le menu, avec beaucoup de détails’
Paradigme sémantique conter
- sens mathématique: mesurer (XIe s.), calculer (XIVe s.)
- sens de ‘conter’: deviser, dire, parler
évolution conter
Jusqu’au XVe siècle, orthographe indifférenciée ; puis utilisation de la graphie étymologisante compter (computare)
étymologie grace
< lat. class. gratia : ‘manière d’être agréable’, ‘faveur’
Définition de grace
‘faveur, bienfait’ ; expressions : rendre grace (‘remercier’), faire grace (‘rendre service’)
sens dérivé : ‘grâce, faveur divine, aide de Dieu’ (par la Deu grace, par la grace de Dieu)
glissement : ‘la personne du roi, le pape, tout personnage important’ (terme d’adresse vostre grace)
‘vertus, qualités exceptionnelles, morales (loyauté, courage…) ou physiques (charme, beauté…)
‘remerciement’ (au pluriel) : rendre graces (‘remercier’) ; synonyme de merci et de gré (rendre merci / gré)
Paradigme sémantique de grace
sens de ‘charme, agrément’ : vertu, bonté, valor…
sens de ‘faveur’ : gré, merci
gracier,
‘remercier, rendre grâce à qqn’
gracieus,
jugement mélioratif à propos d’une personne
gracieuseté :
‘manière d’etre agréable’, ‘cadeau’ (fr. mod. au plur. : faire mille gracieusetés, ‘gestes aimables, polis’)
évolution de grace
accent circonflexe au XVIIIe siècle
Français moderne : conserve ses sens médiévaux
‘faveur, bienfait, don’ (demander, solliciter, accorder, implorer en grâce…)
‘amitié, bonté, bienveillance’ (gagner, rechercher les bonnes grâces de qqn)
‘aide surnaturelle (la grâce l’a touché)
‘amnistie, remise de peine’ (droit de grâce, faire grâce à qqn de qqch)
‘reconnaissance, remerciement’ (rendre grâce au ciel)
‘volonté, gentillesse’ (faire qqch de bonne / mauvaise grâce)
XIXe siècle :
gracieux sens de ‘gratuit’ (à titre gracieux)
gracieusement : ‘avec grâce’, ‘gratuitement’
gracier : ‘faire grâce à un condamné, commuer sa peine’