03 personne bloqué en hauteur ou menancant de se jeter Flashcards
Il peut s’agir par exemple d’une personne :
- qui s’est réfugiée en hauteur (toit, balcon…)
pour échapper à un sinistre ; - qui se retrouve bloquée sur une nacelle
évoluant en façade d’immeuble ; - qui menace de se jeter dans le vide pour
mettre fin à ses jours.
PERSONNE RÉFUGIÉE OU BLOQUÉE
le COS doit?
- rassurer la personne, au besoin à l’aide du porte-voix
- la calmer, si elle semble paniquée, et demander rapidement un moyen médicalisé en cas de danger avéré. Dans certaines situations, le médecin pourra faire appel à un « médecin référent IMP », dont les spécificités GRIMP et l’expérience de ce genre d’interventions peuvent apporter une réelle plus-value à l’action des secours. Ce dernier progressera sous la responsabilité du chef d’unité du GRIMP, et interviendra sur ordre du COS.
Pour l’approche et la mise en sécurité proprement dites, le COS décide selon les circonstances de?
- de la voie la plus facile et la moins risquée pour
- atteindre la personne ;
- assurer son sauvetage ;
- des moyens à employer pour dégager la personne.
CAS PARTICULIER D’UNE PERSONNE MENAÇANT DE SE JETER DANS LE VIDE
Ces interventions sont assez particulières, car
les sapeurs-pompiers sont confrontés à une
personne qui chercher délibérément à nuire
à sa propre vie, voire à celle des secours. Elles
doivent être traitées en prenant les plus grandes
précautions.
Des mesures primordiales doivent rapidement
être prises, car il est impossible d’anticiper sur les
réactions de la personne à sauver, celle-ci pouvant
passer d’un mode « défensif » (simulation, appel à l’aide…) à un mode « offensif » (passage à
l’acte, volonté de nuire aux secours…).
Enfin, si l’action psychologique (qui va prendre
avec le temps la forme d’une « négociation »)
demeure ici encore le point-clé de l’intervention,
il est nécessaire de rappeler que les secours ne
sont pas formés à cet exercice particulier, et qu’il
peut être donc délicat, voire dangereux de tenter
seul ce genre d’opération. La négociation est
l’affaire de spécialistes.
CONDUITE A TENIR (pmdj)
- Avant le départ sur intervention, le COS
doit s’assurer des moyens prévus et de leur
correspondance avec l’ordre de départ. - À leur arrivée sur intervention, les engins doivent autant que possible se présenter
dans le calme (limiter l’usage des avertisseurs
sonores) : certaines personnes
attendent effectivement l’arrivée des secours
pour sauter.
Dès sa présentation sur intervention, le
COS doit ?
- demander la police ;
- demander les matelas1 de sauvetage si
nécessaire ; - entamer rapidement le dialogue avec la
personne, sans pour autant entrer dans
une quelconque forme de négociation ; - lorsque le dialogue semble ne pas aboutir
et que l’intervention va s’inscrire dans le
temps, faire intervenir des spécialistes de
la négociation (RAID en extra-muros, BRI
pour Paris) ; - faire établir dans le même temps un
périmètre de sécurité à l’aplomb de la façade
ou de l’ouvrage concerné, et le placer sous
la responsabilité d’un sapeur-pompier ; - évaluer la situation :
- analyse du risque pour la personne et
pour les tiers (éventuellement inspection
de l’appartement de la personne) - demande de moyens supplémentaires :
o AR si le dialogue avec la personne
s’annonce difficile (soit d’emblée,
soit après échec des premiers
intervenants) et/ou si la situation paraît
particulièrement angereuse pour la
victime et/ou les intervenants ;
o GRIMP pour la manoeuvre de sauvetage
ou l’approche du médecin référent
GRIMP ; - si l’intervention monte en puissance, le
COS doit rapidement définir son idée de manoeuvre, afin de parfaitement coordonner
l’action des différents acteurs sur le terrain
(sécurité des tiers, conservation du dialogue
avec la personne, manoeuvre du GRIMP, etc.) ; - dans le cadre de cette montée en puissance
et afin de conserver un certain recul sur son
intervention, le COS peut alors demander un
deuxième officier de garde compagnie, qui
prendra le relais au niveau du dialogue avec
la personne. Le médecin de l’AR, notamment
s’il est qualifié « IMP », pourra également
prendre ce relais, si possible en s’approchant
de la personne par le biais du GRIMP
FORME DE DIALOGUE POSSIBLE (COS), NÉGOCIATION D’UN SPÉCIALISTE
- bien rappeler à la personne que l’on veut
seulement discuter avec elle, sans chercher
à se rapprocher, ni à l’attraper et que l’on
respecte son « choix » ; - intervenir seul, à mains nues, non casqué et
si possible sur le même plan, en respectant
une distance « intime » (3 m. environ) ; - veiller à ce qu’il n’y ait pas d’agitation à
proximité, liée par exemple à la mise en
place d’équipes dans les étages supérieurs
ou au déploiement des échelles ; - éloigner la foule et surtout les médias, qui
risqueraient par leur présence d’encourager
un passage à l’acte ;
-déculpabiliser les intervenants : lorsque
toutes les dispositions sont prises en termes
de sécurité, le choix de la personne de sauter
ou non n’appartient qu’à elle ; elle pourrait
donc le faire malgré toutes les tentatives avortées de dialogue - toujours prendre un suicidaire au sérieux :
penser que le sujet ne cherche qu’à attirer
l’attention est une erreur. Cela peut même
constituer une raison supplémentaire pour
le suicidaire dans sa détermination à passer
à l’acte ; - le degré de préparation est révélateur : les
sujets les plus dangereux sont ceux qui ont
planifié précisément leur passage à l’acte.
Dès lors qu’apparaissent des indices de «
préparation » du suicide, il faut craindre
une détermination absolue de la personne.
Des « dernières volontés » exprimées par la
personne peuvent également être le signe
de son passage à l’acte
-prendre le temps nécessaire : le facteur
« temps » est fondamental. Le processus
qui conduit une personne à vouloir se donner
la mort est un mécanisme lent et progressif
qui passe par des étapes : hésitation, perte
de repères, bouffée dépressive, ressenti de
lâcheté, colère, dépression, peur, retrait,
doute… Il ne faut donc pas être pressé
d’intervenir, même si le recours à la force
semble souvent l’une des options évidentes
pour résoudre la crise ; - la méthodologie d’intervention : si l’action
engagée par un primo intervenant semble
efficace, il faut le laisser poursuivre le
dialogue. S’il semble dépassé par la situation
ou montre des signes de fatigue, en prendre
le relais dès le départ. toute attente est
potentiellement préjudiciable ;
-laisser la famille à l’écart, sans pour autant
la négliger : le recours aux membres de la
famille n’est pas forcement une bonne idée,
car ils sont souvent « partie prenante » dans
l’affaire, et malgré toute leur bonne volonté,
ils peuvent aggraver la situation au lieu de
la débloquer ; - les actions de derniers recours : le
changement d’interlocuteur peut être
envisagé, car on crée ainsi une rupture, qui
peut également être obtenue avec une tierce
personne mise au contact.
QUELQUES POINTS-CLÉS À RESPECTER AU COURS DU DIALOGUE
ªªToujours vouvoyer la personne ;
ªª sourire, mais sans excès : c’est une manière
pour « créer de la sympathie » et passer un
message indirect : « je suis quelqu’un de
gentil » ;
ªªdonner son prénom et lui demander le sien ;
ªªexpliquer pourquoi il y a un tel déploiement
de secours, et préciser que l’on a tout notre
temps ;
ªªapparaître calme et tenter de tenir une
conversation d’allure naturelle, sans dramatiser,
ni banaliser ;
ªªparler avec des mots simples, et lentement
ªªne jamais laisser le sujet seul, même
quelques secondes ;
ªªécouter le sujet au maximum : l’écoute doit
être sincère et il faut montrer son implication :
« j’ai choisi d’être là, sinon j’aurais laissé
ma place à quelqu’un d’autre » ;
ªªse contenter d’écouter en acquiesçant ou
utiliser des mots de soutien. Ne pas juger,
ne pas tenter de raisonner, ne pas invalider
le ressenti du sujet ;
ªªinformer que le désir de mourir est quelque
chose de non permanent qui évolue: c’est
un élan « réversible ».