Cours # 12 Flashcards
En quoi consiste le croisement des savoirs, tel que vu dans le cours sur la psychologie critique? Pour répondre à cette question, dites à quel paradigme on associe le croisement des savoirs. Ensuite, expliquez quels sont les principes et valeurs derrière cette pratique. Finalement, indiquez quels sont les types de savoirs que l’on vise à croiser.
- Croisement des savoirs, qui s’inscrit dans le constructivisme social, postule l’existence de trois types de savoirs complémentaires.
- Il y a le savoir scientifique (issu de la recherche)
- Le savoir professionnel (issu des professionnels de la santé)
- Le savoir expérientiel (issu des personnes qui ont vécu la situation qu’on cherche à étudier, par exemple les pairs aidants).
- Lorsque l’on fait le croisement des savoirs, on cherche à faire la confrontation entre les expériences individuelles afin d’élaborer un savoir commun (ça va se faire à travers les échanges et la collaboration).
- La recherche se retrouve ainsi mieux préservée du risque de s’éloigner de ses ancrages sociaux (c’est-à-dire que la recherche repose seulement sur une de ces trois visions).
- Croisement des savoirs peut faire apparaître des questions nouvelles.
Dans un contexte d’intervention social, qu’est-ce qui différencie un changement de premier ordre d’un changement de deuxième ordre? À partir de ce qui fut abordé dans le cours sur la psychologie critique, faites la différence entre ces deux types de changement.
- DANS LE CHANGEMENT DE 1ER ORDRE
o On fonctionne dans le cadre d’une structure et vision du monde existantes
o La vision du monde et les valeurs restent les mêmes (on ne change pas vraiment de paradigme)
o On l’améliore par des changements progressifs (p.ex., le rendre plus adapté à la réalité sur laquelle on essaie d’intervenir) - DANS LE CHANGEMENT DE 2E ORDRE :
o on parle de disruption, donc de changement transformationnel, révolutionnaire, radical, perturbateur ou discontinu.
o Il a remise en question des hypothèses de départ dans notre problématique.
o Implique de voir le monde d’une nouvelle manière et de faire tabula rasa.
o Beaucoup de gens sont déstabilisés quand on fait un changement de deuxième ordre, mais c’est nécessaire pour faire avancer la société.
Dans un contexte de libération, pour amorcer le changement et promouvoir le progrès social, Moane (2003) propose d’opérer à plusieurs niveaux (personnel, interpersonnel et politique). D’après ce que nous avons vu dans le cours, pour chacun de ces niveaux, que vise-t-on à modifier exactement ?
NIVEAU PERSONNEL
- Agir sur les représentations individuelles
- Leur donner des moyens de travailler leur estime de soi.
NIVEAU INTERPERSONNEL
- Changer les relations entre les groupes
- Changer leurs manières d’interagir
NIVEAU POLITIQUE
- Faire la promotion du militantisme
- Investir dans la scène publique
À partir de ce que nous avons vu dans le cours, expliquez en quoi consiste l’éducation populaire. Pour répondre à cette question, essayez de mobiliser les concepts les plus pertinents.
- L’éducation populaire vient d’un mouvement éducatif de pédagogie de la liberation
- (l’éducation est perçue comme libératrice et c’est à travers la connaissance qu’on peut générer un processus de rénovation de la condition sociale de l’individu).
- Sujet = perçu comme un être pensant et critique qui réfléchit sur la réalité qu’il vit.
- Elle vise à reconnaitre la pression de
o conflits sociaux
o l’omniprésence du pouvoir dans toutes les sphères sociales
o et critique les logiques de domination par la conscientisation, soit un processus de l’analyse de l’influence d’une culture dominante sur la société.
- Éducation a donc comme but de libération les groupes opprimés par la redistribution du pouvoir
- L’acquisition de la conscience se fait à mesure que les gens réalisent l’oppression.
- L’éducation populaire va se faire en dehors des structures formelles.
- Ce n’est pas une nouvelle forme de pédagogie, mais plutôt un mouvement social.
- On critique la déshumanisation de l’être humain par le système capitaliste qui considère l’être humain seulement pour sa valeur marchande ainsi que les rapports de pouvoir entre les humains.
- Cette éducation vise l’empowerment (corriger les inégalités en rendant les gens proactifs).
Pour faire face à l’oppression, nous avons vu que certains groupes opprimés organisaient leur lutte à travers des cadres de vie alternatifs. À partir de ce que nous avons vu dans le cours sur la psychologie de la libération, expliquez en quoi consiste un cadre de vie alternatif et expliquez très brièvement les 3 processus impliqués derrière cette « pratique ».
- Cadre alternatif = lieu de rencontre structuré (safe space) qui vont servir à contrer l’oppression des personnes en se protégeant mutuellement.
- Ils visent à améliorer le bien-être des personnes marginalisées et combler leurs déficits.
- Le but est d’avoir une réponse adaptative (coping), soit de gérer sa situation d’oppression tout en résistant.
- Un 1er processus impliqué est la narratif identitaire
o à travers lequel les gens vont se réapproprier leur identité en essayant de décrire ce qu’elles vivent, leur place dans la société, forces et faiblesses, etc.
- À travers cette identité commune, on va réussir à créer de la cohésion dans le groupe qui ensuite permettre de faire des actions de résistance (2e processus)
o soit que les gens s’organisent et identifient des moyens pour améliorer leur situation concrètement en se donnant des outils et en s’entraidant. - Cela va se faire par des transactions relationnelles directes (3e processus)
o soit de créer le plus possible de cohésion dans le groupe à travers la bienveillance et la création d’un sentiment de sécurité partagé par tous
En quoi consiste la théorisation ancrée? Décrivez les principes et la logique épistémique derrière le concept.
- La théorisation ancrée, proposée dans le courant de l’approche critique, s’oppose à la méthode hypothético-déductive et va fonctionner sur l’induction.
- Le chercheur n’aura pas d’apriori et va adopter une méthodologie systématique.
- Les théories ne seront pas élaborées à partir d’hypothèses prédéterminée, mais plutôt à partir des données sur le terrain.
- On va donc partir des données pour dégager du sens.
- Cette approche est très utilisée en recherche qualitative.
Considéré comme un cadre de référence partagé permettant aux individus d’organiser leur expérience et de comprendre les phénomènes qui les entourent de manière cohérente, la notion de paradigme occupe une place centrale non seulement en philosophie des sciences, mais également en psychologie, tant sur le plan clinique qu’en recherche. À partir des éléments présentés dans le cours portant sur la psychologie critique, comparez les paradigmes suivants : post-positivisme, constructivisme, socioconstructivisme et la psychologie critique. Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien situer les paradigmes les uns par rapport aux autres afin d’en faire ressortir les éléments qui les distinguent.
Au niveau de la connaissance
- Dans le post-positivisme, celle-ci se construit à partir de la compréhension commune en utilisant des méthodes et normes rigoureuses et une approche hypothético-déductive.
- Dans le constructivisme et le socio-constructivisme, la connaissance est créée en collaboration dans les relations entre les chercheurs et les participants.
- Dans l’approche critique, elle est façonnée par la remise en question des relations de pouvoir et des biais cognitifs.
Au niveau de la méthodologie
- le post-positivisme repose sur
o la compréhension des relations de cause à effet
o la vérification d’hypothèse
o la modélisation et les méthodes expérimentales
o Il y a une prédominance des devis quantitatifs
- Dans le constructivisme et le socio-constructivisme
o La compréhension se fait par rapport au contexte.
o On cherche à donner une signification aux expériences vécues par les participants
o On utilise des méthodes qualitatives. - Dans l’approche critique
o on met l’accent sur la recherche et l’action en s’occupant des voix des personnes non-entendues
o On utilise autant les méthodes quantitatives que qualitatives, quoi qu’on est plus portés vers les méthodes qualitatives.
o On cherche aussi à s’opposer aux injustices.
Le constructivisme est considéré comme un paradigme important en psychologie. Rapportez et expliquez les deux prémisses centrales du constructivisme, tel que proposé dans le cours portant sur la psychologie critique.
1- APPRENTISSAGE PAR ACTIONS
- La connaissance est activement construite par l’apprenant et non passivement reçue de l’environnement
2- PRINCIPE D’ASSIMILATION-ACCODOMATION
- L’apprentissage est un processus d’adaptation qui s’appuie sur l’expérience qu’on a du monde et qui est en constante modification
Quels sont les trois courants de l’approche critique? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de bien rapporter ces trois courants en fournissant une brève explication pour chacun d’entre eux.
1-INTERVENTION
Concevoir de nouvelles méthodes en vue de réduire les injustices, favorisant ainsi un changement social progressif ou radical.
2-ANALYTIQUE
Analyser et démontrer les effets sociaux néfastes des fondements
idéologiques et développer des éléments théoriques et des pratiques de recherche et d’intervention pour l’émancipation
3-MILITANT
Contester le pouvoir institutionnel d’une certaine forme de psychologie et critiquer le processus croissant de « normalisation»_space;.
Quelles sont les origines de la psychologie de la libération? Pour bien répondre à cette question, assurez-vous de rapporter les principaux courants à l’origine de cette dernière. Par la suite, rapportez le nom de la personne que l’on considère comme le père de la psychologie de la libération. Finalement, expliquez le contexte dans lequel cette dernière est apparue
- La psychologie de la libération, dont le père est Ignacio Martín-Baró, a eu trois influences principales :
o la théologie de la libération
o la philosophie de la libération et
o la pédagogie de la libération (éducation populaire) de Paolo Freire. - Concernant le contexte dans lequel celle-ci est apparue, à l’époque, l’Amérique latine connaissait beaucoup de conflits car beaucoup de personnes désiraient joindre les mouvements révolutionnaires par rapport au communisme, voulaient un meilleur partage des richesses, etc.
- D’un autre côté, il y avait les Américains qui avaient peur de se retrouver avec d’autres pays communistes à leurs portes.
- La CIA a donc beaucoup intervenu en Amérique latine (p.ex., en supportant le coup militaire de Pinochet).
- Le contexte de l’époque était très tendu, d’où l’apparition des mouvements sociaux :
o axés sur la libération
o qui voulaient s’opposer à l’oppression que certaines personnes pouvaient vivre et
o qui recherchaient la paix sociale.
- Ces mouvements, qui voulaient promouvoir l’égalité entre les personnes sans avoir à vivre des contextes de révolution armée, laissaient une très grande place à la critique
Car on disait que le changement social devait passer par des remises en question.
Pour opérer directement sur l’oppression et les problèmes sociaux à partir de la psychologie critique, Alexa Hepburn propose quelques interventions. Sur les cinq types d’intervention présentés dans le cours, rapportez-en 4 puis donnez un exemple concret pour chacun
- Psychologie critique va soutenir les interventions sociales via la communication.
o Un exemple est une compagne d’information publique (p.ex., publicité réalisée par le gouvernement pour sensibiliser aux dangers de la consommation d’alcool au volant).
- Un 2e est l’intervention clinique, qui implique de remettre en question les interventions et idéologies.
o Par exemple, on a déjà remis en question le fait que dans la psychanalyse, les regardaient parfois les patients de haut.
- Une 3e est l’intervention pratique, soit soutenir les groupes opprimés et marginalisés.
- Un exemple est la clinique juridique Juripop, qui offre un accompagnement aux individus n’ayant pas accès à l’aide juridique, mais dont les revenus ne sont pas assez élevé pour avoir accès à un avocat.
- Un 4e est l’intervention narrative, qui consiste à retravailler le discours sur un enjeu.
o Un exemple est le changement de narratif quant aux peuples autochtones, soit de reconnaître les énormes tords des pensionnats (familles déchirées, trauma intergénérationnel, etc.) au lieu d’adopter un discours qui les accuse d’avoir des problèmes d’alcool, de dépenser trop d’argent, etc.
Pour clôturer le dernier projet de recherche mené par son laboratoire, votre directeur de maîtrise vous invite à participer à un colloque de psychologie portant sur l’immigration, les inégalités sociales et la santé mentale. Pendant l’heure du dîner, on vous apprend que des tables ont été formées aléatoirement pour « stimuler » les débats d’idée entre les participants et que vous ne pourrez donc pas vous assoir à côté des membres de votre labo. Puisque vous ne vous sentez pas trop à l’aise avec cette situation, vous hésitez à aller dîner. Après 15 minutes d’hésitation et un ventre qui gargouille, vous décidez malgré tout de rejoindre votre table assignée et d’aller vous assoir devant votre « name tag », prenant ainsi cette conversation au passage. En fonction des différentes positions épistémiques entendues pendant cette conversation, à quel paradigme pouvez-vous rattacher chaque personne?
AUGUSTE : « J’pense que si on veut changer les choses, c’est important d’étudier notre sujet avec le plus d’objectivité possible. Nos solutions doivent seulement reposer sur des données quantitatives concrètes basées uniquement sur l’observation, avec le plus de conditions de contrôle possible ».
NANCY : « Franchement! J’suis d’accord avec toi sur le fait que c’est important que nos solutions doivent seulement reposer sur des données concrètes et sur l’observation, mais faut pas oublier que même si on ne le veut pas, on va toujours influencer un peu sur notre processus de recherche, ça n’existe pas la totale neutralité ».
JEAN : « Voyons donc! J’pense que vous êtes dans le champ avec votre pseudo rigueur. Moi je pense que l’apprentissage, c’est un processus actif contingent aux conditions environnementales où l’organisme développe sa connaissance du monde par assimilation et accommodation ».
SOPHIE : « L’autre avec son vocabulaire élitiste. C’est bien de faire la morale aux autres, mais tu oublies que la relation entre les individus est centrale dans l’établissement d’une signification commune. Tu ne peux pas juste considérer l’environnement pis la personne pour proposer des solutions ».
AUGUSTE : « Ouais, on dirait que personne n’est entièrement d’accord ici. En fait, personne n’adhère au même paradigme on dirait ». « Et toi, retardataire? On était en train de parler de nos positions épistémiques. À quel paradigme tu adhères toi »?
VOUS : « Honnêtement, vos approches sont pas mal toutes intéressantes, mais perso, je pense que ça ne sert à rien de se raconter des menteries. Tant que l’on ne porte pas attention aux relations de pouvoir entre les individus, qu’on en fait pas une analyse approfondie pour remettre en question le statu quo, ben nos recherches ne serviront pas à grand-chose ».
AUGUSTE : Positivisme
NANCY : Post-positivisme
JEAN : Constructivisme
SOPHIE : Socioconstructivisme
VOUS : Psychologie critique
**Apprendre le petit texte, pas juste les noms au cas ou qu’il varie…
Quel personnage serait à l’origine d’un mouvement éducatif connu sous le nom de pédagogie de la libération?
Paulo Freire
Quel est le nom du concept qui représente le processus par lequel les individus, les groupes, les organisations et les communautés acquièrent la capacité à exercer du pouvoir, afin d’améliorer leurs conditions de vie et atteindre les buts qu’ils se sont fixés?
Empowerment (pouvoir de réfléchir et d’agir)